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La petite ville, un milieu adapté aux paradoxes de l'Afrique de l'Ouest : étude sur le semis, et comparaison du système spatial et social de sept localités (Togo, Ghana, Niger)

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Université de PARIS I PANTHEON-SORBONNE, (fevrier 2004)

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  • @motohenri

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  • @motohenri
    11 лет назад
    Cette note de lecture concerne une thèse de doctorat de géographie de l’Université de PARIS I PANTHEON-SORBONNE soutenue le 22 février 1994 par Frédéric Giraut. Intitulé « La petite ville, Un milieu adapté aux paradoxes de l’Afrique de l’Ouest Etudes sur le semis et comparaison du système social et-spatial de sept localités : Badou et Anié (Togo) ; Jasikan et Kadjebi (Ghana) ; Torodi, Tamaské et Keïta (Niger) », le Jury était composé de Messieurs les Professeurs : Roland POURTIER (Directeur), Alain DUBRESSON, Jean-Paul LABORIE (Rapporteur), Jean-Luc PIERMAY (Rapporteur).L’auteur de cette thèse a fait une étude de cas de 7 villes dans trois pays de l’Afrique de l’ouest ( Togo, Ghana, Niger) pour montrer que les petites villes croissent très rapidement dans cette partie du continent. Selon lui, cette catégorie de ville constitue un facteur de développement. Du point de vue des dynamiques, des fonctions, des principes de localisation des environnements géographiques et culturels, les petites villes de l’Afrique de l’ouest sont très variées. De même, les critères de définition de la ville varient d’un pays à un autre. En plus des critères statistiques et fonctionnels, il faut intégrer le critère dimensionnel pour éviter qu’on qualifie certaines petites villes de « semi-urbain ». Frédéric Giraut pense qu’il est temps de proposer la substitution de critères fonctionnels, sociaux et spatiaux de définition de la petite ville aux critères dimensionnels. En Afrique de l’ouest en général, les petites villes de 5000 à 2000 habitants prolifèrent. Entre 1960 et 1980, pour 10 pays, 342 villes ont émergé et certaines continuent leur évolution pour devenir des villes moyennes. Cette partie de l’Afrique est aussi marquée par l’existence de petites villes stagnantes. Certaines ont occupés des positions importantes dans l’armature urbaine coloniale et précoloniale. Pour appuyer cette affirmation, l’auteur de cette thèse cite Y. Marguerat (1991, p. 401-402) qui affirme que 25des 41 anciennes capitales du continent noir végètent dans la catégorie des petites villes voir des bourgs. La figure de ville déchu reste exceptionnelle en Afrique de l’ouest et il est bon de rappeler avec Marcel Roncoyol (1990, p.20) « que la ville dépasse généralement par son souffle le temps des modes de production, même si elle porte l’empreinte ; encore mieux les conjonctures, même si elle doit affronter des cycles de gloire ou de misère. » Nous pensons que ce constat ne se limite pas uniquement en Afrique de l’ouest. Au Cameroun par exemple, la ville de Nkongsamba qui au lendemain de l’indépendance était considérée comme la troisième ville du pays (après Yaoundé et Douala) se trouve aujourd’hui dans la catégorie de ville qu’on peut appeler « ville déchue ». A partir de l’étude de cas de 3 pays (Togo, Niger, Ghana), il apparait que leur évolution est différente. Malgré le fait que le Niger apparait comme un pays de veille tradition urbaine, la ville est restée jusque vers l’indépendance un élément marginal. En effet si on excepte la capitale Niamey, aucune agglomération ne peut prétendre à la qualité de « métropole ». Le Togo quant à lui dispose d’un réseau urbain macrocéphale. Actuellement le pays est entré dans une phase de transition où les villes secondaires sont plus nombreuses. Le Ghana enfin est un pays anciennement urbanisé où la transition urbaine se trouve à un stade avancé. Toutefois, les points communs existent dans l’évolution des villes de ces pays. Il s’agit de la multiplication des villes moyennes, l’explosion des petites villes, du rôle ambigu du statut administratif et les phénomènes de stagnation des petites villes. Les petites villes sont des organismes de base des armatures urbaines. D. Requier-Desjardins (1991), « il nous semble que l’Afriques sub-saharienne, qui apparait comme la grande oubliée du développement, est un terrain privilégié pour faire émerger ce type d’interrogation { La ville est-elle un facteur de développement ?} ».Dans le cadre d'une économie "primaire", la ville secondaire remplit en fait des fonctions d'encadrement administratif et de drainage de la production locale et régionale, mais sa polarisation et son rayonnement sont très limités, compte tenu de l'inadaptation des services offerts aux faibles ressources du monde rural. Dans ce contexte, seule la petite production marchande et les services informels offerts par la petite ville peuvent satisfaire un bassin demandeur pauvre, et par là même le polariser. Par ailleurs "La demande urbaine joue un rôle structurant sur la géographie de l'offre de produits agricoles" (Snerch, 1994, p. 16). Le fait est que "c'est l'approvisionnement des centres urbains qui apparaît désormais comme l'élément fondamental des rapports villes-campagnes" (Vennetier, 1991, p. 216). L'intérêt des gouvernements, des bailleurs de fonds, des experts et des chercheurs pour les petites villes de l’Afrique de l’ouest s'inscrit dans quatre contextes : celui de l'échec de nombreux projets de développement et d'aménagement du territoire aux échelles régionale et nationale ; celui de la croissance toujours importante, bien que ralentie, des villes primatiales ; celui d'un désengagement des États aux prises avec une grave pénurie de ressources ; et enfin celui du développement de la coopération décentralisée menée par les O.N.G. et les collectivités locales européennes. Comme l’auteur de cette thèse, nous pensons que l’heure est à la décentralisation, à la gouvernance locale. Sous la surveillance du pouvoir central, le gouvernement local saura mobiliser les ressources propres de son milieu. La prise en compte des centres secondaires s'impose alors comme seule alternative aux processus de concentration contre-productive à l'œuvre : "Il y a dans la réhabilitation des petites villes et des villes moyennes, maintenues au contact des campagnes, un espoir qu'il serait dangereux de décevoir, car elle est, semble-t-il, le seul moyen d'éviter aujourd'hui le désastre économique et social qu'est le transfert, dans de gigantesques bidonvilles, de populations rurales marginalisées." (de Maximy, 1987, p. 371). C'est également ce qu'illustrent les souhaits de l'ex-commissaire européen responsable des questions de développement, E. Pisani : il aspire au renversement de la tendance du développement des grandes villes, par la création de pôles régionaux basés sur les structures urbaines et villageoises existantes, et par une politique d'aménagement du territoire directement liée à la politique agricole. Selon lui, "il importe de réinventer le paysan, le milieu rural, le village, la petite ville comme les facteurs essentiels du développement" (1984, p. 97). Au terme de la lecture de cette thèse, nous convenons avec l’auteur qu’en Afrique en général, les petites villes croissent à une vitesse exponentielle et que le phénomène de villes « déchues » est une réalité. Ainsi, la ville de Nkongsamba qui au lendemain de l’indépendance était considérée comme la troisième ville du Cameroun pourrai aujourd’hui être classée dans la catégorie de petites villes. Tout comme Frédéric Giraut, nous pensions que le développement rationnel des villes africaines doit passer par la décentralisation du pouvoir. Cependant, après avoir regardé l’une des vidéos (5.5 la planification urbaine stratégique) du Dr Jérôme Chenal concernant le cours intitulé : Villes africaines : introduction à la planification urbaine, nous nous posons la question de savoir si le développement ordonné des villes africaines pourra être possible avec la décentralisation ou plutôt avec la concentration des pouvoirs ?
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