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villes et organisation de l'espace en Afrique

.
(mai 2010)

Abstract

Depuis plusieurs décennies, la ville africaine se présente comme un véritable défi pour tous les spécialistes qui réfléchissent et agissent sur le fait urbain. Tous ses spécialistes s'interrogent sur la nature de la ville et les formes qu'elle prend. On questionne ses ressorts véritables et les forces qui la gouvernent. On continue de s'interroger sur les modalités et les types d'intervention dans le contexte de la ville africaine.

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  • @aissata-b

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  • @alex93
    10 years ago (last updated 10 years ago)
    Aloko-N’Guessan Jérôme, Diallo Amadou, Motcho Kokou Henri (2010), Villes et organisation de l’espace en Afrique, Paris, Karthala Introduction : Cet ouvrage appartient à la collection « Maîtrise de l’espace et développement » dirigée et animée par des géographes d’Afrique de l’Ouest et du Centre. La collection comporte neuf volumes. Le présent volume – numéro 4 – est consacré aux villes et à l’organisation de l’espace en Afrique. Les auteurs s’interrogent sur la présence et l’empreinte des architectes, des urbanistes et autres praticiens du paysage urbain. Le postulat de départ est qu’il est nécessaire de questionner l’environnement général dans lequel la ville africaine évolue. Les conditions du développement urbain en Afrique « rendent inadaptées toutes les prévisions des urbanistes » selon les auteurs de l’ouvrage (page 7, avant-propos). Les 13 contributions s’intéressent aux villes-capitales selon différents angles d’analyse : la création et l’histoire du peuplement ; les mutations foncières ; la question du logement ; la planification urbaine, le zonage spatial, et le tissu urbain ; le développement urbain, les pratiques des acteurs et les enjeux sociaux ; le rôle des places publiques et des espaces verts ; le développement des activités économiques des marchés ; la périurbanisation ; les contraintes spatiales et les risques urbains dans les mégalopoles africaines ; la problématique du développement équilibré entre villes et campagnes ; la gouvernance urbaine. Les exemples développés par des maîtres de conférences ou des docteurs en géographie d’universités africaines et françaises sont variés : Niamey (Kokou Henri Motcho), Conakry (Amadou Diallo), Abidjan (Jérôme Aloko-N’Guessan et Rémi N’Daoule-Yao, Irène Kassi, Désiré Axel Nassa Dabie, Ousmane Dembele), Lomé (Lalle Yendoukoua Lare), Cotonou (Éric-Alain Tchibozo et Moïse Chabi). Les thèmes développés par les auteurs : Tous les auteurs insistent sur deux éléments principaux : d’une part l’étalement démesuré de la ville au-delà des limites fixées par les différents plans qui ont structuré l’espace urbain en Afrique de l’Ouest et d’autre part l’hypertrophie du secteur informel. La maîtrise de la croissance urbaine est qualifiée de « bataille perdue d’avance » par Kokou Henri Motcho (page 16). Comment attendu, la décolonisation marque souvent un tournant dans l’urbanisation. Soit l’administration nouvelle reprend les mêmes pratiques foncières et urbanistiques (Niger), soit le nouvel Etat indépendant laisse la libre entreprise individuelle se développer dans un souci de moderniser le droit coutumier (Côte d’Ivoire). Dans les deux cas, la situation abouti à un morcellement du territoire, à des lotissements semi-clandestins, à de l’habitat et de l’urbanisation informels. L’étalement urbain est davantage lié à des facteurs démographiques qu’économiques, ce qui contredit le rapport de l’ONU qui conclut à « un lien inséparable entre la croissance économique et la croissance des villes » (The State of Planiing in Africa, février 2013, page 26). L’exemple d’Agoènyivé semble atypique. Situé dans la banlieue Nord de Lomé, cet ancien village se transforme en espace périurbain, c’est-à-dire de contact entre les milieux urbains et ruraux. Même si la périurbanisation est consommatrice d’espace, Lalle Yendoukoua Lare souligne que cette restructuration spatiale peut avoir un intérêt socio-économique pour les campagnes environnantes et entraîne une amélioration de l’habitat. Les auteurs ont eu le souci de présenter leur méthodologie de travail en début de chapitre, on peut néanmoins remarquer le manque de réflexion conceptuelle, d’autant que tous ces chercheurs et enseignants sont des géographes, discipline qui ne manquent pas d’études sur les notions d’urbain et d’urbanité. Certaines contributions se font œuvre de planification et « plaidoyer auprès des autorités municipales » (page 127) pour une prise en compte réel des enjeux sociaux de l’urbanisation (accès à l’eau protale, à l’électricité, à l’assainissement), et demandent une régulation de ce « désordre urbain » (page 135). Les derniers chapitres constituent un appel à la mise en place d’une gouvernance urbaine face aux risques urbains, à la tension permanente entre limites de la ville et de la campagne, ainsi qu’à la gestion des espaces verts. Conclusion : L’ouvrage est intéressant à maints égards, notamment par la richesse et la diversité des thèmes traités. Il insiste sur la nécessité économique, sociale et environnementale d’une planification urbaine pensée à différentes échelles. Le géographe prend alors toute sa place dans la vie de la cité. Cet appel est à rapprocher du rapport de l’ONU sur la planification urbaine en Afrique. L’organisation internationale souligne, comme l’ouvrage des géographes, le rôle joué par les investissements et les intérêts privés dans la situation actuelle et ajoute que l’urbanisation, et donc la planification urbaine, constitue une opportunité d’améliorer la qualité de vie des citoyens. Bibliographie : Cailly Laurent, Vanier Martin (2010), La France, une géographie urbaine, Paris, Armand Colin. Chenal Jérôme (2013). La ville ouest-africaine. Modèles de planification de l'espace urbain. Genève: Métispresses. Hutter Angelika, Neidhart Rainer (2006), « Ville-campagne : une relation en pleine mutation. Agriculture et développement rural ». Disponible à l’adresse suivante : http://www.rural21.com/uploads/media/ELR_Ville___campagne_0206.pdf Lévy Jacques, Lussault Michel (2013), Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, Paris, Belin. UN HABITAT (February 2013), The State of Planning in Africa: An Overview. Disponible sur le site internet suivant: www.unhabitat.org.
  • @ryamii
    10 years ago
    Villes et Organisation de l’espace en Afrique. Sous la direction de Jérôme Alokolo-N’Guessan, Amadou Diallo et Kokou Henri Motcho édition Karthala paru en 2008. Introduction : l’Afrique berceau de l’humanité témoigne de l’existence des villes dans cet espace géographique. En effet entre le VIII et XIX siècles lors des échanges commerciaux précoloniaux certaines villes africaines étaient au cœur de ce système. (Tombouctou, Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Gao…). La seconde moitié du XIX siècle période coloniale est synonyme de naissance d’une grande partie des villes africaines que l’on compte aujourd’hui. Elles sont essentiellement construites dans le but d’être un moyen d’expression des enjeux économique, essentiellement présentes sur la côte, un souhait de créer des villes-capitales. En ce sens la ville africaine sous la période coloniale était avant tout un exutoire de richesses du territoire. Elle devient rapidement le fantasme de toutes les personnes souhaitant profités d’une vie meilleure. Les villes-capitales deviennent la préoccupation des décideurs, des acteurs, des chercheurs et de tous ceux qui réfléchissent et travaillent sur la conception de la ville. De nos jours ces villes-capitales connaissent de véritables problèmes suite à la forte croissance démographique et spatiale, la démission ou l’incapacité des pouvoirs publics face au problème de logements mais aussi fonciers. (Une analyse qui portera sur les chapitres 2,3 et 10) • Mutation foncières et bâti à Conakry. L’urbanisation dans les pays développés est un phénomène contrôlé puisqu’elle a permis de mettre en place des équipements afin de gérer et contrôler la mutation du tissu urbain. A l’inverse dans les pays en développements ou moins développés l’urbanisation s’exerce à un rythme rapide sens précédent et difficile à gérer. Ce à quoi s’ajoute une croissance de la population des villes qui ne cesse d’augmenter (suite à la croissance démographique que connait l’Afrique notamment l’Afrique Sahélienne) de même qu’un accroissement de la pauvreté en zone urbaine. Des problèmes majeurs à laquelle la ville doit savoir faire face par l’intermédiaire d’une bonne gestion des ressources financières, de la planification urbaine et de projets de développement. Une gestion qui s’avère généralement peut efficace en raison du manque de moyen financiers et matériel mais aussi d’un manque d’investissement des collectivités locales ainsi que de l’état. Cette urbanisation est telle qu’elle attient la zone périurbaine par conséquent la question du foncier devient intéressante mais aussi un problème majeur. En effet plus la ville s’étale et donc prend de l’ampleur plus les propriétaires coutumiers vivant en zone périurbaine souhaitent tirer profit de cette urbanisation grandissante. En ce sens des mutations foncières s’observent tel que le cas de Koloma zone situé dans la commune de Rotoma à Conakry. Une situation qui est devenue préoccupante, de nombreux problèmes sont signalés. Des problèmes qui sont avant tout d’ordre économique, social mais aussi technique. Koloma est un quartier où l’on observe un conflit entre les marchés situés dans des bâtiments publics et ceux issus de la filière coutumières. Un problème certes majeur puisque le réseau informel prend de plus en plus d’ampleur « des bâtiments poussent sans aucun respect des normes architecturales et de construction » (P 54 chapitre 2).Une construction donc informel justifié par les prix exorbitants demandé par les architectes ou ingénieurs. Le quartier suit un chemin de construction anarchique qui portera préjudice aux personnes y vivant puisqu’aucunes normes de construction ne sont pas respectées. • La planification urbaine à l’épreuve des pratiques résidentielles dans la métropole ivoirienne. Lors de l’empire colonial, la Côte d’Ivoire a été divisée en cercle administrative dirigé par des administrés. La ville coloniale est l’espace où le pouvoir économique, politique et sociale cohabite. En ce sens Abidjan a suivi une urbanisation dictée par un model coloniale, cependant aujourd’hui elle est soumise à une urbanisation informelle qui prend de plus en plus d’ampleur notamment dans le Nord d’Abidjan. Une présence résidentielle important qui accaparât l’espace publique qui a pour objectif d’offrir un cadre de vie meilleur à la population locale. Une mauvaise gestion de l’urbanisation grandissante à Abidjan suite à une réglementation contradiction sur le droit foncier. En effet la loi reconnait à l’Etat le droit sur toutes les terres mais aussi au villageois un droit sur les terres qu’elles occupent. (Après l’indépendance). En raison d’une croissance démographique importante la demande de logement augmente ce qui a pour résultat un besoin parcellaire. Par conséquent cette demande pousse les collectivités locales à transformer le model d’occupation du sol vu dans les plans d’urbanisme. Nous faisons face à une urbanisation anarchique dans certains espaces de la capitale. On observe donc une planification ordonnée dans les quartiers les plus favorisé à l’inverse une planification à titre informel dans les quartiers populaires. Une ville qui présente un aspect de ségrégation urbaine typique des pays en voies de développement. • Contraintes spatiales dans les mégalopoles africaines et risques naturels. Les progrès de la médecine a permis d’augmenter l’espérance de vie ce qui a eu pour effet un accroissement de la population des pays en voies de développement qui n’ont pas de véritable politique de contrôle des naissances. Il y a donc augmentation de la population mais non des structures d’accompagnement puisqu’elles n’arrivent pas à suivre. L’exode rural fait que le village se vide alors que les villes deviennent de plus en plus engorgées n’arrivant plus à gérer ce flux de population. Nous avons une concentration de population dans les capitales et villes côtières ce qui a pour effet d’augmenter le taux de croissances des capitales africaines. Un exode poussé par la réduction des temps de jachère ainsi que la production de l’agriculture vivrière ne suffit plus et ne permettent pas de répondre aux besoins des familles (où le nombre de naissance augmente). Les jeunes vivant dans les villages décident d’aller tenter leurs chances en ville afin de subvenir aux besoins de leurs familles restés au village. Suite à ce processus la ville s’étend mais elle n’arrive pas à faire face à la demande des nouveaux citadins. Les autorités locales ne prennent pas au sérieux les risques liés à la gestion et la pénurie des ressources. La forte urbanisation conditionne la raréfaction des ressources, tel que le bois qui est un besoin essentielle pour la vie courante des citadins. Les forêts avoisinantes s’éloignent au fur et à mesure de l’augmentation de la demande en bois de chauffe ce qui conduit à une augmentation du prix du bois mais aussi à une désertification de l’espace vulnérable au tempête de sable (notamment pour les villes sahélienne). De plus l’occupation anarchique de l’espace urbain provoque un désordre dans la gestion des quartiers les plus pauvres, puisqu’ils ne sont pas raccordés à un réseau d’assainissement, du tout à l’égout mais aussi au réseau électrique. Une installation informelle favorisée par des autorités mais aussi par un état quasi absent de la scène publique. En ce sens cela engendre la prolifération de bactéries qui expose la population à de nombreux risques de maladie suite à une pollution de l’eau mais aussi une mauvaise gestion des déchets. En conclusion : cet ouvrage traite des questions portés sur les phénomènes urbains que connait l’Afrique, les causes et les effets de l’urbanisation mal contrôlé que l’Afrique rencontre dans nombreuses de ses capitales ainsi que le peu d’intérêt que l’Etat porte sur la gestion urbain. On découvre les maux que souffrent les villes africaines tels que la spéculation foncière, le non-respect des normes de construction, l’absence et le manque d’infrastructure. Essentiellement marquées par une croissance urbaine et démographique dans ces dernières décennies, les grandes villes d’Afrique connaissent à nos jours une multitude de difficultés. En effet, la population urbaine africaine, notamment celle des quartiers les plus défavorisés doivent se confronter à des problèmes de santé liés à la dégradation de l’environnement urbain. Cependant il aurait été intéressante que les villes d’Afrique du Nord soit misent en évidences afin de connaitre au mieux les éventuelles problèmes d’urbanisation qu’elles connaissent mais aussi il aurait été intéressant de faire une étude comparative entre deux métropoles africaines afin d’identifier les différents modes de gouvernance présentes de ces villes. Bibliographie. •Villes et organisation de l’espace en Afrique, sous la direction de Jérôme Aloko-N’Guessan, Amadou Diallo et Kokou Henri Motcho. Edition Karthala paru en 2010. •Porcessus d’urbanisation en Afrique collection Villes et Entreprises sous la direction de Catherine Coquery-Vidovitch, édition l’harmattan paru en 1988.
  • @fosuchristelle
    10 years ago
  • @laramazzi
    @laramazzi 10 years ago
    Aloko-N’Guessan J., Diallo A. et Motcho K. H. (2010). Villes et organisation de l’espace en Afrique. Paris : Karthala Les auteurs Jérôme Aloko-N’Guessan, ivoirienne, docteur diplômé en lettres, arts et sciences humaines. Il est directeur de l’institut de géographie tropicale et directeur de recherches à l’université de Abidjan. Amadou Diallo, guinéenne, géographe et enseignant au département de géographie de l’université de Conakry. Kokou Henri Motcho, nigérienne, directeur de l’institut universitaire de technologie de Zonder et maître de conférence de géographie à l’université de Niamey. Introduction « Depuis plusieurs décennies, la ville africaine se présente comme un véritable défit […] » (Aloko-N’Guessan et al. 2010). Le but est celui de réfléchir sur les réalités urbaines de l’Afrique afin de dégager des perspectives que les cadres politiques et les aménageurs devraient envisager dans le but d’une organisation du fait urbain africain. Plusieurs villes africaines possèdent une longue histoire, de peuplement, de colonisation. Leur urbanisation, souvent très ancienne, découle des échanges commerciaux précoloniaux. Actuellement la plupart de ces villes est en train de vivre un processus de croissance démographique et spatiale très intense, auquel les pouvoirs publics ont de la peine à faire face, ceci à cause d’un manque de maîtrise de l’espace, d’infrastructures adéquates et de contrôle des pratiques foncières. Cet ouvrage se concentre sur les villes capitales et analyse les questions principales relatives la croissance démographique et spatiale de ces villes. Pour chaque thématique traitée, l’analyse d’un cas de figure dans une des villes africaines est exposée. Les thèmes touchés dans l’ouvrage sont les suivantes : la création et l’histoire du peuplement, les mutations foncières, a question du logement, la planification urbaine avec une focalisation sur la question du zonage et du tissu urbain, le développement urbain, en posant l’accent sur les pratiques des acteurs et les enjeux sociaux, le rôle des places publiques, le développement des activités économiques, la périurbanisation, les contraintes spatiales, la question du développement équilibré entre ville et campagne et la gouvernance urbaine. Approfondissement L’auteur soulève la question des mutations foncières et de l’évolution du bâti en se basant sur l’exemple sur la ville de Conakry en Guinée. Cette ville, comme beaucoup d’autres villes en Afrique, est caractérisée par une croissance démographique rapide, un faible niveau de revenu et une mauvaise maîtrise du foncier. L’expansion de la ville vers le périurbain, suite à la forte croissance démographie, encourage la spéculation foncière. Suite à cette spéculation, la zone de Koloma, situé dans la ville de Conakry, présente des énormes disparités au niveau de gestion de l’espace. Ceci entraine un fort écart entre les dispositifs officiels et les pratiques réelles de gestion du sol. Actuellement le marché des terrains est caractérisé par des formes de cession qui ne sont pas reconnues par l’Etat. Le vendeur décide le prix de vente sans informer l’Etat de la transaction. Ceci aussi car l’Etat ne reconnaît pas formellement le marché foncière en dehors de sa sphère de contrôle. Donc les principaux acteurs de ce marché sont des privés. L’Etat de son côté s’occupe de l’aménagement et de la gestion foncière en chargeant des sociétés de s’occuper du lotissement et en proposant des projets d’assainissement des parcelles. Suite aux évolutions économiques et démographiques des années ’90, notamment le développement rapide des commerces et l’émergence de la classe des nouveaux riches, ainsi que l’entrée de capitaux étrangers et la forte immigration depuis les pays environnantes, le marché foncier se transforme. D’autres éléments renforçant cette transformation sont l’inflation élevée et l’approvisionnement de matériaux de construction. Par conséquent les prix des sols en zone urbaine et périurbaine ont plus que doublés ainsi que les acteurs informels du marché foncier. En effet le foncier est un bien dit « refuge », c’est à dire que il perd de valeur très rarement, ceci incite une spéculation de côté des acteurs, qui font de la thésaurisation. Les évolutions récentes du marché foncier, avec la monté d’acteurs qui spéculent sur la vente des sols, sommé à l’absence presque totale de contrôle de côté de l’Etat, portent à une fragmentation de l’espace, et à une monté de la ségrégation spatiale de certains groupes. De plus le fait que l’Etat perd le contrôle de ce marché et que les privés ne visent qu’a la rente, amène à une manque d’équipements de qualité, les terrains ne sont pas agencées correctement, ceci du fait que les spéculateurs fonciers n’ont pas d’intérêt à dépenser de l’argent pour les équipements. Encore, l’absence d’une politique d’urbanisation de l’Etat implique une absence de trame urbaine et donc la construction de logements sans une logique précise, sans aucune mesure d’accompagnement. Un autre approfondissement porte sur la question des contraintes spatiales dans les métropoles africaines et les risques naturels qui en conçoit. L’explosion démographique caractérisant les villes africaines provoque une extension de la ville en dehors de ses frontières administratives, phénomène qu’on appelle étalement urbain. Cette urbanisation mal organisée implique toute une série de conséquences. Tout d’abord l’Etat ne fournit pas les infrastructures nécessaires, souvent même pas celles de base telle que l’eau et l’électricité, par conséquent la population, abandonnée, s’organise comme elle peut. Deuxièmement la forte concentration de la population dans les zones non assainies se transforme dans des foyers où le manque d’hygiène favorise la propagation de maladies, surtout maladies liées à l’eau non épurée. Dans ces zones on assiste à une occupation du sol sans viabilisation, par contre l’Etat devrait intervenir afin de viabiliser avant l’occupation. Cette occupation du sol, tout à fait précaire présente un degré de vulnérabilité extrême, ce qui, associé à une aléa climatique, entraine un risque important pour les sociétés occupant ces espaces. Dans le cas des villes d’Afrique souvent les aléas climatiques se présentent sous la forme d’inondations en alternance avec des périodes de sécheresse. Or, la vulnérabilité des espaces habitats non aménagés, ne permet pas de se protéger des aléas, ce qui expose cette population à l’assaut de reptiles et rongeurs et moustiques, qui sont sources de maladies, qui se propagent très rapidement vu la proximité de ces habitations. Les auteurs se focalisent enfin sur la problématique du développement équilibré entre ville et campagne. L’importante croissance des villes africaines, sommée à la croissance économique qui se concentre dans celles-ci, implique une migration depuis les milieux ruraux vers les villes. Dans cette perspective, les disparités entre ville et campagne s’accroissent, en effet dans plusieurs cas la pauvreté en milieu urbain se réduit alors qu’elle augmente à la campagne, qui est souvent délaissé et oublié par les pouvoirs publiques. Une décentralisation, une politique d’appui au développement des petites villes et le renforcement des centres secondaires pourraient contribuer à un développement plus équilibré entre ville et campagne, dans la mesure ou ils réduisent les effets négatifs de la macrocéphalie. Conclusion En conclusion les auteurs soulèvent plusieurs problématiques liées à l’aménagement et l’organisation de l’espace dans les différentes villes d’Afrique. Tout d’abord le marché foncier est pratiquement hors contrôle de l’Etat, ce qui implique une spéculation foncière. Deuxièmement le manque d’une vrai politique d’aménagement et de contrôle porte au non respect des normes de constructions et donc au chaos totale concernant l’espace bâti. Le manque d’infrastructures et d’équipements, fait la précarité de l’habitat, qui est source de vulnérabilité pour la population. De plus le contraste croissant entre ville et campagne ainsi que le caractère macrocéphalique des villes Africaine, entraine un délaissement des campagnes qui doit être affronté par des politiques de décentralisation. Un élément qui est toujours explicité comme facteur à la base de différentes problématiques est celui de la forte croissance démographique. En effet l’Afrique est en pleine transition urbaine et le manque de politiques d’accompagnement de la croissance démographique et de l’organisation territoriale, portent au développement chaotique des villes et des quartiers d’habitas qui se transforment souvent en grandes bidonvilles, du fait du manque d’équipements et de la pauvreté extrême de la population. Pour ces raisons des politiques d’aménagement du territoire, s’occupant d’équiper les zones d’habitats et de maîtriser la croissance de la population urbaine, ainsi que un majeur contrôle de côté de l’Etat sont fortement souhaité. Bibliographie : Aloko-N’Guessan, J., et al. (2010). Villes et organisation de l’espace en Afrique. Paris : Karthala. Bonnet, B. (2001). Problématiques foncières et gestion des ressources communes. [en ligne]. http://www.iram-fr.org/documents/problematiques_foncieres_BB.pdf Hutter, A. (2006). Ville-campagne : une relation en pleine mutation. Agriculture et développement rural. [en ligne] http://www.rural21.com/uploads/media/ELR_Ville___campagne_0206.pdf Mayer, E.T et Soumahoro, M. Espaces urbains tropicaux africains et leur appropriation dans la construction de la ville tropicale : enjeux de deux systèmes d’organisation, le formel et l’informel dans l’utilisation de l’espace. RCRS [en ligne]. Vol 33 (1) pp 145-156 http://www.cjrs-rcsr.org/V33/1/12-33-1-MAYER-SOUMAHARO.pdf
  • anonymous
    anonymous 10 years ago
    /brokenurl#http//www.karthala.com
  • @aissata-b
    10 years ago
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