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villes africaines: anarchie et raison d'une architecture

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(1989)

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  • @f8archi

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  • @santiagochasco
    vor 10 Jahren
    L’auteur, Jak Vauthrin, naquit en Suisse, il a été Secrétaire General de l’Association Internationale pour le Développement naturel d’une Architecture et d’un Urbanisme Africains (A.D.A.U.A.). Ensuite il a été directeur de la fondation Mouvement international pour la réalisation de l’habitat social (M.I.R.H.A.S.). Comme il exprime dans la présentation du livre : »mon job fut, de 1975 à 1987, de courir le monde à la recherche de quelques $ pour déclencher et nourrir des projets urbains, des recherches sur les matériaux locaux ou des chantiers d’habitat populaire ». Dernièrement il habite en Espagne. L’auteur montre dans le livre sa propre expérience personnelle et des théories, ainsi que celles d’autres collèges, sur la ville, le bidonville, l’habitat spontané et les matériaux locaux pour la construction des bâtiments populaires. Les thèses développées par l’auteur - « Comme toutes les villes du monde, celles d’Afrique ont grandi. La différence est qu’elles se sont développées beaucoup plus rapidement que ce que la prospective avait décidé «. - « L’Afrique urbaine est aujourd’hui une réalité à laquelle doivent faire face nos politiques africaines ». « Il leur faut impérativement inventer une politique urbaine nouvelle pour permettre à l’ensemble de la population de se loger décemment, cette population qui non seulement a besoin d’espaces humains pour vivre, mais qui doit aussi apprendre, produire, se distraire et se soigner ». - « L’homme du bidonville utilise toutes ses ressources pour survivre. Comment pourrait-il permettre aux siens d’ouvrir leur forces créatives et intellectuelles alors que la nourriture n’est même assurée, ni le sommeil possible et encore moins l’eau, les soins… ». L’auteur affirme que la ville ressemble beaucoup à une société commerciale anonyme: les actionnaires de la ville sont les propriétaires des petits et de grands terrains, des immeubles ou d’un petit appartement, tout comme les petits et grands actionnaires d’une S.A.. Il y a aussi les personnes morales qui sont elles aussi actionnaires de la ville. De la même façon que dans les conseils d’administration des S.A. les grands actionnaires riches qui élisent le maire, le préfet, le sous-maire, etc. Tout ceci, malgré les normes démocratiques. Les dirigeants élus doivent récupérer de l’argent d’une part, et d’autre l’utiliser en priorisant l’intérêt des riches qui ont le plus payé sans que les pauvres se plaignent. Les élus sont surtout les gérants des riches. Certes, dans les pays africains on a une certaine « démocratie » (il se produit des élections), le problème est de savoir quels intérêts défendent leurs politiques. Défendent-ils les intérêts du peuple ou ceux des nantis ? Il est aussi vrai que les problèmes de décolonisation en Afrique sont relativement récents, d’où la nécessité de plus de temps pour atteindre la maturité démocratique. Néanmoins, la politique africaine a besoin de se régénérer; il faut une autre classe politique. Dans l’ouvrage, on trouve des thèmes développés pas d’autres auteurs, collègues ou collaborateurs de l’auteur. C’est notamment le cas de Fatou Sow, écrivaine et sociologue sénégalaise qui est chercheuse á l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN), à Dakar. Elle développe, la naissance et la croissance de Pikine comme banlieue de Dakar à partir des années 1952. En l’an 2000, Pikine avait aux alentours de 875.000 habitants et une densité de population de 12.510 hab/km2. C’est un chapitre très intéressant parce qu’il reprend en grande partie certains aspects qu’on a pu développer pendant ce cours. Aussi parce qu’au fil de ces dernières années, il s’est produit le même phénomène dans une autre enclave de Dakar : Keur Massar. La dynamique de l’occupation du sol a suivi le même processus et a eu les mêmes problèmes. Fatou Sow part de la base que dans les grandes villes du monde entier, il y a des banlieues riches et pauvres. Ceci est applicable à Dakar: "Toute l’histoire de la croissance de Dakar se confond avec celles des refoulements et des déguerpissements successifs qui la jalonnent". Dakar produit ses propres extensions, qu’elles soient régularisées ou anarchiques; ceci a pour conséquence que la surpopulation de l’agglomération de Dakar ainsi que les extensions de ses banlieues soient un casse-tête. Entre 1857 (création officielle de Dakar) et 1915, la communauté sénégalaise et française coexistaient aux alentours du port et sur le plateau (centre ville). En 1915, on crée la Médina, hors du plateau, seulement réservé aux autochtones. D’où à partir de 1915, on restructure Dakar et on expulse les couches sociales les plus pauvres qui vont s’entasser rapidement dans des taudis. Le premier plan directeur de Dakar (1946) prévoyait des zones résidentielles pour les différents statuts sociaux, comme on l’a déjà vu en cours. L’État intervient de façon organisée sur les sols publics et sur les interstices de ces derniers s’installent progressivement les personnes les plus pauvres. Pendant les vingt ans postérieurs à l’Indépendance, il y a de plus en plus de problèmes, d’où la nécessité d’assainissement de la ville. En effet, on met en pratique la création de nouveaux quartiers périphériques où seront amenés les plus pauvres. Pikine est, donc, le premier quartier de la grande banlieue, éloignée de façon délibérée, à 13 km de Dakar, séparé géographique, économique et socialement de la capitale. Au début, Pikine était un terrain public nu, sans route, ni électricité, ni marché, ni écoles, ni dispensaires. Il ne cesse de croître malgré ses mauvais débuts. Á mesure que les travaux de lotissement se déroulent, des milliers d’habitants dakarois sont obligés, voire même manu militari, d’y habiter; tandis que, parallèlement, des quartiers irréguliers se construisent. Ces occupations de sol public considérés irrégulières par l’État ne l’est pas pour les résidents. En effet, ils font appel au droit coutumier vu qu’ils ont payé les lébous (ethnie sénégalaise de pêcheurs). D’ailleurs, le droit coutumier est en permanent conflit avec la législation foncière. Dans les années 80, Pikine était saturé, car tous les espaces libres sont occupés. Les terrains originaux de Pikine, dotés d’un titre foncier, étaient de 200 m2 . Quand le quartier se densifie, les premiers occupants vendent, sans contrats écrits, la moitié de leurs terrains aux nouveaux arrivés. Ces derniers, sous l’influence des habitudes ancestrales, se sentent propriétaires légitimes. Expulsés des bidonvilles la grande majorité n’a ni emplois, ni moyens; c’est ainsi qu’ils doivent transportes leurs cabanes en bois jusqu’où nouvel endroit. La surpopulation des quartiers a pour conséquence une baisse du niveau de vie ainsi qu’une dégradation de l’habitat. Les habitants des bidonvilles n’ont jamais voulu quitter Dakar. Abandonner le cœur de la ville, c’était perdre un droit difficilement acquis. De surcroît, ceci a poussé certains à abandonner leur travail á cause des problèmes liés aux déplacements. Avec la création de Pikine ainsi que le déplacement énorme de sa population d’origine, il s’est produit une marginalité géographique et une ségrégation économique majeure è celle qui existait auparavant. La relation des Pikinois avec la ville a évolué avec le temps. L’agglomération s’urbanise, prend de la forme. De nouvelles générations y sont nées. Avec le temps, Pikine, ville sans tradition, sans passé, sans culture, forge sa personnalité. L’autonomie de Pikine, que les pouvoirs publics n’ont pas pu réalisée, s’est faite petit à petit grâce à la population pour qu’il y ait moins de dépendance de Dakar. Pikine, comme dans d’autres nombreux cas en Afrique, a organisé ses activités de production de biens et services, sa logique, ses structures sociales, bien que une grande majorité de Pikinois ont leurs emplois en dehors de Pikine. -
  • @f8archi
    vor 11 Jahren
    Contexte : Cet ouvrage publié en 1989 a été réalisé suite une commande de la Fondation Allemande pour le Développement international (D.S.E.). L’Agence canadienne pour le développement international (A.C.D.I), l’I.R.E.D. (Innovations et réseaux pour le développement) ainsi que la fondation Aga- Khan, organismes investis dans diverses actions de coopérations et de développement en Afrique, participeront activement à l’élaboration de ce livre. Sa rédaction sera confiée à Jak Vauthrin, secrétaire général de la fondation internationale de synthèse architecturale (F.I.S.A.). Il nous livre ici une analyse des dynamiques de croissance des villes africaines s’appuyant sur 15 années de travaux dans les bidonvilles. Auteur : Jak Vauthrin, architecte de formation, a consacré sa carrière à l’étude des technologies constructives africaines et notamment à la construction en terre. Récipiendaire du prix Aga-Khan en 1984 pour le projet du Pan African Development Institute, il aura l’occasion de mener à bien de nombreux projets et études urbaines, principalement en zone sub-sahélienne. Il fondera successivement l’A.D.U.A (architecture et urbanisme pour l’Afrique) puis la F.I.S.A., deux associations à travers lesquelles il organisera des ateliers à destination des collectivités locales. Il travaillera enfin à l’amélioration des matériaux et techniques traditionnelles et à la formation des maçons et ouvriers capables de mettre en œuvre ces matériaux. Résumé : Ce livre retrace le parcours de l’auteur et des architectes, ingénieurs, économistes et acteurs locaux qui l’accompagnent à travers différentes villes d’Afrique occidentale. L’ouvrage se concentre plus particulièrement sur l’habitat spontané et les bidonvilles, leurs processus de création, de pérennisation mais aussi de disparition voir plus souvent de destruction. De par son implication et sa proximité avec les problématiques liées aux bidonvilles des villes africaines, Jak Vauthrin nous offre un témoignage et une analyse pertinente du processus de renouvellement urbain où se mêlent pouvoir, droit coutumier et auto-construction. Financement et coopération internationale : A ce jour de nombreuses institutions financières aux statuts variés (internationales, gouvernementales, multilatérales, de coopération publique ou privée, confessionnelle, laïque,…) ont vocation à financer des projets d’aide au développement dans les pays africains. La nature du projet, l’origine des initiatives, sa situation géographique ou encore les objectifs visés sont autant de facteurs déterminant dans la recherche de crédits et les organismes à solliciter. Une cartographie rapide de l’ensemble des organisations de financement met cependant en évidence une ségrégation importante des différents acteurs, une présence sur le terrain limitée, et des organes décisionnaires éloignés des zones d’intervention. Les décisions de financement ne sont de fait pas nécessairement mises en cohérences avec les initiatives voisines ni contextualisées. Ce manque de concertation favorise les actions isolées ou s’affranchissant des politiques locales limitant ainsi les effets escomptés. Enfin il apparait plus difficile d’intervenir en contexte urbain, là où se situent les véritables défis du développement africain alors que le financement de projets en contexte rural offre une meilleure lisibilité pour les investisseurs. Gouvernance et droit foncier : Les grandes villes africaines connaissent une croissance urbaine importante liée en partie aux migrations de populations rurales mais aussi, depuis quelques temps déjà, à la croissance démographique propre aux cités. La pression démographique toujours plus forte entraine un développement rapide de la ville et une pression foncière poussant les autorités à envisager le rattachement des bidonvilles à la ville. De ce phénomène découle deux appropriations du sol qui procèdent de démarches diamétralement opposées, l’action étatique n’étant pas toujours conciliable avec l’appropriation spontanée. Entre alors en jeux les enjeux économiques, financiers, les considérations administratives, mais aussi les éventuels processus de « déguerpissement » et de déplacement de population pauvre du centre vers les périphéries. Afin de se prémunir contre ces actions l’habitant du quartier en péril cherchera à s’approprier le terrain et à s’y fixer. Toutes les stratégies sont alors envisageable, la prépondérance du foncier coutumier jouant à plein régime. Il apparait très nettement que l’intervention de la ville sur son territoire laisse les plus pauvres totalement démunis et vulnérable face à des logiques territoriales qui leur échappent, les autorités locales ne se soucient en contrepartie que rarement de l’avenir de ces populations. La ville n’est pas constitué que de foncier mais aussi des populations qui la composent, il apparait cependant difficilement conciliable dans ce contexte, planification urbaine brutale et considération sociales. Action locale : Le bidonville et les quartiers d’habitats spontanés sont avant tout des micros organisations sociales à l’échelle de la ville. Toute action à l’échelle du bidonville nécessite une vision globale du jeu urbain et de la configuration des lieux. D’autre part une hiérarchie et des règles informelles régissent la communauté. Cette organisation sociale doit être étudiée et assimilée en vue d’entamer une action à l’échelle du quartier. Les actions doivent être participatives et dynamique et s’organiser autour des relations triangulaires entre la communauté (population cible), l’administration (caution juridique) et l’organisme de coopération (médiateur). Impliquer la population dans un échange avec l’administration reste la clé de réussite principale de tout projet urbain, l’obtention d’un titre foncier la priorité pour l’habitant du bidonville. De même que des règles de fonctionnement et des usages sont clairement définis il existe une logique relative au découpage foncier en lien avec le pouvoir coutumier. Celle-ci devrait être déterminante dans le découpage du lotissement et le processus d’attribution du projet. Il est important que la démarche soit contextualisée en s’appuyant sur l’organisation spatiale existante. De cette manière le quartier spontané, après l’installation des équipements et l’arrivée des commerces disparaitrait au profit d’un véritable village urbain. En parallèle de toute action il est indispensable de communiquer sur la nature du projet auprès de ses intéressés mais aussi de laisser le temps de l’assimilation et de l’acceptation du projet auprès des habitants. Matériaux locaux : L’Afrique possède une tradition constructive importante basée, comme toute architecture régionale, sur les ressources disponible en vue de l’édification d’un abri. Les techniques peuvent varier d’un point à l’autre du continent toutefois l’édification de construction au moyen de maçonnerie en terra cru est très largement répandue. Suite à la colonisation/ décolonisation de l’Afrique puis à son industrialisation le commerce des matériaux importés s’est fortement développée rendant usuelle et symbolique l’utilisation du ciment notamment. L’utilisation de matériaux locaux à faible coûts est indéniablement attractive dans un contexte où les besoins en logements et en équipements sont déterminants, cependant l’utilisation de la terre connait ses limites techniques mais aussi culturelles. En effet aujourd’hui l’emploi de la terre dans l’acte de bâtir véhicule une image négative, ce matériau étant considéré comme « pauvre ». D’autre part son utilisation n’est plus nécessairement compatible avec les exigences de confort et de finition de l’habitat. Enfin produite sur le chantier ou à proximité, à petite ou moyenne échelle par des ateliers locaux elle ne peut rivaliser avec les grands cimentier et autres industriels du bâtiment et l’image qu’ils communiquent de leurs produits. Exploiter les spécificités de l’architecture locale pour adapter les constructions à un contexte climatique et géographique est une initiative pertinente. Il semble cependant nécessaire aujourd’hui de développer une réelle expertise et des produits hautement maitrisés en vue de diffuser ces matériaux. De nombreuses initiatives se développent actuellement pour expérimenter ce matériau, une mise en réseau des différents acteurs et une communication ciblée permettrait sans doute d’obtenir de meilleurs résultats. Ma position et pistes critiques Basé sur quinze années d’expérimentation en matière d’intervention urbaine, le livre de Jak Vauthrin offre une analyse pertinente des dynamiques qui animent la ville et des enjeux que présentent les quartiers spontanés. Son approche sociologique basée sur l’habitant et les pratiques humaines, interpelle quant au maniement des grands outils de planification et décortique les approches contradictoires du foncier coutumier et du foncier administratif. Le livre aujourd’hui daté, puisque édité en 1989, reste d’actualité sur les grands problématiques et les enjeux que représentent les villes africaines. Toutefois .il manque de recul sur les actions initiées et une analyse présente, plus de 25 années après les différents chantiers entamés offrirait un éclairage pertinent sur les effets de ces actions sur le long terme.
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