Article,

PROCESSUS D’URBANISATION EN AFRIQUE – TOME 1

.
(1988)

Abstract

NOTE DE LECTURE DU LIVRE TITRE : « PROCESSUS D’URBANISATION EN AFRIQUE – TOME 1» « Cet ouvrage constitue, par la publication des Actes de deux journées d’études tenues en Décembre 1985 par le Laboratoire « Tiers-Monde Afrique » (Unité associée C.N.R.S / Paris VII n°363) dans le cadre de l’université Paris VII, l’aboutissement de trois années de recherche collective consacrées à l’histoire urbaine africaine, avec l’aide d’un contrat conclu avec le ministère de la recherche et de la technologie et du ministère des relations extérieures (Coopération et Développement). » lit-on dans l’avant-propos du livre. L’auteur principal du livre est Catherine Coquery-Vidrovitch une historienne française, née le 25 novembre 1935, spécialiste de l'Afrique et professeur émérite de l'université Paris Diderot. Ses travaux portent sur l'Afrique, les enjeux politiques de la colonisation ainsi que sur le concept d'impérialisme et de capitalisme en Afrique. Elle fonde et dirige à la fin des années 1970, le laboratoire "Connaissance du Tiers-Monde/Afrique" en compagnie de Jean Dresch, géographe spécialiste de l'Afrique subsaharienne et du monde arabe. L’objet majeur du livre consiste à « mesurer les étapes du processus d’urbanisation en Afrique à partir d’une série d’études de cas centrées sur quelques thèmes privilégies » La problématique du processus de développement des villes en Afrique sera abordée sous quatre angles : - Les réalités urbaines précoloniales qui permettront de mettre en exergue l’origine, la typologie, la périodicité et les grandes étapes du processus d’urbanisation en Afrique ; - L’accélération du processus d’urbanisation provoqué par l’épisode colonial qui sera détaillée à travers une série d’études de cas traitant de la dynamique d’occupation des sols, la transition du droit foncier coutumier à celui romain introduit par la colonisation et en fin, l’accroissement et la diversification des différentes composantes des villes, tant sociales que professionnelles. - La description de l’urbanisme à l’époque coloniale durant laquelle les villes devinrent « un lieu du pouvoir, un centre de décision politique et de stratégie économique ». - Un dernier aspect s’intéressant de près aux liens de filiation et héritage entre ville coloniale et ville contemporaine. A. Tentatives de définition de la ville D’emblée, les différents auteurs du livre insistent sur la diversité des définitions possibles pour la ville, concept-clé de la problématique urbaine. Plusieurs définitions ont été évoquées à travers le livre, parmi lesquelles, l’on peut citer : 1. « La ville est un point d’équilibre d’une géométrie sociale, un espace multifonctionnel limité, géométré, animé par des acteurs et des actants, revendiqué. » 2. « La ville est un lieu cerné et géométré, un équipement social total de grande capacité et de haute performance, à la disposition d’une forte population agglomérée installée sur et dans cet équipement pour en user, en profiter et aussi le servir en s’en servant. » 3. « La ville est un centre de densification (humaine) et de diffusion (culturelle). Les conditions de son existence sont des conditions à la fois économiques et politiques d’organisation de la production et des échanges.» De toutes ces définitions, l’on note les principaux traits caractéristiques d’une ville, à savoir : - la population : qui occupe et façonne la ville ; il faut également souligner la densité démographique qui est un élément distinctif entre la ville et la campagne ; - l’aménagement de l’espace selon une géométrie donnée afin de répondre à un large panel de besoins concrets et multifonctionnels de ses occupants: habitat, activités industrielles et commerciales, équipements publics, voirie ; - l’existence d’acteurs et d’actants qui contribuent de diverses manières à la vie quotidienne de la ville ; - la réciprocité de la relation entre le service public et les usagers de ce service ; - le social impliquant la nécessité de prendre en compte la stratification sociale des différents habitants de la ville dans toutes les orientations urbanistiques à adopter de manière à maintenir en équilibre la ville ; - le culturel à travers les choix architecturaux notamment et la civilisation des habitants de la ville. - L’économie et la politique qui demeurent des conditions de l’existence de la ville. Par ailleurs, l’interaction entre la ville et son hinterland est clairement mise en relief comme suit : la ville constitue un espace productif secondaire (produits manufacturés,…) et tertiaire (services,…) tandis que l’hinterland est un lieu de production primaire (agriculture, élevage,…). L’exode rural vers les centres urbains entraîne une diminution de la population rurale et une nette augmentation de la population urbaine de laquelle découlent une explosion de l’emprise spatiale et la prolifération de la ville dans la mesure où très souvent l’étalement urbain se fait sans développement économique. B. Les caractéristiques des villes d’Afrique et la légitimité de parler de ville africaine Les caractéristiques communes aux villes d’Afrique sont les suivantes : - la pauvreté individuelle induisant un habitat pauvre ; - l’implantation sur des espaces sous-équipés et sous- intégrés ; - l’état inachevé des maisons ; - l’animation et le mode de fonctionnement des marchés ; - le manque d’entretien des biens mobiliers et immobiliers de la ville. Les auteurs s’interrogent sur la légitimité de parler de ville africaine ou ville d’Afrique. En effet, malgré l’existence des traits communs cités ci-haut entre un bon nombre de villes d’Afrique pouvant être très éloignées les unes des autres, l’auteur doute de l’existence d’une ville africaine car ces mêmes types de villes se retrouvent sur d’autres continents, l’Amérique du sud notamment. De ce fait, « les villes se caractérisent plus par leurs habitants que par leur morphologie. » ajoute l’auteur. C. Résumé de la problématique du livre a. Les différents types de villes d’Afrique à travers le temps L’on a distingué quatre catégories de villes : - Les villes anciennes dont l’émergence correspond à l’expansion de l’agriculture, - Les villes nées des contacts avec l’Islam, - Les villes calquées sur le modèle portugais à partir de la seconde moitié du XV ème siècle, puis généralement le modèle européen - En fin, les villes en mutation à cause de la coercition coloniale qui utilisa, compléta ou concurrença les réseaux urbains antérieurs. b. La ville précoloniale Le contrôle du pays se fait par l’accès à la propriété de la terre « grâce à la ruse, la violence et les relations matrimoniales ». C’est au Roi que revenait l’attribution des concessions de terrains à ses sujets. Le cas de Dahomey est très parlant ; en effet, l’occupation de l’espace urbain se fit par la création autour des palais, de lieux de culte, d’espaces publics, des places de marché. C’est la volonté royale qui façonnait la ville. c. L’ère coloniale La domination coloniale bouleversa l’ordre antérieur des villes dans la mesure où « la colonisation a jeté les bases de la destruction de l’ancien tissu urbain, mais elle n’a pris aucune mesure pour créer quelque chose de nouveau. » On assista à l’abolition de la royauté, la modification du tissu urbain traditionnel, l’introduction du système foncier romain à la place de celui traditionnel précédemment décrit. La colonisation fut un facteur de désurbanisation et de « sélection des villes » ; en effet, avec l’avènement de la colonisation, d’anciens centres qui ne correspondaient plus aux nouveaux objectifs déclinèrent au profit de nouveaux centres, mieux adaptés et plus faciles à contrôler. L’adoption d’une nouvelle réglementation foncière bouleversa considérablement les autochtones. A titre d’exemple, l’on peut citer l’arrêté du 18/01/1890 à Conakry : « A Tumbo Conakry seul le gouvernement français peut donner directement des concessions dans des conditions déjà déterminées sans que le chef du pays ait désormais le droit d’intervenir. » La dynamique d’occupation des sols à l’époque coloniale peut être scindée en trois grandes phases : - La période précédant 1914 : la politique urbaine instaurée par le colon fut ségrégationniste sur tous les plans (foncier, infrastructures,…) ; - La période de 1914 à 1945 durant laquelle, la ville devint un lieu d’expression du pouvoir colonial ; - Après 1945, l’on assiste à une forte croissance urbaine ayant conduit à l’adoption de nouveaux plans d’aménagements d. L’ère postcoloniale et les liens de filiation et d’héritage entre ville coloniale et ville contemporaine. Les années des indépendances furent marquées par une croissance soutenue des villes avec des plans d’aménagement toujours ségrégationnistes directement héritées des méthodes de l’ère coloniale. Illustration : « Au cours de la période postcoloniale, le législateur a suivi ... les mêmes errements. La classe dirigeante, fortement influencée par l’Europe a renié sur ce point ses origines et sa civilisation. La loi de 1983 cas de Bamako n’évoque même plus les droits coutumiers. » L’exode rural, la spéculation foncière et la faiblesse de l’Etat ont mis bon nombre de villes d’Afrique dans une situation d’expansion non suivie d’un développement adéquat des infrastructures et besoins vitaux de la population urbaine (logement, eau, électricité, …). Illustration : « A côté du droit foncier écrit et officiel, se développe un ensemble de pratiques sans valeur juridique étatique mais non dépourvu de conséquences sociales et urbanistiques. Bamako devient la destination privilégiée des migrants ruraux qui nourrissent le marché de la spéculation foncière. Les quartiers périphériques se densifient tandis que sont démantelés les champs de culture environnants. On assiste à une urbanisation parallèle, les nouveaux migrants devant se procurer et organiser par eux-mêmes leur site d’accueil. … Le problème de logement se posait donc avec acuité et on enregistrait, à la fin de l’année 1976, 45 000 demandes de terrains. Les quartiers périphériques non urbanisées couvraient déjà une superficie égale à celle des quartiers anciens. » En conclusion, il faut souligner le bouleversement intervenu avec l’arrivée des colons ayant notablement changé la constitution et le fonctionnement des villes d’Afrique. Cette situation a continué à affecter les affaires urbanistiques des villes d’Afrique telles que nous les vivons aujourd’hui. Au lieu de continuer à calquer nos villes sur le modèle occidental qui n’est pas forcément le meilleur sous le ciel africain, ne serait-il pas temps, pour les dirigeants africains de changer la manière de penser l’urbanisation des villes d’Afrique en adoptant une approche favorisant la culture africaine tout en prenant en considération le volet durabilité qui demeure un enjeu majeur de notre ère ?

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    9 years ago
    NOTE DE LECTURE DU LIVRE TITRE : « PROCESSUS D’URBANISATION EN AFRIQUE – TOME 1» « Cet ouvrage constitue, par la publication des Actes de deux journées d’études tenues en Décembre 1985 par le Laboratoire « Tiers-Monde Afrique » (Unité associée C.N.R.S / Paris VII n°363) dans le cadre de l’université Paris VII, l’aboutissement de trois années de recherche collective consacrées à l’histoire urbaine africaine, avec l’aide d’un contrat conclu avec le ministère de la recherche et de la technologie et du ministère des relations extérieures (Coopération et Développement). » lit-on dans l’avant-propos du livre. L’auteur principal du livre est Catherine Coquery-Vidrovitch une historienne française, née le 25 novembre 1935, spécialiste de l'Afrique et professeur émérite de l'université Paris Diderot. Ses travaux portent sur l'Afrique, les enjeux politiques de la colonisation ainsi que sur le concept d'impérialisme et de capitalisme en Afrique. Elle fonde et dirige à la fin des années 1970, le laboratoire "Connaissance du Tiers-Monde/Afrique" en compagnie de Jean Dresch, géographe spécialiste de l'Afrique subsaharienne et du monde arabe. L’objet majeur du livre consiste à « mesurer les étapes du processus d’urbanisation en Afrique à partir d’une série d’études de cas centrées sur quelques thèmes privilégies » La problématique du processus de développement des villes en Afrique sera abordée sous quatre angles : - Les réalités urbaines précoloniales qui permettront de mettre en exergue l’origine, la typologie, la périodicité et les grandes étapes du processus d’urbanisation en Afrique ; - L’accélération du processus d’urbanisation provoqué par l’épisode colonial qui sera détaillée à travers une série d’études de cas traitant de la dynamique d’occupation des sols, la transition du droit foncier coutumier à celui romain introduit par la colonisation et en fin, l’accroissement et la diversification des différentes composantes des villes, tant sociales que professionnelles. - La description de l’urbanisme à l’époque coloniale durant laquelle les villes devinrent « un lieu du pouvoir, un centre de décision politique et de stratégie économique ». - Un dernier aspect s’intéressant de près aux liens de filiation et héritage entre ville coloniale et ville contemporaine. A. Tentatives de définition de la ville D’emblée, les différents auteurs du livre insistent sur la diversité des définitions possibles pour la ville, concept-clé de la problématique urbaine. Plusieurs définitions ont été évoquées à travers le livre, parmi lesquelles, l’on peut citer : 1. « La ville est un point d’équilibre d’une géométrie sociale, un espace multifonctionnel limité, géométré, animé par des acteurs et des actants, revendiqué. » 2. « La ville est un lieu cerné et géométré, un équipement social total de grande capacité et de haute performance, à la disposition d’une forte population agglomérée installée sur et dans cet équipement pour en user, en profiter et aussi le servir en s’en servant. » 3. « La ville est un centre de densification (humaine) et de diffusion (culturelle). Les conditions de son existence sont des conditions à la fois économiques et politiques d’organisation de la production et des échanges.» De toutes ces définitions, l’on note les principaux traits caractéristiques d’une ville, à savoir : - la population : qui occupe et façonne la ville ; il faut également souligner la densité démographique qui est un élément distinctif entre la ville et la campagne ; - l’aménagement de l’espace selon une géométrie donnée afin de répondre à un large panel de besoins concrets et multifonctionnels de ses occupants: habitat, activités industrielles et commerciales, équipements publics, voirie ; - l’existence d’acteurs et d’actants qui contribuent de diverses manières à la vie quotidienne de la ville ; - la réciprocité de la relation entre le service public et les usagers de ce service ; - le social impliquant la nécessité de prendre en compte la stratification sociale des différents habitants de la ville dans toutes les orientations urbanistiques à adopter de manière à maintenir en équilibre la ville ; - le culturel à travers les choix architecturaux notamment et la civilisation des habitants de la ville. - L’économie et la politique qui demeurent des conditions de l’existence de la ville. Par ailleurs, l’interaction entre la ville et son hinterland est clairement mise en relief comme suit : la ville constitue un espace productif secondaire (produits manufacturés,…) et tertiaire (services,…) tandis que l’hinterland est un lieu de production primaire (agriculture, élevage,…). L’exode rural vers les centres urbains entraîne une diminution de la population rurale et une nette augmentation de la population urbaine de laquelle découlent une explosion de l’emprise spatiale et la prolifération de la ville dans la mesure où très souvent l’étalement urbain se fait sans développement économique. B. Les caractéristiques des villes d’Afrique et la légitimité de parler de ville africaine Les caractéristiques communes aux villes d’Afrique sont les suivantes : - la pauvreté individuelle induisant un habitat pauvre ; - l’implantation sur des espaces sous-équipés et sous- intégrés ; - l’état inachevé des maisons ; - l’animation et le mode de fonctionnement des marchés ; - le manque d’entretien des biens mobiliers et immobiliers de la ville. Les auteurs s’interrogent sur la légitimité de parler de ville africaine ou ville d’Afrique. En effet, malgré l’existence des traits communs cités ci-haut entre un bon nombre de villes d’Afrique pouvant être très éloignées les unes des autres, l’auteur doute de l’existence d’une ville africaine car ces mêmes types de villes se retrouvent sur d’autres continents, l’Amérique du sud notamment. De ce fait, « les villes se caractérisent plus par leurs habitants que par leur morphologie. » ajoute l’auteur. C. Résumé de la problématique du livre a. Les différents types de villes d’Afrique à travers le temps L’on a distingué quatre catégories de villes : - Les villes anciennes dont l’émergence correspond à l’expansion de l’agriculture, - Les villes nées des contacts avec l’Islam, - Les villes calquées sur le modèle portugais à partir de la seconde moitié du XV ème siècle, puis généralement le modèle européen - En fin, les villes en mutation à cause de la coercition coloniale qui utilisa, compléta ou concurrença les réseaux urbains antérieurs. b. La ville précoloniale Le contrôle du pays se fait par l’accès à la propriété de la terre « grâce à la ruse, la violence et les relations matrimoniales ». C’est au Roi que revenait l’attribution des concessions de terrains à ses sujets. Le cas de Dahomey est très parlant ; en effet, l’occupation de l’espace urbain se fit par la création autour des palais, de lieux de culte, d’espaces publics, des places de marché. C’est la volonté royale qui façonnait la ville. c. L’ère coloniale La domination coloniale bouleversa l’ordre antérieur des villes dans la mesure où « la colonisation a jeté les bases de la destruction de l’ancien tissu urbain, mais elle n’a pris aucune mesure pour créer quelque chose de nouveau. » On assista à l’abolition de la royauté, la modification du tissu urbain traditionnel, l’introduction du système foncier romain à la place de celui traditionnel précédemment décrit. La colonisation fut un facteur de désurbanisation et de « sélection des villes » ; en effet, avec l’avènement de la colonisation, d’anciens centres qui ne correspondaient plus aux nouveaux objectifs déclinèrent au profit de nouveaux centres, mieux adaptés et plus faciles à contrôler. L’adoption d’une nouvelle réglementation foncière bouleversa considérablement les autochtones. A titre d’exemple, l’on peut citer l’arrêté du 18/01/1890 à Conakry : « A Tumbo [Conakry] seul le gouvernement français peut donner directement des concessions dans des conditions déjà déterminées sans que le chef du pays ait désormais le droit d’intervenir. » La dynamique d’occupation des sols à l’époque coloniale peut être scindée en trois grandes phases : - La période précédant 1914 : la politique urbaine instaurée par le colon fut ségrégationniste sur tous les plans (foncier, infrastructures,…) ; - La période de 1914 à 1945 durant laquelle, la ville devint un lieu d’expression du pouvoir colonial ; - Après 1945, l’on assiste à une forte croissance urbaine ayant conduit à l’adoption de nouveaux plans d’aménagements d. L’ère postcoloniale et les liens de filiation et d’héritage entre ville coloniale et ville contemporaine. Les années des indépendances furent marquées par une croissance soutenue des villes avec des plans d’aménagement toujours ségrégationnistes directement héritées des méthodes de l’ère coloniale. Illustration : « Au cours de la période postcoloniale, le législateur a suivi [...] les mêmes errements. La classe dirigeante, fortement influencée par l’Europe a renié sur ce point ses origines et sa civilisation. La loi de 1983 [cas de Bamako] n’évoque même plus les droits coutumiers. » L’exode rural, la spéculation foncière et la faiblesse de l’Etat ont mis bon nombre de villes d’Afrique dans une situation d’expansion non suivie d’un développement adéquat des infrastructures et besoins vitaux de la population urbaine (logement, eau, électricité, …). Illustration : « A côté du droit foncier écrit et officiel, se développe un ensemble de pratiques sans valeur juridique étatique mais non dépourvu de conséquences sociales et urbanistiques. Bamako devient la destination privilégiée des migrants ruraux qui nourrissent le marché de la spéculation foncière. Les quartiers périphériques se densifient tandis que sont démantelés les champs de culture environnants. On assiste à une urbanisation parallèle, les nouveaux migrants devant se procurer et organiser par eux-mêmes leur site d’accueil. […] Le problème de logement se posait donc avec acuité et on enregistrait, à la fin de l’année 1976, 45 000 demandes de terrains. Les quartiers périphériques non urbanisées couvraient déjà une superficie égale à celle des quartiers anciens. » En conclusion, il faut souligner le bouleversement intervenu avec l’arrivée des colons ayant notablement changé la constitution et le fonctionnement des villes d’Afrique. Cette situation a continué à affecter les affaires urbanistiques des villes d’Afrique telles que nous les vivons aujourd’hui. Au lieu de continuer à calquer nos villes sur le modèle occidental qui n’est pas forcément le meilleur sous le ciel africain, ne serait-il pas temps, pour les dirigeants africains de changer la manière de penser l’urbanisation des villes d’Afrique en adoptant une approche favorisant la culture africaine tout en prenant en considération le volet durabilité qui demeure un enjeu majeur de notre ère ?
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