Abstract
L’interdisciplinarité est au fondement de la clinique des soins palliatifs.
Elle
s’origine dans l’évolution des mentalités qui accompagne le processus
de modernité de la
société française qui voit l’accélération de l’individualisation et
de l’individualisme. Les
nouvelles questions qui touchent à la douleur, la souffrance, l’euthanasie
sont postérieures
au mouvement de Mai 1968, qui a vu l’émergence d’une libération de
la parole. Il était
alors interdit d’« interdire » à l’hôpital. Dans le même temps, la
médecine a poursuivi sa
modernisation technique au prix d’une multiplication des tâches et
des intervenants, qui
conjuguée à la rationalité économique, risque de déshumaniser le soin.
Une visée de la clinique
applicable aux soins palliatifs permettrait de mieux définir les objectifs
pédagogiques à
transmettre et à défendre. L’interdisciplinarité ne se réduit pas
à la juxtaposition d’expertises
objectivantes. Elle introduit l’intersubjectivité qui est la reconnaissance
de la subjectivité
de la personne malade et de tous les acteurs soignants dans ce qu’on
appelle la rencontre
soignante. L’interdisciplinarité est une visée, elle se construit
pas à pas, et n’exclue pas les
conflits. C’est la parole échangée autour du suivi d’une personne
malade où la subjectivité est
librement consentie qui constitue le moyen de préserver l’humanité
du soin.
Source : Elsevier-Masson
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