Article,

Le foncier urbain en Afrique entre informel et rationnel l’exemple de Nouakchott (Mauritanie)

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(2006)

Abstract

Cet article « Le foncier urbain en Afrique : entre informel et rationnel, l’exemple de Nouakchott (Mauritanie) est une publication de Armelle Choplin, une doctorante à l’Université Paris 1, PRODIG. Cet article est publié dans un contexte où la planification urbaine est au cœur des débats partout en Afrique. En effet on constate une modification du phénomène urbain avec des villes diffuses, un nouvel mode de vie, une apparition de nouvelles centralités. A cela s’ajoute une augmentation de la population des villes sans précédent, une urbanisation sans développement économique dans les cités africaines, une mobilité généralisée, la formation des périphéries sans oublié le changement climatique qui augmente la vulnérabilité des villes africaines. La demande en matière d’équipements urbains augmente de manière exponentielle surtout les infrastructures qui constituent un élément nécessaire pour le fonctionnement urbain. Ce pendant, il se pose un problème d’accès à l’habitat précédé par un problème d’accès au foncier qui accentue le problème du foncier urbain en Afrique. À la fois enjeu, source de tensions et de rente, le foncier urbain est aujourd’hui incontournable pour comprendre les dynamiques et mutations des villes d’Afrique. À travers l’exemple de Nouakchott, capitale de la Mauritanie, ce papier présente les stratégies d’acteurs, les réseaux et autres liens qu’entretiennent le politique et l’urbain. Créée ex-nihiloen 1957, Nouakchott compte aujourd’hui près d’un million d’habitants. Dans cette partie du Sahara, l’explosion urbaine a entraîné une pression sur l’espace et une anarchie généralisée. Les autorités ont tenté de maîtriser cette urbanisation, notamment en contrôlant l’accès au sol. De nombreuses lois ont à ce titre été publiées mais, d’un point de vue pratique, elles sont souvent transgressées. Les habitants ont intériorisé cette législation dense mais ils la contournent, selon certains codes et logiques. «Informalisation» et illégalité entourent donc la question foncière. Au final, ce secteur relèverait d’«un informel rationalisé » L’auteur articule son analyse autour de quatre thèmes : 1. La naissance de la grande ville entraine la naissance du foncier urbain La question foncière constitue un problème majeur en Mauritanie, pays majoritairement nomade qui renferme aujourd’hui une très grande concentration urbaine. Ceci entraine le foncier urbain. Dans ce dernier on sous-entend la notion de propriété foncière. Une notion qui n’est pas pour autant neuve. Dans l’Afrique sub-saharienne, le foncier a été d’abord géré par les coutumiers qui stipulé que la terre est une propriété collective, gestion déléguée au chef de terre, la terre ne peut pas être sujette à une appropriation privative, l’homme n’est qu’usufruitier, pas de transaction financière. Ensuite au moment de la colonisation, l’administration coloniale a imposé ses règles prioritaires de l’ensemble des terres, on passe d’une propriété collective à une propriété privée autrement dit d’une gestion communautaire à une gestion centralisée. Après la décolonisation, une législation foncière a été mise en place. Ce pendant les questions qui se posent, sont à qui appartient la terre ? à l’Etat, à un privé ou à une collectivité. Ces interrogations ont été formulées en raison des multitudes acteurs dans les villes. Qui détient le droit foncier pose 3 problèmes  La question de la sécurisation foncière  La question de l’identification  La question de la reconnaissance En Afrique, c’est un problème quotidien : comment sécuriser les biens fonciers ? 2. Les modalités d’accès au foncier, ou pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué La demande est supérieure à l’offre. Les attributions de terrain ne correspondent pas à la demande. L’obtention d’un titre foncier dans l’ensemble des pays est une difficulté majeure. On peut obtenir un titre d’occupation mais pour avoir un titre foncier, il demande de nombreuses démarches. 3. Rôle et position ambiguë de l’Etat, garant du domaine Un net recule de l’Etat, l’Etat se désengage petit à petit au niveau des législations mais pas forcément au niveau de la finance. On constate un processus de décentralisation avec une redéfinition totale des droits fonciers, de nouveaux périmètres d’intervention. En Afrique subsaharienne le foncier connait une croissance horizontale. 4. La question foncière entre instrument et instrumentalisation

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