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Ville en Afrique Entre urbanité et Ruralité

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(2014)

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  • @clarissedaou

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  • @hcunha
    7 years ago
    Les villes africaines est un sujet qui a connu ces dernières années une croissance de l'intérêt pour les études urbaines, sur les plans social, économique et culturel et politique. Le grand intérêt dans les villes africaines aujourd'hui est due au dynamisme actuel de l'urbanisme africain. Le continent a seulement 30% de la population vivant dans les zones urbaines, contre l'ordre de 80% en Amérique et en Europe, entraînant un intense processus d'urbanisation, le problème du manque d'un processus d'industrialisation du même ordre. L'urbanisation sans industrialisation semble être le sort des villes africaines, ce insita nouveaux paradigmes d'analyse. Un autre qu'il existe une littérature d'organisations politiques et financières internationales qui dynamise la discussion autour du nouvel urbanisme africain, voir les publications des Nations Unies, « L'état des villes Africaines » (ONU-Habitat, 2014), et « Les Villes Africaines de demain « (ONU-occurrents 2016). Une autre source de préoccupation est que les villes africaines présentent une urbanisation très différente de l'Europe et les Amériques que la relation entre l'industrialisation, le développement économique et de l'urbanisation. Ils créent une urbanisation sans relation économique, on pense dans les modèles théoriques de la base marxiste. De plus il y avait une attente de l'indépendance africaine devrait donner une réponse à la pauvreté et l'urbanisation précaire et cela n'a pas eu lieu. Soulevant de nouvelles questions, des critiques et des façons d'aborder les phénomènes. Les auteurs actuels sur les villes africaines sont de différentes origines, les Africains, les Asiatiques, les Latino-Américains et les Européens. La diversité d'origine et le lieu de formation des auteurs est un facteur important qui marque le départ des études coloniales comme l'Office urbanisation coloniale portugaise (Milheiro, 2012) et des auteurs comme Aguair (1952) et Andrade (1932). Dans ce sens, le livre est enfui parlant africaine de sa propre réalité et produire des rapports d'une vue de l'intérieur du continent dehors. Qui est l'auteur Jean – Paul Safou ? Dans sa biographie, nous voyons que est un especialiste em amngement urbains, transport urbain et logistique internationale, morando na França. Il est né à Tchinkatanga en République du Congo em 1960. Il effectua une licence en sciences économiques à l’université Marien NGOUABI de Brazzaville. Il a obtenu une Maîtrise en Problèmes et Pratiques d’Aménagement Urbain dans les pays en voie de développement et un DESUP de Sociologie urbaine option Sociologie du développement et un D.E.A. Géographie et Aménagement, auprès de l’université Paris IV PANTHEON-SORBONNE. Ainsi, une personne ayant une solide expérience dans les problèmes urbains, le point de vue de la géographie, le territoire et la démographie. Le livre se déroule dans une introduction, quatre chapitres et une conclusion. Dans l'introduction, l'auteur a placé ses fins dans le but du livre, fait des questions sur le cas était considéré comme les villes africaines dans le post - indépendance. Pourquoi y at-il tant de bidonvilles et que le développement urbain est lent à se produire? Le premier chapitre est le cadre théorique de la ville de définition, ses origines et son évolution. Remonte aux définitions classiques, commence par DURKHEIM, suivi par George PIERRE, termine les approches écosystèmes. Définir et ville par la formule de la pensée européenne. Le deuxième chapitre est un arrière-plan historique de la question des villes en Afrique. Mettant en vedette en trois périodes historiques, l'Afrique sur l'Empire romain, dans la période pré-coloniale et enfin dans l'ère industrielle. également en parfait accord avec la littérature européenne classique. Dans le troisième chapitre, l'auteur aborde la ville de Brazzaville au Congo moderne. Il est brève rétrospective historique. Il présente le potentiel des villes du Congo. vient à la ville et de la période colonial.Apresentado les problèmes légués par l'histoire coloniale.Dans le quatrième chapitre ville postcoloniale. Présente les questions d'utilisation des terres, le transport, les eaux usées et la relation étroite entre la ville et la vie rurale. Ceci est un point intéressant la force du milieu rural sur urbain, en l'absence de forces urbaines telles que l'industrie et les services urbains. La force du livre se trouve précisément dans cette approche et cela l'auteur tire ses conclusions. Dans les conclusions, sur la base de l'hypothèse qui ne manque pas de capital économique et humain aux villes africaines, la réponse à la question en raison de l'absence de structure urbaine réside dans la sphère politique. Il y a un manque de volonté politique pour le développement de l'urbanisation ordonnée des villes africaines. Les arguments de Safou : Or les questions liées au milieu urbain africain, plus de cinquante ans après indépendance, n’ont jamais occupé une place conséquente dans le débat politique, social voire associatif. Le silence relevé, signe de ce qui montre l’indifférence des autorités face à une problématique réelle et persistante, a eu pour conséquence, entre autres, des villes « polynucléaires », tentaculaires à la morphologie monstrueuse et hasardeuse. Il reste que pour ce qui est de l’état actuel de la ville en Afrique, des deux choses l’une : soit le pouvoir en charge ignore le rôle que peut jouer la ville dans le développement économique et social d’un pays et l’épanouissement du peuple, soit l’essence même de la ville échappe à sa connaissance. A gestion de la « cité », au sens antique du terme, s’est appuyée sur les avancées économiques, techniques, technologiques et sociales observées tout au long de l’histoire tout en cherchant à conserver une parfaite harmonie entre l’homme et la nature, entre l’homme et son environnement immédiat. C’est donc dans la volonté de l’homme de vouloir rendre histoire tout ce qu’il touche ou imagine que la société doit son évolution. En ce qui concerne les espaces urbains africains, notre degré de responsabilité en tant qu’intellectuel et homme de métier veut que notre savoir soit au service de la société afin de contribuer à l’édification d’une société urbaine digne de ce siècle présent et des siècles à venir. La condition urbaine en Afrique contraste avec ses capacités d’offrir à la société un espace de socialisation en accord avec ses attentes. En effet, la réalité des faits s’oppose aux idées reçues qui garantissent au continent une pauvreté insurmontable. L’analyse de la situation actuelle nous amène à dire que la ville en Afrique pose d’abord et avant tout le problème de la réorganisation de la société dans son ensemble. La ville africaine est à penser avant de prétendre la construire. Le rêve précède la réalisation. Penser à la réorganisation du milieu social, construire sur la base des résultats de la consultation voilà ce qui va conduire l’espace urbain africain dans l’ère moderne dans ce monde globalisé. Penser la ville c’est créer l’équilibre entre les différents territoires qui la composent afin d’effacer toute forme de ségrégation sociale ou économique car, à l’origine, la ville est un lieu de socialisation où l’équilibre des cultures est respecté. En guise de conclusion, on peut dire que le livre nous conduit à une réflexion sur les conditions politiques pour la solution de carencias dans les villes africaines. Les décisions doivent être démocratiques et le consensus au sein de la population. ANDRADE, C. R. de. Alargamento e embelezamento da cidade da Beira. Arquitectura, Revista de Arte e Construção, n. 24, abr. 1932. MILHEIRO. Ana Cristina Fernandes Vaz. O Gabinete de Urbanização Colonial e o traçado das cidades luso-africanas na última fase do período colonial português. URBE. Revista Brasileira de Gestão Urbana (Brazilian Journal of Urban Management), v. 4, n. 2, p. 215-232, jul./dez. 2012. UN-Habitat (2014). L'état des villes Africaines 2014. Nairobi: UN-Habitat. 2014. UN-Habitar(2016). Les Villes Africaines de demain. AfriqueRenouvea.. Avril , 2016.
  • @mmarecha
    8 years ago
    Ville en Afrique, entre urbanité et ruralité est un ouvrage de 150 pages écrit en 2014 par Jean-Paul Safou qui veut présenter les étapes d’évolution de la ville africaine au fil de l’histoire, de l’antiquité à l’époque post-coloniale. Alors que la structure du récit est dans un premier temps principalement historique, relatant les influences qu’on pu avoir les différentes puissances coloniales sur le développement du territoire africain et sur la définition de l’appellation de « ville africaine », il se transforme ensuite en critique des méthodes de gestions des problématiques liées aux enjeux d’un développement de villes dites modernes. Décrivant d’abord la problématique africaine de manière générale, l’ouvrage se focalise dans une seconde partie sur le Congo-Brazzaville, dont est originaire l’auteur. Né en 1960 à Tchinkatanga en République du Congo, Jean-Paul Safou a obtenu une Maîtrise en Problèmes et Pratiques d’Aménagement urbain dans les pays en voie de développement et un DESUP de Sociologie urbaine, ainsi qu’un D.E.A en Géographie et Aménagement auprès de l’université Paris IV Panthéon-Sorbonne. L’ouvrage comprend 4 chapitres, chacun divisé en plusieurs sections et sous-sections. Le premier chapitre et introduction du livre propose un recueil de définitions de la ville et en particulier de la ville africaine, de recherches de ses origines sociales, politique et économique, ainsi que de son évolution. Le deuxième chapitre couvre l’influence de l’empire romain sur la ville d’Afrique du Nord, l’évolution de la ville « d’Afrique noire » pré-coloniale ainsi que la mauvaise influence de la période de révolution industrielle sur l’Afrique subsaharienne. Le troisième chapitre présente trois analyses de cas des villes de Brazzaville, Dolisie et de Pointe-Noire jusqu’à la fin de la période coloniale. Finalement, le quatrième et dernier chapitre traite de la ville africaine post-coloniale et de la faillite des institutions au Congo-Brazzaville par le biais de 3 sujets: le mode d’occupation du sol, la mobilité et l’assainissement. Si l’ouvrage commence avec une tentative de description générale de la ville, on comprend que la question de la définition de ce qui est de l’urbain et ce qui est du non urbain est au coeur des préoccupations de l’auteur, et plus précisément ce qui touche au problématiques sociales qu’implique le statut de citadin. Car si la ville antique, pouvant entre autre être décrite comme un espace où se concentrent population et activités économique, culturelles et administratives, donne un sens à la ville africaine pré-coloniale comme à la ville occidentale, seule cette dernière a eu la possibilité de planifier son développement démographique et économique marqué par la révolution industrielle. Au contraire, l’étalement de la ville africaine se définirait aujourd’hui toujours par la migration d’une population rurale, de son mode de vie et de ses traditions vers les zones périphériques de la ville, encourageant un développement urbain informel et chaotique vers l’extérieur de ses limites. La ville se trouve ainsi indéfinie et hasardeuse puisqu’elle ne parvient pas à définir assez rapidement un objectif à son développement pour permettre la coexistence de ses différentes populations. La ségrégation se fait évidemment fortement ressentir depuis la période coloniale par laquelle la structure urbaine s’est clairement divisée en ville européenne et en village africain, mais la problématique reste aujourd’hui toujours inchangée. Le paysage urbain patauge toujours entre modernité et tradition, entre urbanité et ruralité. Ainsi, si l’identité formelle et l’organisation économique de la ville africaine ne sont pas encore définis comme ceux d’une ville moderne occidentale, c’est peut-être la volonté d’appartenance du citadin africain à un système urbain qui peut donner l’élan nécessaire à une dynamique de développement efficace de la ville africaine. Car d’un point de vue social, la ville peut aussi être simplement décrite comme le lieu de la renonciation du soi, de la diversité des langues et des cultures et de l’acceptation de l’autre. Le point de vue de l’auteur est alors peut-être à considérer comme une critique de l’africain qui est encore lui-même encré dans l’informalité et le rural, du fait de ses us et coutumes antiques, et qui n’arrive pas à s’en défaire, empêchant ainsi l’organisation de la ville de se transformer en milieu moderne. Ainsi, une première différence entre la ville africaine et la « ville moderne » serait le développement démographique sans développement économique. En effet, à travers l’historique des influences européennes sur la ville africaine, de l’époque romaine à l’époque coloniale, nous comprenons que le développement économique des régions colonisées s’est focalisé sur l’exploitation et l’exportation des ressources locales et n’a pas contribué à l’élaboration de réseaux de production internes et d’infrastructures ni à une politique économique stable et fonctionnelle. Effectivement, la finalité du développement des centralités administratives et économiques coloniales (les « villes entrepôts ») s’inscrivait principalement dans une dynamique économique étrangère d’exportations et reposait peu sur le développement d’une autonomie locale. L’auteur donne pour exemple la ville de Pointe-Noire dont l’infrastructure portuaire offre des qualités d’importation-exportation irréprochable mais dont les lacunes en réseaux routiers ou aériens empêchent la diffusion dans le reste de la ville ou du pays. En bref, l’indépendance des pays et de villes africaines s’est traduite par une liberté politique sans liberté économique. Peut-on donc aujourd’hui parler de ville africaine? En se concentrant toujours sur le Congo-Brazzaville, l’auteur nous la décrit comme une ville sans âme, certainement parce que son développement a été énormément influencé, voire imposé, par des puissances étrangères pour des raisons qui n’existent plus aujourd’hui et qui n’on jamais répondu aux problématiques inhérentes au continent africain. Le texte fait également dans sa dernière partie la critique des institutions publiques et privées qui ne parviennent pas à gérer les problématiques du développement démographique. Comme développé précédemment, le développement des villes durant la période coloniale s’est faite selon une dynamique commerciale et économique avec le système du pays colonisateur et non selon un soucis de création d’une structure répondant aux besoins de la population. Les villes et communes font donc désormais face à une demande en développement d’infrastructures, de réseaux de mobilité, d’assainissement et de connexions qui s’éloigne de plus en plus d’un centre dont les structures coloniales tombent en ruine. Ces difficultés viennent premièrement du fait que, même si la législation a été longtemps réfléchie pendant la période coloniale et post-coloniale pour définir un cadre foncier strict, la mise en pratique et le respect des lois foncières est aujourd’hui extrêmement délicat. En effet, suivant les coutumes locales, la terre a toujours été une propriété collective et sa privatisation ou sa vente considérée comme un affront aux dieux qui l’ont offerte aux hommes. Que l’institution en charge soit publique ou privée, il est donc complexe d’encadrer l’étalement de la structure urbaine et de planifier des réseaux efficaces. En conclusion, la critique générale de l’ouvrage accuse tout d’abord la population et les institutions africaines à ne pas être prêtes à vivre une modernisation du milieu urbain. Le mode de vie africain et ses habitudes ne permettent pas d’organiser un développement à long terme (difficultés à faire respecter les règlements au niveau foncier, informalité des activités économiques, manque de dialogues entre l’état et les propriétaires, etc.). En bref, il prédit la nécessité, avant toute révolution de la ville africaine moderne, d’une révolution mentale de l’africain. Ensuite, il rappelle que la modernisation de la ville africaine ne sous-entend pas forcément l’occidentalisation du milieu urbain et qu’une ville moderne « à l’africaine » doit être possible, pour que celle-ci trouve enfin sa logique propre et cesse d’être le fruit d’un accident de l’histoire. L’ouvrage semble réellement virulent auprès des africains et des autorités congolaises que l’auteur n’hésite pas à calomnier, il paraît en effet déçu des mentalités actuelles qui ne permettent pas de créer un système cohérent et apte à encadrer le développement démographique que vit l’Afrique de nos jours. Cependant, alors que l’objectif de l’auteur est visiblement de dénoncer ces mentalités, la majorité de l’oeuvre se concentre sur l’aspect historique de l’évolution de la ville africaine, ne la présentant que comme le fruit de nombreux événement étrangers. La dernière partie qui expose effectivement les problématiques urbaines actuelles des villes congolaises ne prend malheureusement pas le temps de rentrer dans les détails de ces problématiques et les quelques propositions de solutions, paraissent très idéalistes dans leur développement.
  • @clarissedaou
    9 years ago
    Ce livre est une œuvre de 142 pages subdivisée en quatre chapitres de trois à cinq sections chacun. L’auteur dans cet écrit, décrit la ville africaine de façon générale et se base pour illustrer son propos sur le cas particulier de villes de Congo Brazzaville. Après une introduction, le premier chapitre traite de la définition ou du moins des différentes définitions d’une ville africaine, de l’histoire de la ville africaine et de son évolution. Le second chapitre traite de l’urbanité de l’Afrique en parcourant la période romaine et son influence sur la partie magrébine de l’Afrique, la période précoloniale et l’impact négatif de la révolution industrielle sur la ville africaine de façon générale. Le troisième chapitre de l’œuvre est quant à lui consacré à l’étude de cas de trois villes congolaises, Brazzaville, Dolisie et Pointe Noire, à titre d’illustration de la ville africaine moderne. Enfin le dernier et quatrième chapitre évoque la ville postcoloniale et toutes les difficultés que les autorités africaines rencontrent pour faire fonctionner leur ville face aux challenges de la question foncière, du transport urbain et de l’assainissement. L’auteur de l’œuvre, Jean-Paul Safou, est un géographe, spécialiste de l’aménagement urbain né en 1960 au Congo Brazzaville et aujourd’hui établi en France. Il a obtenu une Maîtrise en Problèmes et Pratiques d’Aménagement Urbain dans les pays en voie de développement et un DESUP de Sociologie urbaine option Sociologie du développement ainsi qu’un D.E.A. en Géographie et Aménagement, auprès de l’université Paris IV PANTHEON-SORBONNE. L’auteur présente dans ce livre un récit presque historique avec une chronologie relatant la transformation de la ville africaine des siècles avant Jésus-Christ à la période moderne. Au-delà de la description de l’évolution de la ville africaine, l’œuvre est aussi un réquisitoire contre les gestionnaires des villes africaines, de leurs insuffisances et de leurs incapacités à mener des politiques structurées pour bâtir des villes modernes. Elle est aussi, dans une moindre mesure, un réquisitoire contre l’esclavage et la colonisation qui ont vidé le continent africain de beaucoup de ses richesses. Ce réquisitoire est omniprésent tout au long des différents chapitres, au point de mettre parfois le lecteur mal à l’aise. L’auteur tient également des mots assez durs contre la structure et la gestion même de la ville africaine moderne qui a un pied dans l’urbanité et l’autre dans la ruralité alimentée notamment par l’exode rural et l’économie de subsistance qui se développe à la périphérie des villes. Toutefois, ces propos peuvent être atténués à la lumière des faits suivants : Le premier fait est de l’écrit de l’auteur même que la ville moderne noire africaine est une création ex nihilo qui est née avec la pénétration de la colonisation en Afrique noire. Ce qui laisse entendre que le modèle de la ville africaine moderne d’aujourd’hui a été imposé à l’Afrique et que celle-ci essaie tant bien que mal de se familiariser avec ce nouveau concept avec les besoins et les exigences de cette ville moderne dont la conception intrinsèque n’est pas d’elle. Aussi, sans excuser les défaillances des gestionnaires actuels des villes africaines, on peut dire qu’ils ont des circonstances atténuantes. Deuxième fait : l’auteur écrit à la page 69 de son livre en parlant de la colonisation « Avec l’abolition de l’esclavage, l’Afrique croyait ainsi tourner définitivement une page de son histoire. Mais, c’était compter avec la volonté mercantiliste des européens de perpétuer à tout prix leur domination sur cette partie du monde au regard des richesses qu’elle dégage ». Cette phrase fait percevoir l’ampleur de la déstructuration de la société africaine et il est difficile de demander un peuple qui est sorti de plusieurs siècles d’esclavage et de colonisation de se mettre facilement à penser et à appliquer les préceptes d’une ville moderne aussi bien que ceux qui en ont une longue tradition, surtout écrite, dans la conduite et la construction des cités modernes. L’écrit permet aux générations futures de ne pas réinventer la roue mais de l’améliorer et comme le reconnait l’auteur lui-même, l’Afrique a eu plutôt une tradition non écrite ce qui n’a pas permis la transmission et l’amélioration du savoir ancestrale au fil des siècles. Dans le troisième chapitre du livre, l’auteur fait une étude de cas des villes de Congo Brazzaville, de Dolisie et de Pointe-Noire en posant un regard à la fois descriptif et critique sur la ville et son fonctionnement. L’auteur dit à la page 83 que « Brazzaville évolue sans plan directeur d’orientation ou plan d’urbanisme comme était la pratique à l’époque coloniale » et plus loin il écrit que « … la capitale du Congo-Brazzaville est une ville aux multiples facettes : un monstre au repos, une ville sans âme. ». Le tableau qui est dépeint des trois villes congolaises n’est pas reluisant et doit interpeller les africains de façon générale. En effet, des milliers d’intellectuels africains qui sont partis étudier et acquérir des connaissances certaines en matière de conception et de gestion de la ville mais ne sont pas revenus mettre cette science acquise, parfois même avec des bourses d’études étatiques, au service de leur pays. Ce retour de connaissances aurait pu contribuer significativement à l’amélioration de qualité de vie dans la ville africaine en insufflant de nouvelles façons de faire et en aidant au changement de mentalités de ceux qui n’ont pu avoir accès à ces connaissances. Tant en faisant l’état des lieux des problèmes récurrents aux villes africaines, le foncier, l’assainissement, le transport, le chômage, l’auteur dans le dernier chapitre développe le concept de la « ville africaine entre urbanité et ruralité ». L’opposition de l’urbanité de la ville à sa ruralité fait référence au noyau de la ville qui dispose le plus souvent des infrastructures de base d’une ville moderne et une périphérie qui semble vire dans un monde rural sans aucune commodité inhérente à une ville moderne avec un habitat en matériaux récupérés sans eau potable, assainissement et voirie et qui développe une économie de subsistance. Dans ce chapitre également quelques solutions sont proposées mais elles restent globales notamment sur les thèmes de la diversification, du tourisme, de la logistique et de la fiscalité. Cette généralité des solutions proposées tire peut être son explication dans le fait que l’auteur ne souhaitait certainement pas que son livre n’en ressorte un peu trop technique. Mais de façon générale l’auteur reste pessimiste quant aux capacités des autorités africaines à transformer leurs villes en vrais centres urbains modernes tant il vrai que la ville africaine a encore un pied dans la ruralité du fait de son économie informelle, de son agriculture urbaine et des us et coutumes des africains eux-mêmes qui ont effectivement tant de mal à passer totalement dans la modernité en se défaisant complètement de toutes leurs habitudes ancestrales. L’œuvre de Jean-Paul Safou est une œuvre engagée, une œuvre forte qui interpelle et parfois heurte le lecteur et qui est très descriptive et riche en histoire de la ville africaine. Elle fait ressortir l’ampleur de la tâche à accomplir pour améliorer les conditions de vies dans la ville africaine et fustige tant les esclavagistes que les colonisateurs, les autorités africaines que les institutions de Breton Woods d’avoir maintenu le continent dans un état de pauvreté. En effet, à la page 107, l’auteur fustige aussi bien les institutions avec leur programme d’ajustement structurel que l’Etat congolais qu’il accuse d’appauvrir le « bas peuple » et qui rechigne à appliquer les préceptes de la bonne gouvernance. L’auteur semble parfois désabusé envers l’Afrique et ses hommes et femmes comme quant à la page 132 l’auteur écrit « … la fiscalité locale peut être considérée comme une bouffée d’oxygène pour les caisses municipales pourvu qu’elle soit gérée par de des personnes respectueuses de la déontologie, de la chose publique. Au Congo-Brazzaville, mieux en Afrique, de telles personnes sont une denrée aussi rare qu’un corbeau blanc ». Cependant Les personnes vertueuses ne sont pas si rares en Afrique, elles sont anonymes et se battent au quotidien avec les moyens disponibles pour construire un mieux-être et donner de l’emploi et du rêve aux jeunes pour qu’ils réussissent là où leurs aînés ont cédé à la facilité ou à la fatalité. Ce livre interpelle énormément les autorités congolaises et le message aurait pu être encore plus fort si parfois il ne manquait pas de repère pour le lecteur (à page 35, en parlant de Londres, l’auteur écrit : « Occupée par 8,7 millions d’âmes en 1939, la ville de Londres compte 12 à 14 millions d’habitants », sans aucune référence à la date des dernières statistiques à la page 43 : «on note un taux d’urbanisation de 10% au Burundi et au Rwanda pendant que le Gabon, pour une population estimée à 1,4 millions d’habitants enregistre un taux d’urbanisation de 80% »). Les quelques fautes d’orthographe relevées dans le livre aussi enlèvent au lecteur un certain plaisir de lecture (page 31, estmée au lieu de estimée ; page 33, de railler au lieu de à rayer). Un peu de neutralité et quelques solutions simples d’application proposées auraient été souhaitables pour que le livre ait un impact fort au niveau des autorités sans qu’il puisse être taxé de parti pris d’autant plus que l’auteur est lui-même congolais et que tous les exemples sont pris au Congo. En ce sens l’article ”Esquisse d’une théorie «alter-moderne » de la ville africaine“ de Jérôme Chenal, Vincent Kaufmann et Yves Pedrazzini aurait pu inspirer. On sort de la lecture de ce livre édifié sur l’évolution de la ville en Afrique noire mais sans avoir eu suffisamment d’outils pour faire évoluer il semble que le livre aurait pu aussi s’intituler « Evolution de la ville africaine de l’antiquité à la période postcoloniale ».
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