Abstract
L'usage de plus en plus répandu du terme de "souffrance psychique"
(1) qu'accompagne une psychologisation des réalités subjectives et
collectives, mérite d'être débattu. Le citoyen de notre monde moderne
perçoit, à tort ou à raison, une impuissance ou un désintérêt des
États face aux injustices et aux inégalités et à leurs conséquences.
Ces dernières se donnent à voir et à entendre dans l'entreprise,
ou à l'école et, bien sûr, dans la rue. Face aux grands exclus, nous
devenons spectateurs d'un autre nous-mêmes, image déformée de ce
que nous pourrions être si le hasard ne nous avait pas placés "du
bon côté". Ce processus s'accentue à mesure que la masse des laissés
pour compte s'amplifie. Il devient impossible de ne pas voir. Au-delà
de l'indifférence, deux types de réaction sont alors possibles. D'une
part la réaction de rejet alimentée par la haine de cette part d'humain
qui fait peur ; d'autre part, une fois pris en compte le malaise,
l'envie d'aider.
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