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Ouagadougou (1850-2004) Une urbanisation différenciée

, , and .
Editions, IRD, (2008)

Abstract

Dans les pays du Sud, l’urbanisation rapide induit des changements majeurs environnementaux, démographiques, sociaux, culturels et sanitaires. Les taux de croissance des villes africaines restent très importants, de l’ordre de 4 à 5 % l’an : la moitié de la population ouest-africaine pourrait vivre en milieu urbain d’ici 2020. Ouagadougou, capitale administrative du Burkina Faso, connaît un processus d’urbanisation exemplaire parmi les pays africains sahéliens pauvres et traditionnellement ruraux. Elle compte un peu plus d’un million d’habitants en 2006, soit environ 45 % de la population citadine du pays. Sa croissance a été importante et mal contrôlée par les autorités jusqu’à la Révolution de 1983. Bien qu’un gros effort ait été fait depuis cette date, l’ensemble urbain reste encore hétérogène, associant un centre-ville moderne, des zones d’habitat dense, parfois insalubres et des fronts d’urbanisation irrégulière. Les quartiers sont différenciés tant par leur structure démographique que par leur accès aux services : approvisionnement en eau, assainissement, offre de soins, écoles et marchés. Cet atlas présente l’évolution de la ville depuis la période coloniale jusqu’à aujourd’hui, selon trois thématiques : l’évolution spatiale de la ville ; les différenciations de l’espace en fonction de la population et de l’habitat ; la structuration de l’espace par rapport aux équipements collectifs. Dans cet ouvrage, une attention particulière a été portée à la compilation de données anciennes et récentes. Ces données montrent comment, en fonction d’éléments géographiques objectifs liés aux habitants et à leurs conditions de vie, se distinguent des villes dans la ville.

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  • @benoduwa
    7 years ago (last updated 7 years ago)
    Ville africaines I: Introduction à la planification urbaine (Coursera, EPFL MOOC), 18 juin 2017 BEN ODUWA WOTSHU Note de lecture Ouagadougou (1850-2004), une urbanisation différenciée. Ecrit notamment par Florence Fournet, Aude Meunier-Nikiema et Gérard Salem et publié en 2008 par les Éditions IRD (Institut de recherche pour le développement). Partie A : Cette partie contiendra la présentation du contexte de publication de l’ouvrage, une deuxième présentation des auteurs et un résumé du propos général de l’ouvrage. Il sied de souligner que l’ouvrage Ouagadougou 1850-2004 fait partie prenante de la collection « Petit Atlas Urbain » des Éditions IRD. Tel qu’indiquer dans son introduction c'est un des produits débuté courant 2002 à Ouagadougou dans le cadre de l’unité de recherche PERSAN (Populations et Espaces à Risques Sanitaires), transformé en unité de recherche CTEM (Conditions et Territoires d’Emergence des Maladies) d’IRD, France. Les objectifs du programme EUTSAO suggeraient de montrer comment l’organisation de la ville pouvait produire des lieux à l’origine d’inégalités, notamment de santé, à travers ses subdivisions sectorielles aussi bien géographiques, sociales, culturelles, environnementales et voir comportementales. Ce programme a eu à l’origine une vocation de Santé cherchant à décrire les disparités socio-spatiales de santé, à déterminer les besoins de soins des populations afin de pouvoir croiser des profils de populations à risque avec des profils d’espaces à risques de santé. Cet Atlas Ouagadougou (1850 – 2004) est à la fois une introduction à l'histoire et à l'évolution dans le temps et l'espace de la ville d’Ouagadougou, une analyse centré sur la santé des populations, l'équipement urbain et une compilation minutieuse de données anciennes et récentes. Les auteurs principaux sont Florence Fournet, Aude Meunier-Nikiema et Gérard Salem. Fournet. Tous les auteurs avaient une connaissance particulièrement profonde d’Ouagadougou. Fournet est entomologiste médicale (responsable du programme EUTSAO de 2002 et 2007), A. Meunier-Nikiema est géographe de la santé (alors attachée de recherche à l'Institut des sciences des sociétés au Burkina) et G. Salem est également géographe de la santé (Professeur à l'Université Paris X-Nanterre à l'époque, et initiateur du programme EUTSAT). Cinq autres auteurs à mentionner notamment : Maud Harang (étudiante doctorante en géographie), Yamba Kafando (étudiant en géographie), Pierre-Erwann Meyer (étudiant doctorant en géographie), Stéphane Rican (géographe et statisticien) et Benoît Varenne (odontologiste). Le mot de remerciements collectif fait les auteurs principaux est revelateur offrant la compréhension de comment le projet a été mené et les partenariats établis entre chercheurs français et burkinabés. Faisant partie des auteurs principaux Catherine Coquery-Vidrovitch, professeur émérite à l’Université Paris VII, est la rédactrice du préfaces ; elle a publié, notamment l’Histoire des villes d´Afrique noire : Des origines à la colonisation (Albin Michel, 1993). Cet atlas explique l’évolution de la ville d’Ouagadougou, dès le tout début de l’époque coloniale jusqu’au début des années 2000. L’ouvrage s’articule autour de trois thèmes repris sur trois grandes parties: les dynamiques de la croissance urbaine sous forme de l’évolution spatiale de la ville, les espaces différenciés ou mieux les typologies de l’espace en fonction de la population et de l’habitat ainsi que les inégalités spatiales révélées par la répartition des équipements. Après avoir expliqué comment Ouagadougou s'est développée depuis l'époque de la colonisation jusqu'au début du XXIe siècle, c'est avec des données statistiques, des cartes et des enquêtes récentes, que les auteurs peignent un tableau détaillé de la situation et du degré des inégalités socio-spatiales contemporaines à Ouagadougou, en traitant des caractéristiques de la population, de l'habitat, des services et des équipements. Dans cette note, nous souhaitons concentrer notre lecture critique sur deux sous thèmes touchant en premier lieu la répartition de la population dans la Capitale Ouaga avec les Personnes âgées au Centre et des jeunes en périphéries et en second lieu la répartition des équipements publics dans les zones périphériques par rapport à la Zone du Centre. Nous terminerons par une brève conclusion et quelques questions. Partie B: Lecture critique des thèmes. Dans la partie 1 de cet ouvrage les auteurs distinguent deux types d’occupation dans la Ville de Ouagadougou repartie par âge selon qu’il s’agit du Centre-Ville ou de la Périphérie et selon qu’il s’agit de personnes âgées ou des jeunes. Le chapitre 1 énoncé comme « Des personnes âgées au Centre et des Jeunes en Périphérie » démontre clairement cette installation justifiées par des questions de la dimension de l’espace habitable, par le manque d’espace de lotissement dans le centre de la ville permettant d’acquérir des parcelles et les questions cadastrales sous attendues mais aussi par le souci d’émancipation des jeunes cherchant l’indépendance afin de vivre loin de demeures familiaux. Par les planches 12, 13 et 14, les auteurs démontrent clairement selon la tranche d’âge la localisation des habitants dans la ville. La planche 14 « la répartition de plus de 50 ans (1996) » exprime bien l’installation des personnes de plus de 50 ans installés dans le Centre de la Ville alors le reste (voir planches 12 et 13) de tranche d’âge se retrouve dans les parties périphériques de la Ville. Les auteurs affirment : « Elle attire chaque année une population croissante contribuant à son extension spatiale. Ces mouvements migratoires associés aux mouvements démographiques naturels participent à la densification de certains lieux tandis que d’autres tendent au contraire à s’étaler. Ces brassages démographiques donnent aux quartiers des profils parfois forts différents les uns des autres, des quartiers à la population âgée s’opposant à d’autres regroupant davantage de jeunes individus, ce qui en termes de développement urbain, n’implique pas des investissements identiques » Cette affirmation montre clairement les difficultés que connaissent les villes étalées dont les périphéries sont laissées pour compte en termes d’infrastructures et d’équipements publics. En sus de cela la qualité de l’habitat dans les zones périphériques ne répond guerre à ce que doit être un habitat décent. Cette situation de précarité tel que décrit par les auteurs dans le chapitre deux de la deuxième partie de l’ouvrage avec cela la gestion de déchets, la distribution de l’énergie démontre la faible desserte à des quartiers périphériques abritant plus de 50% de la population ouagalaise. Le chapitre 2 susmentionné s’introduit par cette phrase : « L’habitat ouagalais forme un paysage composite où se côtoient le moderne et l’ancien, où cohabitent diverses formes d’habitat alliant le banco traditionnel et le béton. Rappelons que le banco a été pendant longtemps le matériau de construction principal des habitations, ce qui avait d’ailleurs valu à Ouagadougou le surnom de « Bancoville » dans les années vingt. Dans les années cinquante, les logements des fonctionnaires coloniaux ne dérogeaient d’ailleurs pas davantage aux pratiques de construction locales, tant par le matériau de construction, le banco, que par le style architectural, soudanais Ouagadougou doit son essor démographique à l’effet attractif que provoque sa fonction administrative sur les migrants dont les principaux traits sont la jeunesse et…. » Une dualité d’existence illustrant clairement les problèmes des périphéries avec l’utilisation des matériaux inappropriés pour la construction des maisons. Le deuxième thèmes est analysée par les auteurs sous la 3eme partie de l’ouvrage dont le chapitre traitant de la répartition des équipements publics concentrés dans le centre de la ville par rapport à la périphérie ne bénéficiant quasiment pas d’équipements publics. Les auteurs affirment : « L’observation de la répartition géographique des établissements privés révèle l’existence de logiques d’implantation très différentes de celles des structures publiques. Il existe en effet, des zones de fortes concentrations des structures, particulièrement dans les quartiers centraux, au détriment une nouvelle fois des périphéries (voir planche 26) » A mon humble avis sans prétendre exploiter complément et de manière adéquate l’ouvrage, les auteurs ont fait un travail excellent de compilation d’information et données et ont réalisé une analyse significative qui va servir de base pour les prochaines exercices de planification urbaine avec une attention particulière vers les périphéries de la ville disposant d’un grand nombre de la population de la ville. Partie C: Conclusion Nous avons eu beaucoup de plaisir à lire ce livre et la richesse des informations, données et analyses réalisées ne nous a permis de disposer de temps voulu pour exploitation exhaustive. C'est spécialement à partir des cartes que nous avons été poussés à la réflexion. Des conditions de vie précaires ont pu être identifiées grâce à la combinaison de plusieurs données et ainsi cartographiées pour fournir éventuellement aux aménagistes et urbanistes une vue d'ensemble de la situation, montrant des zones en périphérie dépourvues. Cet ouvrage est global: il traite de l'histoire, de la population et des équipements de la ville, explique la distribution étonnante de la population dans la ville départ la tranche d’âge avec les jeunes en périphérie alors que les personnes âgées localisées dans le centre-ville. Comment la ville répond, ou pas, aux besoins de bases de ces habitants. Des différentes qualités du bâti aux régimes fonciers et aux services de bases, de l'approvisionnement en eau aux structures de soins et aux systèmes éducatifs, cet atlas peint un tableau clair de la situation, qui doit pouvoir aider le développement dans le futur de la ville d’Ouagadougou. Référence : • Fournet F, Meunier-Nikiema A, Salem G. Ouagadougou (1850–2004) une urbanisation différenciée. Paris: IRD eds; 2008. Disponible en ligne sur Research Gate: https://www.researchgate.net/publication/280635682_Ouagadougou_1850 • 2004_une_urbanisation_differenciee Le Monde. Quels défis pour les villes africaines face au changement climatique ? 13.07.2015. http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/07/13/quels-defis-pour-les-villes-africaines-face-au-changement-climatique_4681267_3212.html Elodie Regnier, pour INRA.
  • @cedjean
    8 years ago
    Ville africaines I: Introduction à la planification urbaine (Coursera, EPFL MOOC), 22 mai 2016 Cédric Jeanneret-Grosjean Note de lecture Ouagadougou (1850-2004). Une urbanisation différenciée. Par Florence Fournet, Aude Meunier-Nikiema et Gérard Salem. Publié en 2008 par IRD Éditions (Institut de recherche pour le développement). Partie A : présentation du contexte de publication de l’ouvrage, présentation des auteurs et résumé du propos général de l’ouvrage Cet ouvrage fait partie de la collection « Petit Atlas Urbain » des Éditions IRD. C'est un des produits du programme Environnement urbain et transition sanitaire en Afrique de l'Ouest (EUTSAO) qui a démarré courant 2002 à Ouagadougou dans le cadre de l’unité de recherche PERSAN (Populations et Espaces à Risques SANitaires), devenue par la suite l’unité de recherche CTEM (Conditions et Territoires d’Emergence des Maladies) de l'Institut de recherche pour le développement (IRD, France). Les objectifs du programme EUTSAO étaient de montrer comment l’organisation de la ville, à travers ses composantes aussi bien géographiques, sociales, culturelles, environnementales, que comportementales, pouvait produire des lieux à l’origine d’inégalités, notamment de santé. Ce programme cherchait à décrire les disparités socio-spatiales de santé, mais aussi à déterminer les besoins de soins des populations afin de pouvoir croiser des profils de populations à risque avec des profils d’espaces à risques sanitaires. Ouagadougou (1850-2004) est tout à la fois une introduction à l'histoire et à l'évolution dans le temps et l'espace de la ville de Ouagadougou, une analyse centré sur la santé des populations et l'équipement urbain, et une compilation minutieuse de données anciennes et récentes. Les auteurs principaux sont Florence Fournet, Aude Meunier-Nikiema et Gérard Salem. F. Fournet est entomologiste médicale (elle fût responsable du programme EUTSAO de 2002 et 2007), A. Meunier-Nikiema est géographe de la santé (alors attachée de recherche à l'Institut des sciences des sociétés au Burkina) et G. Salem est également géographe de la santé (Professeur à l'Université Paris X-Nanterre à l'époque, et initiateur du programme EUTSAT). Il y a cinq autres auteurs: Maud Harang (doctorante en géographie), Yamba Kafando (étudiant en géographie), Pierre-Erwann Meyer (doctorant en géographie), Stéphane Rican (géographe et statisticien) et Benoît Varenne (odontologiste). L'ouvrage donne des détails sur ces auteurs; les remerciements sont également instructifs pour comprendre comment le projet a été mené et les partenariats établis entre chercheurs français et burkinabés. La préface est de Catherine Coquery-Vidrovitch, professeur émérite à l’Université Paris VII, qui a publié, entre autre, un livre tout à fait à propos: Histoire des villes d´Afrique noire : Des origines à la colonisation (Albin Michel, 1993). Cet atlas explique l’évolution de la ville de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, depuis la période coloniale jusqu’au début des années 2000. L’ouvrage s’organise autour de trois thématiques reprises sur trois grande parties: les dynamiques de la croissance urbaine (l’évolution spatiale de la ville), les espaces différenciés (les différenciations de l’espace en fonction de la population et de l’habitat) et les inégalités spatiales révélées par la répartition des équipements (la structuration de l’espace par rapport aux équipements collectifs). Après avoir expliquer comment Ouagadougou s'est développée depuis l'époque de la colonisation jusqu'au début du XXIe siècle, c'est avec des données statistiques, des cartes et des enquêtes récentes, que les auteurs peignent un tableau détaillé de la situation et du degré des inégalités socio-spatiales contemporaines à Ouagadougou, en traitant des caractéristiques de la population, de l'habitat, des services et des équipements. Dans cette note, nous souhaitons concentrer notre lecture critique sur trois des thèmes abordés par les auteurs: la précarité des conditions de vie, la disponibilité en eau et les conditions climatiques, et les marchés. Nous terminerons par une brève conclusion et quelques questions. Partie B: Lecture critique des thèmes La précarité des conditions de vie Le chapitre 2 de la deuxième partie de l'ouvrage traite de l'habitat. L'habitat urbain est défini par un ensemble de dimension; ici, les auteurs explique l'habitat en fonction des dimensions suivantes: les matériaux de construction, les statuts fonciers, l'électricité et l'assainissement (évacuation des ordures ménagère et des eaux usées). Ce qui a tout particulièrement attiré mon attention est la dernière carte du chapitre (planche 21). Cette carte montre le degré de précarité des conditions de vie selon les zones (de dénombrement) dans la ville. Cette carte est en fait une compilation des analyses du chapitre sur les dimension de l'habitat, et représente les différents degrés du niveau d'équipement, de très élevé à très faible. C'est une synthèse des caractéristiques de l’habitat réalisée à partir d’une analyse en composantes principales (ACP) qui met en évidence le contraste dans les conditions de vie des habitants. Cette synthèse compile des données sur la qualité des murs, l'électricité, l'eau courante, la présence de poubelles, de fosses sceptiques, de bornes fontaines, l'utilisation de lampes à pétrole, la présence de déchets et des eaux usées dans la rue et les cours. Ces données sur ces différentes composantes sont elles-mêmes extraites à partir de diagrammes triangulaires. Par cette carte, qui résume la deuxième partie de l'ouvrage, les auteurs montrent, d'une part, un centre et des quartiers loties (aménagés dans les années quatre-vingts) bien équipés et, d'autre part, une périphérie démunie. Je trouve que cette carte synthétique donne une vue d'ensemble de la situation des quartiers qui pourrait aider la planification de la ville, en particulier en ce qui a trait aux équipements. Voilà à mes yeux une façon simple et parlante d'exploiter des données de base. Un commentaire intéressant des auteurs porte sur les habitudes des nouveaux habitants qui occupent cette périphérie dans des conditions précaires. En ce qui concerne l'assainissement par exemple, les nouveaux habitants venus des zones rurales et des villages "traditionnels" n'ont pas l'habitude d'entretenir l'espace public, et utilisent la rue (l'espace en dehors de la cour de maison) comme dépotoir en y déversant déchets et eaux usées. Pour le citadin, produit de la ville, cette pollution est néfaste et diminue sensiblement la qualité de vie, pour le rural nouvellement arrivé, cette dimension de la qualité de vie n'est pas une priorité. On pourrait faire le même constat pour le matériel de construction, l'électricité et l'eau potable: les besoins et les priorités ne sont simplement pas les mêmes pour les nouveaux arrivants. Ces derniers sont encore aveugles à ce qui fait une ville durable: un changement d'habitude nécessaire pour rendre durable la vie et l'environnement de tous les habitants. Les nouveaux arrivants sont-ils victimes de leur propre "ignorance" et habitudes? Comment la ville peut-elle éduquer rapidement les non-loties pour que leur sort en soit améliorer? Les auteurs notent justement une impulsion et des initiatives dans ce sens, parties de la base, comme des groupement de femmes qui s'organisent pour améliorer la vie dans ces quartiers en périphérie et sensibiliser leur population. On comprend que l’extension spatiale rapide de la ville (capturée sur cette planche pour l'année 1996) n'a pas été accompagnée par une extension du parc d'équipements collectifs et individuels. La synthèse réalisée par les auteurs pour caractériser les conditions de vie utilisent des données sur: la qualité des murs des Il y a donc des insuffisances dans l'offre de services par la ville, privant une partie de la population de l’accès à un équipement de base. La disponibilité en eau dépendante des conditions climatiques La troisième partie de l'ouvrage se différencie de la précédente car elle traite principalement des politiques urbaines et de la planification des équipements en ville, au centre et en périphérie. La partie précédente présentait plutôt l'«état des lieux» reconstruit à partir des données de recensement auprès des ménages et avec des données d'enquêtes conduites dans la ville et au niveau de sa population. Ici, dans cette 3e partie, il est question des efforts de planification et de la distribution actuelle des équipements collectifs. Le chapitre 1 de la troisième partie de l'ouvrage couvre l'approvisionnement en eau: déserte des châteaux d'eau, modes collectifs d'approvisionnement, consommation aux bornes-fontaines, etc. Ce chapitre fournit une analyse très pertinente de cette problématique, cependant, nous étions déçu par le tout premier sous-chapitre: «Une disponibilité en eau soumise aux seules conditions climatiques?». Nous nous attendions à lire et apprendre davantage sur les impacts des changements climatiques (CC) et leurs effets sur la disponibilité en eau à Ouagadougou. Pourtant, rien dans ces paragraphes touchent concrètement aux conditions climatiques et, surtout, aucune réponse à la question posée n'est donnée. Ce sous-chapitre présente des données certes pertinentes pour le thème de l'eau et de son approvisionnement, mais elles ne sont pas misent en relation avec des conditions climatiques changeantes. Les auteurs parlent de pluviométrie et de saison sèche, mais ne remettent pas ces phénomènes climatiques dans un contexte de changement climatique (CC), c'est-à-dire d'évolution du climat et comment cette ressource à été ou pas affectée par ces variations au cours du temps. Les CC ont-ils réduit la disponibilité de cette ressource, ou, au contraire, y-a-t-il eu davantage de pluies ces dernières décennies? On ne le sait pas. Cet ouvrage n'avait pas pour objectif de traiter des CC, certes, mais pourquoi alors donner un tel titre à ce sous-chapitre? Enfin, il nous a fait réfléchir: les CC ont-ils affecté la pluviométrie (baisse?) et les saisons sèches (durée?); ces impacts, même s'ils étaient réels, sont-ils significatifs par rapport à une populations qui grandit rapidement? Les CC et leur impact sur les villes africaines et un sujet qui nous intéresse beaucoup et nous voulions ici simplement mentionné que nous nous attendions à un petit peu plus d'information. Les marchés J'ai trouvé la partie sur les marchés à Ouaga très instructives, Les auteurs expliquent comment et pourquoi les marchés se sont multipliés dans la ville. En fait, il y a eu une politique active de la part de la ville pour réserver des zones au centre et en périphérie pour le développement des marchés. Les autorités ont insisté sur le besoin de créer de la place aux marché à travers la ville et ces derniers se sont développés suite à une saturation des places de ventes au centre, en particulier dans le marché central. La destruction de ce dernier par un incendie a d'ailleurs accéléré la consolidation des marchés «secondaires» et plus traditionnels (produits ethnique comme le dolo, etc.). Les auteurs ont encore une fois réalisé un travail formidable, qui entre autre nous permet d'avoir une vue d'ensemble de la distribution spatiale des marché, leur typologie et leur spécialisation. Cette dimension de la ville nous intéressent tout particulièrement, car elle pose les bases d'une analyse plus approfondie de la sécurité alimentaire en milieu urbain. Ces données et cette base ici posée sur les marché à Ouaga, pourront être, par exemple dans le cadre d'une autre recherche, utilisée pour comprendre le ravitaillement en aliments des populations, le rôles des marchés vivriers et l'importance et la planification de l'agriculture urbaine. À notre avis, les marchés, leur situation et leur dynamique auront un rôle à jouer dans la planification de l'agriculture en ville. Nous sommes donc reconnaissant envers les auteurs pour avoir si clairement poser les bases d'une telle analyse. Partie C: Conclusion Nous avons eu beaucoup de plaisir à lire ce livre. C'est en particulier grâce aux cartes que nous avons été poussé à la réflexion. Des conditions de vie précaires ont pu être identifiées grâce à la combinaison de plusieurs données et ainsi cartographiées pour fournir éventuellement aux aménagistes et urbanistes une vue d'ensemble de la situation, montrant des zones en périphérie dépourvues. Nous avons également été poussé à réfléchir sur l'impact des changements climatiques sur l'approvisionnement en eau et sur le rôle potentiel des marchés dans le développement de l'agriculture urbaine. Cet ouvrage est global: il traite de l'histoire, de la population et des équipements de la ville, et il explique comment la ville répond, ou pas, aux besoins de bases de ces habitants. De la distribution de l'âge des habitants à leur densité, des différentes qualités du bâti aux régimes fonciers et aux services de bases, de l'approvisionnement en eau aux structure de soins et aux systèmes éducatifs, cet atlas peint un tableau limpide de la situation, qui doit pouvoir aider le développement dans le futur de la ville de Ouagadougou. Références Fournet F, Meunier-Nikiema A, Salem G. Ouagadougou (1850–2004) une urbanisation différenciée. Paris: IRD eds; 2008. Disponible en ligne sur ResearchGate: https://www.researchgate.net/publication/280635682_Ouagadougou_1850-2004_une_urbanisation_differenciee Le Monde. Quels défis pour les villes africaines face au changement climatique ? 13.07.2015. http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/07/13/quels-defis-pour-les-villes-africaines-face-au-changement-climatique_4681267_3212.html Elodie Regnier, pour INRA. L’agriculture urbaine dans la ville africaine. 05.02.2014 http://www.sad.inra.fr/Toutes-les-actualites/L-agriculture-urbaine-dans-la-ville-africaine
  • @houda.tadlaoui
    9 years ago
    Ouagadougou (1850-2004), une urbanisation différenciée. Un livre de Florence Fournet, Aude Meunier-Nikiema et Gérard Salem et autres Partie A : Présentation du contexte et publication de l’ouvrage, résumé général et présentation des auteurs Ouagadougou (1850-2004) est un ouvrage qui a été écrit dans le cadre d’un programme de recherche EUTSAO (Environnement urbain et transition sanitaire en Afrique de l’Ouest) entre chercheurs français et burkinabés. C’est un excellent livre sur la ville d’Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. En commençant par une présentation à du pays et de son évolution pendant et après la colonisation, avec une analyse très précise des impacts de la colonisation sur l’urbanisation du Burkina Faso, et d’Ouagadougou en particulier. Après l’introduction historique et géographique de la ville, vient une analyse démographique de la ville. Les auteurs nous présentent comment est ce que la population se répartit sur le territoire urbain d’Ouagadougou en fonction des âges, en essayant d’expliquer cette répartition par des facteurs historiques et sociétaux. Finalement, on trouve une présentation de différents enjeux urbains : les équipements, l’eau, la santé, les écoles, les marchés… Le tout est documenté par des cartes de la ville, des études statistiques et des études sur le terrain. Ce livre a été écrit par 8 auteurs : Florence Fournet, entomologiste médicale qui a vécu 5 ans au Burkina Faso où elle était responsable d’environnement urbain et transition sanitaire de l’Afrique de l’Ouest ; Aude Meunier-Nikiema, géographe de la santé qui a vécu au Burkina Faso depuis 1993. Gérard Salem, géographe de la santé et professeur à l’université Paris X-Nanterre, il est également l’initiateur du programme environnement urbain et transition sanitaire en Afrique de l’Ouest. Maud Harang, Yamba Kafando, Pierre-Erwan Meyer, Benoît Varenne, étudiants et géographes doctorants. Finalement Stéphane Rican, géographe et statisticien. On remarque que la majorité des auteurs sont actifs dans le domaine de la santé accompagnés par des géographes et des statisticiens. Dans la suite, je ferai un résumé des quatre parties que je trouve importantes, en faisant un petit résumé suivi d’une discussion personnelle sur le sujet. J’aborderai d’abord le contexte historique, ensuite la répartition démographique de la population ouagalaise et finalement je traiterai deux enjeux majeurs de la ville : l’approvisionnement en eau potable et l’enjeu de la santé publique. Partie B : Résumé et discussion de quatre parties importantes de l’ouvrage. Il est intéressant d’avoir une idée sur le contexte historique de la ville d’Ouagadougou afin de mieux comprendre son urbanisation qui est fortement influencée par l’histoire coloniale du pays. A partir de 1894, les troupes françaises entrent à Ouagadougou. La ville à l’époque était un grand bourg rural qui commandait le royaume. Ouagadougou se transforma alors en ville coloniale. Elle est donc devenue une ville administrative pour le territoire militaire français. La politique des colons étant de maîtriser et de contrôler la population, Ouagadougou fut découpé en cercles. Les axes d’échanges économiques ont été perturbés par cette organisation « urbaine ». La ville a ensuite connu une industrialisation et une décentralisation par la suite. La colonisation a donc bien influencé l’urbanisation de la ville d’Ouagadougou, une colonisation qui est basée sur la domination politique qui favorise le développement économique. C’est une époque importante dans l’histoire de l’urbanisation des villes africaines, elle a introduit de nouveaux concepts architecturaux et des concepts d’urbanisation dans la ville africaine mais elle a écrasé non seulement une partie de la culture locale mais aussi un savoir faire important et une technicité différente de celle connue dans les pays colonisateurs. La colonisation a eu un impact non seulement sur la ville pendant la période coloniale, mais aussi après. Après leurs indépendances, les villes africaines ont continué à se développer sous le modèle colonial, ce n’est que récemment que certaines villes ont décidé de faire autrement. L’ouvrage traite ensuite l’évolution des densités démographiques urbaines. Cette évolution a été traitée en faisant le lien entre l’évolution de la population d’une part et l’extension de la ville d’une autre part. Entre 1983 et 1996, c'est-à-dire en 13 ans, la population a augmenté de 50% alors que la surface de la ville lotie a été multipliée par 5 ! Ceci montre donc que l’on se trouve dans une faible densité. L’urbanisation de la ville d’Ouagadougou se fait vers la périphérie, qui est une zone faiblement équipée en infrastructures et en services. Cette urbanisation vers la périphérie est principalement due à la pénurie des logements et des terrains au centre. La ville d’Ouagadougou connaît donc un fort étalement urbain, qui est expliqué selon les auteurs par la tendance à construire des maisons individuelles à un seul étage. Pour lutter contre cet étalement urbain, l’état a adopté une politique qui encourage la construction avec des étages. La croissance démographique est très importante avec une fécondité de 4.1. Cette croissance est expliquée d’après les auteurs par la fonction de la ville, qui est une ville administrative, elle attire donc des populations importantes et des flux migratoires importants qui viennent principalement des milieux ruraux et parfois des pays voisins. En ce qui concerne la répartition de la population dans le territoire, on l’étude révèle que la population jeune s’installe dans la périphérie, et les personnes les plus âgés dans le centre. Ceci est dû d’une part à la pénurie dans le centre, mais aussi à un certain changement de mentalité. Les jeunes cherchent de plus en plus leurs indépendances, contrairement à avant où il était courant de voir trois générations habiter dans la même maison. L’analyse qui a été faite par les auteurs montre d’une part un taux de croissance important et un taux de fécondité, que je trouve personnellement, très élevé. D’une autre part, l’étude révèle que des changements sociaux contribuent à l’organisation de la population sur le territoire de la ville. Une organisation qui a tendance à s’étaler dans les périphéries de la ville sous forme de lotissements à cause de la pénurie des logements dans le centre. L’état burkinabé, essaie de gérer l’étalement urbain et d’organiser son territoire en essayant d’adopter des politiques qui limitent l’étalement et qui encourage les fortes densités. L’ouvrage met en évidence ensuite l’enjeu de l’approvisionnement en eau. Il s’agit d’un enjeu et un grand défi pour les villes africaines en général. C’est un problème assez complexe comme il y a un lien entre l’accès avec un coût abordable, le raccordement à un réseau d’assainissement approprié et la pauvreté. Il faut faire en sorte que les populations les plus pauvres puissent avoir accès à l’eau et aux réseaux d’assainissement. Ceci est donc difficile à réaliser : l’état n’a pas suffisamment de moyens pour garantir l’approvisionnement à tous. Ce qui rend l’approvisionnement en eau un grand défi pour la ville d’Ouagadougou c’est le pourcentage de la population « pauvre » qui est important. Il y a donc une grande inégalité entre les quartiers riches et pauvres et une insuffisance dans la production d’eau potable. Notons que l’étalement urbain a des conséquences sur les réseaux d’assainissement et l’alimentation des quartiers en eau potable. L’extension des réseaux d’eau ne suit pas l’extension urbaine avec la même vitesse. Il y a eu des efforts de la part de l’état pour que l’approvisionnement d’eau soit accessible à tous le monde en essayant de mettre en place différents modes d’approvisionnement en eau et d’augmenter les prix d’eaux pour les branchements individuels et garder constants les prix d’eau qui viennent des fontaines par exemple, mais cela ne résout pas le problème. L’insuffisance dans l’eau est toujours présente. Je crois que la privatisation de ce secteur peut être intéressante, surtout que les 2 tiers des habitants ne bénéficient pas de branchements particuliers pour s’approvisionner en eau. L’état pourra essayer de déléguer la production des équipements d’approvisionnement en eau et des réseaux d’assainissement au secteur privé et leur autoriser l’exploitation de ces équipements avec un prix abordable, pour une durée donnée. Il est important de bien définir les conditions d’exploitation des réseaux d’eau pour que la privatisation de ce secteur ne rende pas les inégalités sociales plus importantes. Comme la majorité des auteurs travaillent dans le secteur médical, une analyse intéressante et exhaustive du système de santé à Ouagadougou a été établie. Les équipements de santé publique : dispensaires, hôpitaux, infirmeries… sont insuffisants dans la ville capitale, de plus l’offre publique néglige les zones non loties. Les habitants de ces zones se retrouvent donc dans une situation précaire. L’état a donc décidé afin de limiter cette insuffisance, de construire plus de centres médicaux qui offrent les soins urgents d’une part, et de privatiser le domaine de la santé d’une autre part. Une fois que l’état a adopté la politique de privatisation le nombre de cliniques et de cabinets privés est devenu trois fois plus importants que celui des équipements publics. Cela a eu pour effet d’augmenter les inégalités pour l’accès aux soins, car les cabinets et les cliniques privées s’installent dans les endroits les mieux desservies et ont une vision matérialiste ; contrairement au secteur publique qui a essayé de construire des établissements de santé dans les périphéries de la ville et dans les zones rurales. Privatiser le secteur de la santé, n’est pas une mauvaise idée, mais pour essayer de limiter les inégalités d’accès aux soins, il aurait fallu imposer une législation stricte, qui empêcherait le secteur privé de s’installer uniquement dans le centre ville et dans les quartiers les plus riches de la ville. L’état aurait pu par exemple interdire la construction d’un établissement de santé si un autre établissement médical se trouve sur un rayon donné. Partie C : Conclusion Pour conclure, l’ouvrage traite différentes problématiques liées à l’urbanisation de la ville d’Ouagadougou. Cette note de lecture n’en a traité que 3, mais les autres sont également très intéressantes. Ouagadougou est une capitale africaine de l’Ouest, qui connait des défis majeurs : démographie et étalement urbain, climats, changements sociaux, pauvreté… Ces défis ne peuvent être relevés qu’avec des politiques qui prennent en compte l’urbanisation de la ville et intègrent les différents aspects qui peuvent être liés à l’urbanisation : santé, infrastructures et équipements, scolarité… Bibliographie Florence Fournet, Aude Meunier-Nikiema, Gérard Salem (2008). Ouagadougou (1850-2004), une urbanisation différenciée. Marseille, IRD éditions.
  • @srananja
    9 years ago (last updated 9 years ago)
    A- INTRODUCTION Avec cet ouvrage intitulé Ouagadougou 1850-2004, une urbanisation différenciée, les auteurs nous offrent un atlas de l’urbanisation de la Capitale du Burkina Faso. Il s’agit d’un ouvrage conçu initialement pour une recherche en matière de santé, mais qui, au cours de son élaboration a démontré l’existence et l’interdépendance de plusieurs facteurs susceptibles d’engendrer des inégalités à plusieurs niveaux dans une ville. L’ouvrage retrace, avec des détails tous aussi pertinents les uns que les autres, l’historique de la création de la ville de Ouagadougou, ses origines, différentes étapes d’urbanisation en montrant les principaux aspects, et tenant toujours compte du facteur démographique. Aussi, les questions urbaines avaient-elles été abordées et étudiées par les auteurs qui sont : -Florence Fournet,Entomologiste médicale, membre de l’unité mixte de recherche Émergence des Pathologies Virales (UMR 190, EPV, ex-UR 178) de l’IRD. Au Burkina de 2002 à 2007, elle est responsable du programme Environnement urbain et transition sanitaire en Afrique de l’Ouest (EUTSAO) dans lequel s’inscrivent les recherches à l’origine de cet ouvrage. -Aude Meunier-Nikiema,Géographe de la santé, attachée de recherche à l’Institut des sciences des sociétés (INSS) au Burkina Faso -Gérard Salem, Géographe de la santé, professeur à l’Université Paris X-Nanterre, responsable du Laboratoire Espace. Santé et territoire. -Maud Harang,Géographe, doctorante en géographie de la santé de l’Université Paris X-Nanterre. -Yamba Kafando, Géographe, étudiant de l’Université de Ouagadougou, -Pierre-Erwann Meyer,Géographe, doctorant en géographie de la santé de l’Université de Paris X-Nanterre.. -Stéphane Rican,Géographe et statisticien, maître de conférence à l’Université Paris X-Nanterre. -Benoît Varenne,Odontologiste, doctorant en santé publique de l’Université Paris VI-Jussieu.. En quelques mots, l’ouvrage retrace les processus d’urbanisation spécifiques passés et en cours qui ont modelé la capitale du Burkina Faso. L’ouvrage explique en sa première partie « Les dynamiques de la croissance urbaine” : offrant un aperçu historique du territoire : du territoire politique et commercial précolonial au territoire militaire – évolution de l’urbanisation de la ville : stade initial – instauration de nouvelles modes d’urbanisation Et en deuxième partie : « Ouagadougou, un espace différencié » : retraçant l’occupation spatiale bien distincte des zones de la ville (périphéries et centre ville), Dans une troisième partie, la structuration de la ville est analysée à travers ses équipements, modes d’approvisionnement en eau, structures de soins, écoles et marchés. Dans quelles mesures l’exemple de Ouagadougou, en matière d’urbanisation, peut-il être repris pour étudier le cas des autres villes africaines en général ? Quelle est la place du facteur démographique et le rôle des habitants dans cet échiquier géant qu’est la ville ? Et en quel sens l’amélioration des services publics urbains favorise-t-elle l’essor d’un développement urbain digne de cette qualification ? Plusieurs aspects analysés dans cet ouvrage reflètent les histoires, stades d’urbanisation et situations réelles de la majeure partie des villes africaines : 1 – LA QUESTION FONCIERE Les royaumes et/ou territoires ont été façonnés notamment durant la période coloniale. « L’armature urbaine actuelle prend naissance dans le réseau des capitales des royaumes qui dominent la région à partir du xiiie siècle, qui se trouve à l’origine des disparités spatiales observées aujourd’hui entre les centres urbains de l’ouest et du centre du pays. Par la suite, trois phénomènes successifs jouèrent un rôle déterminant : la colonisation dont l’objectif politique et administratif était de contrôler les populations, l’industrialisation dès lors que le Burkina Faso fit le choix de privilégier les productions locales qu’elles soient modernes ou traditionnelles et enfin, l’adoption par l’État d’une politique de décentralisation à partir de 1995. » -La plupart du temps, les habitants adoptent encore les dispositions foncières coloniales d’où la difficile maîtrise du sol. Les autorités administratives tentent tant bien que mal à adopter de nouveaux systèmes d’occupation foncière. Sinon, l’élitisme pour l’accès au foncier demeure un fait courant. « Dans les nouveaux quartiers de la chefferie traditionnelle mossi comme dans les nouveaux quartiers communautaires, l’accès à une parcelle oblige le demandeur à payer des taxes de voirie et de jouissance d’habitation par mètre carré occupé, un permis urbain d’habiter et à construire un mur d’enceinte pour favoriser l’adaptation des populations aux pratiques de la ville. Encore une fois, ces nouvelles méthodes de fabrication de la ville ne sont pas perçues de la même façon par toutes les populations. Dans les quartiers où le colonisateur cherche à établir un clientélisme en favorisant les demandes des populations, le lotissement et ses obligations sont les bienvenus, les élites ayant bien mesuré l’intérêt de devenir propriétaire foncier. -la subsistance des zones issues de la ségrégation coloniale : « L’Administration coloniale se dote d’outils urbanistiques comme le lotissement … attribution des lots fonciers et viabilisation progressive de l’espace aménagé et construit. Pour le lieutenant-gouverneur Hesling, chaque zone urbaine doit être socialement homogène et pour mettre en œuvre spatialement cette ségrégation sociale, la ville va s’organiser autour d’une opposition entre le centre et la périphérie. Le centre sera la nouvelle ville européenne avec ses quartiers spécialisés et des boulevards larges de 50 m en marqueront le périmètre selon les principes hygiénistes. Au delà de ces corridors sanitaires et de leurs rangées d’arbres, pourront s’installer les populations africaines dites semi-évoluées et leurs familles (traitants soudanais, sénégalais musulmans ou indigènes de Côte d’Ivoire). Il s’agissait de faciliter l’installation d’une main-d’œuvre indispensable à la construction et au développement de la ville tout en essayant de circonscrire la zone de migrants pour éviter qu’elle ne déborde dans la ville européenne et en allégeant la concurrence faite aux commerçants européens. Séparée de cette zone par un large boulevard, une seconde ceinture abritera les indigènes qui vivent suivant leurs habitudes et qui sont dits non-évolués » - « La séparation entre les autochtones et les étrangers existait déjà dans chaque quartier traditionnel et le colonisateur s’est appuyé sur une spatialisation communautaire établie, renforçant ainsi l’idée que Ouagadougou est un creuset spécifique d’enjeux et de compositions des différents pouvoirs en place. Le plan de lotissement d’ensemble prévoyait environ 67 hectares pour trois quartiers principalement destinés aux européens : un quartier administratif, un quartier commercial et un quartier résidentiel » 2- PROBLEMES LIES A L’HABITAT : accès difficile à l’énergie, assainissement des ordures ménagères et assainissement individuel, domination des matériaux précaires… « L’environnement et l’assainissement sont deux notions récurrentes des projets urbains africains de ces dernières années, suivant en cela les modèles occidentaux où la question environnementale se pose prioritairement. Leur définition renvoie à la qualité du milieu dans lequel vivent les populations. En Afrique, le milieu urbain est particulièrement mis à mal par une croissance spatiale et démographique rapide, parfois sous-estimée, le plus souvent mal maîtrisée. Les problèmes d’environnement et d’assainissement apparaissent à la fois comme le résultat d’un déséquilibre des politiques menées et comme une mauvaise assimilation par les populations de pratiques imposées de l’extérieur. » Ces quelques points, parmi tant d’autres, évoqués ci-dessus se confirment comme caractéristiques des villes africaines. Des problèmes, ou plutôt des enjeux, qui engendrent des défis majeurs à relever pour les autorités locales afin de continuer dans une bonne voie le chemin vers l’urbanisation « idéale » d’une ville. 3- L’AMELIORATION DES SERVICES PUBLICS : UN DEFI COMMUN POUR LES VILLES AFRICAINES Dans la deuxième partie du chapitre « Ouagadougou, un espace différencié » sont relatés les services publics qui peuvent être qualifiés comme principaux facteurs du développement urbain. -L’approvisionnement en eau : « Rappelons que les Nations unies prévoyaient, lors du troisième Forum mondial de l’eau de 2003, que l’amélioration de l’accès à l’eau permettrait d’éradiquer la pauvreté et de contribuer directement et concrètement au développement durable. L’organisation insistait alors sur la relation entre l’accès à un coût abordable à l’eau potable et à un réseau d’assainissement adéquat, et la réduction de la pauvreté. On peut s’interroger sur la capacité du secteur privé à répondre à ces principes. » A part ce volet « approvisionnement en eau » qui est capital, viennent également les structures de soin, le système éducatif formel ainsi que les marchés. CONCLUSION A travers les parties et chapitres de cet ouvrage, le lecteur a pu prendre connaissance des étapes de l’urbanisation de la ville de Ouagadougou. Très riche en informations, données statistiques et cartographiques, Forts du soutien et de la contribution de plusieurs spécialistes et experts, Les raisonnements des auteurs ont convergé vers une connaissance géographique approfondie des constructions territoriales de Ouagadougou, si bien que l’ouvrage qui en est résulté constitue un outil majeur qui fournit une démarche de travail reproductible dans d’autres contextes et il offre une base de connaissances synthétique aux différentes autorités urbaines, planificateurs et aménageurs, à la société civile et plus généralement à tous ceux qui s’intéressent à la ville de Ouagadougou. En effet, les mêmes problèmes engendrent les mêmes effets et nécessitent (presque) les mêmes outils pour aboutir à un résultat standardisé évaluable grâce à des indicateurs universels.(accès à l’eau potable, qualité de l’habitat, questions foncières, marchés...) D’autant plus que les auteurs ont beaucoup travaillé avec des experts, des institutions spécialisées en statistiques, démographie et cartographie, en considérant notamment les données réelles évoluant avec le temps. Pour le cas de Ouagadougou, la réussite de cette dynamique d’urbanisation fut fonction de l’adaptation de la population aux politiques de changements instaurées étapes par étapes. Les habitants jouent en effet un rôle primordial pour la mise en application du processus d’urbanisation de leur ville. A part les questions de mobilité et communication qui n’ont pas été abordées dans l’ouvrage. Je confirme l’importance de la cartographie qui devrait être systématiquement mise à jour. En plus de leur fonction d’information géographique, les cartes constitueraient un outil pour les autorités locales pour faire face aux exigences de l’urbanisation. (tableau de bord, adaptation des textes et lois, identification des besoins ...)
  • @rananjason
    9 years ago (last updated 9 years ago)
    A) INTRODUCTION L’ouvrage part sur des recherches dans le domaine de la santé et de la géographie avec des données statistiques, les cartes et autres tableaux pertinents pour pouvoir soutenir les faits et propositions relatés à travers les chapitres. Puis, les recherches sont étendues dans les organisations d’équipements collectifs urbains, la fourniture de services de base, les structures sanitaires publiques, les écoles et les marchés qui constituent les structures de la ville en somme. La rédaction de l’ouvrage prend la forme d’un outil didactique et pédagogique à travers les explications fournies, les interprétations. • Florence Fournet : Entomologiste médicale, membre de l’unité mixte de recherche Emergence des Pathologies Virales de l’IRD. • Aude Meunier-Nikiema : Géographe de la santé, attachée de recherche à l’Institut des sciences des sociétés (INSS) au Burkina Faso. • Gérard Salem : Géographe de la santé, professeur à l’Université Paris X-Nanterre, responsable du Laboratoire Espace. Santé et territoire. • Maud Harang : Géographe, doctorante en géographie de la santé de l’Université Paris X-Nanterre. • Yamba Kafando : Géographe, étudiant de l’Université de Ouagadougou, accueilli au sein de l’unité de recherche CTEM dans le cadre de sa maîtrise. • Pierre-Erwann Meyer : Géographe, doctorant en géographie de la santé de l’Université de Paris X-Nanterre. • Stéphane Rican : Géographe et statisticien, maître de conférence à l’Université Paris X-Nanterre. • Benoît Varenne : Odontologiste, doctorant en santé publique de l’Université Paris VI-Jussieu. L’ouvrage se focalise sur la structuration du réseau urbain national de Ouagadougou à travers plusieurs secteurs notamment l’aspect culturel, la dimension historique, l’organisation spatiale et géographique, l’évolution démographique, la question de l’habitat, les problèmes de ressources et l’accessibilité aux services de santé, le système éducatif et enfin l’organisation des marchés. Pourquoi ? Parce que d’après les études menées par les Nations Unies, 1 africain sur 2 vivraient dans un milieu urbain d’ici l’an 2030. L’ouvrage se divise en trois thèmes distincts : • Le premier s’intitule « les dynamiques de la croissance urbaine » et combine histoire, géographie et politique pour montrer les relations causes à effets de l’urbanisation • Le second s’intitule « Ouagadougou, un espace différencié » et traite la dualité personnes âgées et jeunes, puis centres villes et périphéries pour faire ressortir et « justifier » comment est-on arrivé à cette organisation de l’espace • Le troisième s’intitule aussi « Ouagadougou, un espace différencié » mais explique par contre le fonctionnement des services, l’accessibilité aux ressources B) DEVELOPPEMENT Ouagadougou n’a pas véritablement de passé urbain. Par rapport à d’autres villes, elle semble ne pas avoir de richesses économiques et financières particulières. Même sa situation géographique et son climat ne plaident à son expansion. Pourtant, l’évolution de la ville de la ruralité à l’urbanisation tient des politiques urbaines aussi diversifiées, altérée, irrégulières et particulières soient-elles. 1) La part de l’histoire dans l’urbanisation à ses débuts. Message. L’armature urbaine actuelle prend naissance dans le réseau des capitales des royaumes qui dominent la région à partir du XIIIe siècle, qui se trouve à l’origine des disparités spatiales observées aujourd’hui entre les centres urbains de l’ouest et du centre du pays. Par la suite, trois phénomènes successifs jouèrent un rôle déterminant : la colonisation dont l’objectif politique et administratif était de contrôler les populations, l’industrialisation dès lors que le Burkina Faso fit le choix de privilégier les productions locales qu’elles soient modernes ou traditionnelles et enfin, l’adoption par l’État d’une politique de décentralisation à partir de 1995. Interprétation. Comme dans chaque pays, la formation de territoire est liée souvent soit aux activités commerciales (les villes principales longent les voies de commerce), soit dictée par la politique des royaumes. Puis la colonisation, pour asseoir sa force de domination apporte la dimension militaire (ordre sécuritaire) et l’organisation administrative (gestion de l’humain) entre les territoires. Toute forme d’urbanisation privilégie de fait les centres administratifs, économiques, etc. avant de toucher les périphéries. Argumentation : Par son étendue, le découpage en cercle établi au départ, a fait que la capitale Ouagadougou soit le centre de l’administration et les périphéries traitent des affaires économiques et accueillent les entreprises coloniales. Cette distinction politique et économique dessine une première esquisse de la géographie des territoires : destination, déclinaison, équipements. En 1952, Ouagadougou bénéficie du statut de commune mixte et la politique urbaine est alors superficielle et délaissée par le pouvoir colonial. A son indépendance, l’ambition urbaine se concentre encore à la capitale et à la ville économique. En 1980, l’urbanisation élargisse le réseau de voies de communication et le secteur industriel est renforcé. A partir de 1990, le développement de la ville est lié par les conditionnalités des bailleurs et autres partenaires PTF. Cela coïncide aussi à l’année d’application d’une politique de décentralisation se traduisant par la responsabilisation des communes. 2) Espace différencié : dualité entre centre et périphéries Message. La croissance de la capitale, même si elle connaît un ralentissement de son rythme, confère à Ouagadougou une primatie longtemps disputée à Bobo-Dioulasso, seconde ville du pays. Elle attire chaque année une population croissante contribuant à son extension spatiale. Ces mouvements migratoires associés aux mouvements démographiques naturels participent à la densification de certains lieux tandis que d’autres tendent au contraire à s’étaler. Ces brassages démographiques donnent aux quartiers des profils parfois forts différents les uns des autres, des quartiers à la population âgée s’opposant à d’autres regroupant davantage de jeunes individus, ce qui en termes de développement urbain, n’implique pas des investissements identiques. Interprétation. Comme l’urbanisation manque de base, de vision à long terme, l’étalement urbain et l’accroissement démographique ne peut être contrôlé ni prévu. Dans le cas de Ouagadougou, les limites frontalières, plusieurs facteurs aidant, le mouvement migratoire n’est plus maîtrisé. En l’absence de politique d’aménagement et politique foncière aussi, l’occupation non règlementée de terrains, même non viabilisés se font surtout à la limite de la ville. Quoiqu’on en dise, une ville dispose toujours d’un pouvoir d’attraction par rapport aux périphéries par la disponibilité et l’accessibilité d’équipements urbains, les opportunités d’activités pouvant générer des profits, la qualité des services urbains. Argumentation. L’étendue de l’agglomération urbaine peut s’expliquer par une forte croissance démographique à cause des mouvements migratoires depuis les pays voisins pris de sécheresse et l’annexion des zones rurales à cause de l’urbanisation centrifuge entraînant une pénurie de terrains lotis et viabilisés contraignant les nouveaux occupants à se contenter de parcelles en zone irrégulière et faiblement équipées en services urbains. Il y a une grande inégalité du point de vue densité entre un secteur central à vocation administrative et commerciale où cohabitent parents propriétaires et enfants locataires par rapport à un secteur en périphérie qui jouit de liberté et d’indépendance. L’interprétation des données statistiques indiquant une forte concentration flagrante de jeunes de 15-29 ans au centre-ville s’explique par cette dépendance financière ou sociale à se loger chez les parents. La croissance démographique de Ouagadougou se traduit par l’attractivité de sa fonction administrative vis-à-vis des migrants, jeunes en général à travers l’emploi, les études ou d’autres pôles urbains. 3) Espace différencié : cas des services des marchés Message. L’évaluation de la pauvreté prévue dans le cadre des OMD se fonde sur des indicateurs de disponibilité financière et de consommation. Si les marchés urbains n’ont pas été retenus à ce titre, ils n’en constituent pas moins des indicateurs susceptibles de fournir des informations quant à l’importance des échanges, leur qualité, leur rythme, etc. Généralement axés sur le vivrier, les marchés connaissent une évolution constante liée au contexte de croissance démographique urbaine et sont le reflet du dynamisme du secteur agricole et de l’accès aux grands centres urbains. Du fait de la persistance de taux élevés de croissance démographique et de migration vers les villes, et malgré l’absence de croissance économique rapide, la demande en aliments de base, connaît une forte hausse. Interprétation. Les marchés urbains constituent des indicateurs à considérer sur l’échange économique et financière. Son évolution tient compte de la croissance démographique et économique de la ville. Les marchés tiennent un rôle de fait d’urbanisation. Un marché est un lieu où les commerçants, acteurs fournisseurs de biens et services, entrent en échange avec les clients soit périodiquement ou ponctuellement. Ces variables lieu, commerçant, biens, clients, fréquence doivent être analysés, étudiés, référencés pour enfin être déclinés dans un plan réalisable comme solution à une demande réelle. Argumentation. Le marché vivrier constitue dans les années 1940 l’essentiel des activités commerciales africaines. A partir de 1990 apparaît de nouveaux types de marchés constitués par de petits commerçants, conséquence d’une politique de décentralisation, d’urbanisation et de développement des cités. Leurs implantations sont stratégiques : soit articulées entre les quartiers et fonction des fréquentations, soit à l’entrée de ville. D’une occupation ponctuelle initialement, ces marchés deviennent quotidiens. Le facteur déterminant l’installation et la hiérarchisation des marchés dans les villes d’Afrique subsaharienne peuvent être regroupés en trois grandes catégories : la proximité de la clientèle, la densité de peuplement, les équipements urbains et la voirie existant conduisant donc, à la notion de marchés centraux d’origine ancienne et de marchés de quartiers souvent éloignés du centre et regroupant plusieurs commerçants. Ensuite, il y a les marchés de bétail qui sont des lieux de rencontre pour les éleveurs et les marchés de cycle, Ouagadougou étant la « capitale des deux roues ». Enfin, les marchés informels trouvent leur place. Les marchés constituent donc une structure de la vie quotidienne. La commune a véritablement commencé l’urbanisation des marchés par le programme d’aménagement marchand à travers la multiplication de la capacité d’accueil, la réhabilitation des infrastructures visant l’amélioration de l’activité économique des commerçants. Puis, la construction de nouvelles structures modernes et pourvus d’équipements collectifs (point d’eau, électricité, toilettes, bac à ordures) en remplacement des infrastructures précaires et anciennes. Ces équipements accroissent aussi l’attractivité. L’inconvénient par contre, la densité des activités rend les contrôles difficiles et favorisent des exploitations et utilisations illicites outre une dégradation accélérée des infrastructures. Quoi qu’il en soit, le développement des activités liées aux marchés témoignent d’une croissance urbaine certaine. C) CONCLUSION L’ouvrage traite l’urbanisme tout d’abord à travers un contexte historique pour dégager les lignes directrices de l’urbanisation de l’époque des royaumes passant par la colonisation jusqu’à l’indépendance. La formation des territoires et des villes y est expliquée. Puis, il traite de la liaison (ou fracture) entre le centre et les périphéries en mettant en évidence la démographie croissante et l’étalement urbain face aux inégalités d’accessibilité des services urbains de base liés à l’habitation. Enfin, il traite encore de la différence de réactivité du centre et des périphéries face aux enjeux des problèmes de ressources telles l’eau, les soins, l’éducation et les marchés urbains. Pour être une référence en matière d’urbanisation en Afrique et surtout pour Ouagadougou, la lecture de l’ouvrage devrait être enrichie par d’autres thématiques traitant des mêmes sujets mais vis-à-vis des pays limitrophes. Comme cela, la notion de croissance démographique à travers les mouvements migratoires se trouve plus concrète, la notion d’espace différencié à travers l’attractivité de la ville se trouve plus précise. Par contre, le thème de la mobilité est absent. Une autre recommandation porterait sur la place de Ouagadougou sur la géopolitique africaine et mondiale. Cela aurait pour effet de porter un autre regard par rapport aux potentialités, ressources, vulnérabilités de la ville par rapport aux autres villes mondiales, aux bailleurs et autres partenaires PTF.
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