Méditations pascaliennes
Éd. du Seuil, Paris, Édition revue et corrigée edition, (1997)Abstract
La science de l’homme, parvenue à un certain accomplissement, se doit de livrer l’idée de l’homme qui est impliquée par sa démarche et par ses résultats, mais qui est laissée, pour l’essentiel, à l’état implicite. La construction théorique d’une anthropologie réaliste, placée sous le signe de Pascal, se fonde sur des traits de l’existence humaine que le regard scolastique, produit en état de skholè, de loisir, de distance au monde et à la pratique, ne peut ignorer : force, coutume, automate, corps, imagination, contingence, probabilité. La science de l’homme débouche sur une philosophie négative qui met en question les présupposés les plus fondamentaux, notamment celui d’un “sujet” libre et transparent à soi. Elle renouvelle, grâce à des philosophes hérétiques comme Wittgenstein, Austin, Dewey ou Peirce, les interrogations traditionnelles sur la violence, le pouvoir, le temps, l’histoire, l’universel, et même le sens de l’existence. Il sort de tout cela une image de l’homme qui surprendra sans doute et qui choquera peut-être, parce qu’elle rompt autant avec la vision spontanée qu’avec la vision savante. (Texte du rabat)