Article,

Disparités sociales et alimentation

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Centre d'études et de prospective, Ministère de l'Agriculture, de l'Agro-alimentaire et de la Forêt, document de travail (9): 25 (November 2013)

Abstract

Alors que l’on aurait pu penser que l’essor de la consommation de masse se traduirait par une relative uniformisation des habitudes alimentaires, on observe encore des différences notables entre les consom- mations des différentes catégories sociales : l’alimentation pèse plus lourd dans le budget des ména- ges les plus modestes et les produits les plus consommés ne sont pas les mêmes. Ainsi, les cadres (et les personnes appartenant au décile de revenu le plus élevé) mangent davantage de fruits et légumes et de poisson, tandis que les ouvriers consomment plus de pommes de terre ou de riz. Les achats de produits sous signes de qualité, tels les produits biologiques ou équitables, sont assez nettement cor- rélés au niveau de revenu. En revanche, la consommation de viande ou de produits transformés (sur- gelés, plats cuisinés, etc.), autrefois réservée aux couches favorisées, s’est largement diffusée. Au-delà des produits consommés, on observe aussi que les individus aux revenus les plus élevés déjeunent ou dînent plus souvent en dehors de leur domicile, sont plus souvent adhérents d’une AMAP et sont plus nombreux à faire leurs courses sur Internet. À l’inverse, les moins aisés s’approvisionnent plus fréquem- ment en hard discount. Quant à l’obésité, elle touche deux fois plus les ouvriers que les cadres en 2012. Si ces différences sont le résultat logique des contraintes budgétaires pesant sur les plus modestes, elles résultent également de valeurs et de normes propres à chaque groupe social.

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