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La mobilité résidentielle dans la Région du Grand Accra – Différenciations individuelle et géographique

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(2005)

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  • @clairepene

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  • @clairepene
    @clairepene 11 years ago
    A) Cet ouvrage traite des mobilités et recompositions urbaines et a été publié par le Groupement d’Intérêt Scientifique « Centre Population et Développement (CEPED) » dans le cadre de la recherche dans le domaine de la population et du développement. Les auteurs, Monique Bertrand (géographe, maître de conférences à l’université de Caen, spécialiste des dynamismes sociaux et territoriaux des villes en Afrique de l’Ouest francophone et anglophone) et Daniel Delaunay (démo-économiste, directeur de l’unité de recherche 013 « mobilités et recompositions urbaines » de l’IRD, spécialiste sur les mobilités et le peuplement, principalement en Amérique latine), ont publié cette étude dans le cadre d’une recherche avec le CEPED. L’ouvrage traite de la mobilité urbaine à Accra, au Ghana, notamment les variations générales de la mobilité résidentielles et l’analyse de sept quartiers du Grand Accra permettant de différencier les groupes les plus mobiles et comparant les types de logements. B) L’ouvrage se centre sur le problème de la mobilité, en particulier sur 7 zones métropolitaines d’Accra présentant des disparités. Les auteurs développent notamment 3 points de raisonnement concernant les dimensions administrative, sociale et économique de la ville, qui influenceraient directement la mobilité urbaine. La dimension administrative concerne les projets urbains au niveau local et régional, la décentralisation à la fin des années 1980 ainsi que la volonté des populations à participer dans les projets citadins de proximité. Toutefois, les projets multilatéraux et de gouvernance sont à peine évoqués. L’ouvrage indique que la distance des zones résidentielles au port et au centre d’Accra est proportionnelle à leur ancienneté, ce qui semble confirmer le problème de l’étalement urbain. De plus, les migrations depuis la fin du 19ème siècle ont créé « un noyau urbain semi-concentrique », tandis que « les districts de la grande périphérie régionale restent encore majoritairement ruraux ». Cette dimension administrative semble confirmer les limites de la mobilité résidentielle en raison de l’étalement urbain de plus en plus éloigné des centres. La dimension sociale concerne les problèmes communautaires, notamment entre autochtones et étrangers relatifs aux droits fonciers coutumiers et aux revendications territoriales locales, l’accès au sol, la mobilité résidentielle face aux effets d’ancrage et d’environnement des investissements urbains et la pauvreté (souvent classifiable selon le type d’habitations). Les auteurs présentent la dimension sociale comme l’un des principaux facteurs de mobilité résidentielle, mais la question de l’exode rural, de la mobilité urbaine et des transports est peu évoquée. Selon les auteurs, « En s’étendant et en saturant ses espaces les plus anciennement urbanisés, la ville oblige à une mobilité croissante ». Les zones périphériques plus rurales et plus récemment urbanisées « favorisent une mobilité sensiblement plus élevée » qu’au centre. Les séjours courts sont principalement motivés par les études et les raisons professionnelles et concernent principalement les célibataires, les propriétaires individuels et les locataires. Les autres types de mobilité sont surtout dus au retour au village d’origine (notamment pour les usufruitiers), au changement de logement et à l’accompagnement du conjoint. Concernant la mobilité résidentielle, cette étude indique une grande mobilité, surtout chez les jeunes, les nouvelles générations, les hommes, les groupes de personnes éduqués (70% des groupes de niveau secondaire avancé, technique ou universitaire contre 40% pour les groupes de niveau primaire ou secondaire junior), les habitants de cour, et une diminution de la mobilité résidentielle avec l’âge ainsi que pour les catégories d’usufruitiers. En effet, l’ouvrage souligne que « l’influence stabilisante de l’usufruit (…) réduit la mobilité de près de 30% » et que « l’école est révélatrice (…) d’une ascension sociale vers les classes moyennes ». La catégorie sociale et le niveau d’étude des ménages semblent aller de pair avec les groupes de populations habitant les 7 zones métropolitaines d’Accra. Les auteurs soulignent que les facteurs religieux et ethniques influent également sur les taux de mobilité. En effets, les protestants, les pentecôtistes, les Akan et les Ewe sont les plus mobiles en opposition aux musulmans, catholiques et aux populations autochtones telles que les Ga-Adangbe. Les salariés du secteur privé et les travailleurs indépendants sans employés sont également les groupes les plus mobiles, contrairement aux travailleurs indépendants avec employés. Dans l’ensemble, ces tendances sont semblables dans les 7 zones métropolitaines d’Accra. L’ouvrage indique que chaque quartier est caractérisé par des populations de niveau social plus ou moins homogène. Toutefois, on peut relever des exceptions et un phénomène de gentrification pour les quartiers accueillant de nouvelles urbanisations. De plus, les auteurs centrent cette étude sur la mobilité horizontale, de groupes de même niveau social, mais n’évoquent pas la mobilité verticale, c’est-à-dire de groupes changeant de catégorie sociale. D’ailleurs, les ménages qui ont participé à cette étude ont été référencés selon leur situation actuelle, sans vraiment tenir compte des variables sociales au cours de leurs déménagements. La dimension économique concerne les problèmes du foncier, la ségrégation spatiale, et le type d’habitat. Le problème du parc immobilier, principalement d’architecture ancienne et en cohabitation résidentielle et locative, est également une donnée importante. Selon cette étude, l’habitat de cour concerne la majeure partie des logements où cohabitent souvent des locataires et usufruitiers de « concession », des familles modestes ou défavorisées, tandis que les appartements et les maisons individuelles rassemblent les classes moyennes. De plus, les auteurs indiquent que les gens sont plus mobiles dans les périphéries que dans les centres historiques des villes. Au contraire, les quartiers les plus déshérités sont les moins mobiles, notamment du fait que certains logements en état d’abandon ou fortement dégradés offrent « une quasi-gratuité qui maintient les occupants en surcharge résidentielle ». La question du financement des projets résidentiels reste peu évoquée. Le message principal des auteurs est donc que la mobilité résidentielle est directement liée aux aspects sociaux, ethniques et économiques des ménages et que les tendances sont semblables dans la plupart des périphéries. Toutefois, les auteurs omettent les problèmes environnementaux et d’infrastructures ainsi que la planification urbaine, et ne mentionnent pas les politiques mises en place par les gouvernements locaux ou les bailleurs de fonds pour palier les problèmes du logement. C) Aussi, l’ouvrage traite des aspects sociaux, éducatifs, ethniques et économiques relatifs au logement mais évoque peu le problème de l’étalement urbain. Il n’explique pas vraiment non plus les réels motifs de la mobilité résidentielle du Grand Accra et il aurait été intéressant de connaître plus en détail les motifs des choix spécifiques des logements. D’autre part, les problèmes de l’exode rural, de la trajectoire résidentielle et des financements sont très peu évoqués.
  • @clairepene
    @clairepene 11 years ago
    Bertrand Monique et Delaunay Daniel (2005). La mobilité résidentielle dans la Région du Grand Accra – Différenciations individuelle et géographique. Paris, Les collections du CEPED.
  • @clairepene
    11 years ago
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