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Regards sur l’activité informelle dans les grandes villes Africaines.

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(2012)

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  • @gval
  • @galham

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  • @krynn
    9 years ago
    NOTE DE LECTURE Lors d’un Mooc, nous devons réaliser une note de lecture sur un livre, e-book qui concerne l’urbanisme en Afrique. J’ai souhaité trouver un livre online gratuit afin de rester dans l'esprit d’ouverture et de partage de type de cours. A force de fouille sur internet, j’ai fini par trouver un fichier PDF s’intitulant “Regards sur l’activité informelle dans les villes africaines”. Ce document est rédigé à l’occasion des 30ans des “Ateliers de Cergy” et lors des VIème rencontre Africacités à Dakar. Il est rédigé par des jeunes professionnels en grande partie africain qui souhaite partager leur expérience. Les “Ateliers de Cergy” organise aussi tout les étés avec des étudiantes et jeunes urbanistes une rencontre afin de d'explorer un sujet complexe avec une approche et des idées novatrices, qui parfois bousculent les convictions établies au bénéfice d'une vision ou d'un pro selon leurs termes. Ils participent aussi depuis 10 ans à élaboré des travaux collaboratifs en accord avec des villes ou gouvernements d’Afrique de l'ouest. Ce document de référence est rédigé par sept groupes de 2 à 4 personnes qui ont prit chacun 1 à 2 villes en Afrique. Soit un collectif de 20 libres penseurs qui viennent de différents domaines tel que: urbaniste, environnementaliste, analyste politique, artiste, architecte, sociologue, … . Certains tiennent des blogs, d’autres font partie d’association pour promouvoir l’architecture en Afrique. Certains finissent leur doctorat alors que d’autre enseigne. Ils offrent une vision très large grâce à leur différent vécu, approche et domaine d’activité. Toute cette variété est un point fort pour parler d’un sujet aussi vaste est varié que “l’urbanisation en Afrique”. Ce regard ne se focalise pas que sur un pays ou une ville, mais sur huit villes situées dans huit pays d’Afrique. Tunis en Tunisie, Dakar au Sénégalm Ouagadougou au Burkina Faso, Accra au Ghana, Lomé au Togo, Nairobi au Kenya, Anrananarivo sur l'île de Madagascar et pour finir Cape town en Afrique du sud. Ces villes sont disséminées aux quatre coins du contient africain. Il traite essentiellement de l’activité informelle, mais aborde de par ce sujet sensible d’autres thèmes tel que les moyens de transport, les services urbains et l'environnement, l’approche urbanistique et bien d’autres. Chaque thématiques sont regroupée et approchées pour quelques une des villes citées plus haut. Ce qui nous donne un panorama assez intéressant de l’état de la situation. Mais aussi des similitudes et différences rencontrées au niveau du continent. Le rapport est plus un état des lieux du paysage actuel qu’une “critique”. L’EMPLOI Le travail est dur à trouver dans la majorité des villes et le travail formel ne constituent pas la majorité des emplois en Afrique. Ce sont la plus part du temps des “auto-emplois” informel qui permettent juste de subvenir aux besoins à ces besoins et ceux de ces proches. La compétition est forte et il faut pouvoir se démarquer de la concurrence avec des services peu cher ou des offres ciblées en fonction du lieu et la demande. Une grande partie des femmes sont aussi obligée de travailler dans le sens ou les faibles revenus d’une seule personne ne suffisent pas. Le secteur majoritaire est le commerce. Comme la grande majorité des travailleurs ne sont pas déclaré, il n’y a pas de couverture en cas d’accident, pas de “protection, réglementation” de l’activité et l’état de ne perçoit pas de rentrée d’argent. Ces informations sont pertinentes et démontrent les enjeux économiques liés au travail informel. Il n’est pas possible de briser d’un coup cet état de fait, mais il est possible de renverser la vapeur par petits pas comme le démontre l’exemple d’Accra (Ghana) ou l’état à mis en place des taxes légères pour le monde de l’emploi informel mais qui sont réinvestie en totalité dans le développement socio-économique afin de reprofiter aux mêmes personnes qui ont payé ces taxes et de créer, ainsi un cercle vertueux. Ces mêmes personne qui se prête à payer cet impôt sont gagnant car des services (micro-crédits, …) leurs sont réserver. Il faut néanmoins bien faire attention de ne pas déstabiliser le fragile équilibre qui s’opère actuellement. Un impôt mal prélevé, une loi mal pensée pourraient mettre à genou les travailleurs du monde de informel, ce qui placerait une grande partie des habitants dans de grandes difficultés. L’URBANISATION Les problématiques de l’augmentation démographique des villes sont généralisées en Afrique. Cela engendre des difficultés au niveau de la densification, des services (eau, assainissement, électricité, ...), de propriété et de salubrité. Certaines “familles élargies” vivent dans des lotissements précaires de 10m2. Certains “gangs” arrivent à faire payer très cher l’accès aux services les plus simple quand il y en a (habitat, eau, nourriture, …). Une grande partie des lotis informels sont situé dans des zones à risques (inondation, décharge, …). Les villes ont pour la plupart encore une ségrégation par secteur. La propriété est inaccessible pour une grande majorité des habitants de l'informel. Chacun de ces points sont des thèmes à part entière. Mais il parait évident que ces points doivent être traité lors de l'établissement du développement des villes. On peu imaginer une cession de terrain mais sur une période de 2 à 5 ans afin d’éviter une revente rapide à classe plus aisée. Il est aussi concevable de nommer un “responsable” de ces transferts de parcelle dans le but de transparence et de confiance lors des transactions comme a Ouagadougou. La multiplication des Bornes Fontaines permettrait peut-être de diminuer la rareté et de casser par la même les monopoles. Pour les dangers naturels, certains quartiers adaptent leur loti en fonction des problèmes (par ex: surélévation du rez), d’autres ont mis en place un système d’entraide à la reconstruction. La délocalisation resterait le moyen le plus sûr, mais c’est n’est pas une bonne solution sociale. Reste la possibilité d’aménager des infrastructures mais qui sont souvent coûteuses. Le meilleur plan d’action reste celui d’essayer d’anticiper cet accroissement de la population lors de l’établissement des plans d’urbanisation. L’élévation du niveau de vie moyen permettra à long terme de lisser les inégalités, puis la ségrégation, mais pour cela il faut que les autres points cités plus haut soient pris en compte. LA MOBILITE Le déplacement est un vrai problème de société en Afrique. La majorité du temps, il n’est pas: à des tarifs fixes, régulier dans ces horaires, disponible dans les quartiers moins populaires, sécurisé. Certaines entreprises formels ou non tente d'autogérer ces problèmes mais une lutte forte existe et tous les coups sont permis. Il n’est pas rare que les déplacements pour le travail occupent plus de 2 heures dans la journée et qu’il représente une bonne partie du salaire de l'utilisateur. Mais l’offre s’adapte souvent à la demande et est variée (transport en commun public, bus, cars, minibus (matatus), taxis, taxis-moto (zémidjans), vélo, pied. Pour une grande majorité des habitants des quartiers précaires, l’achat même d’un vélo est difficile. L’amélioration de la régulation des moyens de mobilités formel et informel est certainement nécessaire afin de limiter les abus. Une offre des T.P. plus régulière pourrait aussi les limiter. Des “grands projets” d’infrastructure de T.P. (par ex.: le rail pour Nairobi) désengorgeront les routes et amélioreront les temps de trajet. Mais il y a toujours le risque de délaisser les populations défavorisées en ne les couvrants pas avec ces offres. Ou de renchérir le prix des terrains avoisinant ces projets et par la même occasion exiler encore plus loin les plus démunis. Voir de créer de nouvelle disparité avec une séparation physique au sein de la ville. Le but d’améliorer la qualité de tous doit être prise en compte. CONCLUSION Les sujets de l’informel abordés par les auteurs de ce livre sont passionnant. Peu de solutions “clé en main” sont donnée dans ce document, il est la pour poser les bases de l’état de 2012. Néanmoins il est intéressant de constater que malgré des problématiques souvent récurrentes, tous n’ont pas la même approche pour essayer de les solutionner. Cela peut-être pour des questions sociales, politique ou culturelle. Mais l’on sent dans tout les cas une envie d’amélioration qui est recherchée en permanence. Le formel pousse l’informel à monter en qualité. L’informel innove plus rapidement que le formel qui doit suivre pour ne pas se laisser dépasser. Toutes les pistes qui se mettent en place sont intéressantes à suivre tel un laboratoire d’idée. Et cela ne peut-être qu'encouragent pour le futur de l’Afrique. La manière de fonctionner est intéressante. Est-il possible et/ou souhaitable “d'européaniser”, “occidentaliser” ces villes globales. Faut-elles qu’elles évoluent à leur manière en conservant la diversité qui leur est propre? Voilà des réponses qui auraient été intéressantes d’aborder dans le rapport. Des travaux d’envergures devront continuer à ce réaliser afin qu’un gel ne se produise pas dans les pays. Mais ces travaux devront trouver des moyens de financement qui passeront forcement pas des investissements conséquents. C’est forcement le monde de l’informel qui sera le plus touché. Aussi bien par les avancées et améliorations qui s’y réfèrent que par les changements économiques qui risque d’en découler. BIBLIOGRAPHIE Chenal Jérôme (2013). La ville africaine. Lausanne, Metispresses Collectif de 10 personnes (2013). Douala, ville assemblée. Ateliers de Cergy Wikipédia. Différentes informations sur les villes concernées.
  • @galham
    @galham 10 years ago
    Villes Africaines, une introduction à la planification urbaine. Note de lecture : Regard sur l'activité informelle dans les grandes villes Africaines. J'utilise le « nous » et non pas le « je » (difficile de se défaire des habitudes qu'on nous enseigne à la fac dis donc!) lors des passages de discussions argumentées de la position des auteurs. Bonne lecture ! 1) Introduction Regard sur l'activité informelle dans les grandes villes africaines est un ouvrage écrit par un collectif de 7 équipes africaines de jeunes urbanistes issus d'études pluridisciplinaires à l'initiative des Ateliers de Cergy : Equipe de Nairobi (Liza Cirolia, Baraka Mwau, Dennis Mwanikiaccra), équipe d'Accra (Shirley Ann Osei-Owusu, Kelvin Andy Nkansah, Marcus Anum) ; équipe de Dakar( Alassane Ndiaye, Jules Bernard Cabo, Abdourahmane Idaly Kamara) ; équipe du Cap (Claire Abrahamse, Ashleigh Brander et John Edwards) ; équipe de Ouagadougou-Tunis (Léandre GUIGMA et Manel Ben Hassouna) ; équipe d'Antananarivo (Njaka.A.Ranaivoarimanana) ; équipe de Lomé (Aurianne Charmet , Sébastien Allou, Nora Noviekou et Anne Gippet). Ce recueil de texte est organisé en 8 chapitres. Il propose un éventail sur la question de l'informalité : qu'est ce que la ville informelle et comment l'informel se définit-il dans l'espace ? Comment vivent les habitants de l'informel (métiers, conditions de vie, utilisation des services urbains et environnementaux) ? Le recueil aborde également une question de dynamique futur : l'innovation peut elle être envisagé pour aller au delà du formel-informel ? Par leur constat, les auteurs proposent d'offrir aux responsables locaux certaines « clés pour appréhender leur mission de développement et d'aménagement du territoire. » En effet, ils abordent la question de l'informel à travers le regard des habitants de l'informel eux-même. Dans un contexte d'urbanisation massive entrainant d'autant plus d'informalité, celle ci est à juste titre considérée dans ce recueil comme une partie entière du système social, économique et environnementale des villes. 2) Analyse et discussion autour des thèmes principaux Les auteurs utilisent une approche de la compréhension des territoires de l'informel à travers les mots de ceux qui vivent cette informalité, révélée à certains moments par un sentiment d'exclusion, un environnement désorganisé, "non loti". Dans cette note de lecture, nous nous intéressons particulièrement aux questionnement de la place de l'habitant dans cette structure informelle, ainsi qu'à la frontière entre formel et informel dont les auteurs ne parlent qu'à demi mots au gré de leurs exemples. Quelle est cette ville informelle fantôme, partie de la ville formelle qui se développe en même temps que s'urbanisent les villes africaines ? Comment vivent les habitants de l'informel, appelés ici habitants des « non loti » ? 2.1) Quartier « non loti », informel, populaire voir « impopulaire » Les habitants des quartiers informels populaire dit « impopulaires » se décrivent eux même comme vivant dans la misère et de manière rejeté par le reste des habitants d'autres quartiers « loti ». Ils mettent en lien leur inégalité d'habitation avec la difficulté de « bien grandir », de ne pas devenir délinquant. Ils ont conscience qu'un gap c'est creusé en même temps que leur situation de vie géographique est perçu négativement: dépression et frustration ne mèneront jamais leurs enfants à prétendre à assouvir leurs désirs autrement que par le vol et la délinquance. Tous les quartiers informels sont décrit dans des termes propres à chaque quartier et ville mais avec des caractéristiques similaires: la vie quotidienne y est difficile mais les quartiers possèdent des opportunités à qui savent les saisir. Cependant les opportunités peuvent être plus ou moins légales et répréhensibles, tolérées ou prohibées par le cadre formel. Le chômage et l'incertitude des lendemains apparaissent dans tout le recueil comme les caractéristiques communes qui seraient à l'origine de la création d'une vie parallèle à la vie des "loti". Une micro-économie des quartiers informels se mettrait alors en place pour palier au chômage très présent dans la majorité des cas, et les habitants enchainent plusieurs activités précaires et informelles qui les laissent dans l'incertitude du lendemain. Un système se crée alors en marge du système officiel: la micro-économie des quartiers informels. Cette création de micro-économie, d'un système dans le système nous semble particulièrement significatif de l'intérêt des plans d'urbanisation dans la création d'une ville qui soit de moins en moins ségrégé. La précarité, l'obligation d'"aller à l'essentiel" et vivre au jour le jour amène à cette micro-économie qui se créée en réponse à un cercle vicieux qui pousse les habitants pauvre à une plus grande pauvreté. Ce système de cause à effet n'est pas directement analysé dans ce recueil mais il est illustré par des exemples dont ici une explication de cas dans les bidonvilles de Nairobi : un exemple d'achat d'aliments (sucre, lait...) au fur et à mesure de la journée (lors des rentrées d'argent) à un tarif de détail amène l'aliment pour une journée qui aurait été acheté à un tarif de gros jusqu'à 10 fois supérieur au tarif de gros du marché. Une économie-parallèle alors en place, ou les prix démesurés semblent encore pousser les habitants de ces quartiers populaire dans la précarité et la « débrouille ». 2.2) Cercle vicieux, le quartier informel est-il la cause ou l'effet de la précarité ? Le quartier populaire, ici synonyme d'une activité informelle est auto-perçu par les habitants comme la cause de leur mode de vie « en marge ». Le lecteur comprend que les procédés propres à chaque quartiers se mettent en place en marge des règles étatique en réponse à des problèmes d'environnement de vie ancrés. Les habitants compensent tant bien que mal la frustration et la dépression (par le vol, donné en exemple à Tunis) ou composent avec les besoin des activités et du public concerné (signalisation de services/activités informelles sur le bord des routes à Lomé). Mais l'informelle se heurte alors au formel aux yeux de tous. Ce qui va à l'encontre des certaines lois de du formel (vente d'essence frelatée) est puni et stoppé, mais repris dès que le départ des forces de l'ordre. Il nous semble que l'informel ne puisse alors plus être traité de manière juridique ou non car trop de choses en dehors des normes sont mises en place dans ce maillage de fortune. La question se déplace alors vers l'intégration de ce système informel dans un cadre plus normé. 2.3) Du formel à l'informel...à un entre-deux toléré Durant tout le recueil, l'informalité apparait pourchassée et prohibé. Cependant, les habitants « informels » pourront autant être des habitants aux pratiques presque entièrement informels que des agents municipaux du secteurs formels qui s'arrangent de certaines lois jugées peu rationnelles. Nous comprenons alors que la standardisation formelle, même si elle semble rassurer les pouvoirs publics, ne s'adapte déjà pas totalement aux habitants de la ville formelles dont l'environnement favorise cette standardisation. On comprend alors plus aisément la difficulté des habitants de l'informel de s'adapter à cette standardisation, dans un cadre de vie précaire et souvent sans accès aux rudiments de l'habitat (sanitaire, eau potable, fontaine, électricité, centre de soins,...). Il est alors admis qu'il faille accepter ce que les auteurs décrivent comme la "déformalisation nouvelle de l'espace et des pratiques". (p.21). 2.4) Après l'état des lieux, les pistes d'intégration des quartiers « non loti » Dans la suite logique des trois points de constat précédent et pour conclure rapidement, nous allons nous intéresser aux possibilités d'intégration de l'informel dans le formel. L'innovation, les nouvelles technologies et les technologies de l'information et de la communication apparaissent comme l'avenir de l'intégration des quartiers non loti. La place des quartiers informels est alors incluse dans la structure de la ville, son intérêt au niveau économique étant même reconnu et souligné. 3) Résumé et Pistes critiques 3.1) Résumé du propos La prise de position de jeunes urbanistes à travers les yeux même de ceux qui vivent dans la ville informelle a été particulièrement intéressante. En se dégageant d'une sorte d'ethnocentrisme du spécialiste de l'urbain qui pourrait regarder l'informel avec un certain jugement subjectif - qui tenterait évidemment de garder son objectivité de travail, l'utilisation directe de la subjectivité des utilisateurs des territoires de l'informel démontre tout l'intérêt de débuter ce recueil par la définition de cette ville informelle. Nous comprenons ici tout l'intérêt de la prise en compte de parole des habitants des villes informelles lors de la définition de leur propre condition. La mise en valeur des micro-économies créée par les quartiers informels permet de valoriser les habitants également, tout le système créée en parallèle de la norme. Dans l'idée d'une ouverture, il semble envisageable de fusionner deux systèmes structurels en gardant les particularités de création (pourquoi, comment) des minorités (ici la minorité est le quartier informel) plutôt que d'essayer de stopper un mouvement qui se construit déjà en réponse à des difficultés. Le postulat des auteurs de proposer aux responsables locaux des « clés pour appréhender leur mission de développement et d'aménagement du territoire. » semble alors particulièrement pertinente. Leur recueil permet dans le même temps aux étudiants et intéressés par la question de l'informel de comprendre les enjeux de ces structures « en marge » de la structure formelle. 3.2) Pistes critiques Une mise en opposition de l'informel avec le formel aurait été particulièrement parlante afin de contextualiser cette pratique en expansion. Si les conditions de vie sociale dans les secteurs informels se déroulent d'une telle manière (par exemple: un besoin de socialisation décrit en page 77), les exemples seraient d'autant plus marquant et précis que la comparaison avec des types de sociabilisation de communautés géographiquement proches voir d'autres secteurs plus formels permettrait de se rendre compte de la globalité. La comparaison comme mise en valeur de pratiques particulières à un secteur d'habitat pourrait être particulièrement intéressante pour en tirer des conclusions sur les modes de vie: qu'est ce qui influence le besoin de sociabilisation des habitants des villes informelles: les pratiques sociales sont elles influencées par le mode d'habitat ou bien le besoin de sociabilisation est-il inhérent à tous les milieux, formels et informels? Cependant l'état des lieux effectué dans cet ouvrage est bien sur des plus intéressant, qu'il soit à destination des responsables locaux ou des étudiants et intéressés comme nous. La mise en comparaison géographique des villes de l'informel à travers tout le continent africains permet de comprendre que les techniques de valorisation et d'intégration des pratiques informelles ne peuvent pas être linéairement intégrées. S'ouvre alors la voie d'une série de questionnement sur les techniques concluante ou non d'intégration des pratiques informelles qui pourrait être imitées dans d'autres lieux. 4) Bibliographie Cirolia Liza, Baraka Mwau, Mwanikiaccra Dennis, Shirley Ann Osei-Owusu, Kelvin Andy Nkansah, Marcus Anum, Alassane Ndiaye, Jules Bernard Cabo, Abdourahmane Idaly Kamara, Claire Abrahamse, Ashleigh Brander et John Edwards, Léandre GUIGMA, Manel Ben Hassouna, Njaka.A.Ranaivoarimanana, Aurianne Charmet, Sébastien Allou, Nora Noviekou et Anne Gippet. (2012). Regard sur l'activité informelle dans les grandes villes africaines. Les ateliers maitrise d'oeuvre urbaine. Dakar. Version provisoire Africacités.
  • @gval
    10 years ago
    Regards sur l’activité informelle dans les grandes villes Africaines. Par sept équipes de jeunes urbanistes africains, à l’initiative des Ateliers de Cergy. Version provisoire / Africités, Dakar 2012 Pour commencer cette note de lecture, il faut peut-être mentionner le fait que l’ouvrage est assez particulier dans sa construction, car il ne s’agit pas vraiment d’une analyse ou d’une prise de position, mais plutôt de regards, posés de manière passablement neutres, sur les structures des secteurs formels et informels de certaines villes d’Afrique. On parle de la situation dans laquelle ces dernières se trouvent aujourd’hui. Aux lendemains de l’indépendance, où on assiste à un exode rural massif provocant une densité extrême et le développement du secteur informel (habitation/professions), « la croissance urbaine étant plus rapide que la croissance économique et de l’offre d’emplois et les lacunes des systèmes nationaux de redistribution des richesses créées »(p.4). Rédigés et publiés en 2012, ces rapports se font à travers des observations sur le site, des documents photographiques, sur la base de données statistiques également ou en relatant le discours de locaux, qu’ils soient du secteur formel ou informel. Huit villes ont été sélectionnées : Tunis (Tunisie) ; Dakar (Sénégal) ; Ouagadougou (Burkina Faso) ; Accra (Ghana) ; Lomé (Togo) ; Nairobi (Kenya) ; Antananarivo (Madagascar) et Cape Town (Afrique du Sud) couvrant ainsi l’entier du continent et offrant un aperçu assez global des différentes situations et cultures que l’on peut y trouver. Les Ateliers de Cergy ont été créé en 1982 par des urbanistes de la Ville Nouvelle de Cergy-Pontoise en France. Le but étant de regrouper des étudiants et professionnels de l’urbanisme de toutes nationalités pour réfléchir et offrir aux responsables locaux une compréhension de leur situation et des outils pour appréhender le développement et l’aménagement de leur territoire. Les principales questions qui ressortent de cet ouvrage sont, d’une part de savoir si l’informalité est une caractéristique des villes africaines ; Et d’autre part, de savoir s’il faut normaliser ces activités du secteur informels afin qu’elles n’échappent plus au contrôle et aux taxes ou plutôt de les accompagner et les promouvoir dans les politiques et stratégies de développement et d’aménagement. Il est intéressant, dans les premiers chapitres de l’ouvrage intitulés « Comment définir la ville informelle ? » et « Les métiers de l’informel », de se rendre compte que le secteur informel peut-être parfois un manque d’adaptation ou l’absence de la part de l’Etat. En effet, il y est mentionné, par exemple, la situation des quartiers dits irréguliers. Ceux-ci, (dans la ville d’Antanarivo par exemple) par manquent de moyens des futurs habitants, de soutien et même de contrôle de la part du gouvernement se sont installés où ils ont pu. Il s’agit généralement des zones qui sont considérées comme inconstructibles, soit pour des raisons de salubrité, d’inhospitalité ou de sécurité du terrain (risques d’inondation, d’incendie, de glissement de terrains…). L’Etat, ayant fermé les yeux dans un premier temps, ne propose, au maximum, que des solutions temporaires pour régulariser la situation. Les démarches sont très chères, très complexes et souvent inaccessibles, par simple manque d’éducation (illettrisme). Aucun titre de propriété foncier n’est alors accordé. Seuls des « titres intermédiaires » ou des « petits papiers » sont délivrés. Ceux-ci n’ayant aucune valeur juridique. De plus, les problèmes relatifs aux déchets produits ne sont pas gérés et provoquent alors des conséquences négatives sur l’ensemble de la ville. On peut se rendre compte ainsi, que l’irrégularité est provoquée, certes par une occupation sauvage, mais également par un manque de réaction de l’Etat qui ne fait pas respecter les règles, dans un premier temps et qui, par la suite, n’assume pas et ne cherche pas à s’adapter pour faciliter les démarches ou reconnaître certaines situations. « À Nairobi, les plus pauvres, exclus par défaut des marchés officiels du logement, du travail et des ser¬vices de base, restent stigmatisés par des visions et des politiques qui criminalisent leurs pratiques informel¬les sans offrir d’alternatives économiques ou sociales.» (p.23). Ceci ayant la conséquence de creuser le fossé entre des catégories de classes et de provoquer des problèmes qui touchent finalement l’ensemble du territoire. A contrario, l’exemple de la ville d’Accra, qui a procédé à une décentralisation des activités gouvernementales offrant ainsi plus de pouvoir aux agences étatiques locales et aux assemblées de quartier, permet maintenant un contrôle des secteurs informels. Le but étant, par ce contrôle, d’en tirer un recensement et donc de mieux comprendre ces secteurs. Il permet aussi la mise en place d’une taxe pouvant ensuite être réinvestie dans le quartier. Dans un premier temps, on sera alors capable d’offrir un entretien, puis de donner les moyens de se poser les bonnes questions et finalement, de fournir les ressources nécessaires visant une amélioration des structures et des modes de vies. Ces éléments de régularisations semblent, à priori une bonne solution, pourtant les auteurs nous présentent l’exemple du développement du « centre commercial piéton » à Kwame Nrhumah Circle, ayant échoué puisque quelques mois après avoir offert un espace sécurisé aux vendeurs qui avaient pour habitude de commercer sur le bord dangereux des routes ou dans le trafic ont déserté les structures mises en place. L’arrivée du secteur informel dans les villes provoque des modifications importantes dans les modes de vies, comme par exemple l’éclatement du marché à Dakar par l’apparition des marchands ambulants. Du fait de leur décentralisation par le rapprochement du service vers le client, les marchés tendent à disparaître. Ce que l’on observe alors, c’est que les métiers du secteur formel s’inspirent de l’efficacité et de la justesse des réponses aux besoins offerts par les métiers de l’informel. Et vis-versa, les métiers de l’informel s’inspirent de la qualité et de la présentation des produits ainsi que de la visibilité de l’activité sur le marché mis en place par le secteur formel. Certains exemples nous font voir un besoin mutuel et une relation importante entre le formel et l’informel, comme les femmes restauratrices à Dakar qui assurent, malgré leur occupation irrégulière de la voie publique, « la sécurité alimentaire des Dakarois par la disponibilité, l’accessibilité et la stabilité » (p.31) ; Les récupérateurs, illégaux au Sénégal, tendent à être intégrés dans le système classique de la gestion des déchets comme, par exemple, dans les décharges de Mbeussbeuss, à Dakar. Ceux-ci ont d’abord mis en place un système de tri des déchets puis de recyclage pour finalement pouvoir vendre des matières premières servant à la fabrication d’objets ou pour la construction. Ces produits sont alors vendus, à des coûts moindres, à des artisans ou industries du secteur formel. On peut voir également les marchands de divers services, ouverts 24h sur 24. Concurrents durant la journée, par leurs stratégies d’amoindrissement des coûts, ils prennent le relais des secteurs formels le soir sans plus aucune considération particulière de classes sociales. A travers ces quelques exemples on se rend compte de la complémentarité de ces différents secteurs et de la quasi nécessité de les maintenir tous les deux dans le paysage urbain africain. L’avantage de cet ouvrage est qu’il évite de procéder à des généralisations et des raccourcis trop rapides, brouillant les finesses sur lesquelles il est important de rester attentifs et permettant à chacun de se faire son opinion pour pouvoir comprendre, réfléchir et finalement mettre en place des stratégies basées sur des besoins réels et spécifiques. A l’opposé, la difficulté de cet ouvrage, lorsque l’on commence à s’intéresser à une telle thématique, est qu’il n’est pas évident d’en tirer une leçon ou disons plutôt une ligne sur laquelle se baser pour une réflexion plus globale des problématiques. Il en ressort que quelques questionnements ou thématiques peuvent se retrouver dans plusieurs villes de façon à être passablement répétitifs. A l’opposer on peut voir que beaucoup des stratégies qui ont été mise en place pour laisser aller ou au contraire trouver des solutions ne sont pas concluantes et pousseraient même parfois à perdre courage. Au même titre on s’aperçoit que des stratégies ayant eus des résultats positifs dans certaines villes ne fonctionnent pas dans d’autres. Nous pouvons donc en faire ressortir une notion qui nous semble importante : la contextualisation du problème posé selon un lieu, une culture ou mélange de plusieurs cultures, un moment donné de l’histoire du pays, de la ville ou même du quartier en soi, son rapport avec les autres quartiers, les autres villes, les autres pays et le reste du monde et finalement la société et les gens qui sont touchés. Si les réponses doivent être à chaque fois différentes dans leurs natures et leurs applications, on peut toutefois se rendre compte de certaines similitudes de faits. En effet, en observant certaines villes d’Asie, comme Hong Kong par exemple, où la densité de personnes est très élevée, également suite à une augmentation de la démographie extrêmement rapide, on peut y voir des populations entières s’amasser illégalement, à l’image des bidonvilles, dans les sous-sols des immeubles, cherchant à survivre dans des espaces minuscules et à subvenir à leur besoins en travaillant au noir. A la fin de la lecture de ce document, nous avons tendance à penser qu’il ne s’agit pas de normaliser le secteur informel, qui risque de faire perdre les qualités de liberté, de créativité et d’accessibilité, mais plutôt d’en reconnaître l’existence et les qualités, de s’en inspirer d’une part et de l’intégrer d’autre part dans les réflexions de développement. Nous irions même jusqu’à dire qu’il ne faut pas que l’Etat mettent en place des structures d’accompagnement du secteur informel ,mais plutôt de chercher un moyen de travailler main dans la main en créant des échanges et en mettant en place des stratégies de complémentarité des deux offres.
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