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Cultiver de meilleures villes

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(2006)

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  • @dianelamon

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  • @dianelamon
    10 years ago
    Cultiver de meilleures villes : agriculture urbaine et développement durable Ce récent livre fait partie des collections du CRDI, le Centre de Recherche pour le développement international. Ce centre s’intéresse aux enjeux du développement durable et aux questions actuelles qui ont une répercussion directe sur ce dernier. L’auteur de cet ouvrage travaille au sein de cet organisme. Après avoir été responsable de la programmation en gestion de l’environnement urbain, il s’est vu être nommé au « poste de spécialiste de programmes principal à la Division des initiatives spéciales du CRDI » 1. Il s’est finalement spécialisé dans la question de l’agriculture urbaine et supervise des projets dans un grand nombre de pays en développement, dont notamment des pays africains. Cet ouvrage traite de la question de l’agriculture urbaine dans les pays en voie de développement. L’interpellation de base consiste en la croissance future des villes, qui amènera le monde à tendre d’autant plus vers l’urbain (F. Choay). Parmi les multiples enjeux de cette concentration de population, la sécurité alimentaire en est l’un des principaux. En effet, la grande partie du revenu des ménages va dans l’achat de nourriture, alors que cultiver la terre ramènerait la population à pouvoir se nourrir à moindre cout. Autre problème, les municipalités considèrent généralement l’agriculture urbaine comme un problème, alors que cette dernière est en réalité une richesse. Ce livre discute donc d’exemples dans divers pays en développement sur des exemples et des recommandations qui sont faites à diverses municipalités pour encourager ce type de production et se termine par une vision ouverte sur le devenir de ces villes et leur transformation possible. Le développement de ce travail se situera autour de la question - controversée - de l’agriculture en milieu urbain. Il s’agira tout d’abord de retracer l’historique de cette culture des villes pour ensuite se pencher sur les rapports avec les politiques. A ce titre, le livre choisi sera primordial à ce sujet puisqu’il est centré sur le rapport entre l’agriculture urbaine et les politiques des villes. 1 http://www.idrc.ca/FR/Resources/Publications/Pages/IDRCBookDetails.aspx?PublicationID=322 ! Cultiver de meilleures villes : agriculture urbaine et développement durable Apparition et développement de l’agriculture urbaine dans les pays du Sud Dans les villes du Sud, et inversement au villes du Nord, la distinction entre milieu urbain et rural n’est pas autant marqué. Ainsi, l’agriculture urbaine est déjà une réalité dans ces villes. Il ne faut donc pas avoir la même considération que pour les villes du Nord où nous essayons de réintroduite cette notion rurale. De plus, cette coutume de conserver un tissu rural est présent depuis de nombreux millénaires, tout simplement pour une question de survie. En effet, comme nous le rappelle l’auteur, l’agriculture urbaine est définit « aussi bien à l’intérieur qu’en périphérique d’une zone urbaine, comme étant l’élevage d’animaux et la culture de plantes et d’arbres dont le produit est comestible ou non, de même que la transformation et la commercialisation des produits qui en sont tirés, lesquels sont destinée au marché urbain ». Ainsi, il apparait que l’agriculture urbaine soit quelque peu distincte de la rurale et qu’elle puisse se décliner sous de nombreuses formes. La question de la localisation de cette pratique est elle aussi multiple puisqu’elle se pratique partout où il y a lieu d’être. De plus, les contributions de l’agriculture urbaine sont multiples : nutrition, valorisation du rôle des femmes, salubrité, qualité de l’environnement, économie de dépenses, etc. L’agriculture urbaine permet ainsi de subvenir aux besoin de sa famille, voire à la revente d’une partie de ses produits. Certes l’auteur présente un aspect fort intéressant, et il ajoute - à juste titre - la question de la qualité des sols. En effet, cet élément est un point récurrent des opposants à l’agriculture urbaine. Les sols étant plus pollués en milieu urbain, s’ajoute encore la question de la pollution de l’air. Ainsi se pose la question de savoir quel est l’impact de ces pratiques agricoles sur la santé des consommateurs ? Est-ce réellement une solution durable ? L’agriculture urbaine, ennemie des municipalités africaines ? Face à cette pratique agricole, les réactions sont double : certains l’encouragent et d’autres la répriment. L’appui et la collaboration sont cependant des élément essentiels quant à la réussite d’un projet agricole en milieu urbain. Alors qu’en Asie l’agriculture urbaine est une composante essentielle du développement de la ville, certains pays africains commencent à considérer sérieusement la question. L’auteur nous explique toutefois que les municipalités y sont retissantes pour deux raisons : l’accroissement continu du flux vers les villes et l’accroissement d’agriculteurs urbains. L’auteur nous apprend quelles sont les diverses approches du CRDI (la recherche, la formation, information, l’évaluation et l’utilisation des résultats) qui on permis de réaliser une expertise sur l’agriculture urbaine dans les pays en voie de développement. Au final, le résultat semble positif puisque par exemple, à Kamplana (Ouganda), l’agriculture urbaine a été ajoutée au plan d’urbanisme de la ville, ce qui implique concrètement de nouveaux règlements et principes de zonage. La question du zonage est essentielle puisque l’accès au sol est une composante majeure dans les questions d’aménagement. En Afrique notamment, l’accès au sol de manière illégale est une facteur présent dans l’aménagement du territoire, tout comme la spéculation. Il semble donc difficile d’attribuer des terrains pour la production alimentaire, pour des raisons financières. A ce titre, l’auteur nous rappelle que « le problème est d’avantage une question d’accès au sol que de disponibilité ». L’agriculture se développe alors dans toutes les interstices urbaines, il suffit d’adapter le choix d’essence à la localisation. Toutefois, l’agriculture urbaine peut également aller de paire avec les politiques. Cette collaboration est totalement bénéfique puisqu’elle permet de gérer - en plus de la question du foncier - les questions d’approvisionnement en eaux, des déchets, du recyclage, etc. En outre, les déchets sont un des enjeux de la planification et ils sont composés, selon l’auteur, à 80% de manière organique. Ainsi, à la place d’un amoncellement d’ordures, ces derniers pourraient être revalorisés. Recommandations en terme d’agriculture urbaine L’auteur en vient ensuite à donner un certain nombres de recommandations pour les municipalités qui ont décidé de légaliser et mettre en oeuvre des moyens pour encourager l’agriculture urbaine. Tout d’abord il s’agit pour les politiques de répondre à un certain nombre de questions quant à ce que peut leur apporter l’agriculture urbaine. Si leur réponse est encourageante, il s’agit de créer une nouvelle catégorie d’utilisation du sol pour le secteur. Cet aspect est très intéressant puisqu’il met en évidence la complémentarité entre l’aspect culturel rural-urbain des villes africaines. Attention, là encore il s’agit d’attribuer correctement ses terrains, c’est à dire des espaces où l’on ne put construire, ou des zones temporaires. La municipalité a donc intérêt à laisser à disposition (sous forme de permis ou autre) des populations défavorisées les terrains vacants. Les secteurs clefs sur lesquels l’auteur nous propose de travailler sont : l’intégration de l’agriculture urbaine à la gestion urbaine, le regroupement des minorités en collectivités, l’agriculture urbaine comme système alimentaire complémentaire et espace vert de conservation environnementale. Ainsi, en créant un collectif au sein de la municipalité et de mettre en oeuvre ces recommandations, l’agriculture urbaine a de forte chance de se développer. Un point essentiel reste toutefois l’entente des divers besoin de la population des zones concernées. Pour conclure, il est opportun de rappeler que l’agriculture urbaine est un élément déjà présent dans le développement des villes africaines. En effet, alors que nos régions sont marquées par un cloisonnement ville-campagne, les villes africaines sont marquées par une plus grande mixité. Alors que cette particularité peut être considéré comme un fléau, elle peut également être vu comme une réelle opportunité pour le développement durable des villes. Il faut donc pour cela que l’agriculture soit encadrée et que les moyens législatifs correspondent au besoin des populations. A ce titre, l’agriculture urbain permet également de renforcer la question de la participation citoyenne. En effet, elle peut également joue le rôle de sensibilisateur dans le sens où les populations locales font s’intéresser voire s’identifier au développement de leur quartier, de leur villes, encourageant ainsi un bon développement urbain. L’auteur semble avoir saisit à la fois l’importance de la question de l’agriculture urbaine, mais également des enjeux que ces derniers posent. Quand à son approche basée sur « la société de demain, dans 20 ans », je reste assez sceptique. Il n’est en effet pas une chose aisée de se plonger dans l’avenir, sachant que ce dernier est désormais marqué par l’incertitude (M. Tranda Pitton). De plus, n’oublions pas qu’avec l’exode rural, les connaissance quant à la culture de la terres, sont des savoirs qui se perdent. Ainsi, opter pour un avenir un peu trop utopique en revient à décrédibiliser l’approche, bien que ce dernier soit souhaitable. Bibliographie - Mougeot Luc J. A. (2006). Cultiver de meilleures villes : agriculture urbaine et développement durable. Disponible sur : http://idl-bnc.idrc.ca/dspace/bitstream/ 10625/32642/9/IDL-32642.pdf. IDRC. - Centre de recherche du développement international [Page Web]. Disponible sur : http:// www.idrc.ca/FR/Resources/Publications/Pages/IDRCBookDetails.aspx? PublicationID=322
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