Cet ouvrage conçu par Jean Louis Coll Professeur à l'Université de Toulouse-Le Mirail et Maire de Pinsaguel, et Jean-Jacques Guibbert, Ingénieur au Centre interdisciplinaire d'études urbaines du CNRS à l'Université de Toulouse-Le Mirail , Ce livre est élaboré à partir des différentes contributions et communications des chercheurs et professionnels de l'aménagement urbain et du développement en Afrique de l'Ouest lors de deux colloques internationaux « Gouvernance urbaine et décentralisation » à Dakar en Avril 2002, et « Aménagement sous-régional et dynamique des relations rural-urbain » à Dakar en Avril 2003. L’ouvrage a pour objectif principal d’exposer les bases des dernières pratiques de l’aménagement des territoires, de contribuer à la reconnaissance scientifique et professionnelle des démarches interdisciplinaires longtemps occultées par des conceptions sectorielles et centralisées du développement, ainsi il vise a atteindre une compréhension universelle de la diversité dépassant les frontières Ouest africaines en entamant une démarche comparatiste entre les pratiques urbaines du Nord et du Sud. Structuré en quatre parties dont les contributions des différents intervenants sont regroupé selon un ordre logique du raisonnement des défis de l’aménagement à l’Afrique de l’Ouest. La première partie « Un enjeu pour l’Afrique de l’Ouest » où exposées les différentes interventions à propos des problématiques et actualités de l’aménagement en Afrique de l’Ouest, dans cette partie on peut constater que Jean Louis Coll voit que le développement des territoires est plutôt une nécessité plus qu’une actualité et que c’est son contenu qui doit être actualisé. Deux point essentiels à cette phase : - La composition des territoires : Les territoires se développent et interagissent au-delà de leurs périmètres administratifs, l’explosion des mobilités que ce soit en Afrique ou ailleurs marquent les nouvelles formes de métropolisation et l’étalement périurbain, les auteurs donnent ici l’exemple de Dakar, « Parler de Dakar aujourd’hui n’a de sens que si l’on re-situe les questions que l’on veut traiter dans le cadre de l’agglomération dakaroise qui comprend également Rufisque, Pikine, et Guedyaaye ». L’urbain ne peut plus être traité comme des entités économiques ou sociales intégrées dans un périmètre administratif ce qui est tout à fait logique, mais il faut le saisir dans un espace d’échange entre différents réseaux à des échelles différentes, où des relations de convivialité, de coopération, et de solidarité se montrent. L’un des grands défis que doit surmonter l’urbanisme africain, est de comprendre le fonctionnement des réseaux auxquels participe un territoire, de préciser d’il s’agit dune domination ou d’une dépendance. - L’aménagement des territoires : au même titre que les territoires il s’agit d’une discipline émergente, il faut comprendre qu’il s’agit d’un domaine interdisciplinaire, faisant appel à plusieurs autres disciplines, économie, science politique, géographie…, mais surtout pour l’Afrique de l’Ouest il s’agit d’une discipline à légitimer. En passant à la communication de Christel Alvergne Chef du Bureau Régional Adjointe de l'UNCDF (Fonds d'Équipement des Nations Unies) qui explique les l’ échec des scénarios africains après l’indépendance, et met le point sur l’importance de la prospective « En cela, la prospective peut participer à un renouvellement des politiques publiques en Afrique, ouvrir le champ de l’action et de la légitimité et fonder le débat public sur les questions fondamentales du développement. », toutefois plusieurs questions se posent, quel modèle doit adopter l’Afrique ? et elle se pose la question sue le modèle que doit adopter l’Afrique en hésitant entre le français ou l’Américain, ce que je ne vois pas très correcte, l’Afrique reste un continent ayant ses propose spécificités et diversités, encore mieux au sein d’un même pays, on pourra avoie plusieurs modèles d’une ville à une autre, Certe la prospective est importante, l’action publique et la légitimité encore plus, mais le continent africain doit construire son propre modèle, ceci n’empêche d’il pourra passer par un benchmarking de différents pratiques américaines, ou européennes toutefois ces dernières doivent être étudiées et adaptées au contexte local. La deuxième partie intitulée « Regards croisés sur la décentralisation » pose la question de la décentralisation et de la manière dont elle redéfinit les modalités de conception et de mise en œuvre de l’aménagement. Les acteurs locaux, responsables de collectivités et habitants, sont particulièrement étudiés. C’est là une question centrale, dont l’enjeu est de déterminer si les collectivités territoriales promues ont les moyens de s’approprier les compétences nécessaires à l’aménagement et disposent des ressources pour cela. Mais la question primordiale et qui reste dans l’ouvrage ouverte est comment l’Afrique répondra à la mondialisation à laquelle elle subit déjà alors qu’elle est entrain de centraliser avant même d’avoir consolidé l’Etat après la colonisation ? . Les auteurs mettent également le point sur l’enjeu du pouvoir entre les différents acteurs de la décentralisation en Afrique et l’échec en incluant la communication de Mamadou Goita, Directeur Exécutif De L’institut De Recherche Et De Promotion Des Alternatives En Développement (IRPAD) ,qui montrent l’échec des différentes essayes de décentralisation en Afrique dont lesquelles les Etats ont copiés à la hâte les modèles occidentaux suite à des pressions des institutions internationales à l’exception du Sénégal. Enfin de cette communication, on l’en constate que la décentralisation peut être bien une opportunité si elle permet la mobilisation des énergies nécessaires, la création des conditions d’un développement endogène, et portée par une citoyenneté active. La troisième partie « L'aménagement à l'épreuve des recompositions territoriales.» étudie la pratique de l’aménagement à l’épreuve des recompositions territoriales, en particulier les transformations des relations villes-campagnes et les relations transfrontalières. Ce qui attire l’attention c’est le début de cette partie ou une étude montre un flux migratoire inverse (retour à la compagne) dans les années 1970 dans Ensuite, certains pays africains sont étudiés : la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, le Burkina Faso, la Gambie et le Sénégal, mais également la France. Enfin la quatrième partie « Expérience sénégalaise de la gouvernance » manifeste un changement d’échelle d’analyse par rapport aux trois premières parties. Ici Jean-Jacque Guibert s’interroge sur l’existence réelle de la gouvernance au Sénégal, à mon point de vue je pense qu’il était nécessaire d’aborder le Programme National de Bonne Gouvernance adopté en 2002 par le chef de l’Etat qui marque la volonté du gouvernement et de discuter ses défis et ses enjeux (insuffisance du financement, manque de visibilité…). Le livre varie les angles de vues, avec des textes problématiques généraux dans une vaste partie introductive et en début de chaque partie, qui construisent le lien entre les textes et fournissent un cadre théorique plus large; des monographies locales mais aussi des approches comparées d’une question pour deux ou trois pays. L’ensemble est ainsi une utile mise au point sur des recherches en cours. Jean-Louis Coll, l’un des éditeurs, souligne qu’il s’agit d’une vision certes africo-franco-française et que la thématique aménagement et décentralisation est elle-même franco-centrée : il appelle à un élargissement géographique de l’investigation. Enfin pour enrichir les connaissances sur les défis de l’aménagement urbain en Afrique je vous propose les références en dessous. Références : AUBERTIN C. (1983), Le programme sucrier ivoirien. Une industrialisation régionale volontariste, Paris, Orstom, Trav. Et doc. N°169,191p. NICOLAI H. (1997), Les réseaux urbains de l’Afrique tropicale : origine, évolutions et tendance, in NZISABIRA J., Organisation de l’espace : le système dominant et son fonctionnement, pp. 125-147.