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Adressage et gestion des villes

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The World Bank, (2005)

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  • @shannoncostello

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  • @shannoncostello
    10 years ago
    Dans le village de Heredia, au Costa Rica, j’ai pris un taxi pour me rendre dans une maison privée. L’adresse était « 150 mètres au nord de l’église». Le processus pour trouver cette adresse était un peu plus compliqué pour le conducteur qu’il ne l’aurait été aux Etats-Unis avec ses bâtiments soigneusement numérotés. Il y a un contraste plus fort encore entre des pays très développés où toutes les rues, même les rues peu utilisées et non bitumées, portent un nom ou un numéro, et des quartiers de villes africaines, où il existe de nombreuses rues sans nom avec leurs maisons également sans numéro - bref, sans aucun système d’adressage. « Adressage et gestion des villes » est un livre écrit par cinq auteurs – Catherine Farvacque-VitKovic, Lucien Godin, Hugues Leroux, Florence Verdet, et Roberto Chavez- qui apportent chacun leur expertise dans les champs de l’urbanisme, de la cartographie, et de l’ingénieurie. Ils ont tous travaillé dans beaucoup de pays africains sur des projets urbains, et ils ont mis leur expérience à profit dans ces pages afin que d’autres puissent en bénéficier. Le but de ce livre est de donner au lecteur les outils nécessaires pour mettre en place une opération d’adressage, qui « ne doit pas être une performance technologique, mais un outil entre les mains des acteurs locaux». (21) Les auteurs soulignent l’utilité de l’adressage pour effectuer des réparations, pour agir promptement dans des situations d’urgence, et pour clarifier l’aménagement des infrastructures. On passe ensuite à la question de comment faire l’adressage. Ce livre est un guide très pratique qui contient une explication détaillée des étapes de l’adressage, de la planification et de la médiatisation jusqu’àu maintenance. Il contient aussi de bons conseils et des suggestions pratiques qui permettent de mesurer l’ampleur du projet, en commençant avec les résidences qui ne veulent pas d’adresse et continuant avec le stockage et les types de meilleurs matériaux, comme la peinture durable. Ce livre est écrit pour un public plus général que celui des planificateurs urbains, mais il est possible de discuter au moins trois grandes questions qui surgissent au cours des pages. Premièrement, est-ce que l’adressage est vraiment important ? Est-il possible que le système d’adressage soit quelque chose que les pays développés veulent imposer sur les autres ? Les citoyens s’habituent à leur situation. S’il n’y a pas d’adressage, on crée un autre système comme celui des boites postales qui va tout aussi bien. J’ai vécu pendant un an dans un petit village au Mexique où on devait voyager quinze minutes en voiture jusqu’à une ville avec une taille suffisante pour offrir un bureau de poste avec des boites postales. Le système marchait très bien. On n’avait pas besoin d’adresse. Mais c’était un tout petit village où on brûlait les déchets et dans lequel je n’ai jamais vu de situation d’urgence. L’adressage est une nécessité, en voici la raison: on recherche la santé des habitants, de l’environnement, et de la ville. Si l’on veut offrir de l’aide dans une situation d’urgence, il faut alors savoir où l’envoyer afin que l’aide soit déployée de la manière la plus efficace. On peut imaginer aussi des situations avec une maladie infectieuse qui se répand rapidement, où une bonne carte permettrait de suivrela progression de l’epidemie. L’incineration des déchets non règlementée à grande échelle, présente des problèmes environnementaux de même que leur déversement qui apporte aussi des risques pour la santé et une menace de contamination de l’eau. La santé de la ville est aussi importante. Pour la mise en œuvre et la maintenance des projets d’infrastructure et des équipements, il faut savoir avec précision où on va. Par exemple, les bornes-fontaines doivent avoir une adresse tant pour leur installation que pour leur maintenance. Il est donc impossible de séparer la santé personnelle, environnementale et urbaine. Que le lecteur considère le lien entre l’adressage et l’identité : Le nom sa rue lui importe et il l’utilisera dans toutes les situations d’affaires, etc. Comme les auteurs l’ont dit : « Il n’y a pas de citoyenneté sans adresse.» (21) Il est dès lors possible de passer à la question de l’utilité de l’adressage pour les planificateurs. Effectivement, si on veut gérer une ville, si on veut faire de la planification urbaine, un système d’adressage est intimement lié à la bonne connaissance de la ville et donc au succès ou non des projets. Bien sûr, le travail même de l’adressage n’est pas celui du planificateur. C’est le travail du gouvernement. C’est un travail méticuleux d’aménagement qui peut durer plus d’un an pour la première étape. La planification urbaine se dirige plutôt vers le général- on peut bien faire le bon diagnostique d’une ville sans savoir les noms des rues. Mais il faut encourager le travail d’adressage. Les données des villes africaines ne sont pas facilement disponibles, d’où un problème pour la ville. La saisie et le stockage des données sous une forme accessible pour tous ne peuvent que faciliter le processus de diagnostique et le développement de la ville. Le planificateur peut faire des suggestions de projets, par exemple d’adduction d’eau pour un quartier précaire, mais plus on approche du commencement d’un projet, plus on aura besoin de données précises. En outre, les liens qu’on forme avec des bailleurs pour les projets peuvent être utiles plus tard pour de projets différents dans la même ville. On peut donc faciliter le travail de multiples projets en encourageant l’adressage. L’expérience gagnée à travers ces projets peut aussi aider à mieux comprendre la personnalité de la ville. Comment les gens répondent-ils aux projets ? Qu’est-ce qu’ils n’aiment pas ? Comme on l’a vu dans le dernier exemple, l’étude de projets comme ceux de l’adressage peut apporter une bonne compréhension des difficultés pratiques de planification. La planification, comme l’adressage, est un long processus qui n’est jamais fini. Les deux suivent des étapes similaires, du diagnostique et médiatisation jusqu’à implémentation, évaluation, et maintenance. Et les deux ne sont pas le travail d’une seule personne. On a vu dans les vidéos l’exemple d’une équipe d’une vingtaine de personnes établissant un diagnostique ; un tel effectif sera nécessaire pour un travail d’adressage. Il faut travailler avec un groupe et pas contre le groupe. Je dis effectivement « oui » à l’adressage. C’est utile, pratique pour tous ; c’est un travail accessible, et comme l’électricité, ce n’est pas très cher. Il est vrai qu’on peut faire autrement. En effet, dans l’article « Les Soucis du eCommerce en Afrique » on peut voir comment une entreprise sur internet est capable de prospérer sans adressage. Mais est-ce que les villes veulent être dépendantes de la créativité étrangère ou est-ce qu’elles peuvent montrer leur propre créativité en soignant leur propre santé? Bibliographie Farvacque-Vitkovic, C., Godin, L., Leroux, H., Verdet, F., et Chavez, R. « Adressage et Gestion de Villes ». Washington D.C. : La Banque Mondiale, 2005. « Les Soucis du eCommerce en Afrique : Le problème d’adressage. » [en ligne]. Mis à jour le 21 mai 2013. Disponible sur : http://www.liebebat.com/les-soucis-du-ecommerce-en-afrique-part-2-le- probleme-dadressage/ consulté avril 2014.
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