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Voyage en Afrique urbaine : Urbanisation, modernité et societé

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(2009)

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  • @ricardolemos

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  • anonymous
    6 years ago (last updated 6 years ago)
    Malgré le fait que cette oeuvre soit un recueil de données et connaissances collectives, Pierre gras s'est distingué par son engouement et son dévouement pour cette Afrique, et son urbanisation. Né en 1955 en région parisienne, Pierre Gras s'est destiné très jeune au journalisme et à l'écriture. Il est diplômé de l'École de journalisme de Strasbourg et licencié en histoire. Ses voyages l'ont conduit à séjourner et à travailler en Amérique latine, en Asie et dans de nombreuses villes du sud de l'Europe (Barcelone, Florence, Lisbonne, Marseille, Rome…). Il a publié une dizaine d’ouvrages, pour la plupart consacrés aux problèmes urbains. Dans la collection “ Carnets de ville ”, il a publié en 2002 l’ouvrage Mémoires de villes. Il prépare actuellement un livre consacré à l’imaginaire des villes portuaires. Il vit et travaille à Lyon. Ecrit partiellement par Pierre Gras, cette oeuvre brosse un peu le cadre Africain à travers différentes perceptions mettant en situation les différents pays d'Afrique. Cette oeuvre prend en compte les situations réelles et expériences de plusieurs pays africains en quête d'une urbanisation et planification durable. Cet auteur de par son profond dévouement et son expérience incroyable, montre de par ses différents voyages dans d'autres pays qu'il porte une perception objective envers ses différentes visites et de par son style, captive et imbibe un brin d'imagination au lecteur. Au-delà des aléas d'une démocratisation toujours en chantier et d'indicateurs de développement très contrastés, l'Afrique est inéluctablement en voie d'urbanisation rapide. Dans un contexte marqué par l'exacerbation des identités et la mondialisation des échanges, où le continent sert de banc d'essai au nouvel équilibre des forces entre la Chine et les Etats-Unis, l'" urbanisation des moeurs " progresse davantage encore que le développement de l'espace urbain lui-même. Certaines villes ont pris une dimension métropolitaine : Lagos, Abidjan, Kinshasa, Johannesburg ou Dakar témoignent ainsi de ce " décollage " urbain. D'autres villes font plutôt face, comme Nouakchott, N'Djamena ou Ouagadougou à une organisation foncière, urbaine et sociale en partie calquée sur les pratiques du monde rural. Dans tous les cas, cette urbanisation à marche forcée ne va pas sans difficulté. L'apparition d'une nouvelle " modernité " africaine dérange ainsi les schémas établis et bouscule nos certitudes... Cet ouvrage collectif se propose de déceler ces mutations de l'Afrique tant sous l'angle urbain que sociétal. L'usage croissant du téléphone portable et d'Internet, la recherche d'un tourisme " durable " ou d'une gestion plus avisée des ressources en eau, la communication internationale de Durban, la présence de la modernité en architecture ou encore l'actualité de la question foncière à Addis-Abeba comme en Mauritanie, permettent d'aborder une réalité multiforme et complexe qu'il s'agit d'explorer dans le sens d'une meilleure compréhension des enjeux urbains et d'un accès plus large à la connaissance de cette " Afrique des villes " en pleine émergence.
  • @hardy
    9 years ago
    A. Introduction : Le présent ouvrage est un ouvrage collectif portant « des regards » sur de situations réelles variées (Cameroun, Bénin, Mauritanie, etc.) et commentés par des hauteurs issus de diverses spécialités (architecte, urbaniste, sociologue, etc.). Sans prétendre traiter l'ensemble des questions urbaines auxquelles l'Afrique (ou plutôt les Afriques comme le dit Claude Jamati dans sa préface) fait face, l'ouvrage aborde donc sous forme d'articles compilés une variété de questions urbaines significatives mettant en évidence certains grands enjeux actuels du développement urbain africain. B. Extrait de thèmes développés : Quelle modernité pour l'architecture en Afrique ? – par Nmamdi Eleh L'auteur de cet article tente de répondre à la question suivante : les constructions des quartiers et régions économiquement et politiquement défavorisées des grandes cités africaines (baraquements, bidonvilles, squats, établissements informels, cabanes, ghettos, quartiers indigènes, taudis...) relèvent-elles des pratiques architecturales modernes et contemporaines ? La question est originale et l'auteur met en évidence la contradiction qu'il y a entre une vision élitiste du mouvement moderne en Afrique, refusant de reconnaître la production des classes défavorisées qui auto-construisent, alors même que les véritables objectifs du mouvement visait la libération des peuples et la lutte contre les injustices générées par le capitalisme et le colonialisme. Ce que nous retenons particulièrement des propos de l'auteur, sont les idées suivantes : d'une part que l'architecture africaine prend sa source dans les pratiques culturelles indigènes, occidentales et islamiques, formant un « triple héritage », d'autre part qu'on ne saurait identifier de frontières strictes entre architecture africaine traditionnelle, mouvement moderne et production contemporaine car nous avons affaire à des dynamiques et des évolutions, enfin que les pratiques architecturales africaines sont incomprises car généralement assimilées aux « traditions », voire au primitivisme, sans tenir compte du contexte et de l'expérience sociale... Des études plus consciencieuses des pratiques mettent généralement en évidence un foisonnement d'expériences de modernité architecturale : diversification des matériaux, nouveaux styles, nouvelles formes, etc. notamment dans les quartiers pauvres. In fine, les construction réalisés par les pauvres dans les grandes villes africaines répondent effectivement aux expériences de modernité et trouvent ainsi leur légitimité dans ce domaine. Ville et quartiers précaires, cas de Nouakchott – par Aurore Mansion et Virginie Rachmuhl L'article offre une étude de cas : les opérations kebbé d'El Mina et gazra de Nouakchott, opérations de 100M$ traitant des thèmes de l'économie, des conditions de vie et de l'habitat dans les quartiers précaires, du cadre juridique et institutionnel de l'urbain et du foncier. Ces opérations marques un tournant dans les politiques urbaines en Mauritanie et s'inscrivent dans le cadre du Programme de Développement Urbain (PDU) de la ville de 2001. En terme de stratégie, il s'est agit de prendre en compte d'une part les besoins des quartiers et de leurs populations, d'autre part des directives et politiques de la Banque Mondiale en matière de réinstallation, avec implication des ONG, participation des habitants, indemnisation et « recasement » des déplacés quel que soit leur statut d'occupation, accompagnement vers une régularisation et une sécurisation in situ afin de minimiser les déplacements. Pour le cas de la kebbé El Mina, premier site d'intervention, les résultats sont mitigés. Le déroulement a été plutôt bon, plutôt bénéfique pour les habitants d'origine de condition pauvre ou modeste. Une dynamique de mise en valeur des parcelles est constatée avec un impact social du fait de l'obtention de parcelle gratuites, et de petits commerces et vendeurs se sont installé le long des axes. Mais in fine les déplacés ont été très nombreux du fait des options techniques retenues (choix de « remembrement » contre l'avis des experts obligeant à la production d'un nouveau plan de lotissement orthogonal ne tenant pas compte de l'existant). Et on relève des problèmes non contrôlés de « démultiplication » des ayant droits à l'opération, la complaisance de l'État dans la gestion des attributions, des impacts sociaux, économiques et urbains qui questionnent la durabilité de l'opération, l' absence de système de recouvrement des coûts et de la plus-value foncière, une incidence forte des déplacements vers des zones peu ou pas équipés sur les niveaux et conditions de vie, des cas d'attribution de plusieurs lots aux mêmes ménages sur les deux zones et des cas d'attribution d'un seul lot sur une zone de relogement avec revente et location sur zone initiale... Les auteurs concluent l'article sur de nombreuses questions qui mettent en perpective une telle opération : alors que les coûts d'opération ont été pris en charge par la communauté internationale, qu'en sera-t-il lorsque les coûts devront être pris en charge par les pouvoirs publics ? Quelle reproductibilité de telles opérations et devenir des autres quartiers précaires ? Quid des problèmes liés à l'étalement urbain à moyen et long terme (accès aux réseaux notamment) ? Comment et qui paiera les coûts d'équipements des nouveaux quartiers ? Quel modèle de gestion ? Quels coûts écologiques et sociaux en terme d'énergie, de transport et d'éloignement des zones d'emploi ? « C'est la question des dispositifs institutionnels de gestion et de l'intégration politique de ces territoires qui est posée », communes et communautés urbaine ayant peu été associées. Et quid de la sécurisation foncière, aucuns documents officiels n'ayant été remis aux populations 7 ans après les premières réinstallations. On constate donc que le projet ne répond pas véritablement au besoin de protection des plus vulnérables, à ceux de sécurisation foncière ni à la prévention de la formation de nouveaux quartiers précaires. Durban veut faire briller la « MultipliCity » – par Dennis Claude et Laura Hunt La notion de « MultipliCity » est ici présentée comme « un antidote à la mondialisation », une latitude pour un mieux vivre ensemble. Durban en serait un bon exemple, « une sorte de laboratoire vivant de la coexistence et de la diversité... ». Ville de 4M d'habitants, côtière, très ensoleillée, Durban est le premier port d'Afrique, est animée par des activités économiques majeures telles le tourisme, l'automobile ou l'industrie agroalimentaire, et est largement tournée vers l'Asie, l'Amérique du Nord et l'Europe. La fin de l'apartheid voit l'émergence d'une culture collective originale, et la municipalité ambitionne de faire de Durban « la ville la plus agréable à vivre de toute l'Afrique, une ville où tous les citoyens vivront en harmonie ». D'un point de vue historique, Durban est marquée par de nombreuses influences : Africaines, Phéniciennes, Chinoise, Espagnoles, Britanniques qui nommèrent la ville « D'Urban », indiens. En terme d'architecture, les influences sont également nombreuses : « style du Cap », références à l'Union Jack, arches palladiennes, Art Déco (classée 6e ville la plus prestigieuse du monde), pignons, colonnes et rues à arcades de style oriental, façades aux motifs hindous ou islamiques... mais aussi apparition de style typique comme la maison du Natal développée par des architectes locaux. Plus récemment, pointent des buildings et d'anciens logements sont rénovés... Ce que nous retenons particulièrement des propos de l'auteur sont ces initiatives intéressantes en terme de politiques de logement, social notamment, avec la méthode Breaking New Ground lancée en 2002, illustrant une approche plus qualitative et durable que quantitative : assistance aux personnes installées de façon informelle, série de projets à plus haute densité, communautés résidentielles, logements d'entreprise,etc , avec l'implication de nombreux architectes. Et aussi revitalisation d'immeubles collectifs du centre ville et transformation de tour de bureau obsolètes en appartements. Des programmes résidentiels sont financés à 100% et permettent à la municipalité de concevoir, construire et gérer des projet de logement pour ceux qui n'ont pas accès au secteur privé formel, contribuant notamment à atteindre plus vite l'objectif d'une ville plus compacte et mieux intégrée. Sans résoudre tous les problèmes de logement et de foncier, ces solutions ont le mérite d'exister et font exemple. Autre fait intéressant qui est relevé : the Warwick Junction Project, lancé en 1996 et consistant en une opération de renouvellement urbain d'un « quartier commerçant dégradé, situé aux portes du centre ville », avec comme objectifs sécurité, propreté, fonctionnement du commerce et création d'emplois. L'originalité est dans l'approche : impliquer les bénéficiaires, habitants et usagers, pour comprendre leurs besoins et y répondre d'une part, prendre en compte l'économie informelle et l'intégrer d'autre part, avec la création d'un shopping mall de l'économie informelle dont les retombées économiques retournent directement à la population qui vit dans les secteurs pauvres de la ville, contrairement à ce qui se passe dans les centre commerciaux formels. « Durban a donné la preuve que la population pauvre, en collaboration intelligente avec des urbanistes – dans le cas présent, surtout des architectes –, peut redonner vie à un centre ville, générer de l'emploi pour eux-mêmes et étendre les services proposés à la population en général. » (Keith Hart) C. Conclusion : Cet ouvrage à le mérite de traiter une variété de thèmes touchant à la ville africaine, mais de façon finalement assez inégale. Nous n'en avons retenu dans le cadre de cette note de lecture que trois, du fait de l'intérêt que nous leur portons d'une part, pour selon nous leur importance d'autre part. Tous proposent des réflexions sur les questions d' « informalité », que ce soit en terme d'architecture et d'habitat informels dans le premier cas avec l'idée que cette architecture est « moderne » dans son esprit, que ce soit en terme de foncier, de quartier et d'urbanisme dans les second et troisième cas. Pour ces deux derniers cas, Nouakchott et Durban, nous aimons à rapprocher ces expériences qui illustre des approches bien différentes, notamment en terme de vision et d'action publique sur la ville, avec pour Durban ce qui semble être un bel exemple de renouvellement urbain d'un quartier central de la ville. Ici le projet s'appuie sur l'existant, l'écoute, l'intègre et le valorise, avec sa composante informelle.
  • @remialgis
    10 years ago
    NOTE DE LECTURE Voyage en Afrique urbaine, Sous la direction de Pierre Gras Carnet de ville / Editions L’harmattan / 2009 / 155 p. / ISBN : 978-2-296-10226-2 A/ Cet ouvrage collectif a été imaginé et dirigé par le journaliste, écrivain et consultant Pierre Gras, spécialisé dans les questions urbaines. Il s’intégre à la nouvelle série de la collection « carnets de ville » consacrées à l’Afrique, qui comporte déjà deux ouvrages sur Madagascar et le Tchad. L’ouvrage résumé ici propose de « déceler les mutations de l’Afrique tant sous l’angle urbain que sous l’angle sociétal ». Partant du constat du considérable essor démographique de l’Afrique, de sa consommation effrénée d’espaces et de ressources, mais aussi d’une Afrique multiple et jeune, dessinant les contours d’une modernité africaine, cet ouvrage tente d’aborder l’extraordinaire développement urbain en cours, en mettant en exergue certains grands thèmes communs à l’ensemble du continent. Ce « voyage en Afrique urbaine » rassemble ainsi une diversité d’éclairage, les contributions proviennent d’architectes, d’ingénieurs, de journalistes, de professeurs, d’urbanistes ou de sociologues; une diversité de sujet : l’architecture, la communication, l’eau et l’assainissement, la question foncière, l’habitat précaire, le téléphone portable, le tourisme ou encore les transports; une diversité d’auteurs de nationalités variées avec une forte proportion d’Africains et une diversité de situations urbaines : Addis-Abeba, Durban, Nouakchott, Port-Novo, Tanger ou les villes du Cameroun. B/ Les différents témoignages sectoriels de cet ouvrage permettent de faire émerger plusieurs thèmes transversaux, dont les suivants : La sécurisation du foncier, un enjeu primordial pour les habitants des villes africaines. L’exemple d’Addis-Abeba : La sécurisation du foncier est un moyen d’intégration urbaine pour la majorité en offrant « une importante source de revenus à la fois matériels » (se constituer un capital) « et symboliques » (se sentir citoyen de plein droit). Le contributeur, Bezounesh Tamru, aborde cette question par l’analyse de l’évolution du droit foncier à Addis-Abeba, soit : - la généralisation du droit dit « moderne » hérité des périodes coloniales et communs à de nombreux pays d’Afrique, impliquant la promotion d’une ville chère et peu accessible, - les confiscations des terres dans les années 80, propres à l’Éthiopie, jusqu’à leurs actuelles continuités dans une forme plus libérale, mesures qui « ont permis au début une redistribution foncière très favorable aux citadins tout en autorisant une subvention sans effort financier pour l’état ». - le développement exceptionnel des quartiers informels, liés à l’arrivée massive de populations démunies exclues de ces différents dispositifs. Face à la pénurie de terrain, le renchérissement des prix, la corruption et le clientélisme, le recours à l’informel demeure en effet pour une grande marge de la population une solution plus souple d’accès au logement et au sol urbain. Dans ce contexte, la sécurisation foncière par l’immatriculation des parcelles reste très compliquée à mettre en oeuvre. Une solution pourrait se trouver, pour les pays d’Afrique de l’Ouest, dans la priorisation de la collecte de l’impôt foncier, valant légitimité à défaut de légalité pour cette population pauvre, et offrant des retombées économiques favorable à la collectivité. La sécurisation du foncier prend néanmoins une couleur éminemment politique en Éthiopie ou la main mise de l’état sur le foncier et sa sécurisation dépouillerait ce dernier d’un levier efficace de contrôle social sur la longue durée. La maîtrise des enjeux environnementaux comme fondement du développement urbain africain. L’exemple de l’eau en milieu urbain : Les villes africaines cumulent certains problèmes environnementaux à des échelles inédites. L’environnement et la protection de l’eau en particulier, minimisés voir ignorés, sont pourtant connexes à l’accès aux besoins de première nécessité. Devant les difficultés structurelles, décisionnelles, financières et techniques des autorités à offrir les services de base, des initiatives privées ou volontaristes permettent un approvisionnement en eau au plus grand nombre (porteurs d’eau, construction et gestion de forages, etc.). Les quartiers informels restent cependant très vulnérables à l’importante pollution des nappes phréatiques, faute d’assainissement ou de gestion des déchets ménagers industriels. Dans ce contexte, la refonte des moyens structurels et organisationnels des autorités est urgente pour concevoir des solutions adaptées aux pays d’Afrique, autant du point de vue de la distribution de l’eau potable, de l’assainissement que de la protection et le contrôle de l’environnement. Les contributeurs, René Nganou Koutouzi et Abdoulaye Coumaré, proposent ainsi la création « d’agences de l’eau reposant sur un partage des pays en bassins hydrographiques ». Ces dispositifs, adaptés du modèle français, nécessitent une juste répartition des responsabilités faisant défaut aujourd’hui, de l’état aux utilisateurs. Ces agences s’appuyeraient sur la base des moyens disponibles et pourraient fonctionner comme des mutuelles, selon le principe « l’eau paie l’eau ». Elles devraient enfin accompagner la reconnaissance des acteurs du secteur informel, maillons aujourd’hui indispensables à l’approvisionnement en eau. Une modernité africaine. L’exemple du téléphone portable : La demande africaine en téléphone portable est exponentielle, autant à la ville qu’à la campagne (un Africain sur deux dispose d’un téléphone portable en 2010). Cet outil de communication peu cher, peu gourmand en énergie et adapté au continent africain constitue une alternative bienheureuse aux faibles déploiements du téléphone fixe et de l’internet. Le téléphone portable répond ainsi à une véritable demande : consulter les cours des matières premières pour les pêcheurs, contacter les fournisseurs et les clients pour les commerçants, etc. Les opérateurs et les usagers ont su, avec beaucoup d’ingéniosité, adapter cet outil à leurs moyens : partage des téléphones pour les plus démunis dans les « villages phones », vente de modèles robustes, antipoussières ou munis de torche pour pallier les coupures d’électricité, ou de manière plus inattendue, généralisation du transfert de crédits téléphoniques par mobile comme nouvelle monnaie d’échange, dans des pays comme l’Ouganda ou peu de personnes on un compte en banque. Au-delà de son formidable caractère à révolutionner la vie des habitants et améliorer leur productivité, les pays africains bénéficient aussi des effets induits de la prospérité des opérateurs, souvent premiers contributeurs de ressources fiscales et redistributeurs de richesse. Le téléphone portable favorisera -t-il la réalisation des objectifs 2015 du « millénaire pour le développement » de l’ONU : réduire la pauvreté de moitié et éradiquer l’analphabétisme ? C/ L’apparition d’une nouvelle modernité africaine Ce « voyage en Afrique urbaine », illustré d’une multitude de témoignages et courtes analyses sectorielles chiffrés, vivante et très ouverte, permet de prendre conscience de l’émergence de « l’Afrique des villes », loin des habituelles et caricaturales couvertures médiatiques. Les enjeux souvent considérés comme annexe, l’environnement, une forme de modernité, prennent ici tout leur poids et leurs sens. Loin d’être exhaustif, cet ouvrage constitue une première étape vers la compréhension des multiples enjeux urbains du continent africain. Références web de l’ouvrage : ADP – ville en développement : www.ville-developpement . org Africités : africites.org Africuktures (site d’informations culturelles) : www.africultures.com Afrik.com (site d’information) : www.afrik.com Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique : www.afrique-gouvernance.net Association africaine de l’eau : www.afwa-hq.org Cités Unies / GCLU : www.cites-unies-France.org / en Afrique : www.eurafric.org Forum Eurafric (eau et énergie en Afrique) : www.eurafric.org Groupe de recherche et d’échanges technologiques (GRET) : www.gret.fr Magazine Jeune Afrique : www.jeuneafrique.com Nations Unies (Objectifs du Millénaire sur le développement) : www.undp.org/french/mdg
  • @sof49124
    10 years ago
    FICHE DE LECTURE : VOYAGE en AFRIQUE URBAINE : Urbanisation-Modernité-Société. A- Le présent ouvrage défend tout d’abord son particularisme par son titre « Voyage en Afrique Urbaine ». Serait-ce le Regard temporaire sur un monde nouveau ? Le « voyage » est par nature une découverte, une aventure, un champs de curiosités à satisfaire. La destination de « l’Afrique urbaine » sonne encore comme une mélodie étrangement nouvelle, un qualificatif plus traditionnel de l’Afrique pour nous appeler au voyage n’aurait-il pas été « sub-saharienne » ou « sauvage » ou encore « berceau de l’humanité » voir « enchantée » ? Non, ce titre témoigne bien d’un élan tonique et continu : « En route vers la tendance nouvelle, l’Afrique aussi est urbaine ». Le sous-titre Urbanisation – Modernité - Société souligne l’attrait de l’ouvrage pour les questions complexes de l’urbanisation qui vont au delà des statistiques et des recouvrements de territoires ; les pratiques sociétales nouvelles accompagnent et participent de ce phénomène d’urbanisation sur ce continent et ces Afriques. Le second particularisme de l’ouvrage est, qu’il est un travail collectif, recueil de regards composites sur des thèmes disparates de sources diverses qui permettent d’entendre qui, le journaliste qui, l’architecte qui, le sociologue ou bien l’ingénieur, chacun pouvant témoigner de ses expériences à Nouakchott, Addis-Abeba, Durban ou encore Tanger…..Ce multi-spectre donne au livre un caractère ouvert, inachevé, peu académique proche d’un hebdomadaire qui mêlerait, derrière l’éditorial de Claude Jamati, articles de fond , reportages, enquêtes, témoignages chroniques ou communiqués … Journaliste, écrivain et consultant spécialisé dans les questions urbaines, auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Ports et déports : de l'imaginaire des villes portuaires (2003). Le Corbusier voyageur (2008), Pierre Gras, a dirigé la publication de l’ouvrage. Publié en 2009 aux éditions l’Harmattan, « Voyage en Afrique urbaine » appartient à la collection carnets de ville » -B- La sélection des sujets soulevés dans ce livre permet de sans cesse attiser l’interaction permanente qui existe entre des thématiques structurelles et inhérentes à la conquête et densification de l’occupation d’un territoire : la ville (et son extension périphérique) comme celles relevant de la modernité des nouvelles tendances ou technologies avec enfin, celles inhérentes aux comportements sociétaux traditionnels et en devenir. La diversité voir disparité inaltérable des lieux, de l’histoire et des cultures exposés en Afrique souligne le caractère peu reproductible de telle ou telle solution sur un continent qui aujourd’hui possède le plus grand nombre de pays sur notre planète, et qui aura demain (avant 2030) une population urbaine supérieure à la population totale de l’Europe. Ainsi parmi les questions clés soulevées, on réfléchira à : Quelles réalités et perspectives pour une meilleure sécurisation du foncier ? Quelles pistes pour accompagner le développement urbain des services et équipement indispensables ? Quelle modernité architecturale peut s’imposer pour abriter le plus grand nombre dans un contexte culturel ou traditions et diversités sont prégnantes ? Comment une ville africaine rayonne t-elle à l’international ? Quel tourisme y développer et surtout pour quelle durabilité ? Comment le rôle du taxi peut il jouer le rôle d’intégrateur social ? … La question transversale étant : Peut on considérer que l’Afrique urbaine est une terre de modernité ? Si nous acceptions, comme le propose E. Gateau de « passer à une vision positive de l’urbanisation », pourrait on considérer qu’en Afrique, contrairement à l’Europe, si le développement économique n’a pas impulsé le développement urbain, pourquoi ne pas croire à l’inverse ? La richesse et densité des échanges parfois interculturels dans une ville, offrent une réelle « économie de connaissance » ; Une créativité spontanée, un nécessaire individualisme de survie attisent les systèmes D, la quête d’autonomie pour s’inscrire dans ce surnombre laisse naître du génie. ….La ville un espace de stimuli…. ? Enrichie par les fenêtres grandes ouvertes sur le monde, la ville est aussi le lieu tremplin pour s’exporter (non pas s’expatrier). Pays souvent jeunes, la ville africaine est un aimant pour des populations capables de se surpasser et de « lâcher » les traditions. Contraints de limiter les naissances, la scolarisation s’impose et la combativité de la jeunesse s’inspire de la comparaison. Contraints de s’assumer avec des ressources monétaires et non vivrières dans des pays où les financements publics sont insuffisants, l’autonomie est partout et la solidarité familiale encore active pour imaginer plusieurs métiers. En milieu urbain, la modernité se substitue donc aux traditions, mais faut il accepter au regard de l’état de bon nombre de villes africaines que modernité est aussi associée à pauvreté, habitat précaire, environnement dégradé, hygiène défaillant, risque d’épidémies etc……… ? peut on considérer que l’utilité du téléphone portable prédomine sur celle de la santé ? Faut il accepter qu’une société urbaine moderne autorise la discrimination ? La modernité ne s’autorise t-elle à alimenter en eau potable qu’une partie de ses citadins ? -C -Le milieu urbain africain est en pleine expansion sans cadrage, sans force structurante et grouille de spontanéité galopante. Bien sûr le recours à la planification pour chercher à anticiper quelque peu les besoins des populations est une réponse sage et naturelle ; bien sûr rattraper les méfaits d’installations précaires voir dangereuses est une nécessité ; bien sûr compléter les équipements et services urbains une priorité…bien sûr concourir à limiter l’effet de serre…. Etc Cette logique de moyen terme avec des outils, tels que le cadastre, des politiques foncières, des agences de l’eau, des zonages….tous déjà mis à l’épreuve de nos territoires européens, ne doit pas omettre d’accueillir et de vivifier les pratiques, les usages, les forces spontanées des populations urbaines africaines. Rechercher à réparer à palier le retard d’équipement de service ou de confort est une course perpétuellement perdue au vu du rythme de développement de ces villes ; C’est aussi considéré que, définitivement le continent africain est, définitivement décalé. Combiner les atouts de cette expression de modernité certes, même partielle, avec la meilleure qualité de l’espace organisé est une dynamique plus attractive qui laissera à ces villes leur particularisme. Un tourisme spécifique pourra peut être alors y trouver niche…. ? Prévoir dans la ville des espaces éphémères de créativité, des espaces d’activités, des supports d’exploitation de nouvelles technologies, y injecter de l’agriculture et oser affirmer que l’architecture de récupération est culturellement défendable voir reproductible permet de garantir qu’au moins la modernité de l’Afrique urbaine soit celle des Africains eux mêmes ….
  • @ricardolemos
    @ricardolemos 10 years ago
    Voyage en Afrique urbaine Review by Ricardo S. Lemos Introduction: Voyage en Afrique urbaine comprend une collection d'articles abordant le sujet de la ville africaine dans ses multiples présentations et du point de vue de différentes disciplines et auteurs. Autre que les dépêches laconiques concernant les derniers développements de les guerres civiles et les actes de piraterie, il est rare que reportages s'écartent du cycles des catastrophes qui monopolise les nouvelles africaines aujourd’hui. Pierre Gras a réuni un certain nombre d'experts pour analyser les différents thèmes auxquels est confronté le developement actuel et futur des villes africaines. C'est une petit contribution à un vaste sujet, et l'approche est nécessairement abrégée, mais les sujets sont bien choisis pour leurs rôles clés dans l'avenir du développement urbain africain. Discussion: Le collage commence par une analyse des possibilités d'un tourisme durable avec Porto-Novo, Bénin, comme le centre d'intérêt. Comme l'a déclaré Rachid Amirou (ref.1), «la mise en tourisme du patrimoine de utilisation des thèmes recurrents de l'authenticite, de l'identite culturelle, si ce n'est de l'ethnicité. Cette Idéologie, predominante dans Le discours sur le patrimoine culturel, entraine de nombreux malentendus ". Le conflit entre l'authenticité et la nécessité de commercialiser les pratiques culturelles des avantages économiques, avec sa standardisation, est présent dans les efforts visant à développer le tourisme de Porto-Novo. Le deuxième chapitre, par Nmamdi Eleh, aborde la question de la modernité dans l'architecture des villes africaines et le rôle des classes populaires dans la définition des futurs changements: quelle classe sociale façonnera la future architecture des villes africaines? Si les exemples de l'Europe et les Amériques prévalent, je crois que je connais la réponse à cette question. René Koutouzi et Abdoulaye Koumaré discutent des défis de l'accès à l'eau potable et la gestion des déchets. Lorsque les objectifs réalisables pour approvisionament minimum d'eau potable et les services sanitaires sont fixés à 2040 et 2075, respectivement, on a une idée des dimensions du défi. Comme ils le disent à la fin de l'article: "risquer l'inattendu et commencer tout de suite..." La distribution de la propriété foncière est discuté dans les deux chapitres suivants. Les exemples de Addis Abeba et Nouakchott et de leurs évolutions historiques à la fin du 20e siècle sont affichés. Les auteurs précisent que l'insécurité foncière est avant tout un problème politique de résolution difficile. Le chapitre suivant, par G. Maecke, propose un compte rendu plus optimiste du potentiel de la technologie des communications, en particulier la téléphonie mobile, à améliorer les vies et augmenter la croissance économique. Ici, le paradigme se déplace à une évaluation peut-être moins réaliste des contributions d'une technologie qui est, grosso modo, contrôlé par quelques pays développés de l'hémisphère nord. Le livre se termine par deux chapitres: l'un analysant Durban, l'un des villages global émergents en Afrique, et un autre, l'ancien exemple de Tanger comme le paradigme de l'ancien avant-poste colonial. Conclusion: Ce livre présente une contribution précieuse au débat sur le développement futur des villes africaines. Cependant, manquant de ce travail est le défi de trouver une nouvelle façon d'améliorer la vie de leurs habitants, qui n'est pas passe par une croissance économique quantitative, non-durable. Comme les crises économiques des pays développés montrent, un nouveau modèle de développement est nécessaire de toute urgence pour faire face à la catastrophe environnementale qui se approche, si les sociétés modernes ne changent pas leurs habitudes. Peut-être que l'Afrique va nous montrer la voie à suivre. Références: 1. Imaginaire du tourisme culturel, Rachid Amirou, PUF (coll. La Politique éclatée), Paris, 2000.
  • @eau
    10 years ago
    VOYAGE EN AFRIQUE URBAINE, urbanisation, modernité et société, Collectif sous la direction de Pierre GRAS, 2009, Paris, Carnets de ville, l’Harmattan A-Contexte de publication de l’ouvrage, les auteurs, le résumé L’Afrique a une réalité urbaine paradoxale: En effet, elle est le continent le plus rural (un taux d’urbanisation environnant les 35%), mais elle s’urbanise rapidement (la population des villes s’étant multipliée par 12 en 40 ans). L’Afrique, c’est aussi 53 pays entre 10 000 (les Seychelles) et 130 millions d’habitants (le Nigéria). L’urbanisation étant un phénomène complexe mettant en jeu les sociétés dans leur globalité et dans leurs évolutions, l’étude de la ville n’en est donc que complexifiée. En examinant le phénomène urbain africain sous les angles sociétale et transdisciplinaire, les différents auteurs se sont attelés ici à présenter une Afrique urbaine, vivante et ouverte sur l'avenir, loin des clichés qui la représente comme un continent peu dynamique. Cet ouvrage a été imaginé et dirigé par Pierre Gras. Préfacé par Claude Jamati (président de l’AdP), il accueille des contributions de Dennis Claude et Laura Hunt (architectes Sud-Africain), Pierre Gras, Christian Sozzi (urbaniste), Nmamdi Eleh (professeur associé, maître de conférence en architecture à l’université de Cincinnati, USA), René Nganou Koutouzi (consultant en chimie environnement et enseignant) et Abdoulaye Coumaré (Docteur ingénieur en chimie et enseignant), Gaëlle Macke (journaliste), Aurore Mansion (socio-anthropologue) et Virginie Rachmuhl (sociologue urbaniste, chercheur à l’ONG Gret), et Bezounesh Tamru (maître de conférence HDR à l’Université de Lyon). Pierre Gras est né en 1955 en région parisienne. Il s'est destiné très jeune au journalisme et à l'écriture. Il est diplômé de l'École de journalisme de Strasbourg et licencié en histoire. Ses voyages l'ont conduit à séjourner et à travailler en Amérique latine, en Asie et dans de nombreuses villes du sud de l'Europe (Barcelone, Florence, Lisbonne, Marseille, Rome…). Il a publié une dizaine d’ouvrages, pour la plupart consacrés aux problèmes urbains. Il est actuellement Ecrivain, Journaliste et Directeur de la collection Carnet de Ville . L’urbanisation rapide de l’Afrique, avec ces risques et ces périls, parfois très éloignée de tout développement durable, est certainement la première manifestation pérenne de cette ingérence de l'économie-monde au cœur des réalités locales. Cet ouvrage collectif se propose de déceler les mutations de l'Afrique tant sous l'angle urbain que sociétal. L'usage croissant du téléphone portable et d'Internet, la recherche d'un tourisme " durable " ou d'une gestion plus avisée des ressources en eau, la communication internationale de Durban, la présence de la modernité en architecture, les taxi à Tanger ou encore l'actualité de la question foncière à Addis-Abeba comme en Mauritanie, permettent d'aborder une réalité multiforme et complexe qu'il s'agit d'explorer dans le sens d'une meilleure compréhension des enjeux urbains et d'un accès plus large à la connaissance de cette " Afrique des villes " en pleine émergence. B-Discussion du propos de l’auteur Thème 1 : le problème de la gestion de l’eau Les constats en matière d’accès à l’eau, de distribution et d’assainissement sont dans la plupart des pays africains plus qu’alarmant. Et les objectifs prévus par les bailleurs de fond c'est-à-dire 20 litres par personnes et par jours ne seront atteint qu’en 2040. En France 99% de la population a accès à 150 litre par jour et par personne. Quand à un assainissement simple, sans parler de station d’épuration ou de réseaux d’assainissement, la date estimé est de 2076. Ces objectifs sont appelés « objectifs du millénaire » p68. Constats d’autant plus préoccupant que l’on attend une explosion de la population africaine alors que celle de l’Europe sera en net régression. La population africaine est actuellement d’environ 920 millions d’habitants. Le taux d’accroissement de la population permet d’estimer une population africaine de 1.35 milliard en 2025 et de 2 milliard en 2050 qui sera principalement concentrés dans les villes. L’eau et sa qualité est et sera l’enjeu majeur pour subvenir au besoin de cette population croissante. L’eau pour les usages domestiques pour 7% mais aussi pour l’agriculture pour 70% et 25% pour l’industrie. En effet, il existe un lien étroit entre le développement d’un pays et l’accès à l’eau : le manque d’eau est une cause de pauvreté et une conséquence de la pauvreté. L’accès à l’eau en zone urbaine où d’ailleurs se développe des filières parallèles (porteur d’eau , laveur de linges sales à Bamako par exemple) n’est pas le seul problème. L’assainissement des eaux usées dans la plupart des pays africains est souvent inexistant. Ce constat fait peser de forts risques de pollution des nappes phréatiques avec de graves conséquences sur la santé des populations les plus fragiles. Par exemple, le Cameroun qui réussit à fournir 150 l/J/hab, n’a que 7, 3% des ménages qui sont reliés à un système d’assainissement. En effet, le développement du secteur de l’eau se trouve confronté à des problèmes liés à l’environnement institutionnel, au manque de précision des objectifs, au manque d’autonomie de décision et de responsabilité et à la question financière. Et même si certain considère que « l’environnement est un luxe lorsque l’on arrive pas à assumer les besoins de premières nécessités »p 7- des solutions existent. En effet, afin d’avoir une gestion durable de l’environnement, il est indispensable de faire un état des lieux de l’existant et de créer des structures de gestion de l’environnement dans chaque pays en développement. Pour l’eau, le modèle français avec son découpage en bassins versant hydrographiques de gestion des eaux et ces agences de l’eau permet de garantir l’indépendance de la politique de l’eau, de répartir les responsabilités entre les différents acteurs. Le système pollueur payeur permet de trouver des financements pour la création d’un assainissement et de sa gestion. Le principe de mutuelle permet un système d’entraide entre les différentes région spatiale ou secteur d’activité. D’autre part, des stratégies d’accès à l’eau s’organisent, de nouveaux métiers se créent ; les usagers, bénévoles s’impliquent ; Le Sénégal, Ghana, Mali ont inscrit l’eau comme objectifs prioritaires de leur constitution; des missions d’assistance sont aussi nécessaire mais « assister juste ce qu’il faut, la ou il faut » en veillant « à l’approbation des savoir-faire »p82. Thème 2 : l’insécurité foncière L’accès au foncier constitue un moyen d’intégration ou au contraire un facteur d’accentuation des inégalités. En effet, une augmentation de la démographie et un manque important et régulier de logement engendrent une tension foncière, un accroissement de l’habitat informel et une multiplication des inégalités. Dans beaucoup de pays africains, deux systèmes fonciers coexistent: le droit d’usage souvent collectif et la propriété absolue. La complexité d’accès au foncier en Afrique est illustrés par l’exemple de la capitale de l’Ethiopie : Addis Abeba, métropole de 2 738 28 habitant fondée en 1886 : Lors de sa création, la ville consistait en un site temporaire de résidence royal, les terres urbaine étant allouées aux dignitaires et à leur suite. Au XXe siècle, l’accès au foncier de la classe urbaine modeste se faisait par la location, de prêts sans intérêt, la vente, le don, des permis d’occuper et de gardiennages de petites parcelles biscornues. La classe urbaine riche pouvait obtenir de grands terrains souvent boisés d’Eucalyptus, bois de grande valeur marchande. En 1974 , l’inégalité d’accès au foncier a poussé la population à la contestation et à aboutit à la mise au pouvoir des militaires du Därg. La loi de juillet 1975 instaura la propriété étatique sur tous les sols urbains, trouvant ainsi une solution radicale aux difficultés foncières. Elle garantissait aussi à tous les Ethiopiens un droit à 500m2 de terre urbaine. Mais la pénurie de logement et des pratiques de corruption n’ont pas permis cette loi. En 1991, Addis Abeba a acquis une autonomie régionale et des compétences élargis sur l’administration de son territoire. La loi de 1993 a instauré le système de location bail comme le seul moyen d’appropriation des terres et la gestion foncière par les mairie d’arrondissement. La location vente dans l’habitat collectif est soutenu par des subvention pour aider la partie de la population la plus modeste à accéder au logement. Malgré cet effort, l’habitat informel est le choix le plus adopté surtout par nécessité. L’Etat est néanmoins le seul propriétaire du sol urbain. « Sécuriser le foncier serait pour l’Etat se dépouiller d’un levier de contrôle sociale »p104, pourtant, il permettrait une « réduction de la pauvreté » et « un changement dans l’appropriation de la ville par les différents acteurs »p104, situation éminemment complexe. Thème 3 : Etude de la modernité en architecture africaine Les architectures africaines que l’on trouve principalement au sein de quartiers défavorisés que l’on appelle bidonville, squat, établissement informel, ghettos, quartier indigène, taudis…sont-elle modernes? Les objectifs du mouvement moderne se proposaient d’être à l’avant-garde de la libération des peuples et de la lutte contre les injustices politiques et sociales émanant du capitalisme et du colonialisme. Le concept d’architecture africaine prend ses racines dans les pratiques culturelles indigènes, occidentales et islamiques appelés le triple héritage. Les influences indigènes intègrent les premières structures architecturales des temps préhistoriques, de l’ancienne Egypte, du moyen-âge et de l’époque de la renaissance. Certaines structures architecturales africaines sont attribuées à tord aux traditions ou au primitivisme. En effet, beaucoup de peuples africains construisent à partir de matériaux multiples et inventent des styles nouveaux qui en surface peuvent rappeler des formes traditionnelles. Ensuite les influences occidentales comportent 2 périodes principales: La première comprends les premières occupations grecs, de l’ancienne Egypte sous les Ptoléméens à la dernières des 30 dernières dynasties des anciens royaumes égyptiens après la conquête d’Alexandre et la seconde au XVe par la présence du capitalisme et du colonialisme. L’influence de l’Islam s’est répandu à partir du début du VIIe. Pourtant, ses traditions de construction a produit des mosquées de styles très différents bien que les pratiques religieuses soient les mêmes. L’étude des différentes influences architecturales sur le continent africain via l’étude du triple héritage, permet de conclure au développement de multiple traditions architecturales. D’autre part, sur la base de leur statut économique, les constructions des pauvres répondent largement aux exigences de modernité et trouve ainsi leur légitimité dans ce domaine et doivent être prise en considération. Les omettre signifierait qu’il existe un modernisme pour les riches et pour les pauvres, ce qui va à l’encontre du mouvement moderniste. C-Conclusion Cet ouvrage collectif a su croiser différentes disciplines qui a permis de traiter de l’urbanisation sous un angle sociétal et culturel, croisement entre auteurs francophones et anglophones, croisement des phénomènes de l’essor démographique, de l’urbanisation et des effets de la mondialisation (qui ne s’arrête pas aux portes de l’Afrique). Mais il n ’a pas aborder que très partiellement les transports via la partie concernant les taxis à Tanger. La Santé et les déchets n’ayant pas du tout été abordé. Cette ouvrage n’étant pas exhaustif, il peut être vu comme une « porte d’entrée au débat ». Bibliographie complémentaire : -L’étalement urbain en Afrique : défis et paradoxes, sous la direction de Hatcheu Tchewe Emil, 2013, Paris, Yaoundé, L’Harmattan Cameroun -Dîner –débat du 18 février 2010 au Procope « retour d’Africités » et autour de l’ouvrage « Voyage en Afrique urbaine » -Interview de M. Daniel Biau, ancien directeur de l’Agence de l’ONU pour les villes, au 7eme Forum Urbain Mondial 2014 par M. Emmanuel Tellier de Télérama -Capsules thématiques, Les études urbaines en Afrique Sub-saharienne, un portrait général, Annie-Claude Labrecque, Janvier 2010
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