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Africapolis : étude de l'urbanisation en Afrique de l'Ouest

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Agence Française de Développement (AFD), (2010)

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  • @elvirilay

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  • @ikunnn
    10 years ago
    A) Présentation du contexte de publication de l’ouvrage, présentation de l’auteur et un résumé en quelques lignes du propos général de l’ouvrage Cette étude est soutenue par l’Agence Française de Développement (Département AFR) dont le but étant de favoriser le développement dans les pays du Sud dont l’Afrique et collabore avec les réseaux académiques français mais aussi internationaux. Dans le cas de cette étude les équipes du SEDET (CNRS/Université Paris Diderot) ont coordonnée et réalisé avec divers géographes, documentaliste et ingénieur la présente étude. Pour l’équipe d’Africapolis, beaucoup de publication ne descendent pas à un niveau de précision suffisant concernant les villes du mondes. Il était pour eux nécessaire d’établir une base de donnée sur l’Afrique à un niveau de précision suffisant afin de pouvoir étudier l’urbain en Afrique. L’étude se division en deux grandes parties: en premier lieu, une critique du manques mais aussi des erreurs de la documentation des villes et en deuxième lieu, une analyse des processus d’urbanisation. Cette étude est basé sur une méthodologie “scientifique” utilisant tant des théories mathématiques que des images satellites (morphologie) ou des données de recensements des divers pays analysés s’étendant de 1950 à une prévision pour 2020. L’étude se veux très minutieuse et précise, répertoriant plus de 2’600 agglomération dont 1526 dépassant ou dépasseront le seuil définit de 10’000 habitants. Ainsi que 160’000 unité locales dont près de 2’800 dépassent le seuil de 5’000 habitants en 2000. Cette distinction des échelles (en effet une agglomération peut contenir de multiple unités locales) est très importantes car les chiffres donnés dans diverses publications peuvent recouvrir une grande diversité de réalités. Ceci afin de mettre en confrontation la réalité concrète de la ville et l’abstraction théorique des chiffres. Par exemple il se peut que la prévision sur le taux d’urbanisation de l’Afrique de l’Ouest soit globalement juste mais l’erreur se trouve à une autre échelle, la surestimation de la population de grands villes masquera la sous-estimation de centaines de petites villes. Ainsi les problèmes d’urbanisation sont aussi totalement différents entre une ville de 2 millions d’habitants ou 200 agglomérations de 10’000 habitants. B) Développement de trois thèmes proposés par l’auteur de l’ouvrage Un des premiers thèmes abordé dans cette étude est celui de la définition de l’urbain. En effet, comment définir la qualité urbaine d’une localité est essentiel dans la compréhension des processus d’urbanisation, et ainsi aide à répondre à la question de la limite entre un système urbain et rural. A partir d’un certain seuil ou “masse critique” comme ils l’appellent, de nouveau services et activités qui ne sont plus forcément du secteur primaire sont envisageable, et ainsi marque aussi le caractère “urbain”. Le seuil choisi dans cette étude se base sur des hypothèses théorique de la géographie quantitative mais aussi à l’observation de la grande base de donnée statistique réuni. Ainsi “cet ensemble statistique permet de corriger puis de valider les hypothèses théoriques.” (p.30). Mais le principal problème à l’étape de la vérification” est que le seuil théorique séparant l’urbain du rural varie dans le temps et dans l’espace.” (p.31). Dans un même pays, le seuil peut varier d’une région à l’autre par exemple. En Afrique de l’Ouest, ils ont définit un seuil entre 5’000 et 10’000 habitants mais généralement autour des 7’000 à 8’000 habitants. Le seuil choisi à donc été initialement de 10’000 habitants mais du fait de la croissant démographique et de la prévision à 2020, celui-ci à été étendu aux agglomération de 5’000 habitants qui pourrait d’ici 2020 atteindre les 10’000 habitants. Afin de repérer les agglomérations de plus de 5’000 habitants une double méthode à été établie, d’abord à partir des recensements, mais aussi à partir des images satellites “dont la tache urbaine dépassait 500 mètres de longueur sur le terrain.” (p.33). Cette association de méthode permet donc bien de confronter cette abstraction des chiffres avec une réalité concrète du terrain, et a permis, par exemple, de distinguer quelques agglomérations qui “sont constituées de plusieurs unités locales dont aucune ne dépasse individuellement les 5’000 habitants.” (p.33). Du point de vue d’un étudiant en architecture, cette distinction des échelles et de mettre en corrélation des chiffres abstraits à une réalité du terrain est très parlante. De plus, je pense que la méthode utilisé à savoir de partir du local pour aller au global permet de moins interpréter certains chiffres et certaines situations que d’autres études peuvent faire et ainsi tomber dans des villes fictives par exemple. Tout ceci permettant aussi de mettre en évidence des relations entre les différentes unités locales, agglomérations ou métropoles qui sont au coeur même de la discipline architecturale, urbanistique ou sociologique. Les chiffres, finalement, ne sont qu’un support dans la compréhension du processus d’urbanisation, qui est toute l’analyse de la deuxième partie de l’étude. Mais comprendre le mécanisme c’est aussi comprendre les enjeux de l’urbanisation. Répondre à ces enjeux et les réaliser sont très certainement politique mais les urbanistes, architectes et sociologues sont aussi de grands acteurs afin de répondre et réaliser correctement cette transition. De ce fait la base de donnée d’Africapolis devient une source d’aide efficace et visiblement plus fiable que d’autres études, dans les élaborations des planifications urbaines futures. La deuxième partie de cette étude s’intéresse aux processus d’urbanisation. Les trois formes classiques de la croissance urbaine en Afrique de l’Ouest mais tout autant dans le Monde s’effectue par: 1. Une densification des agglomérations existantes, 2. un étalement des agglomérations existantes et 3. L’émergence de nouvelles agglomérations à partir de noyaux de villages existants (urbanisation in-situ) ou de la création de nouvelles villes (urbanisation ex-nihilo) ou sous forme de rassemblements non planifiés. Les deux premiers se basent sur la migration depuis d’autres villes mais aussi principalement des campagnes (exode rural). Mais le troisième mode de croissance urbaine n’implique pas forcément de la migration ou d’exode rural. Ainsi ”la croissance urbaine n’est pas nécessairement le résultat de l’exode rural: dans un contexte de fort natalité, c’est au contraire l’absence d’exode rural qui peut expliquer l’urbanisation, laquelle prend dans ce cas la forme d’une prolifération de petites et moyennes agglomérations.” (p.54). Cependant il existe aussi un phénomène d’exode urbain qui peut provoquer dans une localité une pression démographique encore plus forte. Ce phénomène est majoritairement constitué de jeunes couples à la recherche de logements et faut de moyen ou d’habitations quitte les grandes agglomérations pour des petites agglomérations dans l’orbite des grandes, processus pouvant être appelé “orbanisation” ou plus communément “périurbanisation”. La question de la limite entre l’urbain et le rural traité dans la première partie de l’étude peut être exploré et analysé par la prolifération de ces petites agglomérations mais “la question qui se pose est cependant d’évaluer le poids des nouvelles agglomérations dans la population globale et dans la population urbaines, afin de contribuer à la mise en place de stratégies de développement adaptées.” (p.71). Ces agglomération se manifeste dans trois types d’espaces géographiques; les régions rurales les plus denses (urbanisation in-situ), la périphérie des grandes agglomérations (périurbanisation) et le long des axes de circulation. De plus, ces trois types peuvent se cumuler localement et ainsi l’émergence des ces nouvelles agglomérations à la limite de l’urbain et du rural n’est que plus propices mais aussi “constitue l’aspect des dynamiques de peuplement le plus problématique du point de vue économique, social aussi bien que politique.” (p.71). Ainsi “si on persiste à considérer ces agglomérations comme rurales, elles continueront à croître dans l’ombre et deviennent réellement “innombrables” “ (p.71), de plus “elles prolifèreront en marge des cadres juridiques appropriés aux formes de concentration denses de population.” (p.71). Le travail principal, avec l’aide de la base de donné démographiques et morphologiques sera d’essayer de répondre à cette problématique des petites agglomérations qui auront un poids non négligeable dans la population globale future mais aussi la population urbaine future en Afrique. Les architectes et urbanistes mais aussi les sociologues et les politiques doivent mettre en oeuvre les moyens afin que la prolifération des petites agglomérations, qui hésitent encore entre l’urbain et le rural, ne soient pas un frein au développement mais que ceux-ci arrive à “la strate dite “intermédiaire” d’agglomérations ne posant pas de problèmes majeurs de qualification urbaine” (p.79). En effet, ce troisième thème majeur du développement de la “ville intermédiaire constitue la condition du déploiement de l’urbanisation à l’échelle du territoire national.” (p.109). La grande partie de cette strate intermédiaire est constitué de chefs-lieux de division administratives. De ce fait, “la fonction de chef-lieu engendre une concentration urbaine; par conséquent, le nombre, la hiérarchie, et le gabarit des mailles du découpage territorial ont une influence sur la forme de la distribution ainsi que le nombre et la taille des agglomérations” (p.79). L’étude explique par la suite le découpage du territoire selon la tradition anglaise et française, les deux étant totalement opposées et favorisant différentes hiérarchies urbaines. La tradition anglaise a permis de faire émerger de véritables grandes agglomérations en dehors de la métropole nationale. A l’inverse, la tradition française “assure la suprématie de la métropole nationale” (p.83) et creuse ainsi l’écart entre la métropole et les villes secondaires. L’étude confronte finalement deux direction à l’urbanisation, celui de favoriser la multiplication des petites agglomérations et ainsi “l’urbain se “rapporche” des populations rurales, mais l’écart entre la métropole et les villes secondaires se trouve alors accentué.” (p.84). Ou de favoriser ou protéger le tissu des agglomérations existantes et “certaines villes peuvent espérer accéder au rang de métropoles régionales” (p.84). Quel stratégie faut-il donc adopter? La balance entre ces deux voies est difficile à trouver car chaque cas sera différent et sera dirigé dans une voie plutôt que l’autre selon la problématique à résoudre. Pour répondre à cette question il faudra très certainement s’interroger dans les habitudes de la populations et donc s’intéresser à un niveau sociologique afin de determiner certaine tendance de la population concernant tant la mobilité que les modes de vie traditionnel. Ceux-ci induiront donc différentes tendances d’urbanisation expliquée plus haut. Cependant la pression démographique de chaque localité sera très certainement un des premiers indicateurs d’urbanisation. Mais ensuite il faudra que politiquement des décisions soient prises, tel que d’élever certaines localités à un statut reconnu comme urbain et qui permettra par la suite d’amener les infrastructures et équipements nécessaires au développement des qualités urbaines de mode de vie, tel que la mobilité ou l’économie. Et ceci en collaboration avec des urbanistes, géographes, architectes ou sociologues mais aussi et surtout les habitants, ceux qui vivent la ville. C) Résumé de la discussion de l’ouvrage L’étude d’Africapolis “s’inscrit dans un projet mondial visant à mettre à disposition du public des données et des indicateurs de référence sur la croissance des agglomérations urbaines, ceci sur la durée la plus longue possible de manière a restituer les observations dans les cycles et les trends de l’évolution du peuplement de la Terre.” (p.48). Et ce point, je pense, a été un des plus gros travail de l’étude. L’explication, la comparaison et la critique de leur étude avec d’autres a permis de comprendre le processus de fabrication de données dont nous, architectes, géographes, urbanistes ou sociologues, utilisons dans les phénomènes analysés pour chaque discipline. On se rend finalement compte que ces données sont très sensiblement sujet à interprétation et qu’une analyse supplémentaire de la réalité concrète à différentes échelles est d’une grande importance. C’est bien ce que l’étude d’Africapolis a réalisé et qui finalement a permis de déceler des erreurs dans d’autres études comme GRUMP pour n’en citer qu’un. Et cela tant physiquement, au niveau du territoire que dans les interprétations faussées que l’on peut se faire des chiffres. La réalité concrète permet donc bien d’aller au delà de l’abstraction des chiffres. Les données d’Africapolis, plus réaliste que d’autres, ne sont pas parfaite et la présente étude reconnait qu’il y a eu des omissions mais aussi que l’étude ne peut pas répondre à toute les questions que l’urbanisation en Afrique soulève. En effet, les thèmes principaux de l’urbanisation en Afrique ont été analysé dans la deuxième partie de l’étude avec l’aide de la base de donné récoltée. Ainsi une vision de l’évolution urbaine mais aussi des grands enjeux urbain futur a pu être établie, tel que la problématique des petites agglomérations mais aussi celui des découpages administratifs ou des métropoles par exemple dont je n’en ai pas parlé ici. Cependant afin de pouvoir réaliser correctement cette transition de nombreux acteurs sont en jeux et une bonne méthode de collaboration reste à être mise en place.
  • @zida
    @zida 10 years ago
    Note de lecture A) Brève présentation du contexte de publication de l’ouvrage et un résumé en quelques lignes du propos général de l’ouvrage L’étude d’AFRICAPOLIS sur l’urbanisation en Afrique de l’Ouest est soutenue par l’Agence Française de Développement Département (AFD) et coordonnée par les équipes du SEDET (CNRS/Université Paris Diderot). Cette étude permet d'identifier avec beaucoup de précision des zones d’habitation urbaines et intègre l’Afrique de l’Ouest dans une base de données mondiale sur les agglomérations (e-Geopolis). L’objectif est de mesurer l’urbanisation de la région Afrique de l'Ouest à l’aide d’une définition unique de l’urbain systématiquement appliquée à tous les pays et à toutes les périodes à travers l’histoire. Au terme d’une minutieuse enquête qui a permis de reconstituer, au cas par cas, l’évolution de plus de 2 500 agglomérations dans les 16 pays de l’Afrique de l’Ouest, on retient que l’Afrique de l’Ouest comptait 124 agglomérations de plus de 10 000 habitants en 1950, 1 038 en 2000. Ce nombre devrait dépasser les 1 500 en 2020. B) Développement de trois thèmes proposés dans l’ouvrage. Les cartes et résultats issus de cette approche géostatistique visent à améliorer la grille de lecture de l’urbanisation africaine. Ils mettent en lumière des modes d’urbanisation essentiels: entre une « métropolisation par le haut », diffusion de l’urbanisation par les grandes villes, et une « urbanisation par le bas », conséquence d’un affaiblissement progressif de l’exode rural dans un contexte de forte pression démographique. Nouvelle méthodologie pour relever le défi des données statistiques précises et vérifiables L’agglomération urbaine a été définie comme un ensemble de constructions dont aucune n’est distante des autres de plus de 200 mètres. Il a été considéré comme urbaine toute unité locale administrative de plus de 5 000 habitants. Initialement la taille de 10 000 avait été retenu, par la suite on a considéré 5000 habitants pour tenir compte de l'évolution rapide de la démographie urbaine. Pour repérer les agglomérations comptant plus de 5 000 habitants en 2000, une double méthode a été adoptée. La première méthode part des données de recensements. Après avoir estimé la population des unités locales à des dates communes (1er juillet 1950, 1960, 1970, 1980, 1990, 2000, 2010 et 2020), toutes les localités dépassant les 5 000 habitants en 2000 ont été sélectionnées. La deuxième consiste à repérer, à partir des images satellites, toutes les agglomérations dont la tâche urbaine dépassait 500 mètres de longueur sur le terrain. Cette double approche a permis de vérifier que certaines d’entre-elles ne correspondent à aucune agglomération sur le terrain (habitat dispersé ou ensemble de villages). Par ailleurs, certaines unités locales peuvent être de très petits villages, comptant quelques centaines d’habitants, mais dont le tissu des constructions est en continu avec celui d’un centre plus important. Le problème auquel cette étude s’est confronté est que le seuil théorique séparant l’urbain du rural varie dans le temps et dans l’espace, de même que l’imprécision des bases de données disponibles. Beaucoup de pays de l’Afrique de l’Ouest (tel que le TOGO) n’ont pas pu réaliser des recensements de population réguliers sur une longue période. Alors on peut se demander si les auteurs n’ont pas eu recours aux projections démographiques des agences Onusiennes dont ils critiquent la qualité des estimations. Aussi, on peut noter que dans cette partie de l’Afrique, d’autres définitions de la ville sont utilisées : par exemple au Burkina Faso est considéré comme urbain tout chef-lieu de province (au nombre de 45) et 4 autres localités qui ne sont pas chef lieux de province mais qui sont assez développées (population, infrastructure, budget de la commune…) ce qui fait au total 49 villes officielles au Burkina Faso depuis le recensement de la population de 2006. Une urbanisation Ouest-africaine en forte croissance Depuis les années 1950 à nos jours, l'Afrique de l'Ouest s'est caractérisée par une croissance urbaine très forte (x16) en raison d'un taux élevé d'accroissement de la population (2,7% en moyenne entre 1950-2000), et d'une multiplication par 4,2 du taux d'urbanisation. Même si avec 31% de ses habitants vivant dans une agglomération de plus de 10 000 habitants, l'Afrique de l'Ouest demeure l’une des régions les moins urbanisée, elle est l’une où la croissance urbaine est la plus rapide au monde. En Afrique de l'Ouest comme dans le reste du monde, la croissance urbaine récente a pris 3 formes: (1) une densification des agglomérations existantes, (2) un étalement des agglomérations existantes et (3) l'émergence de nouvelles agglomérations, soit à partir de noyaux villageois existants (urbanisation in situ) soit sous la forme de villes nouvelles spécialement crées (urbanisation ex-nihilo), soit sous la forme de rassemblements ou de concentrations non-planifiées donnant naissance à de nouvelles agglomérations. Pour ce qui est de la caractéristique globale de la croissance urbaine en Afrique de l’Ouest, les données issues de Africapolis sont concordantes avec plusieurs source que c’est une région faiblement urbanisée mais en forte croissance urbaine. La prolifération des petites agglomérations ouest-africaines La consolidation du semis d'agglomérations, passé de 125 unités à 1500 en 70 ans, a favorisé un comblement des vides ainsi qu'une densification dans les régions déjà urbanisées. Entre 1950 et 2000 l'extension moyenne annuelle de la surface urbanisée a été de 5,1% contre 4,3 pour la population. La distance moyenne séparant les agglomérations a été divisée par 3 passant de 111 km à 33 km pour l'ensemble de la région. L'accessibilité aux villes et à leurs services s'est donc considérablement accrue quand en même temps l'offre de transport a été démultipliée. La prolifération des agglomérations secondaires est récente. Ce phénomène se manifeste dans 3 types d'espaces géographiques : 1) les régions rurales les plus denses ; 2) la périphérie des grandes agglomérations ; 3) le long des axes de circulation. En Afrique de l'Ouest, 2 facteurs sont à l'origine de la vigueur du processus d'urbanisation in situ : l'accroissement démographique naturel et la distribution faiblement hiérarchisée du peuplement en milieu rural. Les forts potentiels d'exode rural liés à la croissance démographique de ces zones sont limités par la faible offre d'arrivée en raison de la rareté des villes. En parallèle, l'exode urbain est maximisé dans certaines conditions : le long des axes de circulation et à la périphérie des grandes agglomérations. On assiste en parallèle à la densification du milieu rural (urbanisation in situ) et à une prolifération des petites agglomérations dans l'orbite des grandes capitales. Ces agglomérations se rencontrent principalement le long des grands axes de communication desservant le centre des villes et peuvent se situer jusqu'à 100km en dehors des grandes villes. Elles résultent d'un mélange entre population locale, exode rural et desserrement urbain. Ces petites agglomérations à la frange entre monde rural et urbain se développent souvent hors de tout cadre juridique et social approprié aux formes de concentration denses de population. Le poids de la métropole dans la population urbaine décroit. La croissance urbaine ne s'accompagne pas toujours d'une croissance industrielle et financière : les villes africaines, souvent mal équipées, ne garantissent pas nécessairement une amélioration des conditions de vie et de développement. L’étude se focalise beaucoup sur la taille de la population alors que les infrastructures (logements décents, industries, services, centres de santé, écoles, assainissement, électricité…) sont vitales pour le développement de la ville. Ainsi on a pu rapporter dans la presse que les coupures d’électricité sont monnaie courante dans la plupart des villes, des capitales comme c’est le cas à Conakry. Les lotissements sont faits sans que cela ne s’accompagne d’infrastructures pour viabiliser les zones. Plus que les Capitales, les villes secondaires semblent être laissées à elles-mêmes une fois les lotissements réalisés. C) Conclusion La méthode d’Africapolis recoupe les données de recensement et d’enquêtes avec des données satellitaires pour affiner la cartographie des villes. Elle se base uniquement sur la taille de la population (plus de 5000 habitants) pour définir la ville. Bien qu’il y a une amélioration dans la précision des données, des lacunes subsistent. Cette étude permet de caractériser l’urbanisation en Afrique de l’Ouest dominée par l’affirmation très marquée des primaties métropolitaines, pour la quasi-totalité des capitales nationales actuelles ou anciennes (Abidjan, Lagos). Également, les villes secondaires se multiplient et s’accroissent rapidement. Toutefois quelques critiques peuvent être formulées à la lecture de cet ouvrage. Bien qu’il soit plus simple de caractériser la ville par la taille de la population, il faut noter que la ville devrait rimer avec le développement d’un minimum d’infrastructures socio-économiques. De plus, malgré le caractère voulu « scientifique » de cette méthode, les auteurs reconnaissent qu’il y a eu des omissions, des imperfections. Par ailleurs, cet outils n’est pas connu du moins n’est pas utilisé par certaines structures étatiques en Afrique de l’Ouest pour définir la ville : Au Burkina Faso, on compte 49 villes dont 45 chef s-lieux de province et 4 communes « rurales » à statut particulier. Finalement une question qu’on peut se poser après l’étude d’un tel ouvrage est de savoir si l’état de planification et de développement actuel des villes africaines sont dus à un problème de données statistiques ou de volonté politique. Il nous semble qu’il y a un minimum des données sur les villes de l’Afrique de l’Ouest à ce jour mais le problème de la planification demeure essentiel. Loin d’être considérée com¬me un problème, l’urbanisation devrait être envisagée comme une force bénéfique capable de transformer les sociétés et les économies de façon positive. Dans le contexte de l’urbanisation rapide, une planification est une nécessité et non un luxe.
  • @zida
    10 years ago
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