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Services d’eau en Afrique subsaharienne. La fragmentation urbaine en question

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(2005)

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    9 years ago
    JAGLIN Sylvy (2005), Services d’eau en Afrique subsaharienne. La fragmentation urbaine en question CNRS éditions : Paris, 244 p. 1 INTRODUCTION Dans la seconde moitié du XX siècle, l’urbanisation a pris une dimension nouvelle en Afrique subsaharienne, où la rapidité de la croissance démographique, conjuguée à la multiplication des grandes villes, a suscité un renouvellement des analyses du fait urbain et, dans un contexte de crise des régulations étatiques. Des les années 1990 un impressionnant dispositif de modernisation de la gestion urbaine et des infrastructures en réseaux a été mis en place dans beaucoup de pas africain et qui sera à l’origine d’un essor remarquable de la recherche et de la littérature sur les services en réseaux, longtemps négligés par les études urbaines dans le monde en développement C’est dans ce cadre que, Sylvy Jaglin géographe, professeure des universités et chercheure au Latts (Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés ; UMR CNRS 8134 – Université Paris Est), anime des recherches sur les enjeux socio spatiaux de la gestion des services en réseaux (eau, énergie) dans les villes en développement. Ses travaux récents portent sur l’eau en Afrique subsaharienne (Services d’eau en Afrique subsaharienne : la fragmentation urbaine en question, Paris, CNRS Éditions, 2005) et sur la gouvernance métropolitaine en Afrique du Sud (Dubresson A. et Jaglin S. (éds), Le Cap après l’apartheid : gouvernance métropolitaine et changement urbain, Paris, Éditions Karthala/IRD, 2008). En Introduction dans cet ouvrage Sylvy Jaglin montre que dans le domaine de l’eau potable, la réflexion est ainsi longtemps restée binaire : le réseau pour les citadins, le puits et les forages pour les villageois, jusqu’à ce que, l’urbanisation aidant, la question des citadins non raccordés soit explicitement posée soit du fait de leur éloignement géographique soit du fait de leur faible solvabilité. Ce qui l’amène a mené la réflexion sur les conditions d’une généralisation de l’accès à l’eau potable. Celle ci est surtout axé dans ce livre sur des dispositifs d’approvisionnement territorialisés, avant d’analyser les difficultés que pose la régulation des services de l’eau 2 DEVELOPPEMENT Sylvy Jaglin avance l’hypothèse que la segmentation de l’offre, lorsqu’elle s’accompagne d’une territorialisation des dispositifs de gestion contribue à une fragmentation accrue des sociétés urbaines africaines en ce sens qu’elle active des processus de dé/re-structuration qui, loin de façonner de nouvelles relations d’interdépendance, créent la désolidarisation des groupes et des espaces urbains. Au vu de cette lecture nous disons qu’auparavant, on se fixait pour objectif un accès égalitaire au réseau d’eau, la réalité des terrains a amené les divers acteurs (que ce soit les bailleurs de fonds ou les autorités locales) à reconsidérer ce type de politique. Désormais, pour atteindre le plus grand nombre d’individus, il convient de distinguer différents segments de la population, chacun bénéficiant d’un type particulier de service (accès au réseau, aux branchements sociaux, aux bornes fontaines, etc.). La multiplicité des modalités proposées renvoie à cette nouvelle logique, même si la question de l’identification des populations correspondant à chacun des segments. 2 .1 LE PRINCIPE DE LA REGULATION Autre thématique développé dans ce livre concerne la régulation comme élément centrale dans la gestion technique , administrative des services de réseau comme l’eau. L’eau est un bien commun et une ressource indispensable a la vie. Il est donc nécessaire de réfléchir à des solutions pour mieux la gérer et la partager. La gestion de l’eau est donc une démarche de concertation visant a proposer et mettre en place des mesures concrètes améliorant la préservation et le partage des ressources en eau, tout en associant les acteurs concernés ainsi que les utilisateurs de manière à satisfaire la préservation des milieux et ressources et les différents usages liés a l’eau. Ce qui amène le principe de la régulation La notion de régulation est d’origine anglo-saxonne. Le transfert de la notion de « régulation » dans un contexte francophone soulève avant tout une question de vocabulaire, avec une hésitation fréquente entre « régulation » « et réglementation ». Le dictionnaire officiel de la langue française n’a pas validé le terme de régulation dans le secteur des services publics et définit la régulation pour des usages plutôt techniques et scientifiques Elle repose cependant sur une normalisation institutionnelle qui aggrave la fragmentation gestionnaire des réseaux à travers notamment la mobilisation de trois outils privilégiés 2.1.1LA CONTRACTUALISATION Une des conséquences des nouveaux dispositifs est de mettre en jeu un nombre croissant d'acteurs. Pour stabiliser l'organisation de l'ensemble, la pratique privilégie la contractualisation, qui a le double avantage de favoriser une meilleure identification des co contractants. Ces contrats impliquant le “ privé à vocation non lucrative ”, que certains qualifient de société civile ou d’association de consommateurs et d’ONG 2.1.2LES ASSOCIATIONS D’USAGERS OU CONSOMMATEURS La recherche de dispositifs triangulaires de régulation s’appuie notamment sur la mobilisation des usagers. Elle favorise l’émergence d’associations d’usagers formalisées, soit comme délégataire principal d’une installation ou d’un ensemble d’installations (dans le modèle du comité), soit comme instance de régulation de proximité et de représentation des usagers L’objectif est de forger, à une échelle appropriée, des institutions capables de gérer le patrimoine commun d'un collectif d'usagers et d’offrir à celui-ci un canal d’expression et de représentation dans les aires urbaines où les solutions individuelles se révèlent, provisoirement ou durablement, inadaptées. En milieu urbain dense, où le système marchand de la délégation à une personne privée est généralement privilégié, la réflexion s’oriente sur le rôle de l’association d’usagers comme régulateur du service de proximité et comme intermédiaire entre l’opérateur principal et les usagers. 3 CONCLUSION Cette réflexion sur le service de l’eau potable en Afrique a démontré le foisonnement d’acteurs et d’initiatives, engendrant une complexification des modes d’organisation et de gestion de ce service urbain, nécessitant des régulations de plus en plus complexes et diversifiées. Cette multiplicité des centres de décisions pose la question de l’articulation de logiques et d’approches différentes Cependant, ce processus complexe de coordination et d’ajustement mutuel entre acteurs souffre d’insuffisances, remettant en cause l’émergence d’une gestion d’ensemble de la ville pour l’accès au service en réseau comme l’eau. BIBLIOGRAPHIE Bernard Calas, « JAGLIN Sylvy, Services d’eau en Afrique subsaharienne. La fragmentation urbaine en question », Les Cahiers d’Outre-Mer [En ligne], 237 | Janvier-Mars 2007, mis en ligne le 13 février 2008, consulté le 03 avril 2015. URL : http://com.revues.org/1144 Éditeur : Presses universitaires de Bordeaux http://com.revues.org http://www.revues.org JAGLIN, S. 1999, « Gestions urbaines à Windhoek (Namibie) et Lusaka (Zambie) : deux complexes réformateurs métissés », in GERVAIS-LAMBONY, P., JAGLIN, S. & MABIN, A., eds, La question urbaine en Afrique australe : perspectives de recherche, Paris, IFASKarthala : 141-165. JAGLIN, S., ed. 2003-a, Gestion urbaine et politiques de développement local en Afrique australe (La Cap, Durban, Lusaka). Rapport final, Paris, Latts, (Rapport de recherche FAC/Sciences sociales Afrique). gestion des services d’eau et d’assainissement à Dakar, entre global et local Carole Albouze, Latyr Diouf, Jérôme Klefstad-Sillonville : Université de Toulouse le Mirail, CIRUS/CIEU Ecole Nationale d’Economie Appliquée, Département ATEGU, Dakar Ecole Nationale d’Architecture, LabHAUT, Rabat Février 2004
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