%0 Book %1 zaki-2005 %A Zaki, Magdi Sami %C Versailles %D 2005 %I Éditions de Paris %K copts %T Histoire des coptes d'Égypte

@book{zaki-2005, added-at = {2011-02-04T02:22:42.000+0100}, address = {Versailles}, author = {Zaki, Magdi Sami}, biburl = {https://www.bibsonomy.org/bibtex/2e564c80fd625d97e6937369b41db4951/nascas}, description = {http://www.editions-de-paris.com/article.php3?id_article=57 Histoire des coptes d’Égypte ZAKI Magdi Sami Prix : 49 € ISBN 2-85162-125-4 Parution : 2005 Description : 991 pages< br> Table des Matières Passez commande Imprimer l'article Réagir à l'article Conseillez le Le mot copte, syllabe unique et sonore comme un petit coup sec, se confond avec chrétien d’Égypte. Mais étymologiquement, il est la déformation arabe du terme grec aiguptos, égyptien, lui-même dérivant d’ho ko Phtah, temple de l’esprit de Phtah, dieu créateur de Memphis, antique capitale égyptienne. Ce livre relate l’histoire tourmentée de ces Coptes, depuis leurs origines pharaoniques jusqu’au XXIe siècle. Il dresse l’inventaire saisissant de leurs tribulations sans négliger d’aborder le sort comparable d’autres opprimés en terre d’Islam : Juifs, Arméniens, Berbères, etc. L’ouvrage comporte aussi d’importants développements inédits sur l’origine et l’expansion de l’Islam, la politique de Byzance, les Croisades, la célèbre expédition d’Égypte de Bonaparte. Dans son argumentation, l’auteur s’appuie sur les témoignages des grands chroniqueurs musulmans : As Souyouti, Baladhuri, Gabarti, Hakam, Ibn Assir, Ibn Hicham, Ibn Iyas, Ibn Khaldoun, Ibn Saad, Makrizi, Waqidi, etc. L’auteur Né au Caire (Égypte) en 1944, Assistant à la Faculté de Droit du Caire (1963-1966), immigré en France à la fin de 1966, Docteur en droit de l’Université de Paris II en 1975, Magdi Sami Zaki a enseigné à la Faculté de Droit de Rabat (Maroc) dans le cadre de la coopération franco-marocaine, puis dans les Universités d’Orléans et de Dijon. Depuis 1987, il enseigne à l’Université de Paris X au doctorat, la philosophie du droit, le commerce international et le droit privé. Ce que la presse en dit Monde et vie, n° 758, 28 janvier 2006 C’est en Égypte que, grâce aux coptes, se trouve la plus importante communauté chrétienne du monde arabe. Catholiques ou, dans leur majorité, orthodoxes, ils sont 8 à 10 millions, près de 20% de la population. Ainsi que l’explique Magdi Sami Zaki dans sa très complète Histoire des coptes d’Égypte, les coptes sont « les Égyptiens autochtones, descendants directs du peuple pharaonique qui n’ont été ni hellénisés ni arabisés », et leur langue est de l’égyptien pur, remarquait Champollion. Ce livre, de grande érudition, retrace ce que Zaki appelle « le calvaire des coptes » sous le christianisme puis sous l’islamisme. Les coptes furent persécutés par les chrétiens qui leur reprochaient d’être monophysites alors qu’ils croient à la double nature divine et humaine du Christ et que le monachisme des moines du désert autour de saint Antoine était florissant. La persécution des musulmans fut sanglante. Elle continue en Égypte, parfois par des assassinats mais surtout par la destruction d’églises et de magasins appartenant à des coptes. Zaki montre comment les coptes sont passés de la résistance passive par le repliement sur soi à la résistance active. Cependant, écrit-il, « les coptes, affaiblis par la morale chrétienne de résignation, n’ont pas su prendre en mains leur destin et mettre à profit les opportunités qui s’offraient à eux ». M.S. Zaki parle aussi de ce qu’il appelle « l’esclavage islamique [qui] relève du droit divin et s’appuie sur Mahomet, le Coran, les premiers califes, les traditions islamiques ». Zaki évoque la dhimmitude, les destructions culturelles du passé pré-islamique de l’Égypte, comme l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie, et le massacre des coptes sous les croisades. Il étudie aussi l’Égypte moderne, la paix avec Israël après la Guerre des 6 jours en 1967, Nasser, Sadate, Moubarak et les jihadistes dans la mouvance de Ben Laden comme Al Zawahiri. Zaki est très critique contre l’islam, ce qui ne l’empêche pas de rendre hommage aux musulmans qui luttent contre la persécution des coptes. Il voudrait établir une « norme de réciprocité » et trouve étrange qu’une mosquée majestueuse, financée par l’Arabie Saoudite, soit au cœur de Rome alors qu’un musulman qui devient chrétien est condamné à mort. M.R. Lecture et tradition, n° 343, septembre 2005 Copte, abréviation du mot grec qui signifie égyptien, désigne les Égyptiens chrétiens. Le livre de Magdi Sami Zaki expose l’histoire des Coptes mais il parle surtout de leurs malheurs. À le lire, on dirait que, de la conquête perse à nos jours, ce peuple n’a connu que des oppressions. Son particularisme ne lui aurait jamais permis le moindre compromis politique, et la romanité elle-même, qui a su unir des Celtes, des Berbères et des Syriens jusqu’à en faire les citoyens d’un empire, aurait échoué face au fellah attaché à sa terre, à son fleuve sacré, à ses antiques croyances qu’il fit passer dans des cadres nouveaux : le patriarche représente le pharaon, la Vierge Marie Isis... « Calvaire des Coptes sous les Chrétiens », tel est le titre de la première partie. Mais l’essentiel de l’ouvrage consiste en un exposé détaillé de la religion musulmane, de son implantation en Égypte et du sort que cette religion impose aux Chrétiens qui lui sont soumis. Riche de détails historiques, d’études sur les courants intellectuels musulmans et chrétiens dans la vallée du Nil, cette partie est la plus intéressante. En effet, pour la fin de l’empire romain et pour l’époque byzantine, les connaissances théologiques de l’auteur paraissent floues, comme si Rome et Byzance représentaient un monde lointain, totalement étranger au peuple du Delta. Dans la luxuriance parfois vénéneuse des querelles entre Chrétiens, la distinction nécessaire entre orthodoxie, schisme et hérésie n’apparaît pas, comme si l’Égyptien ne souhaitait qu’une chose : qu’on lui laisse faire sa petite religion à lui, bien particulière. C’était pourtant le pays de Clément d’Alexandrie, d’Origène, de saint Athanase et des Pères du désert ! Les innombrables controverses auraient-elles engendré l’indifférence ? On pourrait le croire quand on voir la facilité avec laquelle les Arabes musulmans occupèrent l’Égypte. Les Coptes monophysites ressentaient de la haine envers Byzance : ils connaissent la dhimmitude depuis 640 et ils ont dû s’y résigner après plusieurs tentatives de révoltes entre 750 et 830. François d’Elbe Le Libre journal, n° 352, 9 juin 2005 Africains blancs, descendants directs du peuple pharaonique, non sémites, chrétiens depuis la prédication sur les bords du Nil de l’apôtre évangéliste saint Marc mais non catholiques, et avec, à leur tête, depuis les origines, un « pape » à eux, les Coptes sont peu connus en France car, contrairement aux Maronites du Liban, ils ne bénéficièrent pas de la protection française en Orient proche. Avec environ dix millions de personnes, soit 10% de la population égyptienne, les Coptes constituent aujourd’hui, et de loin, la principale ethnie chrétienne du monde arabophone. L’Union européenne, très à cheval sur les droits de l’Homme et ceux des minorités, devrait s’intéresser à eux comme à un cas-type dans l’aire arabo-islamique. Depuis l’islamisation de l’Égypte, par la conquête arabe, il y a quatorze siècles, et jusqu’à présent, les Coptes sont en effet, sur leur propre sol, des citoyens de seconde zone, toujours discriminés, parfois persécutés. Magdi Sami Zaki est des leurs : ayant fui en France le pénible statut des siens, docteur en droit de Paris-II, professeur tour à tour à Orléans, Dijon, Rabat et Paris-X, il a consacré une partie de sa vie à décrypter l’itinéraire bi-millénaire des Coptes, se basant notamment sur les écrits des grands auteurs mahométans, tel Ibn Khaldoun, et sur sa propre observation des faits contemporains. Il nous offre la première somme, en toutes langues, sur un sujet méconnu. Tragique, l’histoire des Coptes est aussi un bel exemple d’endurance humaine et de foi chrétienne. J.-P. Peroncel-Hugoz Nouvelle Revue d’Histoire, n° 19, juillet-août 2005 Ayant toujours sur les lèvres une nokta (blague) pour réjouir les hôtes « chrétiens » de l’Élysée ou de la Maison-Blanche, le général-président Hosni Moubarak présente le visage bonhomme d’une Égypte « pro-occidentale » et « tolérante ». La charia, loi islamique, issue du Coran et de la Sunna (recueils des dits de Mahomet), est pourtant appliquée dans la vallée du Nil depuis l’invasion arabe de 640 et jusqu’à nos jours, y compris aux Coptes, chrétiens autochtones, sauf en quelques rares matières comme le mariage. Privés peu à peu, sauf en liturgie, de leur langue maternelle, l’égyptien, du fait de l’arabisation du pays, se voyant interdit néanmoins d’enseigner l’arabe, les Coptes furent soumis par les Arabes à un impôt spécial, la djizya, n’eurent plus le droit de porter les armes ou de monter à cheval et furent, jusque vers 1850, des sortes de parias, situation dont on ne peut sortir qu’en passant à l’islamisme, ce que certains font encore à présent. Africains non négroïdes, non sémites, les Coptes, héritiers de la circoncision pharaonique, la communiquèrent ensuite aux Sémites, israélites ou arabes, et n’ont jamais renoncé à cet usage hygiénique et religieux. Au milieu du XIXe siècle, la dynastie égyptienne fondée en 1805 par Méhémet Ali, esprit éclairé formé en Grèce ottomane par un Marseillais, ouvrit aux Coptes la porte des casernes et supprima l’humiliante djizya. Sous cette dynastie, renversée en 1952-1953, il y eut même trois chefs de gouvernement chrétiens, un Arménien et deux Coptes, dont Boutros Ghali assassiné par un musulman hostile à la politique tendant à l’égalité entre chrétiens et mahométans, promue par les princes méhémetalides, lesquels reculèrent en 1934 lorsqu’ils réglementèrent sévèrement la construction des églises, celle des mosquées étant au contraire encouragée. Sous le régime républicain, Nasser réactiva en 1956 l’interdiction faite aux Coptes d’enseigner l’arabe, « langue sacrée de l’islam », et cette mesure vexatoire n’a depuis lors pas été abrogée. M. Zaki, né au Caire en 1944, vécut tout cela et, en 1966, il émigra en France où il obtint le doctorat en droit avant de dispenser cette discipline à Orléans, Dijon, Rabat et Paris-X. son Histoire des Coptes d’Égypte, véritable somme, des origines à notre époque, est le fruit d’intenses recherches historiques, d’une expérience personnelle in vivo et d’un engagement jamais démenti en faveur de la « cause copte » dont nulle conscience internationale ne s’est jamais souciée - malgré, durant la seconde moitié du XXe siècle, les livres explicites de Jacques Tagher, d’Antoine Fattal, du père du Bourguet, de Christian Cannuyer, de Sami Abdid Abou-Sahlieh, et surtout de Jean-Pierre Valognes, diplomate français utilisant ce pseudonyme. La question des chrétiens d’Orient concerne aujourd’hui directement les Français de souche, sur le sol desquels se sont déjà installés par infiltration six ou sept millions de musulmans à démographie autrement dynamique que celle des « Gaulois », ce qui implique que tôt ou tard, sauf bouleversement, surgira le problème de la charia comme il s’est posé en tout territoire lorsque les rapports de force y sont devenus favorables aux fidèles d’Allah. En Égypte, groupés autour de leur pape - reconnu en tant que tel par le Vatican, au nom du principe : « Unité de fois, diversité d’administration » -, l’énergique Chenouda III, les quelque six ou sept millions de Coptes, représentant environ 10% de la population égyptienne, n’ont toujours pas barre sur la vie politique, en dépit de la nomination depuis les années 1920 de ministres chrétiens « pour la galerie ». Sadate abandonna les Coptes à ses adversaires islamistes dont, certains, en province, rétablirent de facto la djizya. Malgré une restitution partielle de leurs biens religieux aux Coptes, Moubarak ne s’est jamais vraiment penché sur leur cas, de peur d’irriter une opinion nationale vite hostile aux non-musulmans. Plusieurs massacres ont eu lieu, tandis que, fait unique dans les annales mahométanes, un musulman, Farag Foda, agronome connu pour ses écrits politiques libéraux, était assassiné au Caire en 1992, après avoir dénoncé le sort peu enviable de ses « compatriotes coptes ». Avec une plume tranchante comme la lame des égorgeurs islamistes, M. Zaki décrit avec une minutie parfois insoutenable la tragédie d’une « minorité solitaire », le « génocide lent » de sa communauté d’origine, soumise à la discriminante charia tandis qu’on bat tambour in abstracto sur les cinq continents en faveur des « droits de l’homme »... Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, ancien correspondant du Monde en Égypte. Catholica, n° 88, été 2005 Livre étrange d’un auteur dérangeant, œuvre importante d’un Copte attachant et parfois irritant, la somme de près de 1000 pages et de plus de 7500 notes de bas de page consacrée aux Coptes d’Égypte peut désorienter : quelle idée bizarre, pour un universitaire reconnu, d’écrire un livre en deux parties aussi inégales et dont la première, traditionnellement la plus importante, ne fait pas 50 pages, quand l’autre dépasse les 800 ? Faute méthodologique ou choix idéologique ? Magdi Sami Zaki a choisi de faire un parallèle qu’il sait incongru, entre deux « calvaires des Coptes » : l’un « sous le christianisme », l’autre « sous l’islamisme ». Dans cette volonté d’équilibre totalement déséquilibré, sa propre pensée, sa personnalité donc, apparaît clairement. Il est Copte, aime les Coptes et se situe toujours sur la ligne de front quand il s’agit de les défendre, mais il se voudrait Copte non chrétien. Or, cette voie est sans issue, il le sait et se révolte ; contre cette impossibilité, contre l’islam, contre l’histoire, contre le Christ dans lequel les Coptes trouvent nécessairement leur identité. Depuis bientôt quarante ans en France, il s’est laissé envahir par « l’esprit des Lumières » et son antichristianisme intrinsèque. Il cherche donc une définition différente et adéquate du Copte, et s’irrite de ne pouvoir la trouver ailleurs que dans la religion. C’est pourtant le sort commun des chrétiens d’Orient, si proches de leurs frères d’Occident, donc si assimilables, mais si éloignés aussi. On est catholique et Français ou Italien, dans un sens ou dans l’autre peu importe, au fond, mais généralement d’abord défini par sa nationalité ; mais on est d’abord assyro chaldéen, ou syriaque, et circonstanciellement quoique très profondément, lorsque c’est possible, et toujours loyalement, Turc, Irakien ou Syrien. Lorsque le pays d’origine vous rejette « à cause de moi », comme disait le Christ, vous ne perdez que l’identité « seconde », avec tous vos biens, votre cimetière, le bâtiment de l’église où se déroulait votre vie dans ses éléments majeurs. Ce n’est pas rien ! Mais il vous reste votre identité première, et l’Église, qui vous accueillera en Suède, à Detroit ou à Sarcelles et où vous pourrez ressourcer et conserver cette identité. Britannique, Américain ou Français, donc en diaspora, un Copte reste profondément un Copte, et en outre un Égyptien, et sa « référence humaine » est le pape copte, même s’il l’exaspère, avant Blair, Bush ou Chirac, et sa communauté naturelle et son histoire sont celles des Coptes. Magdi Sami Zaki le sait : il ne peut s’identifier pleinement au président français, encore moins au président égyptien ; sa « raison » occidentale s’en offusque. Aussi se veut-il davantage Copte au sens étymologique du terme, c’est-à-dire « temple de l’esprit de Phtah », serviteur de ce dieu vénéré à Memphis il y a trois mille ans - quitte à ne pas le révérer lui-même, modernité oblige. Aussi, dans sa première partie, accuse-t-il le christianisme d’avoir détruit la nation copte, l’Égypte ancienne, jusqu’à en accaparer le nom. « Le calvaire des Coptes sous le christianisme » est en réalité, pour l’essentiel, le calvaire des chrétiens sous la domination romaine. Mais Dioclétien serait bien moins coupable que les chrétiens, parce qu’eux avaient affaibli l’Égypte (pp. 69-85) : ils ont donc permis aussi bien les massacres génocidaires des Romains, puis des Byzantins et ultérieurement des Arabes, que cette domination-occupation qui n’a toujours pas pris fin. En moins de vingt pages, l’auteur présente donc la partie plus originales (si l’on veut) de sa thèse, celle de la faute du Christ et de ses fidèles : le christianisme impose la résignation alors qu’il eût fallu combattre (ah ! cette insupportable autre joue qu’il faut tendre...) ; il favorise l’ascétisme névrotique des moines qui conduit au « suicide d’une nation » ; il se détruit lui-même dans des « querelles religieuses interminables » et conduit à la soumission, à la tyrannie. Dès lors, « affaiblie par le christianisme, l’Égypte va être envahie par les hordes islamiques (...) qui s’employèrent, au cours des siècles, à l’achever. » Le réquisitoire est sévère, manque la plaidoirie. Elle eût pu comporter quelques remarques simples : l’absence de christianisme n’a pas empêché la conquête de l’Égypte par Alexandre le Grand, ni plus tard sa romanisation. Le monachisme des Pères du désert a concerné un pourcentage infime de la population - et les descendants des laïcs, dont Magdi Zaki, sont présents pour en témoigner. Si les querelles religieuses ont durablement et scandaleusement affaibli l’Église avant même l’Égypte, les plus graves, quantitativement, avaient une origine politique ou, plus bêtement, sémantique (les deux « natures » ou « personnes » du Christ). Quant aux tyrannies, des Ptolémées, de Rome ou de Byzance, elles n’ont rien d’original à l’époque. Quoi qu’il en soit de l’issue, ou de l’absence d’issue du procès, la vraie question est au fond celle de la coexistence avec l’islam, traitée de manière convaincante dans la majeure partie du livre. La dhimmitude, cet asservissement relatif imposé aux chrétiens, c’est une invention ou, du moins, une systématisation islamique. Saint Paul, lui, avait bien montré l’universalité et l’égalité dans l’Église, où « il n’y a ni Juifs, ni Grecs, ni esclaves ni hommes libres ». Pour rejeter la dhimmitude, il eût fallu aux Coptes un héroïsme probablement inefficace ; en l’acceptant par force, ils se condamnaient eux-mêmes, mais se maintenaient en tant que peuple et que peuple chrétien. Contre la tyrannie souvent sanglante de l’islam, Magdi Zaki fait flèche de tout bois : une étude historique très fouillée, avec un enthousiasme un peu surfait pour l’expédition de Bonaparte qui n’a guère servi la cause des Coptes ; une étude poussée de la dhimmitude ; l’analyse des comportements et des auteurs qui ont osé la critique de l’islam, libres-penseurs et chrétiens convertis (malgré les limites territoriales qu’il s’est fixées, l’auteur « triche » quelque peu, en recourant à des Saoudiens, Irakiens, Jordaniens ou autres, ce qui montre bien que le cas des Coptes est bien celui de la plupart des chrétiens d’Orient, les vrais penseurs libres). Livre de combat, l’œuvre du presseur de Nanterre a entre beaucoup d’autres, cette qualité de s’éloigner de l’hagiographie trop fréquente. Elle ne saurait remplacer les pamphlets comme Le radeau de Mahomet, de Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, ni le superbe et cruel Vie et mort des chrétiens d’Orient, de Jean-Pierre Valognes. Elle apporte quelque chose d’autre, le cri d’un désespéré ayant pratiquement tout lu, tout critiqué, et qui se retrouve dans une impasse parce qu’il a rejeté la seule dimension qui compte pour les Coptes eux-mêmes : la dimension religieuse de leur vie et de leur calvaire. Rien que pour cette « marginalité », avec sa contradiction essentielle, il faudrait déjà lire ce livre, et féliciter l’éditeur qui a pris le risque de le publier. Jean-Pierre Ferrier Présent, 26 mai 2005 Attention : l’essai de Magdi Sami Zaki n’est pas un survol vulgarisateur de l’histoire des Coptes d’Égypte, mais un énorme - 1000 pages, quelque 8000 notes, des sections, des sous-sections, une avalanche de citations - monument qui relate l’épopée de ces chrétiens depuis leurs origines pharaoniques jusqu’au XXIe siècle. [...] Zaki dresse aussi - et cela donne une dimension supplémentaire à son étude - l’inventaire d’autres opprimés en terre d’islam : Juifs, Arméniens, Berbères, Syriaques, etc. Avec, aussi, des développements originaux sur l’origine et l’expansion de l’islam, la politique de Byzance, les croisades, l’expédition en Égypte de Bonaparte. Rappelons que le mot copte, déformation arabe du terme grec aiguptos signifie égyptien (le terme grec dérivant lui-même d’ho ko Phtah, demeure de Phtah, dieu créateur de Memphis). Les Coptes sont donc les Égyptiens autochtones, descendants directs du peuple pharaonique et qui n’ont été ni hellénisés ni arabisés. Aujourd’hui, les Coptes, qui ont subi le martyre à partir de l’expansion de l’islam et de l’occupation arabe de l’Égypte, sont menacés - nous nous en sommes souvent fait l’écho dans Présent - dans leur existence même. Pour ne prendre que les périodes les plus récentes, ils ont été les victimes d’un véritable ethnocide sous le roi Farouk (qui avait fait alliance avec les Frères musulmans), sous Nasser (qui persécuta les Coptes), sous Sadate (qui laissa se développer de nombreux pogroms dont celui de Zaouia el Hamra en 1981), sous Moubarak (qui ne fait rien non plus contre les pogroms anti-coptes, le plus récent ayant eu lieu à El Kocheh en 1999 et tolère des campagnes haineuses contre le clergé copte). Le calvaire des Coptes - qui vise à les chasser, en les tuant ou en les forçant à émigrer - n’émeut guère l’opinion publique occidentale si prompte à s’enflammer par ailleurs à la moindre atteinte, réelle ou supposée, contre les droits de l’homme. Le livre de Zaki - nonobstant ses aspects monumentaux mais, dans le même temps, grâce à ses aspects exhaustifs - vient donc à son heure pour empêcher qu’on nous fasse le coup du « on ne savait pas »... Tout - et avec une précision plus qu’universitaire : clinique - est dans cette Histoire des Coptes d’Égypte qui, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ne nous parle pas seulement des Coptes mais de tous les chrétiens menacés directement par l’islamisme. A.S.}, interhash = {40625a18ff3dbff7c0db234240c76a4e}, intrahash = {e564c80fd625d97e6937369b41db4951}, keywords = {copts}, note = {991 pages}, publisher = {Éditions de Paris}, timestamp = {2011-02-04T02:23:54.000+0100}, title = {Histoire des coptes d'Égypte}, year = 2005 }