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Processus d'urbanisation en Afrique

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L'Harmattan, 5-7 Rue de l'Ecole Polytechnique 75005 Paris, (Juin 1990)

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    3 years ago (last updated 3 years ago)
    Introduction Contexte de publication de l’ouvrage Cet ouvrage, faisant partie de la collection « Villes et Entreprises », publié en juin 1990, est l’aboutissement, dans le cadre de l’Université Paris VII, de trois années de recherche collective consacrée à l’histoire urbaine africaine, avec l’aide d’un contrat conclu avec le ministère de la Recherche et de la Technologie et du ministère des Relations extérieures (Coopération et Développement). Présentation de l’auteur Catherine Coquery-Vidrovitch, auteure de ce livre, est une historienne et professeure d’université, aujourd’hui à la retraite. Elle a dirigé environ 175 thèses d’histoire, dont celles de nombreux universitaires et personnalitsé politiques, africains et français. Elle a notamment travaillé pour l’Université Paris-Diderot, elle a occupé la présidence du Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire et a reçu plusieurs distinctions au cours de sa carrière. En 1999, le Distinguished Africanist Award lui est décerné par l’association nord-américaine African Studies-Association, en 2008, elle est élevée à la dignité de Commandeure de la Légion d’honneur, puis, en 2014, à la dignité de Grande officière de l’ordre national du Mérite. Née le 25 novembre 1935 dans le 16ème arrondissement de Paris, Catherine Coquery-Vidrovitch est une spécialiste de l’Afrique. Ses travaux portent sur les enjeux politiques de la colonisation, ainsi que sur le concept d’impérialisme et de capitalisme en Afrique. Sa thèse d’Etat, datant de 1970, étudie la mise en place d’une « économie coloniale » par la France en Afrique équatoriale entre 1898 et 1930. Elle considère que, durant ces trois décennies, une transition s’est opérée. D’une activité de traite exclusivement commerciale, qui s’accompagnait d’une occupation territoriale discontinue, essentiellement autour de postes côtiers (Libreville, Loango), ou situées le long de fleuves (Brazzaville, Ouesso), à une activité tournée vers les cultures de plantation, l’exploitation de ressources forestières, de gisements miniers, qui s’accompagnait de l’établissement d’une « administration coloniale ». Elle s’intéresse à l’étude des modalités politiques de cette transformation, à son impact sur les populations, notamment en termes de mobilité géographique, de la mise en place de « nouvelles structures économiques » qui ont, selon elle, configuré l’économie de l’Afrique contemporaine. Elle s’intéresse également aux femmes dans le contexte colonial, essayant de mettre en valeur leur rôle et leur fonction dans la société. Avec une double perspective, à la fois chronologique, elle étudie la situation des femmes en Afrique précoloniale, à la campagne et à la ville, puis coloniale et postcoloniale, avec la transition urbaine, ainsi qu’avec une perspective thématique, elle étudie des questions liées à l’éducation des gilles, la place des femmes politiques, le rapport à la sexualité et leur place dans les mouvements d’émancipation (Wikipédia, 2021). Résumé de l’ouvrage Ce livre traite à la fois de l’histoire africaine et de l’histoire urbaine. Le fait urbain étant universel, ce n’est pas le cas des différentes formes que l’urbanisation peut prendre. Selon les cas, certaines spécificités, non pas parce que ces villes sont situées en Afrique, mais parce qu’elles sont développées à la faveur de milieux sociaux et techniques données qui, à un certain niveau de généralité, suggèrent un ensemble de convergences culturelles et politiques. Au-delà des données purement géographiques, car les contrastes écologiques sont énormes d’un lieu à un autre, il s’agit plutôt d’un rythme historique commun. En effet, le démarrage de l’urbanisation a été tardif et lacunaire : l’essor urbain fut localisé sur les pourtours d’un continent massif (ports du désert et villes marchés du Sahel, cités swahili de l’océan indien, ports de traite de la côte atlantique, etc.), ce qui a pu favoriser au cours des siècles la diffusion d’influences culturelles variées. Enfin, la rupture quasi généralisée du choc colonial a constitué un élément décisif de l’urbanisme africain contemporain, avec l’émergence de villes coloniales caractérisées par la juxtaposition et l’interpénétration de deux modèles apparemment contradictoires : les modèles autochtones ancien, largement métissé sur le plan culturel, et le modèle spécifique colonial/blanc/métropolitain. Cet ouvrage retrace alors les principales étapes de l’urbanisation en Afrique, avec un accent majeur mis sur l’accélération du processus d’urbanisation provoqué par l’épisode colonial, ainsi que sur les filiations et les héritages entre ville coloniale et contemporaine. La ville pré-coloniale Selon Coquery-Vidrovitch (1990, p.32), « la ville ancienne serait caractérisée par la présence juxtaposée des grands pouvoirs : politique (le palais), religieux (le temple, la mosquée, l’église), et militaire (le camp) ». Ce ville, qualifiée de traditionnelle, serait un centre religieux et politique, siège du lignsage dominant, de la famille régnante qui regrouperait autour d’elle une clientèle protégée et privilégiée, bien d’avantage d’un centre économique (Coquery-Vidrovitch, 1990, p.32). Il s’agirait donc d’une ville principalement basée sur le pouvoir, et donc, de la religion, les deux étant très étroitement liés. Il est alors intéressant de se demander si ces villes traditionnelles correspondent à la définition de la ville actuelle. Cette dernière repose d’avantage sur la production et l’échange de biens, sur les formes de concentration urbaine et d’urbanisme. La ville coloniale : étapes d’élaboration des villes Trois étapes sont distinguables dans l’élaboration des villes. En effet, « avant 1914, nous observons la volonté du colonisateur de fixer la ville en y attirant une population africaine et en y abritant la population européenne présente. C'est dans un deuxième temps que se pose la définition d'une politique urbaine qui glisse vers une option ségrégationniste, justifiée par des raisons de salubrité et d'hygiène. La politique des infrastructures, les lois foncières soutiennent, voire accentuent cette orientation » (Coquery-Vidrovitch, 1990, p.60). Puis, entre les deux guerres, en particulier dans les années 1930, la ville devient le lieu privilégié d’expression du pouvoir colonial à travers des bâtiments de prestige. Ainsi, « la ville devient la projection dans l’espace des méthodes et des rêves du colonisateur » (Coquery-Vidrovitch, 1990, p.60). Finalement, la troisième étape se situe après la Deuxième Guerre mondiale. Marquée par une forte croissance urbaine, due aux plans d’aménagement, à la mise en place d’infrastructures importantes, de l’immigration urbaine et de différents autres facteurs (Coquery-Vidrovitch, 1990, p.60). Les terrains deviennent alors des objets de spéculation, attirant les européens, les entrepreneurs, les sociétés commerciales et les banques, pour ne citer qu’eux. Cette spéculation foncière et immobilière ne tient aucunement compte du mode de raisonnement foncier des Africains régis par le système coutumier (Coquery-Vidrovitch, 1990, p.61). Ce changement, d’une ville « pré-coloniale » à celle « coloniale », montre comment les africains ont perdu le sentiment d’être « chez soi », avec un système se basant de plus en plus sur les aspects économiques, ne respectant pas les traditions locales et traditionnelles. Conclusion Malgré les différences morphologiques et écologiques de nombreuses villes africaines, leur transition d’une ville « traditionnelle » à « coloniale » présente des caractéristiques similaires. Si, déjà avant la Première Guerre mondiale, la ségrégation faisait levier dans l’essor du sentiment de ne plus être chez soi chez les africains, ce sentiment a été amplifié par la construction de bâtiments coloniaux, puis par un changement de modèle, glissant vers la spéculation et les aspects économiques liés aux terres. Ce sentiment d’appartenance à la ville dépend-elle véritablement du modèle sur lequel cette dernière est basée ? Ou ne serait-ce pas plutôt les aspects sociaux, relationnels et affectifs qui primeraient ? Quoiqu’il en soit, cet ouvrage montre, entre autres, les effets, souvent non-désirés, sur le sentiment d’appartenance à la ville qu’a eu la colonisation envers les africains. Bibliographie Coquery-Vidrovitch C. (1990). Processus d’urbanisation en Afrique, Villes et entreprises, éditions l’Harmattan, Paris. Wikipédia. (2021). Catherine Coquery-Vidrovitch. Consulté le 14 avril 2021.
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