Ne semble-t-il pas au lecteur, comme à moi, que la langue de la dernière décadence latine - suprême soupir d'une personne robuste, déjà transformée et préparée pour la vie spirituelle - est singulièrement propre à exprimer la passion telle que l'a comprise et sentie le monde poétique moderne ? La mysticité est l'autre pôle de cet aimant dont Catulle et sa bande, poètes brutaux et purement épidermiques, n'ont connu que le pôle sensualité. Dans cette merveilleuse langue, le solécisme, le barbarisme me paraissent rendre les négligences forcées d'une passion qui s'oublie et se moque des règles. Les mots, pris dans une acception nouvelle, révèlent la maladresse charmante du barbare du nord, agenouillé devant la beauté romaine.
Catullus, Gaius Valerius:
Carmina mit Kommentar, Vita Catulls, Widmungsbrief an Laurentius Bragadenus und Vorwort an den Leser von Palladius Fuscus und Gedicht von Donatus Civalellus. - Mit Privileg
Venedig 1496.04.28