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urbanisation et espace périurbains en Afrique subsaharienne, pratique à l'Ouest-Cameroun

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(2013)

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  • @bachifatima14

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  • @jipi
    9 years ago
    Titre du livre : Urbanisation et espace périurbains en Afrique subsaharienne : Pratiques à l’Ouest-Cameroun. Edition Harmattan, 2013. 5-7, rue de l’école polytechnique, 75005 paris. ISBN : 978-2-336-009325-4. 264 p. Auteur : Aristide Yemmafouo est enseignant chercheur à l’Université de Dschang au Cameroun à la faculté de Géographie. Il s’intéresse à la thématique urbaine aux questions relatives à la ville en Afrique subsaharienne. Son champ d’étude est la périurbanisation, l’aménagement, la ville africaine… Résumé : La ville Africaine et subsaharienne en particulier connait une urbanisation exceptionnelle. Cette accélération du fait urbain est due à la forte croissance démographique qu'a connue le continent au cours de la décennie 1980. Les villes du Cameroun ne sont pas en marge de cette situation. La tendance à l’heure actuelle tend vers la ville diffuse qui s’étend plus vers les périphéries. Cette périurbanisation qui est à la base de la dynamique urbaine actuelle à l’Ouest du Cameroun n’est pas sans conséquence. En effet, les corollaires de la périurbanisation ne sont pas bien perçus des pouvoirs publics car c’est l’Etat elle-même qui initie les lotissements, principaux vecteur de la périurbanisation. L’on a l’impression que cette nouvelle forme de dynamique urbaine surprend parfois les autorités qui sont obligés de plus ou moins s’adapter à cette nouvelle donne. Les mutations s’opèrent, souvent de façon irréversible poussant ainsi certaines zones périurbaine à être en marge du développement. Introduction Les grandes tendances de l’urbanisation mondiale indiquent que d’ici 2050 la moitié de la population Africaine sera urbaine (UN Habitat 2010). Cette nouvelle tendance est l’une des causes principales de la périurbanisation. Au Cameroun, la croissance urbaine s'est caractérisée par sa rapidité au début des années 1980. Cette croissance est la suite logique des réformes socio-économiques, politiques et juridiques mises en place par les pouvoirs publics. Ainsi, les changements sur le plan urbanistique ont été marqués essentiellement par la rapidité du rythme de la croissance urbaine à partir des années 1980, qui va se traduire notamment par l'extension fulgurante des villes de leurs enveloppes urbaines. A l’ouest du Cameroun, la consommation excessive de l'espace entraîne une poussée urbaine vers les zones périphériques. Cela va poser en conséquence la question relative à la périurbanisation en vue de garantir le développement durable des systèmes territoriaux et plus précisément le développement local des villes. Dans ce contexte, cet ouvrage est une contribution à l’étude de la dynamique urbaine des villes moyennes à l’ouest du Cameroun. Dans cette partie du pays, l’on remarque une urbanisation prédatrice d’espace qui a été de tout temps l’objet de grands enjeux. Malgré la création de nombreux lotissements en périphérie des villes et du faite de la densité urbaine élevée dans cette partie du pays ; l’habitat s’est densifié et les estimations les plus pessimistes pensent que, dans nombre de villages, la superficie qui revient à chaque habitant ne dépasse pas celle d’un terrain de football (Yemmafouo, 2000). La croissance démographique particulièrement importante durant les années 1980 et 1990, a été l’élément catalyseur de l'évolution récente des villes à l’ouest du Cameroun particulièrement celles situées dans les villes de Bagangté, Dschang et Mbouda, ont engendrés des bouleversements dans les rapports ville/campagne. En effet les besoins fonciers sont devenus considérables face à l'accélération du processus d'urbanisations dans ces espaces ouverts. Cet ouvrage fait la lumière sur les thématiques qui ont été à l'origine du déclenchement du phénomène de périurbanisation à l'échelle communale des villes à l’ouest du Cameroun. Le choix des villes de l’ouest du Cameroun part du fait que les enjeux fonciers sont à l’origine d’une forte densité de la population, mais surtout par le fait que ces acteurs partagent les mêmes valeurs, les mêmes représentations de la terre : patrimoine indéniable, lieu où repose les crânes des ancêtres et les nombrils des natifs. Développement Avec une croissance démographique élevée à l’ouest du Cameroun, il est particulièrement difficile aujourd’hui de délimiter une frontière nette entre l'espace rural et l'espace urbain. Autrefois très différenciés, les territoires urbains et ruraux connaissent aujourd'hui une véritable interpénétration géographique, économique, sociologique, de multiples échanges quotidiens, des évolutions de population, de mode de vie, qui estompent les différences et provoquent une interdépendance de plus en plus forte entre ces espaces de vie. Actuellement en plus de ces deux espaces classiques connus (urbain/ rural), de nouveaux concepts voient le jour comme la « périurbanisation ». Il n'est pas évident que ces deux concepts sont équivalents, néanmoins ils sont semblables et il fallait les définir précisément afin de dégager les ambiguïtés. Le phénomène périurbain prend de plus en plus d'importance, c’est un concept très souvent associés à l'étalement spatial. Dans le dictionnaire d'urbanisme et de l'aménagement, F CHOAY et P, MERLIN, définissent le périurbain comme « une catégorie analytique et interprétative qui désigne des configurations urbaines émergentes, situées à la périphérie des agglomérations, caractérisées par une faible densité (bâti, population, emploi,...), une faible diversité (ségrégation sociale et fonctionnelle) mais par une bonne accessibilité au reste de l'espace urbain environnant. Le périurbain est symptomatique de la transformation de la ville (occidentale), qui tend, sur ses marges, à l'étalement, à la spécialisation et à la ségrégation des territoires urbains directement polarisés. » Le géographe B. KAYSER définit la périurbanisation comme étant « la couronne où les processus d'urbanisation affrontent l'agriculture et une société rurale en plein fonctionnement, sinon encore en pleine vigueur. La construction urbaine est localisée et limitée.., elle ne submerge pas tout l'espace, ne progresse pas sur un front d'urbanisation ». En partant de cette définition, qui ne peut en aucun cas être valable pour tout territoire, je révèle que la forme traditionnelle de l'évolution de l'espace de la ville c'est-à-dire celle de l'étalement spatial urbain était le développement des faubourgs, puis dans un deuxième temps l'expansion des banlieues. Aujourd’hui, on parle de la périurbanisation résultante d'une croissance entièrement « éclatée » qui porte une partie de la ville sous forme de morceaux à caractère urbain jusqu'aux espaces des campagnes. A la différence des banlieues qui appartiennent structurellement à la ville et qui contribuent à former cet ensemble d'agglomération, le périurbain est une introduction d'éléments urbains dans le milieu rural. Le lotissement privé, pavillon semi-planifié, montre que le phénomène de périurbanisation tire son essence du lotissement qui est à la base de l’étalement urbain dans la plupart des villes Africaines. Ce processus d’urbanisation que l’auteur a nommé « d’urbanisation vers le bas » est à l’origine de la création des villes au Cameroun. Le cas de l’ouest du pays retient particulièrement notre attention du fait de la densité très élevé dans ces zones même dans les zones périphériques. La zone périphérique est cependant caractérisée par la subsistance d'un espace non urbanisé dominant. Ce phénomène désigne le processus de croissance de l'urbanisation de l'espace rural avec mitage des terres agricoles. Cette définition remet en cause la dimension démographique du phénomène, dans un contexte statistique le phénomène urbain n'est pas pris en totalité, avant le vrai démarrage de la périurbanisation, on note l'émergence des zones intermédiaires entre le milieu foncièrement agricole et rural et le milieu urbain, dont la population ne vit pas en majorité de l'agriculture. En conséquence on peut dire que de nouvelles dynamiques ont modifié les relations entre villes et campagnes, favorisant l'émergence d'un nouveau type de territoire à l'intérieur duquel les dualités (l'urbain et le rural) ne sont plus considérées comme des mondes séparés. La différenciation rurale-urbaine s'estompe tant en des termes de « mode de vie » que de « territoires » pour plusieurs raisons. D’abord la périurbanisation et le foncier sont à la base de la dynamique urbaine que connait la plupart des villes en Afrique subsaharienne et aussi l’aspect démographique qui constitue un élément catalyseur du phénomène de périurbanisation. Partant de ce constat, l’interpénétration villes-campagnes ne se fait pas de façon aisé ; elle se fait parfais sous forme de conflits et de tensions. Comme le souligne l’auteur, l'espace rural reste donc dominant dans l’ouest Camerounais ; mais la majorité de la population exerce des activités et adopte un mode de vie urbain. Compte tenu de la spéculation foncière dans le centre-ville, cette tranche de la population que l’on appelle les « mal logées » vont occupées pour la plupart les faubourgs des grandes villes. YEMMAFOUO (2009) affirme pour sa part que cette proportion de mal logés ne vont plus seulement s’entassés dans les fameux bidonvilles de l’époque où l’on parlait « d’explosion urbaine », mais vont plutôt occupées la périphérie des villes « officielles », selon des processus complexes qui relèvent des spécificités du périurbain et de l’urbanisation africaine. Cette forme d’urbanisation spontanée en périphérie change la structure urbaine de la ville. Ce qui est à la base de grand changement entre le centre de la ville qui concentre la plupart des activités modernes et la périphérie où l’on trouve des activités parfois de types rurales. Dans cette périurbanisation, où l’on a l’impression que l’Etat se laisse surprendre par l’avancée rapide de la ville, est à la base des malaises sociaux que ressentent les habitants des banlieues pour la plupart. L’exemple des villes à l’ouest du Cameroun en est une illustration. L'intégration de ces espaces dans la dynamique urbaine des villes à l’ouest du Cameroun demeurent difficile à opérer. Ceci revient au fait que le périurbain est un espace de multiples tensions où se concentrent plusieurs conflits. Conclusion Les Villes de l’ouest du Cameroun sont confrontées à de multiples défis et enjeux résultant de la croissance de la population urbaine. Parmi ces défis notons processus de l'étalement de l'urbanisation, l'extension fonctionnelle de la ville au-delà de son enveloppe urbain, l'accélération de la mobilité tant des individus que des marchandises, les pressions sur les ressources environnementales, sont autant de phénomènes qu'il est impossible de comprendre si l'on oublie leur dimension spatiale. Le phénomène de périurbanisation qui bouleverse depuis plusieurs décennies l'organisation et le fonctionnement des grandes et mêmes des petites villes aboutit à la création d'excroissances urbaines qui sont des espaces intermédiaires entre la campagne et qui semblent peu conformes aux principes du développement durable. La réussite de la mise en œuvre d'une politique globale de maîtrise des effets négatifs de l'étalement urbain est fortement conditionnée par l'adaptation de l'offre immobilière à la demande de nouveaux modèles d'habitat répondant non seulement aux aspirations émergentes des ménages, mais aussi à la nécessité d'une maîtrise des coûts de l'urbanisation (économiques, sociaux, environnementaux). Cette démarche exige une stratégie de régulation de l'étalement spatial qui respecte les principes du développement durable. Bibliographie - ANSEM K., 2009, La dynamique urbaine, mutation agricole et évolution des espaces péri urbains de la ville de Menzel Bouzelfa. Mémoire de fin d'études en Urbanisme et Aménagement, ISTEUB, Tunis, Université 7 Novembre de Carthage TUNISIE, 120 p. - CHOAY F et MERLIN P., 2005, Dictionnaire d'urbanisme et de l'aménagement, Presses Universitaires de France, 963p. - KAYSER B., 1971, « Exode rural et attraction urbaine », C.N.R.S, 223p. - KOUTOUA., (2012), Evolution de l’espace bâti entre Abidjan et Bingerville : Facteurs explicatifs de la mutation rapide d’un espace agricole en voie d’urbanisation, Mémoire de Maîtrise, IGT 163p - LOBA., (2008), Les déterminants de la dynamique spatiale de la ville de Bingerville (sud de la Côte d'Ivoire) de 1960 à nos jours. Abidjan, 17p - YEMMAFOUO., (2012), Infrastructures de transport et destin des territoires frontaliers du Sud-Ouest camerounais : cas de Mamfé et sa région, Cahier d’Outre-Mer, 259p.
  • @bachifatima14
    10 years ago
    Les hautes terres de l’ouest du Cameroun ont été de tout temps l’objet de grands enjeux. Mais c’est surtout la campagne qui se trouvait au-devant de la scène. Il a fallu attendre l’accession à l’indépendance du pays pour voir les villes émerger réellement et dépendre moins des lois de la vie au village. Dès les années 1930, la sortie de certaines denrées alimentaires comme le maïs, le haricot de la région est très contrôlée, voire interdite. En effet, les administrateurs coloniaux redoutent la famine dans une région considérée comme surpeuplée. Les densités de population qui varient alors entre 30 et 50 habitants/km² inquiètent. Aujourd’hui, avec des densités dix fois plus, la menace est encore plus forte. Il est vrai que l’espace disponible s’est émietté par les jeux de succession ; l’habitat s’est densifié et les estimations les plus optimistes pensent que, dans nombre de villages, la superficie qui revient à chaque habitant ne dépasse pas celle d’un terrain de football (Yemmafouo, 2000). Depuis l’indépendance, des situations diverses ont catalysé la naissance et le développement de petites et moyennes villes dont le destin ne dépendait plus uniquement de l’économie de l’arabica. Elles ont sécrété leurs propres enjeux. La question de l’espace constructible se pose avec une grande acuité. Cet ouvrage est une invitation à s’interroger sur la manière dont l’urbanisation se déroule et s’étudie en Afrique. Beaucoup de pays sont désormais majoritairement urbains, et ce sont les citadins qui produisent ces villes aux marges des villes dites « officielles » ou « légiférées » car elles paraissent stagnantes ou n’arrivent qu’après coup et sous fond de « casses au bulldozer », comme on l’observe actuellement dans les villes camerounaises. Les clichés colonialistes ou le rêve de « la ville des autres », par exemple celles des Occidentaux, obnubilent décideurs et chercheurs. A-t-on vraiment le choix de ne pas regarder autrement les processus d’urbanisation par le bas – non pas pour les justifier – quand on sait que les pouvoirs publics n’offrent que 20-30% de solutions de logements aux citadins ? Ces dynamiques de bas sont certesspontanées et/ou anarchiques, mais avons-nous interrogé le sens de ces mots ou désigne-t-on autre chose ? Nous refusons de participer à la construction des idées reçues pour étudier ces dynamiques de l’intérieur. Ce regard est peut-être osé pour certains. Mais nous sommes heureux de constater que nous ne sommes pas seul à penser ainsi et que les nouvelles orientations des organismes internationaux (ONU-Habitat, Banque Mondiale) tendent vers une reconsidération de la situation des villes des pays en développement. Le présent ouvrage est le résultat de plus d’une dizaine d’années derecherche sur les questions foncières dans et autour des villes de l’Ouest- Cameroun, recherches menées au sein du Centre de Recherche sur les Hautes Terres (CEREHT)/Labo. Géomatique du département de Géographie de l’Université de Dschang au Cameroun. Deux projets nous ont facilité les recherches de terrain : le projet « Montagnes et Café (MOCA) » et le projet « L’Ouest-Cameroun entre le rural et l’urbain : processus de restructurationéconomique et sociale post-crise », tous financés par le gouvernement français. Notre démarche n’étant pas comparative, mais explicative, nous avons mis l’accent sur les détails élémentaires de terrain les plus marquants et les plus représentatifs des situations foncières vécues. L’étude propose un regard optimisant sur les questions urbaines en Afriquesubsaharienne en partant du fait que la périurbanisation et le foncier sont à la base des dynamiques urbaines actuelles. Nous voilà plongé dans le « défi de lacomplexité », pour reprendre cette expression chère à Edgar Morin. Peu d’acquis sont définitifs et on assiste à une remise en cause permanente des normes en ayant l’impression que les règles n’existent plus. Les hypothèses de l’entre-deux sont vacillantes et exposent aux critiques. Pour autant, il faut démêler ces ensembles complexes qui ont des logiques échappant à nos règles et qu’il faut transformer en dynamique de développement. Dans les littératures existantes, on a du mal à lire les contributions de l’Afrique centrale par rapport à celles d’Afrique de l’Ouest. « En 2008, pour la première fois de l’histoire de l’humanité, plus de lamoitié de la population du globe, soit 3,3 milliards d’habitants, vivra en milieu urbain. D’ici 2030, ce chiffre devrait avoisiner les 5 milliards. La population urbaine du monde en développement est appelée à doubler en l’espace d’une génération ». Tel est le constat qui introduit le rapport 2007 de l’UNFPA surl’état de la population mondiale. Le monde tend vers une urbanisation généralisée (Roncayolo, 2001) commandée et dominée par des villes géantes ; une urbanisation que l’on n’arrive plus à nommer : métropoles, mégalopoles, mégalopolis (Gottmann, 1961), métapolis (Ascher, 1995), archipels… urbains (Dolfus, 1996, Veltz, 2005), villes globales (Sassen, 1996), villes éparpillées (Bauer et Roux, 1976), villes émergentes (Dubois-Taine et Chalas, 1997), villes éclatées (Haumont et Lévy, 1998, May, Veltz, Landrieu, Spector, 1998) et bien d’autres. Quoi qu’il en soit, on a visiblement dépassé les cadres originels de la ville et on vit autre chose qu’aucun spécialiste n’aurait prévue. Comme d’habitude, les pays en développement sont encore au centre des inquiétudes. Taux de croissance urbaine annuel entre 2,5 et 4,1 % pour des conditions de vie toujours médiocres ; et donc toujours plus de risques pour l’humanité. Bien que ces villes cumulent toutes les tares de l’urbanisation souhaitée, elles ont été longtemps monstruifiées parce qu’elles ne dérivaient pas d’un processus de développement comme dans les pays du Nord. Cette vision stigmatisante a contribué plus à les enfoncer à travers des politiques de gestion de l’urgence, notamment les plans d’ajustements structurels et les pressions politiques. Les nouvelles formes d’urbanisation en cours sont le moment de positiver sur leur situation. On peut aujourd’hui se réjouir du revirement des politiques internationales en faveur de ces villes, et notamment celles de la Banque Mondiale. Dans son rapport de 2009, elle se recentre sur le financement des projets métropolitains, partant du fait que ces centres de mondialisation devraient stimuler leurs périphéries par un système de redistribution des richesses produites (Giraut, Cavin, Walther, 2009). L’UNFPA dans son rapport de 2007 sur la population mondiale prenait déjà position pour une nouvelle approche et soutenait que « l’urbanisation […] est inévitable, mais elle peutaussi être positive. Aucun pays, à l’ère industrielle, n’a connu de croissanceéconomique significative sans urbanisation. Les villes, foyers de concentrationde la pauvreté, offrent aussi aux pauvres le meilleur espoir d’échapper à celle-ci.Elles créent des problèmes environnementaux, mais elles peuvent aussiformuler des solutions. La concentration de la population dans les centres urbains peut contribuer à la durabilité de ces centres à long terme. La menace la plus grave provient sans doute de l’étalement incontrôlé, mais et les bienfaitsde l’urbanisation en compensent très largement les inconvénients. Le défi àrelever est celui de tirer parti des possibilités dont le phénomène est porteur ». L’armature urbaine de l’Afrique montre l’existence de 03 grandes régions urbaines, à savoir : l’Afrique du nord et l’Afrique Australe, très urbanisée, l’Afrique subsaharienne Deux approches ont jusqu’au la orientées les recherches sur les villes d’Afrique subsaharienne, l’approche développementalistes qui a orienté les études coloniales et post coloniales. La ville africaine est conçue selon un modèle ségrégé. La deuxième approche qui est l’approche culturaliste soutient que la ville du nord est fondamentalement différente de la ville du sud, la ville africaine n’est alors qu’une importaion mal réussie datant de la colonisation Comment l’Afrique subsaharienne des grandes ou des petites villes vit-elle les processus d’urbanisation actuelle ? On y dispose des connaissances éparses sur les processus de périurbanisation et d’étalement urbain. En Afrique centrale les études de Piermay (1993, 1997, 2002, 2003) sont révélatrices de dynamiques positives dans les processus d’urbanisation aux marges des « villes légiférées ». Pourtier (2001), Dubresson et Bertrand (1993, 1997, 2002), Giraut (1993, 1994, 1997) soulignent tous la nécessité d’un regard moins alarmiste de L’urbanisation en Afrique subsaharienne. Selon les indicateurs de l’ONU (2008), cette Afrique est encore majoritairement rurale. L’Afrique de l’Est n’a que 23% de citadins, mais un taux de croissance urbaine annuel de 3,9. L’Afrique centrale, avec 42% de citadins, a la plus forte croissance annuelle (4,3) tandis que l’Afrique de l’Ouest, avec 43%, maintient son taux à 3,8. Entre les pays, les écarts sont particulièrement élevés. Le Cameroun a 57% de citadins alors que le Burundi n’a que 10% mais avec un taux annuel de 6,8. La même source estime à 72% la proportion des citadins mal logés dans cette partie d’Afrique, soit environ 166 millions de citadins mal logés sur un effectif total de 231 millions. Ces mal-logés ne sont plus seulement entassés dans les fameux bidonvilles de l’époque où l’on parlait « d’explosion urbaine ». Ils se relogent à la périphérie des villes « officielles », selon des processus complexes qui relèvent des spécificités du périurbain et de l’urbanisation africaine. D’ailleurs, ils ne sont pas seuls dans leur mouvement, même les moins pauvres s’inscrivent dans cette dynamique. Mais il faut le préciser, il s’agit moins d’un fait culturel comme en Europe, mais avant tout d’une incapacité à s’installer au centre pour des raisons évidemment foncières. L’exemple des villes de l’Ouest-Cameroun en est une illustration. Quels sont les processus de périurbanisation et les paysages qui en découlent ? Il paraît bien clair, comme partout ailleurs, que le foncier est au cœur de ces mouvements vers la périphérie. Cette région de montagnes polarisée par la métropole littorale (Douala) est connue pour être l’une des plus urbanisées, mais aussi l’une des plus densément peuplées du Cameroun. Elle permet d’étayer un certain niveau de périurbanisation en Afrique subsaharienne. Certes, il ne s’agit pas de grandes métropoles comme dans les représentations populaires, mais des villes modestes par leur taille autour de 100 000 hab.1 Elles offrent cependant un dynamisme ne faisant aucun doute pour ceux qui connaissent les montagnards bamiléké. Ceux-ci les peuplent et animent le jeu foncier dans toutes les villes du cameroun. Notre premier regard interroge la validité de la périurbanisation et dupériurbain dans le débat conceptuel en cours et mesure sa portée dans les villes africaines. Une application aux villes de l’Ouest permet de distinguer les logiques d’urbanisation de celles de périurbanisation et de spatialiser l’étalement urbain. Notre second point d’ancrage est celui des pratiques de« bas », particulièrement les pratiques foncières qui sont à la base de la périurbanisation et des paysages, lesquels constituent, justement, notre dernier point de réflexion. Les apories de l’urbanisation planifiée, spontanée et anarchique en Afrique subsaharienne nous invitent à la prudence quant aux conclusions hâtives. Il est nécessaire de pouvoir en dégager au préalable les responsabilités urbaines de chaque acteur avant de s’y prononcer. Dans tous les cas, on observe qu’un modèle de périurbanisation et de paysage se dessine dansle respect des réalités socioculturelles locales et sans se soustraire aux constances de la modernité.
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