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Santé et maladie : analyse d'une représentation sociale

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Editions EHESS edition, (juin 2005)Bibliogr. p.205-208 Préface de Serge Moscovici.

Abstract

Que signifient, dans notre société, la santé et la maladie ? Comment, par la confrontation de l'expérience individuelle et des modèles culturels, s'élabore leur image ? Formes et origines attribuées à la santé et à la maladie, images du bien-portant et du malade s'appréhendent à travers un langage : les notions d' " équilibre ", de " fond de santé ", de " malsain " et de naturel. Mais le champ de la santé et de la maladie est ordonné aussi par un jeu de normes sociales : règles d'hygiène que l'on doit suivre, comportements autorisés ou prescrits au malade et à son entourage. L'étude de ce langage de la maladie et des normes qu'elle suscite s'appuie sur une centaine d'interviews individuelles effectuées auprès de membres des classes moyennes et des professions libérales. Elle se situe en partie dans une perspective anthropologique : ainsi, par l'analyse de l'origine de la maladie, on retrouve le jeu d'une série d'oppositions, très anciennement enracinées dans la culture, entre " sain " et " malsain ", entre " naturel " et " société ". D'autre part, pour chaque individu, l'étude nous montre que l'expérience de la santé et de la maladie ne se réduit pas à un état organique mais ne prend sens que comme situation psychosociale à maîtriser. A travers les différentes façons de vivre la maladie, à travers les différentes images qui s'en dessinent, se révèlent de multiples rapports que l'individu entretient avec la société. --------- Ce livre fut l'un des tout premiers travaux de sciences sociales à faire entendre le discours autonome des malades. En 1969, globalement, « la santé » n’occupait pas encore une place prépondérante dans le discours politique et dans les consciences individuelles. Mais dans le contexte de l’après-guerre, elle était peu à peu devenue un des objectifs importants d’une société alors en pleine croissance économique. Surtout, la France était entrée dans un « tout médical ». La parole légitime était, alors, celle des médecins. Ils tenaient un discours volontiers triomphaliste et, en toute bonne foi, récusaient toute parole venue d’ailleurs. Une dizaine d’années plus tard, au moment où était menée l’enquête dont ce livre rend compte, nombre de médecins s’en tenaient toujours à cette indulgence condescendante. Dans ce climat, il n’était pas évident, mais peut-être pas inutile, d’entreprendre une étude montrant qu’indépendamment du discours médical, existait sur les problèmes de la santé et de la maladie une pensée collective riche et cohérente. Pourtant, les conflits avec la sécurité sociale avaient déjà conduit certains médecins à s’interroger sur leurs relations avec leurs patients et, plus largement, sur leur image publique. Ce livre prend place dans l’histoire qui a vu l’émergence de la parole des malades, puis la reconnaissance formelle de leurs droits, accompagnant les changements du statut de l’expertise médicale.

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