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villes et organisation de l'espace en afrique

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(2010)

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  • @pathug
    9 years ago (last updated 9 years ago)
    A) L'ouvrage développe en 13 articles, différents contextes de villes africaines. Chaque article aborde, à travers des exemples concrets, toutes les thématiques de la planification urbaine: Les difficultés de la mise en place d’une politique de planification efficace, les enjeux et les défis face auxquels les états ont été confrontés, l’application des normes du bâtis et l’ « informel ». Malgré l’éventail des cas d’étude différents, les mêmes thématiques ressurgissent au fil des pages : les reliquats de la colonisation, les plans d’urbanisation successifs, les normes du bâti, la gestion foncière, la mauvaise gestion des espaces verts ou préservation de l’environnement, les activités économiques et le manque d’intégration sociétal…. De Niamey, passant par Cotonou ou Lomé, Abidjan, Conackry, le livre explore différentes villes africaines. 224 pages. B) Plus spécifiquement, je commente 4 cas : 1- Niamey, Garin Captan Salam ou l’histoire du peuplement de la ville de Niamey, Kokou Henri Motcho –article1- La population urbaine du Niger à été multipliée par 10 entre 1960 et 2001, principalement dû à deux phénomènes concomitants : l’explosion démographique et processus migration. D’un poste colonial (armée) à l’époque de la colonie française, Niamey est devient capitale du Niger, déjà en 1905. En 1926 : à la création de la colonie du Niger, s’en suit une lutte pour la salubrité, contre paludisme. La ville séparée en 3 zones, blanche, noire et zone commerciale (port). En 1952 : premier centre urbain et processus de lotissement, le plan Herb : divisions de la ville en Zone : administrative, commerciale, industrielle, militaire et résidentielle, habitations et espaces verts : adoption du plan en damier. De 1953 à 1988,début de la spéculation foncière ; seulement 1083 logements construits !! Les planifications successives, n’ont pas pu empêcher la multiplication des habitations spontanées. L’explosion urbaine n’a pas pu être maitrisée. La politique de l’Etat n’a pu mettre en place une planification efficace. L’imposition des plans imposés à l’époque de la colonisation – le choix de la ville – la ségrégation- augmenté d’une forte migration, l’accumulation tous ses facteurs n’ont pu être complétement résolus. Dans de trop nombreux quartiers, la pauvreté continue de proliférer, l’auteur conclu que sans une politique intégrant le dynamisme des deux mondes « citadins et pauvres », on ne pourra venir efficacement lutter contre la pauvreté. 2-Cotonou, Périurbanisation et nouvelle structuration spatial de l’agglomération de Cotonou : le cas d’Abomy-Calavi, Moise Chabi article 6 Dans ce chapitre, c’est principalement la thématique de la périurbanisation, qui est décrit. Cotonou est sujet au phénomène d’étalement urbain. Aboney Calvi est une ville spontanée, où les habitent tentent de trouver des conditions de vie acceptables. Cependant sans aucune stratégie de planification. A-C est essentiellement formée de locataires, différentes catégories de la population s’y côtoient. C’est la commune la plus peuplée du Bénin. Cet article traite principalement la thématique de la périurbanisation qui est développée avec ses problèmes convexes : les moyens de transports – la difficulté des déplacement jusqu’à Cotonou- le prix foncier à Cotonou-et le fait que situé en dessous de la mer –de nombreuses inondations- qui font que les habitants se déplace en périphérie- la ségrégation spatiale et les infrastructures et le développement économique. L’auteur ensuite digresse sur d’autres pôle comme Godomey-Cocotomerey ou Togoudou- Tankpé,... L’auteur développe, comme la ville son urbanisation, de manière un peu anarchique, son propos. On peut relever que l’urbanisation de Cotonou est complexe et que malgré le manque de planification, les habitants ont su créer un dynamisme local à A-C, le secteur informel y règne à 90%. L’étalement urbain est un phénomène mondial, les populations fuient les centres trop chers pour s’établir en périphérie avec toutes conséquences que cela comporte, en matière de transports et d’infrastructure. Des satellites alors se créent autour des villes avec plus ou moins de succès. 3- Abidjan, Crise de la nature dans l’agglomération abidjanaise. L’exemple e la colonisation des espaces vers par l’habitat et les commerces dans la commune de Cocody Désiré Axel Nassa Dabie -article 9 Cocody est un quartier résidentiel au Nord d’Abidjan, le territoire est soumis à de fortes pressions de 32000m2 d’espace verts en 1980, il est successivement passé à 26000m2 en 1995, à 2000m2 actuellement. L’auteur s’interroge sur le pourquoi les espaces verts portant si nécessaire à la cohésion sociale et la qualité de la vie disparaît ? Cocody est devenu emblématique de la colonisation des espaces verts par l’urbanisation. Les espaces verts sont considérés comme « vide » par les (futurs) habitants qui en profitent pour s’installer. Les nouveaux arrivants jouent aussi des flous institutionnels qui existent entre municipalités et les promoteurs, qui leur est profitable pour installer leurs activités. Les communes y trouvent aussi leurs comptent car elles perçoivent des taxes sur ces activités « informelles » et pensent que c’est bénéfique puisqu’elles n’ont plus à entretenir ces espaces. Cocody est aussi la proie des constructions bétonnées – des logements de très haut standing y sont construits- et ainsi cohabite – des quartiers sous-équipés – avec haute insalubrité et grand luxe. Seulement les conséquences de cette urbanisation spontanée est importante : déboisement augmente les risques d’érosion et d’inondation, et éboulements. Le manque de sensibilisation des habitants face à la préservation des espaces verts et surtout celle des autorités face aux phénomène de l’urbanisation informelle, font que des solutions pour endiguer ce phénomène n’ont pu être trouvées. 4- Abidjan, De l’urbanisme d’état à la gouvernance urbaine. La question de la gouvernance foncière à Abidjan- article 12 La gouvernance urbaine remplace l’urbanisme d’état. D’abord imposée par l’état, l’urbanisation se fait « étatiquement ». Tenant de fixé de nouvelle règle telle que « l’abolition de la propriété coutumière des Terres ». Entre 1960-1980 76'000 logements standardisés sont construits. Cependant cette urbanisation s’est fait aux détriments des classes à faibles revenus – écartant les minorités. Les Ebriés n’ont pas été entendus et n’ont pas cessés de clamer leurs mécontentements. L’état a d’abord imposé une politique de « fer », puis perdant du pouvoir sur la planification et l’organisation de la métropole, n’a pas mener une meilleure planification. Les mises en place des politiques successive sans vraiment d’objectif à court ou moyen terme – ou la fixation d’objectifs inadaptés au contexte social ou ne prenant pas en compte les minorités, n’ont pas permis d’établir une politique efficace d’urbanisation. La non-prise en considération des minorités et des différentes classes sociales mène à des demi-succès. Un certain nombre de logements ont pu être construit, mais aux détriments de trop de population. C) Le livre se prêtait peu à ce genre d’exercice, difficile de résumer des thématiques complexes en quelques mots. La lecture reste intéressante, publiée en 2010, les cas sont d’actualité et riche d’exemple de plusieurs villes d’Afrique, elle correspond bien aux thématiques du cours. . Le livre dans son ensemble est à la fois cohérent mais manque de cohésion. Le point commun qui relie ses articles : colonisation, croissance démographie et difficultés de mettre en place une planification efficace. Seul le chapitre 10- « contraintes spatiales dans les mégalopoles africaines et risques naturels » aborde de façon plus globale les enjeux et les thématiques de la planification, seulement l’auteur finit par s’attarder sur Lomé. Les cas d’étude sont décrits avec beaucoup d’intérêt et sont une plongée dans chaque ville africaine démontrant leurs aspects et leurs spécificités. Il aurait été judicieux de regrouper les villes- plusieurs articles traitent d’Abidjan par exemple, et d’en faire une critique ou une conclusion générale à travers ces différents aspects. Le manque de cohésion, est que les articles traitent du même sujet : l’urbanisation, mais il aurait eu été agréable d’avoir une introduction et une conclusion globale, toute la difficulté est sans doute là. Comment établir une politique de planification globale avec des enjeux spécifiques ? Le livre m’a particulièrement intéressée et j’ai appris sur l’Afrique (même si je connais – mais connaît-on vraiment l’Afrique ?). En tant que Suissesse, je me sens assez éloignée de la problématique « colonisation » qui finalement, si elle ne m’est pas inconnue, ne m’est pas vraiment connue. Conclusion En Europe, les villes se sont construites sur un modèle plus ou moins identiques, malgré tout elles ont une identité propre. Les villes américaines se sont construites sur leurs propres modèles (carré). En Afrique, toute la difficulté de créer leur propre modèle d’urbanisation, le modèle n’étant pas adapté à la situation sociétale. Les européens ont imposé leur vision de la ville, qui n’a pas vraiment permis jusqu’à maintenant à établir un modèle africain. Par manque de moyen et/ou de vision, les Etats se sont laissés débordés dans la mise en place d’une planification ordonnée et efficace.
  • @lanto
    9 years ago (last updated 9 years ago)
    Cet ouvrage de 230 pages écrit en Français est le quatrième volume d’une série de 9 livres, intitulée «Maîtrise de l’espace et développement». Cette collection est le fruit du travail de géographes d’Afrique de l’Ouest et du Centre sur les enjeux territoriaux dans le processus de développement urbain. Ce livre présente 13 contributions qui brossent 3 thèmes à travers l’analyse de 5 villes-capitales : Niamey, Conakry, Abidjan, Lomé et Cotonou. Jérôme Aloko-N’Gguessan, de nationalité ivoirienne, est diplômé d’un doctorat d’État-ès-lettres, arts et sciences humaines et directeur de recherches (CAMES) depuis juillet 2003 à l’Université de Cocody-Abidjan (Côte-d’Ivoire). Parallèlement à des tâches d’enseignement, il continue d’assurer l’encadrement de nombreuses thèses de doctorat unique. Après avoir assumé les fonctions de doyen de l’UFR des Sciences de l’homme et de la société (1997-2004), il est actuellement le directeur de l’Institut de géographie tropicale. Amadou Diallo, de nationalité guinéenne, est géographe et enseignant-chercheur à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, Conakry, République de Guinée. Kokou Henri Motcho de nationalité nigérienne, est maître de conférences de géographie au département de géographie à l’Université Abdou Moumouni Dioffo de Niamey (Niger). Il est aussi le directeur de l’Institut universitaire de technologie de Zinder. Ses domaines d’intérêt sont la géographie urbaine et la géographie de la population. Les villes-capitales listées ici sont d’anciennes villes coloniales et se caractérisent par des traits communs : - l’incapacité des pouvoirs publics a faire face aux besoins fonciers et immobiliers des populations - elles sont marquées par une forte croissance démographique et spatiale - le développement de l’informalisation dans un contexte économique et social difficile. L’ouvrage, riche en données historiques, analyses, cartes et croquis, brosse ces trois thèmes tout au long des compositions. On arrive ainsi à mieux cerner les problèmes des pouvoirs publics Africains à apporter une réponse effective et rapide aux besoins de la population en général, surtout pour les néo-citadins qui naviguent entre la ville et «la brousse» au gré des crises économiques et alimentaires. Les villes continuent à s’étendre et le nombre des nouveaux citadins augmente, c’est un fait. La notion de bonne gouvernance, notamment foncière, est ainsi abordée et l’on constate que dans la plupart de villes, le pouvoir de l’Etat sur l’organisation spatiale de la métropole est perdu. Les pays s’urbanisent plus vite que les autorités ont les moyens et les cadres capables de gérer les villes. Des recommandations sont énoncées comme la définition de modèle d’encadrement ou la bonne application des outils juridiques mais les risques sont nombreux dans la remise en question totale des pratiques spatiales de populations dont le souci premier est la survie. On peut ainsi énumérer 3 risques majeurs : l’insalubrité ou les risques sanitaires, les risques d’accidents de la circulation dus au désordre spatial, et les risques liés à l’occupation des terrains non constructibles. Les interventions de l’Etat se résument finalement à des actions si ponctuelles que les impacts sont à peine visibles. La forte croissance démographique et spatiale pose de nombreux problèmes. Les administrations locales ont de plus en plus de mal à assumer des charges croissantes en matière de services publics (par manque de moyens financiers), à réguler les modifications économiques et sociales, à rationnaliser l’utilisation de l’espace public et finalement à contenir l’anarchie urbaine. Comme exemple cité de très forte croissance, la population de Niamey passa de 108000 à 200 000 habitants suite à la sècheresse qui frappa les pays sahéliens en 1972-1973. Ce qui rendit inopérant le plan d’urbanisme de 1967, qui était une extension de celui de 1964. L’ouvrage détaille assez bien les difficultés (toujours d’actualité) des grandes villes : bidonvilisation, question du logement, chômage urbain, criminalité, délinquance juvénile, prostitution, pénurie d’infrastructures et de services, disparités socio-spatiales... Et l’on peut alors se poser la question suivante : « Pourquoi les populations rurales continuent-elles à migrer vers les métropoles africaines ? ». Quelques contributeurs essayent d’expliquer le phénomène par des faits historiques, des statistiques économiques et aussi par l’analyse sociologiques. Mais mon opinion est que les personnes ont toujours cette vision de vie meilleure, d’opportunités de gagner plus d’argent, d’avoir un meilleur niveau de vie, et de surtout pouvoir offrir une vie décente à leurs enfants. La réalité est tout autre une fois arrivé dans certaines métropoles. Faute de moyen pour louer ou acquérir des biens dans le formel, le développement de l’informel s’accroit et il est ensuite très difficile à contrôler, voire impossible. Informel en termes de logement, mais aussi en termes de commerce. Cependant tout n’est pas négatif et le secteur informel peut constituer l’un des plus importants pourvoyeurs d’emplois et de revenus. Certains chiffres exposés nous montrent bien cette tendance et il est alors impossible de contenir sa prolifération. Comme exemple, la ville d’Abidjan étant dans l’impossibilité de satisfaire la demande d’emplois formels de la population active, il y a eu un important développement du secteur informel avec un taux de croissance de 11,9% par an entre 1965 et 1985, plus particulièrement dans le commerce (Salmon, 1997). En somme les thèmes abordés dans l’ouvrage ne se limitent pas aux trois énumérés ci-dessus et il est assez intéressant de constater qu’ils sont tous interdépendants. On peut toutefois regretter qu’il n’y ait pas un meilleur enchainement des 13 parties et il aurait été pus agréable pour le lecteur d’avoir par exemple un regroupement par ville. Cependant le contenu est très riche pour comprendre la situation actuelle des villes et les auteurs proposent des voies de réflexion pour un bon développement de l’urbanisation des villes Africaines. L’importance du pouvoir de l’État est-elle la clé ou est-ce la population qui doit prendre conscience de son implication au quotidien ? Les éléments de réponses peuvent sûrement être trouvés dans les autres ouvrages de la série dont voici la liste complète : 1. Maîtrise de l’espace et développement en Afrique : état des lieux. 2. Ressources naturelles et environnement en Afrique. 3. Population et mobilités géographiques en Afrique. 4. Villes et organisation de l’espace en Afrique. 5. Logiques paysannes et espaces agraires en Afrique. 6. L’armature du développement en Afrique : industries, transports et communications. 7. Échanges et réseaux marchands en Afrique. 8. Frontières, espaces de développement partagé. 9. Systèmes spatiaux et structures régionales. Bibliographie Lachaud, J.-P. (1995) : Le secteur informel urbain et l’informalisation du travail en Afrique subsaharienne: rhétorique et réalités. Le cas de la Côte d’Ivoire, Université de Bordeaux 1, Centre d’économie du développement. Moussa Kassey, S. (1995) : Politique de planification urbaine au Niger. Le cas de Niamey, Cahiers du CIDEP, n° 22. Banque mondiale : Développement accéléré en Afrique subsaharienne : programme d’action, Rapport Berg. 1989 : L’Afrique subsaharienne : de la crise à une croissance durable. Ori, B. (1997) : « Crise, gestion municipale et participation populaire ou jeux de pouvoirs dans la ville», in Contamin, B. et Memel-Fotê, H., Le modèle ivoirien en question, crise, ajustements, recompositions, Paris, Karthala/ORSTOM.
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