Abstract
L’empathie joue un rôle essentiel dans les relations humaines quotidiennes et constitue le
cœur de la relation de soins. Tous les auteurs qui ont tenté d’en cerner les contours
soulignent qu’il s’agit de la capacité de se mettre à la place d’autrui, de se représenter ce
qu’il ressent et/ou pense. Ressentir/penser : ce sont là les deux facettes essentielles de
l’empathie, l’une émotionnelle, l’autre cognitive. Certains auteurs en rajoutent une
autre, la dimension comportementale (parfois appelée « échoïsation » ou encore « effet
caméléon »). Elle désigne l’imitation involontaire des gestes et postures d’une autre
personne, particulièrement fréquente chez les personnes qui entretiennent de bonnes
relations entre elles ; par exemple, croiser tous deux les bras de la même manière à
quelques instants d’intervalle. Des recherches contemporaines sur les neurones-miroirs
ont mis en évidence que notre cerveau est prédisposé à ce que nous réagissions de façon
empathique au vécu d’autrui. Sur un plan empirique, l’empathie est aujourd’hui
reconnue comme l’un des principaux facteurs de réussite d’une psychothérapie. Enfin,
dans l’univers soignant, de nombreuses études ont démontré l’impact positif de
l’empathie sur les patients, que ce soit en termes de satisfaction vis-à-vis des soins reçus,
de bien-être psychologique, d’observance des prescriptions, de santé physique, et même
de moindre tendance des patients victimes d’erreurs médicales à poursuivre leur
médecin. Le chapitre conclut sur une perspective selon laquelle l’empathie pourrait
constituer le fondement d’une nouvelle conception de la citoyenneté.
Users
Please
log in to take part in the discussion (add own reviews or comments).