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L'étalement urbain en Afrique

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(2013)

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    • @wahida
      3 years ago
      L’étalement urbain en Afrique Le Docteur Emil Tchawe Hatcheu est titulaire d'un doctorat en géographie et d'une maîtrise en sociologie et anthropologie de l'Université de Paris I, Panthéon Sorbonne, en France, ainsi que d'une maîtrise en administration publique de l'Université Strayer de Washington DC. Il travaille à l'université de Dschang, au Cameroun. L’essentiel des infrastructures de cette institution publique se trouve dans la ville de Dschang. Le Docteur E. Hatchu est le fondateur et le coordonnateur de ‘’Jeunes chercheurs associés pour le développement’’ JCAD International basé à Washington DC. Il a fait partie des équipes OCISCA (Observatoire du changement social et de l'innovation au Cameroun). Il a travaillé comme consultant pour le Congrès américain. Afin de mettre au service l’expérience qu’il acquit, il a monté plusieurs colloques, conférences et tables rondes entre chercheurs et développeurs. Il a produit un documentaire, Le ventre de Douala, guidé par son premier livre et présenté en compétition à la 10e édition du film de chercheur de Nancy et dans le cadre de la Caravane des savoirs pour le développement, organisée dans certaines villes du Cameroun pour partager avec les jeunes le droit et le devoir de rêver. Le Docteur E. Hatcheu est l'auteur de nombreux ouvrages traitant la question de l’Afrique : L'Afrique peut et doit se nourrir (2017), Comprendre la gouvernance (2013), L'étalement urbain en Afrique (2013), Marches et Marchands de Vivres à Douala-Cameroun (2006), et du documentaire scientifique "Le Ventre de Douala". Avec Joel Sagne, il est co-auteur de Gestion des infrastructures routières au Cameroun en 2017. Le Docteur E. Hatcheu est un membre actif de l’association l'American Planning Association (APA), de la Society of International Development - Washington Chapter (SID-Washington), de l'Association of American Geographers (AAG), de l'Association of Urban Affairs (AUA), de l'Association for Nonprofit Organizations and Voluntary Action (ARNOVA) et de l'Association of Research on civil society in Africa (AROSCA).   Aujourd’hui, il s'intéresse à la gestion des organisations africaines à but non lucratif dans la région métropolitaine de Washington DC, et au rôle des organisations à but non lucratif et de la société civile dans le processus de développement en Afrique. Le livre ‘’L’étalement urbain en Afrique’’, écrit en 2013 par le Docteur E. Hatcheu, en collaboration avec Yolande Berton-Ofoueme, Dzalla Ngangue Charly, Fongeu Jéremiah Foletia, Lemouogue Joséphine, Meva’a Abomo Dominique, Mougoue Benoît, Ndoki Désiré, Nemb Pierre Samuel, Noupadja Keoubou Hugues Wenceslas et Yammafouo Aristide. Chaque auteur traitera dans ce livre un chapitre sur des thèmes qui touchent l’étalement urbain soutenu par l’exemple d’une ville ou d’une région.   Le Docteur E. Hatcheu commence en premier lieu par aborder les sujets, raisons et éléments fondamentaux qui touchent ou qui sont causé par le phénomène de l’étalement urbain. Si la ville voit son expansion augmenter de manière incontrôlée, non planifiée et aléatoire, les risques encourus peuvent apporter une diminution, voir une perte, de la ruralité. Ce qui a donc un effet contraignant au niveau du paysage sur la périphérie des villes et les campagnes mais également sur le mode de vie d’une certaine population. L’étalement urbain doit alors suivre une croissance contrôlée. Dans le cas contraire, cet étalement soudain aura un impact sur l’équilibre environnemental, social et économique. Pour n’en citer que quelque uns, les réseaux de transport ainsi que la disparité dans les législations nationales sont des exemples des facteurs principaux qui touchent à la transformation rapide des territoires. Ce processus incontrôlé produit des répercussions en chaine qui aboutissent à la destruction et disparition d’environnements naturels. Toujours lié à cet agrandissement, il s’en suit un accroissement des distances parcourues. Ce qui contraint les états à suivre deux possibilités. La première consiste à adapter les infrastructures mises à disposition de la population face à ces nouvelles distances en mettant en place des transports accessible pour tous. Cette première solution n’étant pas celle qui est le plus souvent privilégiée, la population se voit forcée de traverser ces distances à pied ou en avec véhicule personnel, ce qui a un impact environnemental conséquent. Un exemple est Brazzaville, la capitale de la république du Congo. En effet, cette ville voit un étalement urbain impressionnant dont 59% de la population du pays est urbaine et contient 37% de la population totale du pays. Elle a, suite à cette évolution incontrôlée, un taux de croissance annuel de 2%, passant alors de 1800 hectares en 1950 à 20'900 hectares en 2007. Cette croissance urbaine est évidemment liée à la croissance démographique qui a lieu dans la ville. Cette croissance n’étant pas spécifique qu’au continent africain, y est cependant bien plus importante que dans le reste du monde. C’est en effet depuis 1960 que la croissance démographique s’est stabilisée dans les pays industrialisés mais ne cesse d’augmenter dans les pays africains. Au Congo, une lecture de trois types de ville peut se faire, les villes précoloniales, coloniales et postcoloniales. Avant la colonisation, le Congo n’avait pas de villes mais était composé de trois royaumes. Les échanges commerciaux ont influencé la démographie dans certains pays africains et ont donc eu une croissance démographique plus prononcée qu’au Congo étant donné que ce dernier ne sortait pas avantagé par ces échanges. ‘’Le bassin du Congo et ses bordures n’eurent de contacts avec l’extérieur qu’à la fin du 15èmesiècle, et lorsqu’il s’ouvrit au commerce, ce fut trop souvent par une traite qui enlevait ses biens et ses hommes sans rien lui apporter en échange.’’ (Pourtier R. 2000).  Durant le 19ème siècle les Européens construisent des postes, des forts et des comptoirs, s’en suivra des routes et des chemins de fer, mais cette industrie ne sera pas un facteur d’urbanisation décisif. Le but premier étant l’exploitation des matières premières, la naissance de grandes villes ne pouvait alors pas provenir des petites usines. Les industries de transformation des matières ont quant à elles contribué à l’agrandissement des villes. La ville de Nkayi en est un exemple, elle comptait 600 habitants en 1954 et 50'000 habitants en 1990. Les villes postcoloniales sont des anciens chefs-lieux de Postes de contrôle administratif. Ces villes, contrairement à celles dans les alentours, possèdent des infrastructures sanitaire, scolaire, éducatives et administratives et permettent l’accès aux équipements de base, l’eau et l’électricité. Ces dernières attirent naturellement la population rurale par les infrastructures qu’elles possèdent, mais leur développement est moins important que celui des autres villes car elles n’offrent pas une diversification des activités économiques et culturelles suffisamment intéressante.  L’agrandissement de l’espace qu’occupe la ville se fait de manière proportionnelle à l’accroissement de la population. Il y a eu, dans la région, une augmentation de la population qui était due aux opportunités d’emploi. L’exode rurale engendré par cette raison économique, ce qui au fil du temps a permis la création de villages dans les alentours. Le contrôle de la population faisait en sorte que l’habitation dans le centre-ville ou dans les concessions des employeurs était interdite, le centre-ville étant entièrement habité par les Européens. Les quartiers se sont développés en comblant les espaces résiduels entre les villages et le centre-ville. Contrairement à ce qui peut être observé en Europe ou dans des pays industrialisés, l’expansion de Brazzaville s’est faite de manière linéaire. Celle-ci a suivi les routes principales de manière aléatoire sans avoir au préalable engagé une planification urbaine adéquate pour le futur de la ville. Les conséquences de l’expansion de la ville sont nombreuses, la disparition des zones agricoles et leur transfert sur la périphérie, l’occupation anarchique de certaines zones, le développement d’habitats précaires, les difficultés d’accès aux services de base ou encore la multiplication des conflits fonciers.  La disparition des zones agricoles s’est faite au détriment de l’avancée de la ville. L’apport en aliments frais nécessaire aux habitants n’est alors que partiellement garanti à cause des grandes distances qui séparent la ville urbanisée de la campagne. La seconde raison étant que ces zones agricoles ne faisaient pas que reculer mais diminuer en taille également. Il en va de même par exemple pour le site de Talangaï qui était protégé par un arrêté municipal mais se retrouve rattrapé par les constructions. Le paradoxe réside dans le besoin des citadins des denrées alimentaires des régions rurales mais en même temps l’expansion de la ville repousse et diminue ces ressources qui lui sont vitales. Les habitations improvisées en tôle sont également un frein au bon développement de la ville. Ces constructions de fortune offrent une qualité de vie très difficile étant donné que la chaleur emmagasinée à travers les murs et toitures en tôle devient très vite insoutenable. Le retard des infrastructures de base (eau potable, électricité, hôpitaux, transports) face à l’étalement urbain accentue aussi le déséquilibre de cet accroissement incontrôlé.  La problématique des déchets est également un point important à souligner face à la croissance démographique. En effet, dans la ville de Bafang, l’expansion urbaine est liée à la consommation de ses habitants, qui en proportion à leur augmentation font aussi monter la quantité de déchets générés. Il est donc nécessaire de mettre en place une analyse de cette population afin de cibler les territoires qu’elle occupe et ceux sur lesquels elle pourra s’étendre en vue de planifier les futurs quartiers. Il est important de noter que les types de déchets varient selon le niveau de vie des populations en question. On pense principalement aux ménages et aux commerces, il existe cependant aussi les infrastructures administratives, les activités d’alimentation dans les rues ou encore les petits commerces. La quantité de déchets produit par les habitants de Bafang quotidiennement est d’environ 1200 m3. Étant une population qui possède un faible pouvoir d’achat, ces déchets représentent majoritairement des éléments biodégradables. Les déchets des infrastructures sanitaires, malgré leur dangerosité ne sont pas traités.  Lire aussi : sociologie des Brazzavilles noires
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