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L'étalement urbain en Afrique défis et paradoxes

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l'Harmattan ; L'Harmattan Cameroun, Paris; Yaoundé, (2013)

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    8 years ago
    Hatcheu, Emil Tchawé (2013). L’étalement urbain en Afrique – Défis et paradoxes. L’Harmattan. Emil Tchawé Hatcheu est géographe à l’université de Dschang, au Cameroun. Coordonnateur du JCAD (Jeunes Chercheurs Associés pour le Développement), association multidisciplinaire fondée en 1997 et constituée de jeunes chercheurs universitaires qui promeut la participation active des populations dans les actions de développement, il a dirigé l’élaboration de cet ouvrage collectif, qui rassemble des études de cas développées par des chercheurs universitaires du Cameroun et de la République du Congo. Les différents articles présentés permettent d’appréhender, sur la base de cas concrets, les différentes problématiques posées par l’expansion rapide des villes étudiées (et par extension, des villes africaines), notamment les difficultés d’accès aux infrastructures et services de base des populations installées pour la plupart en zones périurbaines, la gestion du foncier et les conflits qu’elle engendre, la gestion des déchets, la mobilité, la complexité de la gouvernance urbaine, etc. Les études de cas rassemblées dans cet ouvrage sont structurées autour de trois grandes parties et thématiques : 1. La difficulté à concilier l’étalement urbain croissant et le développement durable 2. Les enjeux et défis de l’étalement urbain en matière de gouvernance 3. Le développement de la ville dans son périmètre administratif ou dans sa zone d’influence ? La première partie de l’ouvrage s’attache à démontrer, les menaces qu’engendre un étalement urbain incontrôlé sur l’équilibre environnemental, social, et économique, à travers quelques exemples ciblés mettant en parallèle la croissance rapide de l’urbanisation des villes et certains de ses impacts sur les populations, généralement pauvres, qui vivent dans les zones périurbaines souvent dans des conditions que l’on pourrait qualifier a minima de précaires. Ainsi sont successivement abordées les thématiques suivantes : • L’impossible rattrapage, par l’Etat et les collectivités locales, du manque d’aménagement en infrastructures et équipements et en services de bases face à la croissance urbaine, faute d’une meilleure planification, et les impacts de celle-ci sur les populations (approvisionnement et sécurité alimentaie,…) ; • Les stratégies d’adaptation des populations fragilisées vivant dans un milieu pour le moins hostile (les mangroves en périphérie de Douala), en matière notamment de techniques de constructions, de mobilité et d’accès à l’eau ; • La délocalisation des gares routières de Bafoussam vers sa périphérie et ses impacts sur les quartiers centraux et leur dynamique économique et sociale ; • La crise de l’eau potable à Kribi, les palliatifs trouvés par les populations, les risques sanitaires induits, les problèmes de gouvernance et les antagonismes, pour illustrer la difficile équation entre accès à l’eau, santé des populations et gouvernance urbaine ; • L’appropriation des parcelles agricoles périurbaines par les citadins et les conflits fonciers qui en résultent ; • Des mécanismes d’atténuation des externalités négatives du transport urbain sur l’environnement. La lecture des différents chapitres laisse le lecteur sur sa faim. En effet, s’ils dressent un état des lieux parfois très poussé, permettant ainsi de bien cerner la problématique de précarisation des populations en zone périurbaine, l’analyse des causes n’est pas réellement faite. Ainsi peut-on se questionner sur l’existence d’outils de planification (ou non) au niveau de ces villes ou encore sur l’existence (et la mise en œuvre) de stratégies d’accès aux services de base qui seraient portées par le niveau central. A titre illustratif, un constat qui revient en filigrane est celui de l’absence de contrôle et de gestion concertée par les autorités et pouvoirs publics, sans pour autant que les auteurs s’attachent réellement à en identifier les causes (décentralisation sans transfert budgétaire ? manque de compétences au niveau local ? flou dans les missions et attributions du millefeuille administratif ? etc). A l’instar des éléments de conclusion de l’auteur du premier chapitre, qui indique que « quelques réflexions peuvent être menées sur la densification de l’habitant dans les quartiers péricentraux ou périphériques actuels, l’aménagement des espaces (…) avant l’implantation humaine », que « les politiques et stratégies adoptées par les pouvoirs publics doivent être revues » ou encore que « pour permettre aux municipalités de mettre en œuvre des programmes d’aménagement et d’équipement adéquats, il est important que le Gouvernement augmente le budget alloué aux mairies d’arrondissements et le renforcement des compétences », les pistes de solutions en lien avec la thématique du développement durable qui est l’objet du chapitre, sont peu approfondies. A l’exception peut-être des mécanismes d’atténuation des effets du transport urbain sur l’environnement. Mais là encore, les mécanismes proposés sont essentiellement financiers et gagneraient à être complétés et enrichis par d’autres outils (renforcement du cadre légal et du contrôle ; mise en place d’instances de concertation ; rationalisation et pilotage de l’effort en matière d’aménagement de centres satellites, etc.) et à être mis en perspective avec les résultats de leur mise en œuvre dans les pays développés, dans une logique de benchmarking. Cela permettrait de mettre en évidence par exemple les biais constatés dans le recours au « marché des droits à polluer ». La deuxième partie de l’ouvrage s’attache à cerner, face à la croissance rapide des villes et aux intérêts souvent contradictoires entre les parties prenantes (préservation du patrimoine traditionnel vs logique de rente foncière, par exemple), la complexité de la gouvernance de la production de la ville. A Douala, l’auteur s’appuie sur les échecs rencontrés dans la mise en œuvre de projets d’aménagement significatifs (Douala-Nord et Sawa Beach notamment) pour illustrer les enjeux fonciers, sociaux, économiques et politiques de tels projets. Il arrive à la conclusion que la réelle difficulté ne réside pas tant dans la planification en elle-même, ni dans la mobilisation des budgets auprès des bailleurs de fonds, que dans l’élaboration préalable d’une vision concertée et convergente avec l’ensemble des parties prenantes (autorités locales, chefferies, « société civile ») pour la mise en œuvre de ce type de projets. Il insiste, à juste titre selon moi, sur la nécessité d’éviter un éclatement des responsabilités (par exemples entre les collectivités locales et les démembrements locaux des administrations centrales) et au contraire de domicilier l’ensemble des compétences requises dans une structure dont les missions et la tutelle sont clairement définis (« on se serait contenté d’une seule et unique agence ou mission d’aménagement urbain […] mais à côté de la mission d’aménagement et d’équipement des terrains urbains et ruraux (MAETUR), on compte plusieurs autres structures concurrentes dont la création correspond souvent à l’avènement d’une nouvelle équipe municipale »). En effet, ce type de structure, s’il est rattaché au plus haut niveau, est une solution qui fonctionne, car non seulement elle est moins tributaire des agendas parfois contradictoires des différents acteurs, mais elle dispose d’une certaine autonomie décisionnelle et financière, qui lui permet, pour peu qu’elle dispose des bons outils et compétences, de réellement mettre sous contrôle la mise en œuvre des grands projets de développement et d’aménagement (que l’on parle du niveau urbain ou du niveau territorial, voire national). A titre illustratif, on peut citer les sociétés d’aménagement mises en place en Côte d’Ivoire par le passé (AVB, ARSO) ou encore l’Agence des Provinces du Nord au Maroc, qui ont permis d’impulser une réelle transformation des territoires ou. Une telle structure, si elle voit le jour, doit également avoir une responsabilité certaine dans la gestion et la mise à jour régulière des documents d’urbanisme (SDAU,…) et autres documents stratégiques, comme un master plan des transports, de manière à pouvoir disposer en permanence d’une vision intégrée et prospective du développement de la ville. Cette assertion est corroborée par les conclusions des auteurs du chapitre 9, décrivant la croissance de l’extension urbaine et la gouvernance en place à Bamenda au Cameroun, qui insistent sur la nécessité de disposer d’outils et techniques pour piloter le développement urbain de manière raisonnée. Dans la dernière partie, les auteurs font essentiellement le constat d’un échec des politiques publiques en matière de développement des villes camerounaises (absence d’un réel contrôle, non-respect du cadre légal urbanistique). Cet échec a été renforcé par la mise en œuvre de la décentralisation : ainsi le désengagement de l’Etat central au profit des collectivités locales (sans transfert effectif des moyens financiers) s’est-il accompagné d’une complexification du jeu d’acteurs au niveau de la gouvernance locale. Les auteurs s’interrogent par ailleurs sur l’opportunité d’une plus grande maîtrise de l’étalement urbain en inscrivant le développement de la ville non pas dans son périmètre administratif (densification,…) mais plutôt dans sa zone d’influence, sans réellement apporter de propositions concrètes. La ville de Yaoundé, objet de l’étude de cas développée au chapitre 11 « De la métropolisation à la mégalopolisation » laisse perplexe quant à la notion même de mégalopolisation. En effet, la mégalopole (Gottmann, 1961) peut être définie comme un espace urbanisé, constitué de plusieurs noyaux d’agglomérations dont les zones périurbaines connaissent un tel étalement qu’elles finissent par constituer un ensemble continu, sur plusieurs centaines de kilomètres, regroupant plusieurs dizaines de millions d’habitants et dotée d’un système de transport « robuste ». Yaoundé, avec une population qui devrait atteindre près de 4 millions d’habitants à l’horizon 2030, bien que disposant d’un certains nombres d’atouts économiques, administratifs et politiques, ainsi que d’une grille d’équipements publics et d’infrastructures de transport en phase avec son statut, ne semble pas s’inscrire dans une telle définition. De la même manière, le cas de la gestion des déchets à Bafang, présenté au chapitre suivant, est également éloigné, voire sans réel lien avec la thématique de la mégalopolisation. Les différentes études de cas présentées dans cet ouvrage amènent au constat de l’incapacité actuelle des parties prenantes (des pouvoirs publics en premier chef) à faire face et à maitriser l’étalement urbain, ce qui engendre certain nombre de « dysfonctionnements » problématiques, à fort impact sur les populations souvent précaires concernées. Si ces cas donnent des idées assez précises des problématiques locales, par un état des lieux relativement fouillé, il est à déplorer un manque certain de propositions et de préconisations de la part des auteurs, et ce quelle que soit la problématique traitée. Ainsi, et de manière non exhaustive, les auteurs n’abordent-ils que de manière très superficielle la nécessité pour les villes de se doter d’un cadre juridique relatif à l’urbanisation, de documents de planification urbaine, tels un schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme, un schéma directeur des transports et de la mobilité,… et de piloter et contrôler leur respect dans la mise en œuvre. Si la notion d’une plus grande concertation au niveau local est effleurée, la problématique du financement des infrastructures et équipements n’est pas du tout traitée, alors qu’elle reste au cœur de la problématique. Seule la conclusion générale aborde timidement « le rôle de l’intercommunalité dans la gestion de l’étalement urbain » tout en restant assez théorique. Il aurait été intéressant d’ouvrir la thématique de l’ouvrage sur les pistes et possibilités de rééquilibrage des territoires, pour « tempérer » la croissance des grands pôles urbains en tentant de fixer davantage les populations (quels avantages comparatifs mettre en place au niveau local pour attirer des investisseurs ? Quelles réponses de l’Etat et des collectivités locales pour améliorer le cadre de vie et les conditions de développement humain au niveau des territoires ?...)
  • @franz.montre
    9 years ago
    Note de lecture Hatcheu, E. T. Harmattan, ed. (2013), L'étalement urbain en Afrique défis et paradoxes, l'Harmattan; L'Harmattan Cameroun, Paris; Yaoundé. Introduction “Le développement d’un pays est indissociable a la constitution d’une communauté scientifique pérenne, capable de produire les connaissances nécessaires a sa croissance économique et socio-culturelle”. C’est sur cette affirmation du JCAD (Jeunes Chercheurs Associés pour le Développement) que s’ouvre l’ouvrage de cette note de lecture. Le JCAD, fondé en 1997, est une association constitué de jeunes chercheurs universitaires appartenant a des disciplines différentes (géographes, sociologues, économistes, spécialistes du droit…) et des origines différents qui promeut le développement durable dans les pays du sud par des actions de développement avec la participation active des populations. Emil Tchawe Hatcheu, coordonnateur du JCAD, est a l’origine de cet ouvrage collectif, en rassemblant sous la problématique de l’étalement urbain une série d’essais qui essaient d’amener des points de vue et des angles d’approches différents en fonction de leurs contextes. En effet, meme si le titre peut paraitre un peu large, vague, les essais eux sont hautement spécifiques et témoignent de cas précis, approfondis et propres a chacun des auteurs. C’est finalement surtout les cas du Cameroun et de la République du Congo qui seront investigué a travers les exemples de plusieurs villes. Les auteurs se proposent donc a travers une démarche d’ “observatoire dans le contexte urbain” d’amener des éléments de solutions pour maitriser l’étalement urbain qui est pour eux le “paradoxe de l’Afrique”. Démarche hautement méthodologique qui contribue a 1- connaitre les réalités socio-économiques et culturelles d’une ville, 2- informer les acteurs sociaux et politiques, et 3- formuler des diagnostics. Le propos général de l’ouvrage se base sur la caractéristique exponentielle de la croissance urbaine en Afrique, qui a pour conséquence directe une marginalisation (physique et sociale) des populations jeunes et défavorisées dans des zones d’habitat précaires. C’est donc dans une idée de comprehension des fonctionnements locaux que l’ouvrage se structure. Cette structuration se fait en trois grandes parties qui posent respectivement le rapport au développement durable, les enjeux et défis en termes de gestion urbaine, et des solutions, “antidotes” a la mégalopolisation. Développement Premiere Partie: L’étalement urbain, une entrave pour le développement durable Le titre de cette premiere partie est assez explicite; l’étalement urbain menace l’équilibre environnemental, social, et économique (les trois “piliers” habituels du développement durable). A travers les études de cas de Brazzaville, de Douala, Bafoussam, Kribi, et Dschang, les auteurs posent les bases contextuels et historiques de villes qui seront prisent pour exemple jusqu’a la fin de l’ouvrage et exposent un premier panel des effets de l’étalement urbain. Cet étalement urbain n’est nullement théorique, mais est identifié et clairement justifié dans plusieurs tableaux d’évolution de la population ou l’on note une explosion démographique qui ne va pas de paire avec une augmentation de la densité de population. On ne pourrait classer ces conséquences en terme de “conséquences sociales”, “conséquences économiques” ou “conséquences environnementales”. En effet, les auteurs nous montrent très clairement que tout est lié; le sous-emplois ou les problèmes d’infrastructures (cas des routes dans les mangroves de Douala) se répercutent sur les difficultés de scolarisation mais aussi sur les problèmes d’approvisionnement en eau et nourriture, ce qui conduit a une sur-exploitation des ressources environnementales (que ce soit le poisson, la chasse, la foret ou encore les zones agricoles). Si l’on prend l’exemple des zones agricoles de Brazzaville, on se rend compte rapidement du paradoxe engendré; On sur-exploite les ressources agricoles car on en a de plus en plus besoin, mais en meme temps elles sont phagocytés par l’étalement urbain et transférées vers des périphéries lointaines. Les terres, premiers facteurs de productions, deviennent donc de plus en plus les sources de conflits fonciers entre l’urbain et le rural, avec l’émergence d’un nouveau statut de “citadin-agriculteur” dans les zones péri-urbaines de Dschang par exemple. Deuxieme Partie: Les enjeux et les défis en termes de gouvernance Qui fait la ville? Quels sont les principes qui peuvent être mis en place pour relever les enjeux de l’étalement urbain, et par qui? Quels modes de gestions du foncier? Quels nouveaux acteurs? Voici quelques questions auxquelles cette deuxième partie de l’ouvrage essaye de répondre. Ce sont essentiellement des questions de foncier qui sont traitées dans les 4 chapitres, essais qui constituent cette deuxième partie. En tant que lecteur, cette partie peut être lu de manière comparative. Chacun de ces 4 chapitres exposent des stratégies différentes de développements urbains appliqués concrètement et essaye de mettre en evidence certaines causes de faillites ou réussites d’opérations urbaines. C’est une partie moins descriptive et empirique que la premiere qui montre les tentatives et les paramètres souvent non pris en compte dans l’elaboration de projets urbains. L’étude de cas du projet de ville nouvelle de Sawa Beach a Douala par exemple, expose clairement les faits, dans lesquels une multitude d’acteurs différents (promoteurs privés, propriétaires, communautés…) n’ont pas su se mettre d’accord a coup de compromis successifs qui ont finalement manqué a harmoniser leur volonté avec le plan directeur d’aménagement. Pour conclure, la question n’est peut être pas vraiment de qui construit la ville, mais de quelle est la part et le role de chacun des acteurs dans la planification, et comment l’on peut générer une situation ou chacun des acteurs se coalise autour d’un intérêt commun. Troisième Partie: L’aire métropolitaine serait-elle l’antidote a la mégalopolisation? Dans cette courte partie, deux articles amènent des pistes de reflexions et des éléments de réponses aux problèmes largement mis en evidence dans les chapitres précédents. On parlera ici de themes de planifications plus large, de stratégies visant a revaloriser certains aspects du développement urbain. Le premier article de cette troisième partie traite de Yaoundé, métropole nationale au meme titre que Douala, deux métropoles qui rassemblent a elles plus de 40% de la population urbaine du pays, générant un “déséquilibre urbain” important. L’essai met en évidence les paramètres évidents qui font de Yaoundé une ville en explosion démographique et met en garde contre les risques de cette extension non-contrôlée, et non-controllable. Le deuxième article traite des memes enjeux mais l’approche du point de vue de la gestion des déchets; un moyen d’illustrer la stratégie de decentralisation sur un exemple concret. Conclusion Les auteurs de l’ouvrage l’ont très bien compris et exposé; le futur de l’Afrique se joue dans la ville. L’étalement urbain est devenu a tel point complexe a gérer qu’il devient un problème dont personne ne veut (et ne peux) en assumer l’entière responsabilité. De plus, comme si cela ne suffisait pas, c’est un problème a la croissance exponentielle. Des lors, l’ouvrage tente de réunir une séries d’analyses capables de nous fournir les clés nécessaires a la compréhension des enjeux urbains des villes africaines de demain. L’étalement urbain devient une contrainte a la planification qui doit être pris en compte dans l’établissement d’un vision directrice globale. Meme si la grande majorité de l’ouvrage pose les bases et les analyses nécessaire a la comprehension des enjeux, les derniers chapitres tentent d’amener des éléments de réponses tangibles et applicables a des situations précises. Le principal concept qui en ressort est celui de l’intercommunalité. C’est par le dialogue entre communautés urbaines qu’il est possible d’experimenter et initier de nouveaux modes de régulations et d’organisations urbaines.
  • @clemencevaurie
    @clemencevaurie 9 years ago
    Note de lecture « L’étalement urbain en Afrique, Défis et paradoxes » Sous la direction d’Emil Tchawe Hatcheu , 2013, Edition de l’Harmattan Cet ouvrage, paru en 2013, est né de l’initiative d’Emil Tchawe Hatcheu et des membres du JCAD pour comprendre la problématique de l’étalement urbain en Afrique et tenter d’apporter des éléments de réponses afin de maitriser l’extension spatiale des villes. L’objectif de cet ouvrage est d’informer les différents acteurs de l’urbain, et en particulier les futurs planificateurs, sur les enjeux et défis de la gouvernance urbaine. C’est à travers différentes études de cas traitant des différents grands enjeux de l’étalement urbain en Afrique, que les auteurs proposent un observatoire des différentes pratiques et un panel de recommandations. Résumé thématique de l’ouvrage L’étalement urbain dans les villes africaines moyennes et grandes s’accompagne de nombreux effets pervers et constituent le principal défi des planificateurs urbains de demain. Ainsi, les problèmes liés à l’adduction en eau, aux transports, au foncier, à l’environnement etc. sont traités dans l’ouvrage sous formes d’analyses de situations dans les villes camerounaises et congolaises. Enfin, une analyse prospectiviste figure comme l’un des outils proposer pas les auteurs pour maîtriser l’étalement urbain des villes africaines. L’étalement urbain, ses causes et ses conséquences Si le taux d’urbanisation est encore relativement faible dans les pays d’Afrique, la croissance urbaine est forte et se fait majoritairement aux périphéries des villes. Les recherches montrent que plus les villes africaines s étendent plus elles concentrent dans leurs périphéries des populations jeunes et défavorisées. Cette forte augmentation de la population urbaine est liée, notamment, à l’espoir d’y trouver des meilleures conditions de vie et un emploi. L’extension rapide des territoires urbains se fait principalement sur les territoires ruraux et les terres agricoles, ou encore dans des zones inadaptées à l’habitat. En outre, la densité est faible (du fait de la vente toujours plus grande de parcelles) et les constructions y sont précaires. Enfin, les périphéries sont mal desservies en transport, en réseaux d’eau et d’électricité et la gestion des déchets est souvent inexistante. Outre les nuisances environnementales d’un tel processus d’urbanisation (pollution et artificialisation des sols, dégradation des écosystèmes, l’augmentation des émissions de gaz a effets de serre, la disparition des terres agricoles, etc.), les conséquences économiques et sociales sont nombreuses. Les auteurs répertorient ainsi un marché de l’emploi saturé, des problèmes d’accès aux infrastructures, des problèmes d’approvisionnement, la multiplication des conflits fonciers, etc. C’est ce que décrit Yolande Berton-Ofoueme dans son étude sur les populations défavorisées de la ville de Brazzaville. Charly Dzalla Ngangue analyse les effets des marées dynamiques dans l’estuaire urbanisé du fleuve Wouri à Douala. Si les conséquences des inondations quotidiennes sur le sol, les logements, la mobilité et les routes, obligent la population à développer des capacités d’adaptation, elles relèvent avant tout le combat des habitants pour survivre dans cet environnement. Paradoxalement, le manque d’eau potable est problématique dans cet estuaire. En effet, l’utilisation de l’eau récupérée expose les habitants à une gamme variée de maladies. Joséphine Lemouague explique les problèmes posés par des « citadins-agriculteurs » dans les franges périurbaines des villes camerounaises de Dschang et Boufassam. Il s’agit d’un processus d’appropriation par des populations urbaines de parcelles agricoles qui entraine des conflits fonciers et des problèmes en termes de ressources économiques et agricoles. Pollution des sols, agriculture, transports et infrastructures, droit du sol, inflation, gestion des eaux usées et des déchets, etc. sont autant de problèmes qui font de la planification urbaine un des principaux enjeux des politiques locales et nationales. Les politiques de gouvernance et leurs limites La croissance urbaine et l’extension spatiale démesurée et incontrôlée des villes africaines posent d’insolubles problèmes d’aménagement. Si les acteurs concernés tentent d’adapter leurs politiques à ces enjeux, ils ne parviennent souvent pas à rattraper et maîtriser l’ampleur du phénomène d’urbanisation et font face à de nombreuses difficultés. Actuellement, l’étalement des villes précède l’implantation des services de base. La délocalisation des gares routières à la périphérie des villes est une des caractéristiques majeures des politiques publiques en matière de décongestion. Cette stratégie de désengorgement contribue alors à l’étirement horizontal des villes. Ainsi, Désiré Ndoki et Emil Tchawe Hatcheu observent la délocalisation par la municipalité des gares routières vers la périphérie de Bafoussam afin de désengorger le centre ville . Malgré les nuisances qu’elles génèrent en termes d’étalement urbain, ces gares et marchés représentent un lieu de centralité et de convivialité. Ici, la politique de décongestion du centre ville entraine une diffusion de l’espace urbain toujours plus loin avec toutes les conséquences que cela entraine. Dominique Meva’a Abomo souligne dans son étude les problèmes sanitaires causés par une mauvaise gestion de la ressource en eau par les autorités. En effet, ce sont les antagonismes entre de trop nombreuses instances gouvernementales qui entraineraient la crise d’eau potable dans la ville de Kribi. Cette gestion rendue quasi impossible de l’eau est une source de précarité additionnelle pour les populations les plus pauvres et les plus fragiles. Comme le montre Emil Tchawe Hatcheu, l’intervention des pouvoirs publics pour faire face aux enjeux de la croissance urbaine se manifesta, dans les années 90, par la création de villes nouvelles en marge de l’agglomération. L’auteur explique ici que les villes nouvelles sont privilégiées par les pouvoirs publics de Douala, malgré les difficultés foncières rencontrées du côté des coutumiers qui se révoltent contre l’occupation de leurs terres. Ici encore la gestion des projets est rendue quasiment impossible par le nombre d’acteurs/gestionnaires, le manque de concertation, les intérêts divergents et les conflits et affrontements qui en résultent. Les recommandations des chercheurs pour une meilleure gestion urbaine Dans de nombreux cas, les auteurs préconisent une meilleure gestion urbaine via une participation plus importante de l’ensemble des acteurs concernés par les projets de planification. En effet, tous ces acteurs (étatiques, locaux, privés, etc.) ont un rôle inévitable à jouer pour la mise en place d’un projet urbain durable. Une bonne gestion urbaine, si elle doit être le fruit d’une meilleure concertation, doit nécessairement inclure un certain nombre d’éléments : une meilleure gestion des ressources naturelles, des espaces verts et agricoles protégés, le développement de services de transport publics, des politiques luttant efficacement contre la congestion ainsi que l’étalement urbain, une meilleure gestion du foncier, veiller à une plus grande justice sociale, développer des compromis, densifier et régénérer l’existant, adopter des situations moins conflictuelles etc. Ces préconisations, si elles sont identifiées par l’ensemble des auteurs dans toutes les études de cas présentes, restent peu développées et peu concrètes pour aider les acteurs de la planification et de la gestion urbaine. Par exemple, pour la gestion de l’eau, l’auteure préconise dans son étude « une gestion concertée de l’eau », sans préciser les modalités. C’est également le cas pour l’étude de Pierre Samuel Nemb sur le transport urbain et l’aménagement du territoire. Il tente de soumettre des orientations et des objectifs pour initier une politique de transport durable respectueuse de l’environnement mais ne donne aucun outil de gestion concret. Conclusion L’accroissement des villes africaines est un défi majeur en termes de gestion urbaine pour les planificateurs. En effet, de l’étalement urbain incontrôlé résulte un certain nombre de problèmes environnementaux, économiques et sociaux. Pour palier les obstacles d’un développement urbain durable, les autorités administratives tentent de mettre en place des stratégies. Cependant, les intérêts divergents des acteurs, le manque de concertation ou encore le choix des politiques montrent toute les limites de la gestion urbaine actuelle dans les différentes villes africaines. C’est ce que les diverses études de cas présentes dans l’ouvrage d’Emil Tchawe Hatcheu illustrent. Les chercheurs s’accordent ainsi sur le fait que la négociation est essentielle entre les autorités publiques et traditionnelles pour toute action de gestion et de planification urbaine. Ils affirment toute la nécessité d’ « une gouvernance urbaine fondée sur l’implication de tous les acteurs et sur une logique de concertation ». Si une meilleure gestion des villes est prônée par l’ensemble des auteurs à la fin de chaque étude de cas, les recommandations restent larges et peu développées pour pouvoir les mettre en place concrètement. Il serait intéressant que les cas de « bonnes pratiques » soient clairement répertoriés et que les recommandations des auteurs apparaissent de manière plus détaillée.
  • @fimate
    9 years ago
    Note de lecture de Tanguy D'assie FIMATE Dan ce livre, les auteurs évoquent la concurrence acharnée des acteurs urbains pour parer à l’étalement urbain avec son corolaire la mobilisation de toutes leurs ressources pour la modernisation des quartiers centraux, mais d’autres parts, ils prennent en compte dans leur analyse les projections futures qui prévoient un triplement de la surface des zones urbaines entre 2000 et 2030 dans les pays en voie de développement. Pour eux cet état de fait offre une occasion unique aux pays en voie de développement de planifier, de développer et aussi avoir à s’occuper de villes durables. Face aux problématiques que soulèvent l’étalement urbain, la question se pose ; quel type de politique adopté ? Repartir la population sur l’espace urbain ou faut il la concentrer dans les grandes villes au nom de la création des richesses ? Dans l’ouvrage est abordé, les problématiques liées à l’étalement urbain dans les villes camerounaises et congolaises. Tous les défis qui se posent aux gestionnaires sont abordés, mais au delà d’un diagnostic criant, les auteurs proposent plusieurs pistes visant à prévoir un avenir moins alarmiste. On le verra plus loin, si on doit noter le mérite des auteurs pour avoir pointé les grandes problématiques liées à l’étalement urbain ; le fait que l’étude soit concentrée sur l’observation de faits urbains dans seulement deux pays pose un problème. Car l’Afrique est multiple, ainsi une étude faite sur des faits urbains dans deux pays peut elle être généralisée à l’Afrique ? L’histoire urbaine de l’Afrique du Nord n’est pas la même que celle de l’Afrique subsaharienne. L’ETALEMENT URBAIN ENTRAVE POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE Les villes, bel endroit ! N’est ce pas l’endroit où il faut être ? Les élections ne se gagnent elles pas dans les villes ? On y trouve presque la grande majorité de la population (y compris les leaders d’opinions). Mais les données sont entrain de changer. Avec le nouveau phénomène de l’étalement urbain de nombreuses questions se posent : Celle de la précarisation accrue des populations en termes d’accès au sous sol et sol mais aussi la question de la sécurité foncière. L’étalement urbain est une des causes de la perte de la ruralité car il modifie l’élément paysager et change notre mode de vie. Mais il s’accompagne aussi d’éléments nuisant à l’environnement naturel et contribue à l’augmentation du gaz à effet de serre. Or on sait qu’une croissance durable est avant tout une croissance maîtrisée et si ce n’est pas le cas les consommations d’espaces devient inconsidéré. Ce qui peut conduire à la disparition du Biotope accompagnée de la disparition de la biocénose. Conséquence l’écosystème n’existe plus ,ce qui peut coûter cher aux contribuables. Yolande Berton OFOUENE dans cet ouvrage montre que Brazzaville , la capitale de la République du Congo connaît une croissance urbain sans précédent. Brazzaville c’est 59% de la population urbaine soit 37% de la population totale du pays en 2007. La superficie de la capitale congolaise est ainsi passée de 1800 hectares en 1950 à 20 900 hectares. Les chiffres qui quantifient cette croissance montrent aussi de l’autre côté la croissance de multiples problèmes liés au phénomène évoqué. On notera ainsi la difficulté d’accès à l’emploi, la rareté des denrées alimentaires, l’insuffisance des infrastructures sans compter l’eau potable, l’électricité, l’assainissement et la voirie. Les 4 derniers insuffisances évoquées sont plutôt observées dans les quartiers ou habitent la majorité des populations défavorisées à faibles revenus et des maisons précaires. Les auteurs mentionnent que les villes au sud du Sahara sont rarement pensées. C’est ainsi que sous l’effet des migrations des nouveaux quartiers naissent chaque jour. Au Cameroun on l’a vu la pression sur les villes a conduit à la délocalisation des marchés et des gares routières à la périphérie des villes. Important à noter car c’est une des caractéristiques majeurs des politiques publiques en matière de gestion de l’extension urbaine. ? Les citadins en quête de parcelle cultivables vont se tourner vers la campagne ce qui n’est pas sans occasionner des querelles ou simplement des réticences de la part des autochtones à céder leurs terres. Yolande Berton OFOUEME va ainsi montrer l’histoire urbaine de l’Afrique à travers le Congo. Avant la colonisation, le Congo n’avait pas de ville. Il avait juste trois royaumes (Kongo, Loango, et Teke), disparue sous la pression coloniale. Ainsi l’urbanisation y est un phénomène récent. Mais le Congo est l’un des pays les plus urbanisés d’Afrique avec une importante concentration des 8 villes qu’il compte, et surtout la ville économique (Pointe noire) et la ville politique (Brazzaville). L’agglomération se repartie ainsi en villes de 1ère génération (nées avant la colonisation) ; 2ème génération (nées pendant la colonisation) et 3ème génération (nées sur décision politiques et administratives). Brazzaville fait ainsi partie de la 2ème génération. Si la croissance urbaine de Brazzaville est timide avant l’indépendance, elle s’est accélérée d’une manière générale à partir de 1960. La même évolution est observée à Abidjan ou par exemple le nombre d’habitants est passé de 1400 en 1912 à 180 000 habitants en 1960 et à 200000 en1980. Kinshasa (République démocratique du Congo) a vu sa population passer de 1 200 000 habitants en 1960 à 3 500 000 habitants en 1990. Cette ville rassemble récemment 8 000 000 habitants. Présentez le Congo Brazzaville comme un des pays le plus urbanisé de l’Afrique n’est il pas allé vite en besogne ? L’étalement urbain peut-il être présenté comme une urbanisation ? C’est une question que nous pouvons nous poser. Les conséquences de cette croissance urbaine : Sous emploi des jeunes en fin de formation et la restriction du marché de l’emploi sont les problèmes majeurs qui minent la vie des citadins. Cet état de fait contribue au développement des activités non formelles (petits métiers, petits commerce..etc). L’accroissement de la population avec pour corollaire la forte demande exprimée par les citadins et les mauvais états des pistes agricoles sont à l’origine des prix élevés. Cette forte demande va s’accompagner de l’agriculture sur brûlis. Les auteurs Ndoki et Hatcheu Tchawé se sont intéressés à la situation de la ville Baffoussam qui est la capitale régionale de l’Ouest Cameroun. Ces derniers ont ainsi montré l ; impact de la mobilité des gares routières, l’extension spatiale, en mettant à jour les problèmes sociaux économiques liés au développement des équipements et des infrastructures urbaines. Si Pierre Nemb évoque l’importance de lutter contre la congestion routière, des pollutions et nuisances de toutes sortes comme solution il dit l’impérativité de mettre sur pied « un transport durable »qui permet d’internaliser les externalités négatives de tout projet urbain. CROISSANCE SPATIALE CONSOMMATRICE D’ESPACE Sept principales conséquences à l’extension spatiale dans la plupart des pays africains. 1/ Disparition des zones agricoles et leur transfert vers la périphérie urbaine. 2/ Disparition des espaces forestiers. En 1964, la réserve forestière de Brazza comptait 715 hectares. En 1983, elle a perdu 515 hectares, soit 72% de sa superficie au profit de l’habitat. 3/L’occupation anarchique des zones collinaires au nord de la ville. 4/ le développement d’un habitat précaire. 5/ Difficultés d’accès aux services de base (eau potable, électricité, infrastructures de santé, telles que les pharmacies et les hôpitaux, transports..etc). Les coûts du transport accentue la situation de précarité des personnes défavorisées. 6/ Multiplication des conflits fonciers. Car la terre est le 1er facteur de production. La base de l’économie dans les pays en voie de développement. Car la terre autrefois propriété collective est devenue une propriété individuelle sous l’effet de l’urbanisation. Conséquences de multiples litiges entre chefs coutumiers et les pouvoirs publics. 7/ disparition des ruraux englobés dans le périmètre urbain. TRANSPORT URBAIN ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE Ici l’auteur pierre Samuel Nemb va montrer l’étalement urbain nécessite plus de véhicules, de 2 roues. Or l’évolution du transport urbain ne va pas sans effets néfastes sur l’environnement. D’où l’importance de mettre en place un transport durable. Celui qui ne pas en danger la santé publique et les écosystèmes et qui respecte les besoins de mobilité tout en étant étant compatible avec la necessité de gommer ou reduire les externalités liées à l’accroissement des modes de transport. Dans la deuxième partie est abordée la question de … : LES ENJEUX ET LES DEFIS EN TERMES DE GOUVERNANCE Pour les auteurs Fongeu&Hatcheu, seul un aménagement rationel et une gouvernance urbaine fondée sur l’implication de tous les acteurs de la ville dans une logique de concertation et de négociation aboutissant à un mode consensuel de prise de décision peut contribuer à résoudre les problèmes de la capitale de la région Nord Ouest du Cameroun. Par rapport au titre du livre ; cette solution centrée sur la région Nord Ouest Cameroun peut elle être étendue à d’autres région de l’Afrique ? Ca sera simpliste. Toujours centrés sur le Cameroun, ils préconisent les villes nouvelles comme nouveaux enjeux prioritaires en matière de stratégie pour les pouvoirs publics afin de lutter contre l’étalement. En matière de gouvernance, incapable de légiférer, l’Etat laisse faire le jeu de l’offre et la demande informelles. Par cette inaction, il devient complice d’une urbanisation par le « bas » (A. Yemmafouo.2007) On a surestimé la capacité des institutions ou des Instances décisionnelle à prendre les choses en main. Si Yaoundé continue avec son expansion insolente, dans les prochaines années elle sera un monstre urbain ingérable avec des zones périphériques sous équipées et sous intégrées au reste de la ville. La gestion de Yaoundé devenue mégalopole deviendra complexe et des facteurs comme l’insécurité peuvent apparaître. Dans leurs conclusions, les différents auteurs mentionnent le fait que la maîtrise de l’étalement urbain est un défi qui dépasse désormais les compétences des seules gestionnaires urbains. L’intercommunalité a ainsi un rôle a jouer (essentiel) dans la modernisation de l’action publique locale notamment dans la protection de l’environnement, du développement économique, des déplacements et des transports collectifs. Face aux coûts de certaines initiatives, la mutualisation des moyens techniques, et de l’ingenierie peuvent être un moyen de faire face à des projets dont les coûts dissuadent les acteurs. La croissance démographique étant un des facteurs du développement de l’étalement urbain, les villes africaines sauront elles saisir cette opportunité pour construire des villes nouvelles ? Bibliographie Berton-Ofoueme, Y, 1996, « L’approvisionnement des villes en Afrique noire ; produire, vendre, et consommer les légumes à Brazzaville », Thèse de Doctorat unique, Université Michel de Montaigne, Bordeaux. Deble, I Hugon, P. 1992. Vivre et survivre dans les villes africaines. Tiers-Monde, IEDS, PUF Salem G, Fournet F (2001) santé et urbanisation en Afrique , 6ème congrès International francophone de medecine tropicale, Conférence introductive, Dakar
  • @aboblues
    10 years ago
    La rédaction de Monsieur Emile TCHAWE HATCHEU, géographe à l’université de Dschang au Cameroun, intervient dans un concept urbanistique développé par un collectif de chercheurs, destiné à faire la promotion du développement durable auprès du plus grand nombre et basé sur un échange de savoirs et de compétences au profit des pays du Sud. Cela par la mise en place de méthodologies nouvelles, adaptées à la situation locale particulière des villes africaines au sens des difficultés rencontrées par les pouvoirs publics de s’adapter aux problématiques environnementales, spatio-démographiques et ethno-sociétales, nées de la croissance démographique rapide, montrée dans la démonstration comme le frein principal à l’organisation concertée de l’ensemble des acteurs. En effet, pour chacun des exemples de villes utilisé, l’ouvrage tend essentiellement à exposer que l’étalement urbain du centre vers les périphéries, démontre systématiquement d’une réelle problématique de la gouvernance à s’adapter, à anticiper et à régler de façon continuelle, les conséquences écologiques, sanitaires, d’infrastructure de transports, de réseaux de voiries divers, alimentaires etc. dues aux flux migratoires importants. La croissance de l’Afrique attire les populations à la recherche de meilleures conditions de vie, d’un bien être recherché par tous et donc de terrains viabilisés pour y vivre sereinement au nom de l’équité. En préambule, l’auteur indique : « La gestion de la ville et sa croissance spatio-démographique figure parmi les défis à relever en urgence par l’Afrique te ses universités. » « Le paradoxe de l’Afrique est l’étalement urbain et ses effets pervers ». La démonstration se déroule ainsi en trois grands axes : 1.L’étalement urbain, une entrave pour le développement durable. 2.Les enjeux et le défis en termes de gouvernance. 3.L’aire métropolitaine serait-elle l’antidote à la mégalopolisation. Il est démontré ici, du fait de la pure ingérence et d’un manque évident de coordination globale de gestion concertée ; que l’étalement urbain, est la cause de la précarisation absolue des populations arrivantes et/ou déplacées pour l’accès au foncier et/ou au logement, dès lors qu’il y a une pénurie de disponibilités et peu de terrains viabilisés sur le marché. Les populations étant obligées de se loger sur des terrains inadaptés en centres-villes ou s’entassent dans les bidonvilles, les « mangrovilles » (Douala et Abidjan). Et principalement aux périphéries de la ville ; l’ensemble échappe totalement au contrôle des pouvoirs étatiques, décentralisés ou non. L’auteur expose que chaque ville, a ses propres particularités topographiques, géologiques, climatiques, socio-ethnologiques, post-coloniales, économiques, environnementales etc. chacune d’elle favorisant à sa manière l’étalement urbain et donc, l’apparition de nombreux conflits nés d’un contentieux foncier entre les citadins et les propriétaires terriens confrontés à la poussée de la ville. Il décrit pour chaque ville étudiée, le contexte économique lié au passé colonial où le cas opportun celles aux nouvelles perspectives de croissance à venir : source de l’afflux des masses humaines. Puis, les problématiques environnementales internes au centre d’abord (problèmes des gares délocalisées à Bafoussam) par l’inaction des pouvoirs publics, l’ingérence, le manque de plans de base alors essentiels à une gestion globale de l’urbanisation aux fins de maîtriser les sols et donc les déplacements de populations. Pour enfin, exposer des difficultés rencontrées aux périphéries par les populations vivant dans des conditions précaires et éloignées de tout par manque d’infrastructures, usant de l’informalité et des conflits qui se développent entre les pouvoirs publics, les chefs traditionnels usant du droit coutumier et les citadins dans l’avancée urbaine qui les concernent tous. L’étalement urbain c’est l’impact direct sur la vie locale, le facteur principal des tensions exacerbées entre les individus mais aussi, la perte de durabilité, de qualité en ce qu’elle détruit les ressources naturelles prévues pour nourrir l’ensemble de la population. Pour la première partie, l’auteur prend comme exemples flagrants, les villes de Brazzaville au Congo (surpopulation), Douala (problématique de l’eau dans la « mangroville »), Bafoussam (délocalisation des gares routières) et Kribi (pénurie de l’eau potable sur la topologie existante) au Cameroun ; pour mesurer de l’impact direct considérable tant sur l’environnement que sur les hommes eux-mêmes, conséquence irrémédiable de la croissance urbaine incontrôlée. Celle-ci se développe principalement à cause du manque d’infrastructures évidentes pour la ville africaine ; nées des migrations nationales et internationales (coopérations), d’un fort taux de natalité, de la croissance économique actuelle et à venir, de l’amélioration des conditions de vie. L’influence est forte sur l’environnement proche : la surexploitation des sites naturels, la destruction des écosystèmes, de la faune et la flore, les parcelles agricoles etc. ; tandis que les hommes enfermés dans leur propre turpitude, sont forcés à développer des activités informelles. La précarisation des individus s’accroît dès lors que l’on sait qu’il ne serait pas possible de donner à chacun les mêmes opportunités d’avenir et de condition de vie alors qu’il s’agit de tendre vers cette possibilité. Pourtant, il s’agirait de permettre le partage équitable des ressources au profit du plus grand nombre. Ainsi, l’extension spatiale de la ville suit la croissance de la population, emportant avec elle, la disparation des terres exploitables tout en développant un habitat précaire, né de l’occupation anarchique des parcelles puisque l’on ne peut pas empêcher les hommes de venir s’installer en ville sauf à créer des espaces privatifs confinés et sécurisés pour pallier aux incidences sociétales (violences, informalité etc.). S’ensuit le problème majeur de l’absence des infrastructures de transport au détriment des populations éloignées du centre donc des plus précaires ; lesquels ont un besoin de déplacement à la recherche d’une solution d’amélioration constante de leurs conditions. La plupart des habitants pour la ville africaine, se déplacent en transports en commun (Brazzaville) et l’absence de politique urbaine de rénovation et de construction, créé une situation insoutenable en ce que l’éloignement est source d’informalité. Les moyens ne sont pas engagés ou tardivement sans compter du problème de l’amortissement des coûts de gestion, d’entretien et de remplacement pour une politique fiscale de recherches de recettes au profit de la ville, inexistante ou peu efficace. Il s’agit d’un problème politique d’autant plus que l’auteur expose que la législation moderne, n’a aucun impact sur le droit coutumier ; dès lors que celui-ci serait ignoré alors qu’il est une priorité déterminante et typique de la ville africaine, pour la négociation en vue de la mise œuvre organisationnelle et collective de l’urbanisation nouvelle. L’occupation des sols devrait suivre les aménagements urbains par l’extension des réseaux et de l’assainissement ; sauf que l’étalement urbain précède toujours cette possibilité. L’auteur indique que les politiques doivent êtres intégralement revues et réorientées aux fins de rechercher les solutions optimales d’aménagement des quartiers péricentraux et périphériques avant l’implantation humaine : la densification est l’exemple montré. Il n’y a pas de politique sanitaire adaptée pour les plus précaires, ni environnementale pour préserver les écosystèmes. La morphologie urbaine se crée au fil des délocalisations des infrastructures génératrices d’activités économiques ; lesquelles emportent avec elles leurs flots de populations pour à nouveau créer les mêmes problématiques dès lors que les moyens ne suivent pas outre l’augmentation du prix des surfaces du fait de la rénovation. On retient que le problème de la ville africaine, se situe dans la difficulté des habitants de transposer leurs modes de vie dans le milieu urbain ; lequel se doit d’être contrôler par l’ensemble des acteurs bénéficiant des services et des infrastructures installées. Sauf que la demande est trop forte et que l’offre n’est absolument pas adaptée aux besoins exponentiels de la population, créant des disparités de traitement entre les individus en fonction de leur situation géographique. Pour chaque ville concernée par la dynamique urbaine, apparaissent les facteurs de précarité, de l’informalité, des troubles sanitaires, de la déperdition de la qualité de vie, des antagonismes entre les habitants et les pouvoirs publics dans la gestion d’une problématique environnementale locale typique au tissu urbain, de l’ingérence. Donc, de la nécessité de promouvoir une gestion concertée pour redistribuer les rapports entre les acteurs de la chaîne, dans une vision de satisfaction globale au profit de tous, concernant les intérêts écologiques, économiques, sociaux, culturels, ethniques. Le développement durable pour être opérationnel, doit donc s’inscrire dans une démarche globale de prise en compte des pratiques socio-ethnologiques, de refonte des modes de gestion, de la mise en œuvre de plans physiques pour assurer une vision des espaces la ville, de stratégies, d’actions pratiques, de contrôles et d’une législation foncière et fiscale adaptée. Il s’agit à la base de permettre un consensus politique, scientifique et sociétal. De rééquilibrer les rapports entre les décideurs en facilitant les démarches participatives locales et de rechercher des solutions économiques du fait des coûts importants engagés pour les projets urbains dont l’axe reste la préservation de l’environnement. C’est ainsi que l’auteur consacrera la deuxième partie de son œuvre, à la gouvernance inadaptée et inefficace à rassembler l’ensemble des acteurs socio-économiques ; facteur à l’origine de nombreuses situations conflictuelles et génératrice d’une kyrielle d’échecs pour la réalisation de projets de développement économiques ambitieux. Ceux-ci n’ont pas pu voir le jour alors qu’ils intéressent le plus grand nombre au sens des retombées économiques, de la croissance génératrice de revenus, donc de recettes en vue de l’amélioration du tissu urbain et du contrôle de la croissance urbaine (pour seuls exemples : projets Douala-Nord, Sawa Beach, Mbanga-Japoma). Nous retiendrons, que sans concertation des populations locales dans leurs différences ethnologiques dans l’approche liée à la gestion des terres, leurs sensibilités historiques, le manque de propositions de partage des bénéfices, d’alliances efficaces, d’une justice sociale solide et d’une gestion éco-durable des ressources ; sans une concertation collective de l’ensemble des acteurs visés par un projet : c’est un frein à la mise en œuvre du développement durable de la ville. Il en ressort globalement d’une mauvaise connaissance des sols par les pouvoirs laquelle pourrait se combler par la conception de nouveaux plans d’urbanisme ; soit la mise en place d’une réglementation efficace basée sur une codification contenue dans un Code de l’Urbanisme : un ensemble de règles contraignantes pour encadrer et planifier les réalisations de la ville en expansion (RGU : Règlement Général d’Urbanisme en l’absence de tout autre document d’urbanisme). Enfin, on explique que la démographie induit l’économie ; les défaillances de la gouvernance urbaine, le manque de moyens, la fragmentation du territoire et l’empilement des compétences né de la décentralisation ; sont autant d’éléments créant l’accélération du processus de mégalopolisation. Le désengagement des services publics dans les villes fraîchement incorporées dans l’étalement urbain sur l’absence de lois d’urbanisme et de non concertation, rend une gestion devenue complexe ; laquelle va directement influencée les populations dans leur qualité de vie (pas d’eau potable, coupures fréquentes, dégradation de l’habitat, pas d’électricité, d’infrastructures, éloignements des pôles de santé et éducatifs, absence de réseaux de transports etc.). Chaque quartier a une typologie propre et doit être intégrée dans le processus commun de l’urbanisation de la ville au risque de créer les situations dénoncées en nombre dans le livre tant en matière d’insalubrité que d’habitat informel et précaire avec toutes les incidences que nous ne pouvons ignorer. Ainsi, sans une politique globale de gestion de l’ensemble des services, la ville restera avec une disparité anarchique pour son tissu urbain. La création d’une communauté urbaine, paraît être la solution optimale la plus efficace pour laquelle je partage l’opinion de l’auteur en ce qu’elle est un espace de solidarité, pour élaborer et conduire un projet commun de développement urbain et d'aménagement des territoires entre les communes concernées. En effet, il y a bien au sens de la lecture, la nécessité de réaliser les plans de base pour diriger la ville et contrôler les parcelles du territoire. Il aurait été intéressant de montrer quelles sont les méthodes utilisées en Afrique à l’aide d’un exemple technique. Il s’agit in fine, de permettre le droit de préemption ou possibilité donnée à une collectivité publique de se porter acquéreur, à un prix fixé comme en matière d’expropriation, de tout terrain fixé dans une zone de droit de préemption urbaine (ZDPU) ou une zone d’aménagement différée (ZAD) et qui viendrait faire l’objet d’une aliénation à titre onéreux. Ce droit peut être délégué aux offices publics d’aménagement et de construction, offices d’habitation à loyer modéré, sociétés d’économies mixtes ; l’ensemble respectant des processus juridiques bien réglementés.Il permet de lutter contre la spéculation foncière mais aussi de constituer des réserves foncières à l’extérieur du périmètre des POS (plan d’occupation des sols) dans les ZAD et à l’intérieur dans les zones urbaines, naturelles dites ZDPU (anciennement ZIF). De la nécessité d’imposer aux propriétaires et constructeurs de travaux d’infrastructures, une participation financière dans un but d’équité pour amortir les dépenses considérables engagées par les collectivités telle la TPE ou taxe locale d’équipement pour la commune. Des redevances en matière de lutte contre la pollution et autres taxes foncières et d’habitation pour les locataires et propriétaires dans un concept de solidarité à l’effort d’urbanisme. Du schéma directeur (SDAU, SDU) ou document prévisionnel et norminatif qui encadre sur le long terme, les orientations fondamentales de l’aménagement des territoires pour un ensemble des communes aux seules fins de préserver de l’extension urbaine, les zones agricoles et naturelles. Il détermine la destination générale des sols et fixe le tracé des grands équipements d’infrastructure (intercommunalité). C’est le cadre directeur aux POS, ZAD, ZAC en ce qu’il est une vue d’ensemble à moyen ou long terme des zones à urbaniser ou non, de localisation des équipements existants et du choix entre les besoins les plus urgents. Le POS est né de la décentralisation et élaboré à l’initiative de chaque commune sous peine d’une constructibilité limitée. Il définit et délimite les différentes zones communales, celles constructibles ou non, les zones réservées pour les équipements publics mais il reste sous la tutelle de l’Etat. Il sert à déterminer la densité de construction via des COS (coefficients d’occupation des sols) et est soumit à Arrêté municipal après une enquête publique (observations des habitants).Ces éléments sont la clé du contrôle de l’étalement urbain ; ils ont fait ou continuent de faire cruellement défaut aux villes africaines confrontées à une forte croissance démographique. Dès lors, la critique de l’ouvrage se pose en ce que l’auteur axe principalement son argumentaire sur les problématiques rencontrées dans la ville africaine par le fait de l’ingérence de la gouvernance locale à maîtriser la croissance démographique par l’apport de solutions concertées. La lecture, nous permet uniquement de confirmer les savoirs acquis pour le peu que l’on ait eu la chance de voyager sur le continent africain ou tout simplement que la curiosité personnelle permit de s’intéresser aux problèmes du continent par l’utilisation de différents médias. Il n’apporte aucune ouverture ou réflexion personnelle sur les possibilités de rendre l’Afrique comme un continent à part et rénové sur la base d’initiative de projets durables ambitieux en place de l’existant né d’une colonisation dépassée ; lesquels se développent pourtant actuellement dans le monde. Il s’agit pour exemple, des « smart cities » (villes intelligentes) ; la ville et le territoire intelligents sont avant tout un espace d’interactions avec les usagers, qui sont à la fois consommateurs de l’information mise à leur disposition pour les accompagner dans leur vie quotidienne (déplacements, consommation énergétique, accès simplifié aux services publics…) et producteurs d’informations via les réseaux sociaux et services mobiles proposés (partage d’opinions, mise en relation pour des services individuels, enrichissement de bases de connaissance partagées…). Une supervision optimisée de la ville : le socle de la ville numérique consiste en sa capacité à faire communiquer l’ensemble des objets et acteurs qui la composent, grâce à des réseaux de télécommunications, des capteurs, des objets communicants… L’ensemble de cette infrastructure contribue au recueil et au partage de données, nécessaires en particulier au pilotage de la ville, l’analyse précise des situations permettant d’adapter les ressources au plus près des besoins et de mieux maîtriser ainsi les budgets (développement des objets connectés). De nouvelles formes de coopération : le caractère intelligent de la démarche réside enfin dans la capacité à conduire des projets transversaux dépassant la logique en silo des collectivités et des différentes compétences leur revenant. Cet exercice impulse une dynamique de concertation, associant l’ensemble des acteurs publics (communes, intercommunalités, conseils généraux, régionaux, agences de développement…) et privés (acteurs de l’infrastructure et services télécoms, de l’énergie, des transports, intégrateurs et sociétés de services du secteur informatique…), de laquelle devraient émerger de nouvelles formes de coopération et de nouvelles sources d’économies grâce à la mutualisation. Masdar ville des Emirats Arabes Unis est un exemple d’innovation parmi tant d’autres : construire à partir de rien une ville à empreinte carbone nulle, qui ne produise pas de déchets, dans un coin de désert inexploité. Une expérience, un champ où tester à grande échelle technologies propres et projets d’énergie renouvelable. Une flotte de voitures électriques sans chauffeur y transporte les habitants d’un point à un autre de la ville, tous les bâtiments devaient être coiffés d’immenses toits photovoltaïques. La technologie du solaire concentré fait des pas de géant. A l’échelle mondiale, elle aura permis de produire l’an dernier près de 2 gigawatts – de quoi alimenter en électricité 2 millions de foyers – et les projets en cours devraient assurer une production quatre fois plus élevée. C’est peu, certes, par rapport aux autres sources d’énergie renouvelable comme le photovoltaïque (qui générait 20 fois plus d’électricité dans le monde fin 2010) et l’éolien (100 fois plus). Le solaire, est la seule source à créer de la chaleur, avec laquelle, outre produire de l’électricité, on peut faire un tas de choses, notamment dessaler l’eau. Et, contrairement aux centrales photovoltaïques, les installations solaires à concentration fournissent également de l’énergie bon marché la nuit, car elles la stockent sous forme de chaleur et n’ont pas besoin d’onéreuses batteries. Il est étonnant de constater que l’auteur arguant le développement durable, ne parle pas d’exemples africains en la matière basés par exemple sur le biomimétisme ; terme qui désigne le transfert et l'application de matériaux, de formes, de processus et de propriétés remarquables observées à différentes échelles du vivant, vers des activités humaines. C'est un domaine émergent de la recherche qui comprend des sous-domaines tels que la bionique et la bioassistance, l'architecture biomimétique. Le célèbre Centre Eastgate, est un centre commercial qui se trouve à Harare, capitale du Zimbabwe, dans lequel se trouvent également des espaces de bureaux et dont le système de climatisation s’inspire du système de ventilation des termitières. Les résultats sont époustouflants (électricité continue, climatisation constante, aération naturelle, coût des loyers réduits de 20%, réductions des coûts de 15 à 25%, stockage d’air froid durant la nuit réutilisée le jour, 35 % de coûts énergétiques en moins etc.). Des projets à venir sont nombreux (Qatar > Cactus, Emirats, Kenya etc.). L’auteur bien que concerné lui-même, ne relate aucunement de la corruption pour l’Afrique centrale et de l’Ouest car il est évident que la corruption porte directement atteinte au développement durable, comme il est évident qu’elle touche principalement les couches de la société les plus pauvres et les plus démunies. Les pays d’Afrique de l’Ouest, pour certains, affichent déjà des indicateurs de développement alarmants, la corruption généralisée gangrène des services publics de piètre qualité nous l’avons lu. Les pots-de-vin menacent la bonne gouvernance et font sombrer de plus en plus de gens dans la pauvreté : pas d’accès à l’eau potable, enfants qui marchent des kilomètres pour se rendre à l’école, car il n’y a pas de transports publics ; femmes et mères qui meurent en accouchant, car il n’y a pas de médicaments, ni d’équipements de première nécessité dans les hôpitaux, pas plus que de professionnels de santé qualifiés. Le nombre de pays d’Afrique de l’Ouest considérés comme extrêmement corrompus a augmenté en 2013, à cause de l’instabilité politique présente dans des pays comme le Mali, la Guinée et la Guinée-Bissau. Les pots-de-vin, les élections truquées, les transactions douteuses avec des firmes multinationales intervenant dans le secteur des ressources naturelles, ainsi que les transferts de fonds illégaux vers l’étranger, font partie des formes de corruption les plus répandues. La région concentre 11% de la population mondiale, mais représente 24 % de la charge mondiale de morbidité. Elle est aussi fortement touchée par le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme. D’après l’institution d’aide au développement, la région manque pourtant de ressources nécessaires, y compris pour dispenser des services de santé de base. Il est évident que la corruption porte directement atteinte au développement durable en Afrique de l’Ouest, comme il est évident qu’elle touche principalement les couches de la société les plus pauvres et les plus démunies. Près de la moitié des décès d’enfants de moins de cinq ans dans le monde ont lieu en Afrique. Le continent affiche aussi le taux de mortalité maternelle (TMM) le plus élevé, d’après les organisations. Les parents doivent parfois verser des pots-de-vin pour que leurs enfants puissent suivre leur scolarité dans de bonnes écoles. L’industrie pétrolière du Nigeria est gangrénée par des accusations de corruption, ce qui créé des tensions avec les populations autochtones qui ont porté plainte pour négligence et se sont rebellées dans les régions productrices de pétrole, au sud du pays. Selon un rapport préliminaire publié en mai 2013 par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) du Liberia, presque tous les contrats d’extraction signés depuis 2009 enfreignent la réglementation. Sur le plan économique, quand des millions de dollars disparaissent chaque année à cause de la corruption, les effets sur la société sont dévastateurs, particulièrement destructeur en termes de croissance, de développement et de bien-être pour notre population. Beaucoup de campagnes politiques en Afrique sont entachées d’irrégularité et de fraudes. Les élections sont exposées à la corruption, non seulement par le biais des fraudes électorales ou du contrôle des fraudes, mais aussi dans la façon dont nos élites politiques s’accrochent au pouvoir. La corruption permet de perpétuer le régime et une de leurs méthodes pour y arriver consiste à acheter des voix, ce qui nuit vraiment à la qualité de la démocratie. Un gouvernement considéré comme corrompu ne jouissait pas de la confiance des gens, souvent réduits au silence ou ignorés lorsqu’ils dénoncent la corruption. Comme les pauvres ont davantage besoin des services publics, ils consacrent un plus grand pourcentage de leurs revenus au versement de pots-de-vin aux fonctionnaires, y compris aux directeurs d’école. La corruption aggrave la pauvreté des plus vulnérables. Au Sierra Leone, 69 % des gens pensent que la police est corrompue et ce chiffre atteint 78 % au Nigeria. Malgré des efforts pour améliorer la transparence et la reddition de comptes sur l’ensemble du continent, la lutte contre la corruption en Afrique subsaharienne régresse depuis dix ans. À l’exception de l’Afrique du Sud et du Botswana, l’Afrique subsaharienne a affiché le plus faible pourcentage mondial de contrôle de la corruption. Si le recrutement de fonctionnaires au sein des services publics d’un pays est axé sur le népotisme ou la corruption, au lieu d’être axé sur le mérite et les compétences, cela créer de graves problèmes ; non seulement il y a moins de postes disponibles pour ceux qui le méritent, mais cela compromet la règle de droit et entrave la croissance économique. Une mauvaise gouvernance porte souvent atteinte aux services de sécurité, ce qui peut conduire à une augmentation du crime organisé local et transnational, le trafic d’armes et de drogues notamment. Cela porte aussi atteinte aux droits de l’homme (échec préservation des ressources). Il faut donner aux citoyens la possibilité de dénoncer la corruption et d’obtenir réparation s’ils en sont victimes. Cela pourrait aussi être bénéfique, tout comme la mise en place de budgets transparents et la participation des citoyens au choix des dépenses publiques. La transparence est un facteur important pour construire des gouvernements démocratiques qui rendent des comptes à leurs citoyens, pour arrêter les flux financiers illégaux Si 50 % de ce que l’Afrique perd du fait de la corruption, été récupéré ; cela pourrait se traduire par une amélioration du système éducatif ou du réseau routier, le retour des enfants à l’école, le maintien des systèmes de sécurité sociale, ainsi que le fonctionnement correct des systèmes de prestation des soins de santé. L’auteur en fait l’abstraction complète quand bien même il ne s’agit pas d’une démonstration sur la question mais elle reste la source des problèmes du continent africain comme elle l’est ailleurs puisqu’il ne s’agit pas d’un jugement de valeur mais bien d’une cause abominable née de l’homme. Le livre est donc une énumération des problématiques nées de l’étalement urbain en Afrique mais il ne débouche sur aucune expérimentation réaliste sérieuse concrète sur le terrain par des exemples types et ne suscite que très peu d’intérêt puisqu’il se focalise uniquement sur des échecs. Je porte à croire qu’il ne s’agit qu’une partie de l’Afrique et il aurait été intéressant d’apporter un exemple opposé et porteur d’espoir autre que la désolation humaine née de l’ingérence des mêmes au pouvoir. Le constant est que l’informalité, reste la plus prononcée auprès des plus riches (passe-droits, pots de vins sur fonds de corruption active et/ou passive) sur une volonté de ne pas partager avec leurs semblables ; lesquels tendent à vouloir jeter la pierre sur les plus précaires. Il faudra que la société change si elle veut aller vers un monde meilleur basé sur le partage et non pas unilatéralement sur l’enrichissement personnel des uns au détriment des plus faibles. Est-ce possible ? Note de lecture d’Aboblues du 11 Avril 2014 : « L’Etalement urbain en Afrique : défis et paradoxes » ; éditions l’Harmattan_2013. Sous la direction de HATCHEU Emil TCHAWE Université de Dschang, Cameroun Faculté des Lettres et Sciences Humaines Chargé de cours au département de géographie Coordonnateur du JCAD Directeur du LARCOD. Participants : Yolande BERTON-OFOUEME Université Marien Ngouabi (République du Congo) Maître de Conférences au département de géographie, Coordonnateur du JCAD- Congo. DZALLA NGANGUE Charly Département de géographie Université de Douala Chargé de cours. FONGEU Jéremiah Foletia Université de Dschang Doctorant en géographie Membre du JCAD et du LARCOD. LEMOUOGUE, Joséphine Université de Dschang (Cameroun Doctorante au département de géographie, ATER), Membre du JCAD Chercheur au LARCOD. MEVA’A ABOMO Dominique, Université de Douala Département de géographie, FLSH, Laboratoire de Recherche en Géographie (LAREG). MOUGOUE Benoît Université de Yaounde 1 Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines Chargé de cours au département de géographie ERA Cameroun. NDOKI Désiré Université de Dschang Doctorant au département de géographie NEMB Pierre Samuel Docteur d’Etat ès Sciences Economiques Vice-recteur/Université de Maroua. NOUPADJA kouebou Hugues Wenceslas Doctorant au département de géographie Membre du JCAD Chercheur au LARCOD. YEMMAFOUO Aristide Université de Dschang Chargé de Cours au département de géographie Membre du JCAD Chercheur au LARCOD.
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  • @julien.audemars
    10 years ago (last updated 10 years ago)
    L’étalement urbain en Afrique Défis et paradoxes Sous la direction de Emil Tchawe Hatcheu, L’Harmattan Cameroun, 2013 L’étalement urbain en Afrique est un ouvrage collectif présentant les problèmes liés à la forte expansion des villes au Cameroun et en République du Congo. Les onze auteurs universitaires africains – représentent trois des acteurs liés aux questions urbaines : géographes, sociologues et économistes – tentent de donner des clés pour gérer les questions d’aménagement urbain. Le contenu s’articule autour de trois thèmes principaux : • L’étalement urbain, une entrave pour le développement durable, • Les enjeux et les défis en terme de gouvernance, • L’aire métropolitaine serait-elle l’antidote à la mégalopolisation ? Pour les auteurs, la concentration des populations dans les villes africaines s’accentue à une telle rapidité que les autorités peinent à contrôler l’étalement des agglomérations. L’occupation des périphéries se fait par les populations jeunes et les plus pauvres dans des situations d’habitat précaires et ne disposant pas ou peu d’infrastructures, notamment de transports. Les aspects environnementaux prennent par ailleurs une part importante dans l’ouvrage. Partant de ces constats, les auteurs développent ces différentes thématiques et tentent de donner des impulsions pour les villes africaines du futur. -- L’étalement urbain, une entrave pour le développement durable ? (Partie choisie) L’introduction générale de l’ouvrage propose de se questionner, pour cette première partie, sur les conséquences de l’étalement des villes sur le développement durable, ou plutôt, si étalement urbain et développement durable sont conciliables. Dès l’introduction de cette première partie, les auteurs répondent par la négative à cette question, avant même d’en développer les thèmes : « La croissance continue de l’étalement n’est pas durable sur le long terme. » (p. 17). Dès lors, le lecteur s’attend, au travers des cas étudiés, à obtenir des pistes d’amélioration possible pour garantir le développement durable dans un contexte d’étalement urbain ainsi que des propositions visant à le maintenir. Qu’en est-il ? Les auteurs mettent l’accent sur les trois sphères du développement durable – sociale, économique et environnementale – liées à l’étalement urbain au travers d’exemples dans des villes camerounaises et congolaises. L’expansion des villes a pour conséquence la disparition d’espaces agricoles et naturels, et avec eux leur faune et leur flore, mais aussi une forte augmentation des coûts énergétiques dus aux déplacements. Cette augmentation des déplacements induit inévitablement une augmentation des nuisances – pollution atmosphérique, pollution sonore – impactant directement la qualité de vie dans les zones urbaines et périphériques. La problématique du foncier et de son appartenance, des rivalités entre ruraux et citadins, est aussi soulevée. A Brazzaville, en République du Congo, la croissance sans précédent de la population précède et dépasse la mise en place d’infrastructures et cause des difficultés d’accès à l’emploi, à l’alimentation ou encore à l’instruction pour les populations. L’étalement urbain grignote les terres agricoles posant des problèmes d’approvisionnement alimentaire. Les populations à faibles revenus s’installent sur des zones à risques soumises à l’incertitude foncière et aux problèmes d’instabilité du sol. Pour l’auteur, l’implantation des services de base devrait précéder l’implantation humaine, et non l’inverse. Cette réflexion est une évidence plus qu’une véritable solution applicable sur le terrain. D’autres pistes sont énoncées comme la densification des quartiers péricentraux, mais elles ne sont pas véritablement développées. Ainsi dans son chapitre sur les conflits fonciers, l’auteur termine par « Cette pratique [la vente de demi-terrain] contribuera sans doute à la densification des espaces bâtis et à la réduction de l’étalement de la ville » (p. 42). On peut dès lors se questionner sur la densification de ces espaces : qu’en serait-il de leur qualité de vie ? Les infrastructures publiques seront-elles adéquates ? Le climat se prête-t-il à une forte densification ? A Douala, au Cameroun, le manque de terrain pousse les populations les plus pauvres à s’établir dans les mangroves. L’auteur démontre les difficultés des populations et la nécessité pour elles d’adapter leur mode de vie à ce milieu hostile. Les « mangrovilles » diffèrent des quartiers populaires en zone marécageuse et inondable dans la ville, notamment par l’effet de la marée dynamique qui impose son rythme aux habitants. L’auteur expose ensuite les stratégies de construction et leurs résistances, les problèmes sanitaires et les infrastructures disponibles dans ces quartiers, pour conclure que « les populations [qui s’y installent] s’y appauvrissent davantage. » (p. 65). Mais quels sont les mécanismes qui poussent ces populations à s’installer sur ces terrains ? La ville ne possède-t-elle pas de cadre juridique pour son urbanisme, ou n’a-t-elle pas la capacité de le faire appliquer ? Véritable état des lieux de la situation dans les mangroves, l’auteur n’apporte aucune piste pour améliorer les conditions de vie de ces populations. L’urbanisme de la ville de Bafoussam, au Cameroun, souffre d’une part d’un manque de moyen financier dû à sa situation géopolitique, mais aussi par un plan directeur d’urbanisme (PUD) datant d’une vingtaine d’années, pas applicable et conduisant à l’informel. La stratégie de désengorgement des centres urbains par les autorités est la mobilité des gares routières en périphérie. Ainsi, les problèmes d’insécurités liés à ces emplacements (drogue, violence, etc.) sont eux aussi repoussés en dehors de la ville. Les gares routières étant des points d’affluence des populations migrantes, cette politique conduit inévitablement à un étalement de la ville et à un empiétement sur le domaine rural. De plus, cela amène d’autres infrastructures – magasins de stockage, stations-services, commerces, etc. – ce qui augmente l’attrait de ces emplacements et les demandes en transports. La ville s’étendant, les gares routières sont à nouveau repoussées en périphérie dans une vision réellement à court terme. Avec l’analyse statistique de données recueillies sur le terrain, les auteurs se questionnent sur les influences de ses gares routières sur la morphologie urbaine et sur les avantages qu’en tirent les populations. Leurs sondages montrent que malgré l’insécurité, les populations vivant près des gares routières se retrouvent livrées à elles-mêmes lorsque ces dernières sont délocalisées : « Le déplacement d’une gare routière laisse le site dans un traumatisme permanent » (p. 75). Sur les lieux d’accueil, la mutation est aussi énorme : le rural devient urbain, l’économie se développe fortement, tout comme l’insécurité et les difficultés dues au logement (pénurie, hausse des loyers, etc.). L’étude est un état des lieux d’un problème particulier – la délocalisation des gares routières – qui selon les auteurs, se produirait aussi à Dschang. Cette contribution semble démontrer que les autorités n’ont aucune solution à long terme et privilégient « des stratégies permettant de répondre spontanément aux besoins qui se posent » (p. 79). Ce constat plutôt inquiétant pourrait être mis en balance avec les atouts de la ville dont les auteurs ne font aucunement mention. A Kribi, cité balnéaire au Cameroun, c’est la problématique de l’eau potable et de sa distribution qui est étudiée par l’auteur. Malgré de l’eau en abondance, les infrastructures ne sont pas suffisantes et conduisent les populations à utiliser de l’eau de puits, de forage ou de cours d’eau, qui n’est pas de bonne qualité et induit des problèmes sanitaires. L’étude part de l’hypothèse qu’il s’agit d’un problème de gouvernance des ressources en eau. L’insuffisance en eau se traduit par une économie de cette dernière jusqu’à la revente informelle au niveau local. La multitude d’instance de gestion et de prise de décision dans la gouvernance de l’eau conduit à des rivalités et a des conflits d’intérêts. L’auteur vérifie ainsi avec son étude son hypothèse de départ. Il propose par ailleurs des mesures, soit « cinq éléments clés définissant le cadre d’opérationnalisation de l’approche d’une gestion concertée de l’eau » (p. 96). Cette contribution, se focalisant sur un seul des besoins minimaux en milieu urbain, l’adduction en eau potable, et les problèmes qui politiques et économiques en découle. Mais qu’en est-il de la gouvernance des autres besoins : terrains, transports, électricité ? Une comparaison de différents modèles pourrait élargir le débat et peut-être dégager des solutions pour la problématique de l’eau. A Dschang, au Cameroun, les franges périurbaines sont disputées par urbains et ruraux. Les difficultés économiques poussent les citadins à chercher des terres cultivables dans les périphéries de la ville et dépossèdent ainsi les paysans de leur patrimoine foncier, déjà grandement morcelé par l’explosion démographique dans les campagnes. Comme c’est le cas dans plusieurs des villes étudiées, l’annexion des périphéries se fait bien avant l’aménagement des parcelles par les autorités. D’abord utilisées pour l’agriculture, elles sont ensuite rapidement construites pour le logement, ce qui demande de nouvelles parcelles pour les cultures. L’auteure s’intéresse ainsi à la relation entre ville et campagne, à la gestion des espaces se trouvant entre les deux et aux conflits générés entre citadins et ruraux. Elle démontre la nécessité de l’agriculture, tant pour les citadins que pour les ruraux, et se focalise sur la problématique de la pression foncière. D’autres aspects devraient cependant être traités dans ce sujet, notamment les problèmes liés aux transports dans une telle ville diffuse, les problèmes d’approvisionnement en eau, indispensable à l’agriculture, et les risques sanitaires liés à l’utilisation d’eau usée pour les cultures. Finalement, la dernière contribution de cette première partie traite des transports urbains et de la protection de l’environnement, à savoir comment conjuguer avantages socio-économiques et considérations environnementales. L’auteur développe son propos en deux parties ; la problématique du transport urbain, puis les instruments permettant d’atténuer ses effets néfastes sur l’environnement. Quatre problèmes causés par les transports sont identifiés : le problème des réseaux ; la congestion routière ; la pollution ; les nuisances. Puis, différents instruments sont proposés pour l’internalisation des coûts environnementaux externes : le péage ; le marché des droits à polluer ; le consumérisme ; les échanges dette nature ; la recherche. L’auteur propose différents moyens de faire payer l’utilisateur, le pollueur. Dans cette question de la mobilité et des transports, plusieurs aspects ne sont pourtant pas relevés. La contribution ne parle en effet pratiquement pas de la mise en place et de l’utilisation des transports en commun, beaucoup moins polluant et dont l’impact sur le territoire est nettement moindre. Dans un contexte d’étalement urbain, la rationalisation de l’espace est pourtant fondamentale. Proposant par exemple le péage comme l’une des solutions possibles, l’auteur met toutefois en garde : « Le péage n’a de sens que si un substitut est proposé : le transport collectif à la place du transport individuel. Si les recettes collectées permettent de financer cette alternative, le péage a un vrai impact environnemental. Si elles visent à financer de nouvelles infrastructures, l’impact est moins clair, voire négatif ». Mais de quel type de péage parle l’auteur ? D’un péage permettant d’accéder au centre-ville, visant à le décongestionner, mais paraissant inapplicable en Afrique, ou d’un péage permettant de relier les périphéries (type autoroutes) ? Dans ce dernier cas, l’usager s’acquittant d’un péage s’attendra à une certaine prestation (route en bon état) tandis que l’infrastructure devra être inaccessible à ceux qui ne s’acquittent pas de la taxe. Cela nécessitera assurément le financement et la construction de ces nouvelles infrastructures (gare de péages, barrières autoroutières, etc.). Des infrastructures disponibles, non congestionnées et en bon état induiront plus de déplacement et de ce fait des mouvements de population dans les périphéries, au détriment des centres-villes, provoquant encore plus d’étalement. Les populations les plus pauvres vivant en périphéries seront donc repoussées un peu plus loin, sans apports de ressources nécessaires au financement de leurs déplacements. Elles se trouveront un peu plus précarisées, et ainsi de suite. Des mesures visant à contenir les transports dont les effets sont les plus néfastes sur l’environnement et la qualité de vie des populations sont certes nécessaires et doivent se conjuguer selon la situation propre à chaque ville. Toutefois, en amont, des études sur les raisons qui poussent les populations à augmenter leurs besoins en mobilité semblent essentielles. Elles permettraient de proposer des solutions d’urbanisme découlant de la morphologie des villes, de leur contexte et de leur histoire. -- En conclusion, cette première partie de l’ouvrage se veut un état des lieux concernant l’étalement urbain face au développement durable dans une ville de République du Congo et dans cinq villes du Cameroun. Pour chaque ville, l’analyse est faite sur une situation particulière ne traitant pas systématiquement les trois aspects du développement durable – économique, social et environnemental – mis en avant par les auteurs. A Brazzaville, le cas général de l’étalement urbain est étudié ; à Douala, le cas particulier des villes côtières, avec le problème des mangroves ; à Bafoussam, un phénomène conduisant à l’étalement des villes, celui de la délocalisation des gares routières ; à Kribi, l’un des besoins minimaux en milieu urbain, l’adduction en eau potable ; à Dschang les conflits entre citadins-agriculteurs et ruraux ; et finalement, une proposition de « transport durable ». Bien que chaque ville, de par sa situation géographique, son environnement et son histoire, soit particulière, les différentes analyses permettent difficilement de proposer des mesures concrètes à appliquer à l’ensemble des villes du sud de l’Afrique comme le souhaitaient les auteurs. C’est probablement un manque de méthodes similaires dans l’analyse qui ne leur permet pas de proposer de réelles solutions au problème de l’étalement urbain. Néanmoins, dans chacun des cas, il ressort particulièrement que les autorités ne sont pas à même de résoudre les problèmes liés à l’étalement urbain. Malgré cette conclusion, peu d’informations sont fournies par les auteurs sur le cadre juridique dans les villes étudiées, sur leur plan d’urbanisme, et sur la mise en œuvre des contrôles effectués pour les appliquer. Les mesures d’accompagnements, soit les politiques publiques visant à l’aide au logement dans les centres pour limiter l’étalement urbain, ne sont pas non plus traitées dans l’ouvrage. Finalement, l’étalement urbain est directement considéré par les auteurs comme un dysfonctionnement de la ville ne permettant pas un développement durable (d’un point de vue écologique principalement). L’étude des atouts des villes utilisée en exemple aurait peut-être pu contrebalancer ces propos.
  • @zaifire
    @zaifire 10 years ago
    L’ETALEMENT URBAIN EN AFRIQUE Défis et paradoxes Sous la direction d’Emil Tchawe Hatcheu Harmattan 2013 Note de lecture de François Gardet Ouvrage collectif, élaboré par des universitaires intervenant au Cameroun et en République du Congo, sous la direction d’Emil Tchawe Hatcheu, université de Dschang (Cameroun). L’exercice auquel se sont livrés géographes, sociologues, économistes et juristes, tente, dans une approche prospective, de proposer aux gestionnaires urbains, des éléments de solutions pour maitriser l’extension spatiale de leurs villes. Cette œuvre collective se veut une contribution universitaire à la compréhension des défis consécutifs à l’étalement urbain. Les thèmes abordés s’appuient sur une approche geographique, les auteurs considérant que la dynamique en œuvre, par exemple, à Brazzaville, est observable dans la plupart des capitales africaines. Les problèmes d’eau, de déchets ou les questions foncières, prévalant également dans la plupart des villes africaines. Cet ouvrage est structuré autour des thèmes suivants : - L’étalement urbain est il une entrave pour le développement durable ? - De l’aménagement à la gestion urbaine : les enjeux et les défis en terme de gouvernance. - L’aire métropolitaine serait elle l’antidote à la mégalopolisation ? S’appuyant sur le constat d’une croissance urbaine forte dans les pays du sud, notamment en Afrique, les auteurs font état d’une occupation rapide des espaces périphériques urbains. Cette extension concentre en général une population jeune et défavorisée, dans des zones d’habitat précaire, disposant d’un minimum d’infrastructures. A partir de la compréhension du fonctionnement local, l’ouvrage esquisse des pistes d’amélioration. Ces différentes thématiques sont abordées en s’appuyant sur l’examen de quelques villes camerounaises (Yaoundé, Douala, Bafoussam, Bamenda, Dschang et Bafang) ainsi que la ville de Brazzaville (République du Congo). ETALEMENT URBAIN ET DEVELOPPEMENT DURABLE En se basant sur des études de cas de villes camerounaises, l’auteur observe que l’étalement urbain cause un grand nombre de problèmes environnementaux, mais également dans le domaine social et économique. L’étalement urbain se traduit par la disparition d’espaces agricoles, d’espaces naturels,etc… entrainant un accroissement de l’utilisation des véhicules individuels, une augmentation des nuisances et pollutions diverses. Dans les villes côtières, la construction anarchique de logements entraine la disparition de milieux naturels, des plages, de la faune et de la flore côtière, l’aménagement de nouveaux quartiers, dans un milieu physique dangereux pour l’occupation humaine (et pour le milieu naturel) ,se traduit par des conditions de vie précaires , comportant des risques pour les habitants. L’accaparement de terres rurales par la ville entraine des conséquences socio-économiques, génératrices de conflits et affrontements entre rurbains et citadins. Au Cameroun, la délocalisation des marchés et gares routières en périphérie des villes semble être une politique des gestionnaires urbains pour faire face à l’étalement urbain ; toutefois cette politique semble également alimenter cet étalement urbain et ne constitue pas une solution à long terme. L’auteur n’observe par ailleurs, que la coexistence de deux cadres « juridiques » fonciers : le droit coutumier et la législation « moderne », constituent une entrave à la mise en œuvre de solutions. L’instauration du droit foncier moderne n’a pas en effet supprimé le droit coutumier… En ce qui concerne ce thème, il apparait que les auteurs se limitent à effectuer un « état des lieux », toutefois partiel, sans véritablement proposer des solutions tendant à maitriser l’étalement urbain. L’état des lieux est par ailleurs très partiel, car il se limite à énumérer les problèmes, sans aborder les atouts des agglomérations examinées. Il me semble que l’objectif affiché pour cet ouvrage n’est pas atteint, tout en reconnaissant que les causes de l’étalement urbain et ses conséquences sont globalement présentes dans les exposés. Ainsi, page 43 : « A présent les pouvoirs publics doivent prendre des dispositions pour planifier l’extension de la ville afin d’éviter de créer un jour des taudis ou des bidonvilles ». Cette considération, par ailleurs très générale, apparait comme un vœu « pieux », très éloigné des réalités… et ne pouvant être considérée comme une solution… ETALEMENT URBAIN ET GOUVERNANCE L’étalement urbain occasion pour les gestionnaires, une hausse des dépenses d’infrastructures. Il occasionne des fortes migrations pendulaires, générant une demande importante de nouveaux investissements en infrastructures. La construction de villes satellites a constitue une des réponses à l’étalement urbain au Cameroun. Toutefois cette solution s’est heurtée au refus des responsables coutumiers, s’opposant à l’occupation de « leurs terres », faisant ainsi triompher la logique rentière des autochtones. Dans le cas de Douala, les auteurs soulignent que le nombre de structures existantes et/ ou créées pour le développement de la ville, souvent concurrentes les unes des autres, a été de nature à favoriser un développement anarchique, conjuguée à la logique rentières d’une certaine partie de la population et notamment des lotisseurs coutumiers. Les auteurs concluent, que seuls une gouvernance urbaine fondée sur la négociation et la concertation entre tous les acteurs, permettra de résoudre les problèmes que posent la plupart des villes au Cameroun. Cette proposition, si elle parait effectivement nécessaire, ne semble pas suffisante dans le règlement des problèmes posés. Ainsi, par exemple, page 139 : « les élus doualais feraient preuve de responsabilité sociale à travers les investissements et l’instauration d’un nouveau mode de gouvernance ». Les auteurs, en constatant la carence des pouvoirs publics, n’apportent hélas aucune piste de solutions et se limitent, dans leur recommandation, à de vagues considérations qui n’apportent rien de concret au débat. Autre exemple, page 143 : « le taux de croissance (de la ville de Bafoussam/ Cameroun) s’est maintenu au dessus de 5,6%, taux connu depuis le dernier recensement (1987). Cette croissance s’opère dans un contexte de quasi saturation foncière qui embarrasse ( ?) les pouvoirs publics. Dans l’incapacité de légiférer de nouveaux périmètre urbains, l’Etat laisse jouer le jeu de l’offre et de la demande informelles ». L’auteur note une nouvelle fois que la carence des pouvoirs publics et leur incapacité, sont une des causes de l’étalement urbain, sans toutefois proposer des solutions pour améliorer la situation. En outre, (à Bamougoum) , l’auteur note que le PUD (plan d’urbanisme directeur) n’a pas été appliqué, occasionnant l’occupation de certains sites par l’habitat , ces sites étant affectés par le PUD à l’industrie. Il est à noter, par ailleurs, que les pouvoirs publics alimentent l’étalement urbain ,en installant, à la périphérie des villes, des infrastructures socio-administratives (ville de Bamougoun). AIRE METROPOLITAINE ET MEGALOPOLISATION Les mesures consistant à inscrire le développement de la ville, non pas à l’intérieur de son périmètre initial (périmètre administratif ?), mais dans sa zone d’influence , sont examinées par les auteurs, qui s’interrogent sur cette éventuelle solution pour maitriser l’étalement urbain. Les auteurs constatent que le développement des villes du Cameroun s’est déroulé en dehors du contrôle des décideurs, et en ignorant les lois qui régissent l’urbanisme. Cet échec des politiques publiques, s’est complexifié avec la décentralisation et l’implication de nouveaux acteurs dans la gouvernance locale. Le cas de Yaoundé (population de 2,3 millions d’habitants actuellement) est examiné sous le titre : « de la métropole à la mégalopole ». Ainsi page 204 : « faute de moyens adéquats, la communauté urbaine de Yaoundé, avec la bénédiction de l’Etat, a littéralement abdiqué de ses missions de service public ». L’auteur précise qu’un nouveau plan d’urbanisme a été adopté en 2008, et affirme ( page 206) : « ce document d’orientation de l’aménagement et de la construction de la ville touche tous les domaines clé du cadre de vie ; les prévisions font de Yaoundé une MEGALOPOLE où il fera bon vivre » !! Cette affirmation est par ailleurs contredite, page 208 : « plus de 70% de la population de Yaoundé vit dans des quartiers à habitat spontané » ! L’optimisme de l’auteur est pour le moins contredit par la réalité, l’incapacité des pouvoirs publics, les conflits entre le droit et la coutume, etc. Sous ce thème de la mégalopole, est abordée par ailleurs, la gestion des déchets (ville de Bafang, Cameroun) qui ne me parait pas avoir de relation avec la problématique de la mégalopolisation. Une mégalopole peut être caractérisée par une urbanisation en continu, sur plusieurs centaines de kilomètres, structurée par un système de transport ; il est généralement admis que la population de cette aire urbaine s’inscrit au dessus de 20 millions d’habitants. Les caractéristiques des villes examinées (y compris Yaoundé) dans ce chapitre ne me paraissent pas correspondre à la définition habituelle de la mégalopole, les thèmes abordés par les auteurs étant par ailleurs très éloignés de ce concept. Tout en constatant l’incapacité des pouvoirs publics à maitriser l’étalement urbain - principal constat récurent pour tous les auteurs- cet ouvrage n’aborde pas le nécessaire contrôle qui doit être effectué sur tout territoire urbain, en mettant en œuvre des dispositifs juridiques appropriés (PDU, SDAU, POS, et autre document de planification urbaine). La question relative au financement de l’habitat, qui devrait être abordée comme une des composantes des actions à mettre en œuvre, est par ailleurs totalement absente de l’ouvrage. Pour l’ensemble des thèmes abordés, les auteurs limitent leur propos à un simple état de lieux. Les propositions visant à solutionner (au moins en partie) l’étalement urbain – objectif de cet ouvrage- me paraissent très peu présentes.
  • @koss
    10 years ago
    L'Étalement urbain en Afrique défis et paradoxes, INTRODUCTION Un ouvrage collectif réalisé par onze auteurs africains, dont la plupart sont membres de JCAD ( Les Jeunes Chercheurs Associés Pour Le Développement au Cameroun et en République du Congo) sous la direction de Emil Tchawé Hatcheu. Mr. Hatcheu est dans l 'Université de Dschang (Cameroun), Faculté des Lettres en Sciences Humaines , Chargé de cours au département de géographie, Coordonnateur du JCAD et Directeur du LAROD ( Laboratoire de recherche comparée pour le développement) L'ouvrage aborde dans douze chapitres une gamme de problèmes/défis en rapport avec l'étalement urbain au Congo-Brazzaville et au Cameroun. Le grand nombre de sujets font qu'il en a pour tous les goûts. J'ai dû me limiter dans mon choix . Ma préférence est allée à chapitre 12, dans lequel Huques Noupadjka , doctorant au département de géographie, membre du JCAD en chercheur au LARCOD et Mr. Hatcheu traitent les défis et les paradoxes de l'étalement urbain et gestion des déchets dans le contexte de la décentralisation à Bafang. La commune de Bafang et la commune de Banka composent une métropole départementale ( Haut-Nkam) dans la région de l'ouest du Cameroun. Malgré leur nombre d'habitants limité ( environ100.000) cette agglomération urbaine a toutes les caractéristiques d'une région urbaine qui connaît une forte croissance démographique et un étalement urbain non-contrôle. C'est surtout la commune de Bafang qui souffre sous les effets de cette forte croissance et l'étalement non-contrôle. Deux communes qui devraient élaborer entre autres une politique commune et efficace de la gestion des déchets. Cependant, les auteurs analysent leur contexte peu productif par rapport à une telle politique. Citation directe : « Dans le contexte actuel de la décentralisation marqué ici par la fragmentation du territoire et la juxtaposition de deux communes désormais rivales suite á la création de la commune de Banka, la gestion des déchets est devenue un critère de performance et d'évaluation de l'action municipale ». En bas de la page 212 il y a une note qui a incité ma curiosité. Citation directe : « Banka est une petite ville située à l'est de Bafang, qui réclamait depuis quelques décennies une autonomie territoriale vis-à-vis de Bafang. L'indisponibilité des terres à Bafang , accentuée par un relief accidenté, a favorisé une demande accrue des parcelles à Banka depuis le début de la décennie 2000, permettant ainsi une occupation rapide des terres ». Deux villes donc, avec une histoire de rivalité, qui aura sans doute renforcé les effets de la décentralisation et la fragmentation du territoire. Un approfondissent de l'ouvrage m'a fait apprendre qu'il s'agit de deux communes avec des structures sociopolitiques qui s'opposent et qui priment manifestement sur la protection environnementale, la santé publique, la qualité de vie et un développement économique durable. Une forte augmentation de la production de déchets. À partir de 1958 la commune de Bafang a connu une extension rapide de la ville. Un Plan d'urbanisme directeur élaboré en 1984 projetait deux visions, une à courte terme ( 1989) et une autre à long terme( 2004) prévoyait un développement futur de la ville sur 3 km linéairement à l'est, c'est à dire vers la commune de Banka. Ce PUD n' a pas pu éviter un étalement urbain non contrôlé. Il y a la Nationale no.5 qui traverse l’agglomération d'ouest en est. Les gares routières et les agences de voyages sont concentrées le long de cette route. Leur implantation n'a pas été avec les prévisions du schéma directeur et a provoqué le développement de toutes sortes d'activités informelles. L'Urbanisation et le développement des activités économiques ont provoqué dans cette métropole départementale l'augmentation de la consommation et de la production des déchets. Les auteurs donne une énumération détaillée de tous les acteurs de production de déchets, qui peuvent être classifiés à base de quantité et nature des déchets produits. La composition des déchets dans les ménages p.e. fait nous apprendre que la faiblesse du pouvoir d'achat de la population aboutit à des déchets dont 82 % est biodégradable.Un fait qui se comprend facilement. Cette catégorie socio-économique peu élevée consomme majoritairement des produits pour les premiers besoin. Deux hôpitaux, une clinique privée et quelques structures sanitaires secondaires, produisent des déchets dangereux, qui ne subissent pas de traitement spécifique. Les garages, les stations d'essence et les stations-service sont devenus d'importants producteurs de déchets à Bafang. Les huiles de vidange représentent actuellement une menace pour l'environnement. Elles sont ,comme tous les déchets ,déversées dans la nature sans traitement préalable. Les marchés, les écoles, les gares routières et agences de voyage, l’Administration et l'agriculture urbaine, ils déversent leurs déchets dans la nature. Les principaux producteurs de débris de verre, de plastique et de papiers carbone sont les centres de distribution des sociétés brassicoles, implantés dans la ville de Bafang. Ils ne disposent pas de moyens adéquats pour la gestion de leurs déchets. Pour les tessons de bouteilles ils se servent de dépotoirs sauvages. Pour autant que je sache il s'agit de grandes entreprises privées pour lesquelles il faudrait appliquer le principe : «  les pollueurs seront les payeurs ». Les auteurs brossent donc un tableau d'une situation anarchique par rapport à la gestion des déchets dans cette agglomération départementale, souffrant à la maladie de détritus non ramassés. Une maladie qui touche un grand nombre de pays africains. Heureusement, les ressources naturelles ne sont pas inépuisables. Quel pays que ce soit, finalement il va comprendre l'intérêt du ramassage et du triage de toutes sortes de déchets. Une manque de ressources naturelles feront des déchets une source indispensable de recyclage de matière première. Les déchets seront de plus en plus considérés comme un acteur indispensable dans l'économie mondiale. Le point de départ sera l'intérêt économique dont l'environnement profite. Le décharge et la collection des déchets. La ville et les périphéries de Bafang ont de nombreux points de décharge qui varient en volume, ou les citadins peuvent déposer leurs ordures. Mais les citadins se servent aussi d'autres manières pour s'en débarrasser. Ils déversent dans la nature, le jardin, les fosses, les ravins,la plantation et dans la rivières. Il y en a qui incinèrent leurs ordures. Il est question d'une situation dans la laquelle l'environnement est complètement dénaturé. Les auteurs présentent une situation chaotique en non-concertée par rapport à la collection des déchets à Bafang. Les ramassages pour vider les points de décharge les plus importants s´effectuent 3 ou 4 fois par an. La municipalité de Bafang ,qui ne disposent pas de ressources ,fait de temps à temps recours aux concessionnaires privés. Les services déconcentrés de l'État interviennent également dans la gestion des déchets à Bafang , mais leurs actions sont sporadiques et non concertées. Quelquefois Bafang loue de la commune Bandja ( à 12 km au nord de Bafang) des pelles chargeuses, des camions à bennes et les autres matériels indispensables de cette fonction. Pour moi une lueur d'espoir, peut être le début d'une coopération plus étroite. Par l´absence d´une site bien aménagé pour accueillir les déchets, les transporteurs déversent les déchets collectés plus loin dans le quartier Lientchi-Mounkeu ou ils choisissent eux-mêmes les sites. Par rapport au quartier Lientchi-Mounkeu les auteurs font une note 42 en bas de la page 220, qui m'a étonné quelque peu. Citation directe : « Ce quartier situé au sud-ouest de Bafang est proche du domaine de la chefferie traditionnelle de ladite localité. Il est sous-peuplé et dispose de grands espaces inoccupés pouvant accueillir les déchets. Sa proximité au centre-ville raccourcit le trajets des transporteurs qui doivent eux-mêmes trouver des espaces pour y déverser les déchets qu'ils ont transportés. Ce cite est d'un grand intérêt pour ces derniers, d'autant plus qu'ils obéissent à une logique mercantiliste ». Je me demande vraiment si les critères cités par les auteurs font automatiquement qu'il est question d'un endroit de décharge convenable. Outre les problèmes de décharge anarchiques et une collection peu efficace, il se pose malgré tout un problème crucial. Il n'y a aucun traitement de ces déchets ni un système de différenciation des déchets en fonction de leur composition. Un triage qui sert à ajouter aux déchets collectés une valeur de recyclage, une valeur économique. Néanmoins du coté des autorités et des citadins de deux communes ,il y a quand même une prise de conscience. 75 % des populations dans les deux communes sont disposées à payer un peu d'argent pour la mise sur pied ou l'amélioration du service de collecte des déchets. Une information qui donne de l'espoir. D'ailleurs 74 % des personnes enquêtées sont disposées à participer au nettoyage de la ville dans un cadre organisé. Quel potentiel humain !! Les autorités organisent des campagnes de sensibilisations ou font des effort pour stimuler des associations de mener des activités de l'assainissement. Il y a des campagnes d'hygiène et de salubrité, mais trop souvent il y a une absence de coordination et de régularité. Comment intégrer la gestion des déchets dans le contexte de décentralisation. Le Cameroun connaît une histoire avec des chefferies traditionnelles qui ont joué un rôle important dans l'administration du territoire. La décentralisation dont on parle dans l'ouvrage était prévue par la loi du 18 janvier 1996 et a entraîne les chefs traditionnels dans la chose politique. Cette décentralisation doit donc être vue comme un processus politique de redistribution et de relocalisation des pouvoirs locaux. Dans le département Haut-Nkam toutes les autorités traditionnelles sont entrées en politique et sont devenues,soit des maires, soit des conseillers municipaux. Les deux auteurs joignent une explication par rapport à la naissance de ville de Banka et sa situation géographique compliquée. C'est clair que la naissance de la commune de Banka a limité considérablement l'espace urbaine de Bafang au profit de Banka et a compliqué le processus d’assainissement au détriment de la ville de Bafang. Citation directe : « La création de la commune de Banka est l'aboutissement d'un processus sociopolitique marqué par la volonté manifeste des Banka de s'affirmer et de s'affranchir des Bafang. Il est tout aussi vrai que la création d'une commune dépend du pouvoir discrétionnaire du président de la République, mais nombreuses sont les populations qui pensent que la déclaration de la commune de Banka a été une réponse aux revendications des élites de ce village, cadres du parti au Cameroun ». Les rivalités et les antagonismes entre les deux communes trouvent donc leur origine dans un contexte sociopolitiques et historique. Je n'ai rien à ajouter, ce n'est pas à moi pour mettre un jugement de valeur là-dessus, mais quelle constellation compliquée pour trouver le bon chemin qui mènera à une gestion efficace des déchets de ces deux entités territoriales interconnectées. Il a y clairement tant de barrières à franchir, tant de sensibilités à tenir en compte et tant de défis à enlever. Deux entités territoriales interconnectées et en même temps juxtaposer, deux villes rivales. Les auteurs cherchent la solution dans le contexte géographique de l'agglomération de Bafang, qui devrait être une source d'inspiration pour une approche plus globalisante et plus structurante. L'intérêt commun est plus grand que l'intérêt individuel. Les auteurs trouvent que Bafang et de nombreuses autres villes camerounaises souffrent de la déstructuration et l'absence d'une vision globale de la gestion des différents services. Ce sont d'abord et avant tout les politiciens qui devraient sortir de leur ombre et qui devraient prendre l'initiative à fixer des objectifs à atteindre, encadrant ainsi les activités des services urbains. Trouver une solution isolée, hors des structures sociopolitiques me semble impossible et indésirable. Mais tout porte à croire qu'avec des populations prêtes à cotiser et participer,comme nous montrent les chiffres, il est possible de réaliser peu à peu, à court terme, une amélioration de leur qualité de vie. Il faut « abuser » un tel niveau de sens communautaire. Même avec des budgets (très) limités on peut stimuler les populations à participer dans le processus d'un développement urbain durable. Dans la ville de Kigali au Rwanda, que je fréquente régulièrement, ce sont les femmes vulnérables qui s'occupent du nettoyage des caniveaux. Pour une rémunération modeste, elles prennent une part active à l'assainissement de leur ville et dans la saison des pluies les caniveaux peuvent faciliter effectivement l'évacuation des eaux de pluie. Pour être complet il faut que je dise que la conversation de la nature et de l'environnement sont indissociablement liées à la politique nationale, qui ne laisse pas la possibilité d'y échapper au niveau de la Province ou de la ville. Bibliographie BOULLEYS, Contribution à la maîtrise de l'hygiène et l'assainissement dans les établissements de Yaoundé, 2ie de Ouagadougou – Master spécialisé. BUCREP, 2010. Résultats du troisième recensement général de la population et de l'habitat ( 3eRGPH), 36p. CHAMPAUD J. 1980. Genèse et typologie des villes du Cameroun de l'ouest , Géographie de l'ORSTOM, sans éd, s.l. 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