PhD thesis,

Lalibela, une ville éthiopienne dans la mondialisation : recompositions d'un espace sacré, patrimonial et touristique

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Paris, (2014)

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  • anonymous
    9 years ago (last updated 9 years ago)
    Lalibela, une ville éthiopienne dans la mondialisation Recompositions d’un espace sacré, patrimonial et touristique Par Marie Bridonneau A - Cet ouvrage est issu d’un travail de thèse réalisé par Marie Bridonneau, géographe et membre de l’UMR Lavue-Laboratoire Mosaïques. Il cherche à traiter à travers l’analyse d’une ville, Lalibela en Ethiope, des différentes réalités qui définissent l’évolution de cette petite ville d’Afrique de l’est. L’auteur définit elle même sa recherche de la manière suivante : « cette recherche questionne les recomposition spatiales, sociales et politiques qui animent l’Ethiopie contemporaine à travers l’étude d’une petite ville sacrée, patrimoniale et touristique »1. Etant donné l’ampleur du travail de l’auteur, nous avons fait le choix, pour ce commentaire, de traiter un chapitre en particulier de l’ouvrage. Intitulé : Lalibela, une petite ville… du patrimoine mondial. B - La première partie de la thèse permet de contextualiser Lalibela comme une ville reflet de l’urbanisation en Ethiopie puis montre son insertion dans le contexte mondial, globalisé. Dans l’espace sacré de cette ville aux 11 églises classées patrimoine mondial de l’UNESCO, des réalités différentes se rencontrent : entre tourisme, pèlerinage et développement urbain. Dans son introduction, l’auteur développe en premier le lieu la méthode qu’elle met en place : « la monographie a été choisie comme cadre d’analyse des recompositions spatiales, sociales et politiques qu’expérimente Lalibela »2. Contrairement à une étude comparative qui chercherait à confronter le terrain principal avec un terrain secondaire; par exemple Gondar ou Aksum serait des éléments de comparaison pour les phénomènes en œuvre à Lalibela, ayant comme point de comparaison leur caractère touristique. Il s'agit donc ici de l’étude d’une ville et du développement de son espace urbain. L’intérêt trouvé dans cet ouvrage se met en continuité de nôtre cours sur la planification. En effet, traitant à la fois des aspects urbains et sociaux, il nous donne l’exemple de la planification qui se développe avec des contraintes patrimoniales : un espace sacré et touristique. La question du resettlement est d’autre part analysée dans un chapitre du livre et traite du relogement en périphérie des habitants, thème abordé dans le cours sur les lotissements. Par son caractère patrimonial, les contraintes spatiales sont ici définies par des zones classées aménagées pour les touristes et les pélerins. La question de la préservation du patrimoine en Afrique est un thème important même s’il n’est pas répandu dans tout le continent. La préservation des cultures ancestrales et des monuments sont en effet des atouts majeurs pour le développement d’une ville en cela qu’ils sont une référence culturelle fortement encrée dans le terrain d’étude. D’autre part, l’activité touristique constitue une opportunité de développement économique d’une localité et de sa région d’influence. Bien que sa méthode soit celle de l’angle de l’espace social, Marie Bridonneau dresse un portrait très complet de la ville ainsi que de son développement urbain. Lalibela s’implante donc dans deux situations : une locale et une globale. Le village qu’était Lalibela deviens ville intégrée dans un réseau ce qui va totalement changer le rapport à la ville de ses habitants. C’est d’ailleurs l’angle principal de cette thèse : les habitants. Le propos de l’auteur s’appuie sur une analyse de la société de Lalibela et des acteurs qui mettent en œuvre et relaient des projets et des politiques dans l’espace local. Par acteur, on parle ici d’une personne, d’un acteur collectif ou institutionnel, qui agit3. Il semble donc nécessaire pour parler d’espace social d’aborder en premier lieu la question des personnes de la même manière qu’un sondage dans un quartier à requalifier. Du point de vue des réseaux, Lalibela est connectée par divers modes de transport, l’aéroport par exemple ce trouve à 20 kilomètres au sud de la ville, la liaison étant assurée par un autobus. Les onze églises « taillées dans le tuf rose au XIIIème siècle »4 continuent d’être un haut lieu de culte pour les chrétiens de l’Eglise orthodoxe d’Ethiopie. Et attire des dizaines de milliers de touristes. Peuplée de 17 000 habitants, Lalibela n’est donc pas une petite ville éthiopienne ordinaire 5 et donne lieu à des politiques et des discours bien particuliers. L’aménagement est un thème récurrent dans le développement de l’auteur. En effet, étant donné son caractère « extra-ordinaire » Lalibela se caractériserait par un aménagement particulier. D’une manière générale, L’Ethiopie est peu urbanisée avec un peu plus de 15% d’urbains, la population rurale est dominante. Alors qu’Addis Abeba compte plus de trois millions d’habitants, seul une dizaine de villes comptent plus de 100 000 habitants. . La capitale ainsi que les capitales secondaires font l’objet de grands plans de rénovation du tissu urbain qui cherchent leur place dans le réseau mondial. D’après ces deux aspects de l’Ethiopie contemporaine, entre urbanisation et ruralité, la ville étudiée peut être caractérisée par les deux. Dans cette dualité, où se trouve la place du planificateur ? Il semble évident que c’est l’expérience de l’habitant qui doit définir les principes mis en œuvre dans le développement des infrastructures. D’autre part, l’activité touristique est aussi un facteur modifiant considérablement les reflexions. Les infrastructures et les transports en seront forcément affectés. Le lieu sacré recontre alors le profane illustré très habilement par l’auteur : « Dans les églises (…) ils (les visiteurs) n’écoutent pas les prêches mais les explications de leur guide »6 . Ces deux mondes se cottoient dans l’espace de la ville. La marché est d’ailleurs l’espace social qui permet aux habitants de trouver des clients parmis les visiteurs et de faire le lien entre monde rural et monde urbain. Mais cette activité économique change aussi les pratiques : alors qu’avant les pèlerins étaient accueillis gratuitement, de plus en plus de personnes font payer la location d’une partie de leur maison aux personnes venant en pèlerinage. C - Nous avons vu la dualité de l’espace de Lalibela et ces caractéristiques principales à travers l’analyse sociale de phénomènes. L’auteur nous permet d’appréhender un thème bien particulier qui est celui de la ville patrimoniale. L’ouvrage est très bien documenté et puise autant dans la littérature que dans une étude in-situ. Pour comprendre une ville africaine, il semble alors capital d’être en contact direct et multiple avec la population afin de concevoir un planification pour tout les acteurs de la ville. Bibliographie 1. Bridonneau, 2014 : résumé 2. Bridonneau, 2014 : 16 3. Bridonneau, 2014 : 19 4. Pavan, 2009 : 118 5. Bridonneau, 2014 : 29 6. Bridonneau, 2014 : 51
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