Doktorarbeit,

LES ESPACES URBAINS ET PERIURBAINS A USAGE AGRICOLE DANS LES VILLES D’AFRIQUE SUB-SAHARIENNE (YAOUNDE ET ACCRA) : UNE APPROCHE DE L’INTERMEDIARITE EN GEOGRAPHIE

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ENS Lyon, (Dezember 2011)

Zusammenfassung

Urban and Periurban agricultural land in African cities (Yaounde and Accra): Intermediate spaces in geography. In sub-saharan Africa, metropolises propser bringing chanllenges and hope. The rural regions are in crisis and the rates of urban growth explode, raising the inevitable problem of the food supply of the urban population. The urban and periurban agriculture is very present because she answers number of issues of the African cities: it provides income to agricultural populations, in particular the migrants; it supplies perishable foodstuffs adapted to the urban market, like vegetables and meat; and it allows the development of unbuildable or periurban zones while the public intervention is insufficient in this domain. The urban and periurban agriculture in the South is multifunctional. However it is little recognized by institutions and rarely included in the urban plans of development, what burdens its future and its durability. The peculiarity of this agriculture is to be in competition with the urban activities for the resources, in particular for the land. In two cities, Yaounde and Accra, the agricultural activity tooks place in specific spaces, shoals, open space, unbuildable grounds, gardens and backyards, plots of land which wait to be built, threatened periurban villages, etc. It deploys on intermediate spaces, between the rural and the urban, between the common law and the legal right, between the tradition and the modernity. According to the age, to the genre and to the position in the customary and family hierarchy, the rights are different, whether it is to cultivate, to give or rent or to sell, without forgetting the legal procedures which grant a land title. The strategies of production depend largely on the access to the land and contrary to what takes place generally in rural areas, it are not necessarily the ones which have most land security which are the most innovative.

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  • @urba53

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  • @urba53
    vor 11 Jahren
    LES ESPACES URBAINS ET PERIURBAINS A USAGE AGRICOLE DANS LES VILLES D’AFRIQUE SUB-SAHARIENNE (YAOUNDE ET ACCRA) : UNE APPROCHE DE L’INTERMEDIARITE EN GEOGRAPHIE A) « Les espaces urbains et périurbains à usage agricole dans les villes d’Afrique sub-saharienne (Yaoundé et Accra) : une approche de l’intermédiarité en géographie » est une thèse soutenue en décembre 2011 par Sarah Dauvergne, dans le cadre de l’obtention du titre de docteur en géographie de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Lyon. Cette dernière est désormais conseillère en développement local auprès de la Chambre d’Agriculture de Saône et Loire. Cette thèse cherche à comprendre les liens entre la question foncière et l’agriculture urbaine et périurbaine dans des villes africaines toujours plus peuplées. Afin de déterminer les critères de pérennité des espaces agricoles, l’auteur examine le tryptique systémique qui relie les pratiques agricoles, le statut social de l’agriculteur et les droits fonciers détenus par celui-ci. La chercheuse s’intéresse également aux influences de l’héritage colonial, de la gouvernance de la ville, et de la localisation des espaces sur les usages de ce foncier. Ce dernier point est majeur : les espaces intermédiaires, aux contours fonciers flous laissent la possibilité à l’agriculture de s’insérer dans des tissus informels et « ce qui apparaît en premier lieu comme une faiblesse peut être transformé en un atout. L’activité, c’est-à-dire l’agriculture, sort ces espaces de l’ombre. » (These p 324) Son travail s’appuie sur des entretiens qualitatifs ainsi que des données quantitatives relevées dans cinq espaces au sein de deux capitales aux histoires et étendues différentes, Accra (Ghana) et Yaoundé (Cameroun), mais situées dans une même zone agro-écologique. B) L’un des aspects les plus intéressants soulevé par l’auteur est sans nul doute le système de liens de corrélation entre le « statut social » (défini par les variables de l’âge, ethnie, genre) de l’agriculteur et les droits fonciers qui en découlent. Ces droits fonciers sont définis comme : « la durée d’occupation du producteur, l’ethnie du propriétaire, la modalité d’accès au foncier - comment le producteur a-t-il accès à la terre, par droit coutumier, titre légal, location, squat, prêt...-, et la surface cultivée » (Thèse p 287). Les recherches menées concluent que la question ethnique pèse énormément sur l’accès au foncier, les autochtones ayant accès à plus de surface, souvent d’origine familiale et pouvant donc tirer plus de revenus de leurs activités. Le genre, la durée d’accès au foncier, les modalités financières d’occupation du terrain, ont également un impact sur les pratiques agricoles : plus l’occupant est précaire, plus il choisira de se tourner vers le maraichage pour tirer la plus grande rentabilité de sa parcelle et ceci le plus vite possible. Au contraire, plus l’agriculteur est installé depuis longtemps, fait donc partie de l’ethnie dominante, et est propriétaire via le droit coutumier, et moins il va faire d’efforts pour avoir une culture rentable. Ces résultats sont en adéquation avec ce que l’on peut trouver dans la littérature (voir Robineau, 2013, p 143) : lorsque le maraicher produit sur des terres louées ou faisant partie du domaine public, il risque d’être déguerpi a tout moment. Cette menace pèse également sur les propriétés en droit coutumier car même si le droit coutumier est plus reconnu à Accra que dans la plupart des pays africains, il reste fragile juridiquement. La thèse relève ainsi l’état de flou qui entoure l’état du droit dans les espaces intermédiaires : « Entre les deux, on est dans une situation d’intermédiarité, entre droit coutumier et droit légal, ce qui amène de l’incertitude : des terres en friche squattées et mises en valeur pour la production agricole peuvent être réclamées par l’Etat à tout moment, ce qui ne manque pas d'arriver. L'État ne prête qu'une attention limitée aux droits coutumiers » (Thèse p 259) Un autre thème important soulevé par cette thèse est la question de l’innovation de la gestion des espaces agricoles en réponse à l’urbanisation croissante : alors que les exploitations dans le périurbain sont dans l’expectative et tournent au ralenti, une agriculture très intensive au niveau du maraichage ou de l’élevage se développe dans les espaces interstitiels de la ville (bas-fonds à Yaoundé, open spaces ou terres institutionnelles à Accra). Cette innovation est le plus souvent introduite par les allochtones et adoptée par les autochtones qui ont les moyens de la mettre en œuvre. Du fait des différents occupants de ces espaces, on assiste à « la coexistence de dynamiques contradictoires sur un même espace » (p 216) avec du maraichage, de l’agriculture en régression ou de l’agriculture de cour. Ces innovations contribuent à maintenir l’approvisionnement en nourriture des habitants de la cité. Pourtant, loin de s’en emparer et de tenter de les aider, les pouvoirs publics détournent le regard sur ces pratiques. Il est d’ailleurs dommage que ce manque de soutien soit aussi peu évoqué dans la thèse : il aurait été intéressant d’en savoir les raisons, d’avoir des contre-exemples d’autres pays (comme le projet soutenu par la mairie de Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, où l’on a appris le maraichage à des travailleurs migrants précaires, majoritairement des femmes ; cf Robineau 2013). Il aurait été judicieux de formuler des recommandations pour que les pouvoirs publics sachent comment mieux soutenir ces pratiques informelles (et qui doivent le rester car l’innovation tient justement à ce flou juridique foncier). Enfin, il est crucial de considérer la question des documents d’urbanisme. Yaoundé possède ainsi un SDAU réalisé en 2000 pour l’horizon 2020 qui prévoit deux zones agricoles mais néglige complètement de prendre en compte l’agriculture urbaine. Il y a donc eu une faille dans le diagnostic initial des pratiques sociales, d’autant plus que le SDAU prévoit d’importants espaces de trames vertes qui seront sans nul doute détournées de leur usage voulu pour en faire des espaces agricoles (et commercial) : « « dans les villes africaines, tout espace non occupé est considéré comme naturellement occupable ». (Nassa Dabie ; 2010, p.153) La thèse n’évoque pas cette question pour Accra, ce que l’on peut regretter. En effet, les schémas d’urbanisme vont être amenés à jouer un rôle de plus en plus important et si comme pour le Schéma du Grand Ouaga on les néglige, alors on ne peut penser durablement l’avenir de sa ville : « la zone allouée à l’activité agricole ne fait pas légion; elle se limite aux abords des barrages centraux de la ville et devraient recevoir l’horticulture qui, a en plus, un rôle ornemental. Et pourtant, le maraîchage pour l’autosuffisance alimentaire est une réalité sur le territoire de la Commune de Ouagadougou et il nous apparait important que les endroits où les efforts devraient être concentrés pour le développement de cette activité soient identifiés et consacrés de façon institutionnelle » (2011, Kedowide pp 44-45). C) Beaucoup d’autres points importants auraient pu être relevés dans cette thèse, mais ceux présentés ci-dessus nous ont paru les plus pertinents. Une des conclusions les plus importantes de cette thèse est sans doute le réseau de liens de corrélations qu’elle parvient à établir entre le statut social de l’agriculteur, l’occupation foncière et les pratiques agricoles qui en découlent puisqu’on découvre qu’à chaque foncier correspond une forme d’agriculture spécifique. Par ailleurs, les pouvoirs publics devraient, en lien avec les ONG, réfléchir aux moyens de soutenir la pérennité des activités agricoles dans les espaces interstitiels, de manière non interventionniste. L’informalité couplée à une sécurité foncière non pas solide mais intermédiaire est en effet la condition sinequanon pour que l’innovation continue à y prospérer. Enfin, les documents d’urbanisme, même s’ils souffrent de lacunes de contrôle dans les villes africaines, devraient adresser la question de l’agriculture urbaine et même périurbaine, de manière à penser durablement l’autosuffisance alimentaire. Cette thèse est très solide et servira sans doute de base aux chercheurs qui voudraient effectuer des travaux sur le même sujet dans des zones agro-écologiques différentes. Il aurait été pertinent d’approfondir cette thèse en se penchant sur les espaces complémentaires (dépose des déchets, lieux d’approvisionnement,…) qui permettent aux activités agricoles d’être pérennes : il faut aller « au-delà de la prise en compte du site maraîcher comme unité spatiale isolée pour aller vers une réflexion systémique » (p 288, Robineau 2013) Bibliographie KEDOWIDE MEVO GUEZO C.G., 2011, SIG et analyse multicritère pour l’aide à la décision en agriculture urbaine dans les pays en développement, cas de Ouagadougou au Burkina Faso, Thèse Paris 8 Robineau O., 2013, Vivre de l'agriculture dans la ville africaine, Une géographie des arrangements entre acteurs à Bobo‐Dioulasso, Burkina Faso, Thèse préparée au sein de l’unité de recherche UMR 951 Innovation Et de l’Ecole Doctorale 60 - TTSD
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