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Casablanca, Mythes et figures d'une aventure urbaine

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(1998)

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  • @bennani

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  • @o.imadiouni
    5 years ago (last updated 5 years ago)
    PARTIE 1 Casablanca, Mythes et figures d'une aventure urbaine est un ouvrage écrit par Jean-Louis Cohen et Monique Eleb. Il est paru en 1998 sous la maison d’édition Hazan. Monique Eleb est sociologue et psychologue. Professeure à l’École d’architecture de Paris-Malaquais, elle dirige le laboratoire Architecture, Culture, Société et a été cofondatrice du DEA inter-écoles « le Projet architectural urbain ». Spécialisée en architecture domestique, elle a notamment publié : Penser l’habiter (madraga, 1998, avec A.-M. Châtelet et T. Mandoul), et est l’auteure de la série Architectures de l’habitat pour la chaîne française de télévision France 5. Jean-Louis Cohen est un architecte et un historien. Professeur à l’institut français d’Urbanisme à l’université de Paris VIII) et é l’Institute of Fine Art de New York University, il a mis sur pied de 1998 à 2003la cité de l’Architecture et du Patrimoine. Spécialiste de l’architecture et de l’urbanisme du XXe siècle en Europe et aux Etats-Unis, il a notamment publié : Le Corbusier et la Mystique de l’URSS (Madraga, 1987) et Alger, paysage urbain et architectures (Edition de l’imprimeur, 2003, avec Y.Kanoun et N.Oulebsir). L’ouvrage est divisé en douze parties et s’organise de façon chronologique pour raconter les différentes périodes architecturales et urbanistiques que la ville de Casablanca au Maroc a traversé. Les trois thèmes que je discuterai dans mon analyse sont les débuts de la ville de Casablanca, le plan d’Henri Prost pour finir avec le plan d’Écochard. PARTIE 2 1) Les débuts de la ville de Casablanca Les auteurs nomment ce chapitre « Le « mauvais début » d’une ville d’aventures : d’Anfa à Casablanca », propos discutable car comment peut-on qualifier le début d’une ville comme « mauvais » ? Les auteurs parlent en première partie du port de la ville en se basant sur des faits historiques qu’ils relatent de façon très précise. Ils continuent cependant en décrivant le site comme « ingrat ». Cette dénomination est discutable car ce même site finit par avoir une grande importance et utilité pour le Maroc, en termes d’économie et de culture par sa position littorale et son relief plat. Ils parleront d’ailleurs aussi de la ville comme l’« eldorado des lotisseurs » plus tard dans le chapitre. La question de l’explosion commerciale est traitée de façon assez claire, cependant, il manque au lecteur la connaissance des conséquences de cette explosion sur la vie des indigènes eux-mêmes. En général, cette partie se concentre peut-être un peu trop sur des témoignages d’étrangers que sur le vécu des premiers habitants de Casablanca. J’imagine malgré tout qu’il est, certes, sûrement difficile de trouver beaucoup d’informations à ce sujet-là car les habitants originaux du pays n’ont peut-être pas forcément beaucoup écrit à ce sujet. 2) Le plan d’Henri Prost Le travail de cet urbaniste Français au Maroc est présenté ici comme « une méthode flexible ». En effet, le passage de l’idée française de l’avenue monumentale à l’idée allemande des immeubles d’habitations est quelque chose qui a relativement bien fonctionné à la grande échelle à Casablanca jusqu’aujourd’hui. Cependant, il aurait été intéressant de mettre aussi l’accent sur le fait que la méthode que Prost a appliquée à Casablanca était totalement expérimentale. Elle a été inspirée par la reconstruction des régions allemandes dévastées par la guerre, ce qui n’était pas la même situation que pour Casablanca. La solution de Prost est pour moi « flexible » en effet mais ne relève pas d’une lecture complète, poussée et approfondie du site, qui nécessiterait bien plus que quelques années d’analyse. Il serait aussi intéressant de relever qu’à la plus petite échelle, Prost parle du « bloc à bâtir », inspiré du règlement de Lausanne et qui a été construit à Casablanca mais les auteurs ne parlent pas du confort de ces bâtiments et de leur effet sur le patrimoine architectural marocain 3) Le plan d’Écochard La partie de ce thème que j’aimerais discuter est celle sur le quartier Bousbir, construit par Écochard. Ce quartier de la prostitution est décrit dans l’ouvrage de façon trop positive à mon goût. On peut voir dans ce chapitre des citations pompeuses et des peintures élogieuses à propos de cet endroit. Ce que l’on n’y lit pas, c’est que ce quartier a au départ été construit en pensant uniquement aux troupes françaises, par peur de la syphilis. De plus, il n’est pas mentionné que l’âge minimum des prostituées était de douze ans, ni que Bousbir était quasiment une prison pour ces femmes qui n’étaient autorisées à le quitter qu'une fois par semaine sous réserve d'avoir obtenu un permis de la police. Enfin, il n’est pas dit non plus dans ce texte qu’un tel endroit représentait pour certains milieux (religieux, féministes, socialistes et anticolonialistes) un scandale moral et politique. D’un autre côté, les maisons construites selon la trame Écochard ne sont pas une réussite d’après moi. En effet, le lecteur n’est pas informé que ces habitations ont toutes été transformées ou détruites depuis leur construction, ce qui est la preuve d’un habitat non-adapté. PARTIE 3 On peut ainsi conclure que cet ouvrage est complet et très bien écrit. Il y a cependant certaines notions sur lesquelles le livre n’insiste pas assez à mon goût comme l’ignorance du vécu des indigènes lors du début du protectorat, ou encore l’instauration d’un urbanisme et d’une architecture pas assez adaptée, ou enfin l’absence de prise en compte de la totalité de la culture marocaine. En conclusion ce livre ne soulève peut-être pas assez les effets destructeurs et dévastateurs de la colonisation. Il n’appuie pas assez que coloniser ou mettre un pays sous son protectorat revient à, tôt ou tard, effacer une culture et biaiser une identité. Certes il y a eu de nombreux aspects positifs du protectorat au Maroc tel que l’amélioration des systèmes administratifs, l’ouverture vers l’Europe ou encore l’activation économique de plusieurs villes, mais il ne faut pas oublier de mentionner que la colonisation est un phénomène né des vices les plus ignobles de l’homme, ce que cet ouvrage a tendance à passer sous silence. Il aurait été judicieux, à mon avis, de relever le fait que les colonies bafouent les traditions, les coutumes ou encore les religions des pays qu’elles occupent. Afin de compléter les recherches, il serait intéressant de lire cette bibliographie : Jeans-Louis Miège, Les origines du développement de Casablanca au XIX siècle Henri Prost, L'urbanisme au Maroc Jean Mathieu et P.-H. Maury, la prostitution dans le Maroc colonial : ethnographie d'un quartier réservé
  • @bennani
    9 years ago (last updated 9 years ago)
    Casablanca : Mythes et figures d'une aventure urbaine relate l'épopée urbaine de Anafé, petite bourgade commerciale située sur la route de Fès à Rabat et qui à connu en l'espace d'un siècle une transformation spectaculaire initiée depuis son port. Considérée au début du XXème siècle comme le nouveau far-west commercial , nombre d'Européens sont venus s'enrichir attirés par le potentiel de la ville nouvelle mais aussi des populations locales qui y voit la porte ouvrante vers la modernité et la promesse d'un travail. Casablanca devient vite un lieu de transit, dans toutes ses dimensions techniques, commerciales et culturelles. Les débuts de Casablanca sont anarchiques et chaotiques au niveau de son développement urbain tant la demande en matière de logements est forte et la maîtrise de son extension difficile face à la spéculation foncière et l'avidité des promoteurs immobiliers en tout genre mais l'administration coloniale va rapidement tenter de s'attaquer au problème en instaurant règlements urbains, autorisations et plans d'aménagements comme l'emblématique plan d'Henri Prost . Malgré cela le défi est grand, ce qui pousse les urbanistes à répondre par des solutions nouvelles, la ville devenant ainsi un laboratoire urbain pour l’expérimentation influencée par les théories européennes et outre-atlantique. L'ouvrage est le résultat de dix années de recherches durant lesquelles Jean-Louis Cohen et Monique Eleb co-auteurs du livre se sont consacrés à éplucher les archives de la ville et les témoignages de ses habitants. Frappés par la beauté et l'originalité de Casablanca souvent illisible pour un public dérouté par ses formes, ils ont voulu lui rendre justice. Cette entreprise, apportant à la fois des réponses et des questionnements. En effet, pourquoi une ville nouvelle innovante et active s'était-elle créée aussi rapidement sur ce site ? Pourquoi en rapport à son image chaotique, avait-elle inspiré une telle abondance de discours et de représentations ? Quels ont été les facteurs qui ont poussés à l'émergence d'une architecture perçue d'emblée comme novatrice ? Enfin, pourquoi une ville marchande, marquée par la crise du logement, habitée par des populations déplacées et parfois opprimées avait-elle suscité un attachement aussi rapide de ses habitants ? Ce sont autant d'éléments de réponse que le récit de cette ville nous apporte, à travers le travail des auteurs qui ont sus l'enrichir par de précieuses et rares photographies de l'époque mais tout aussi de nombreux dessins et croquis particulièrement utiles. Je développerai quelques points importants du livre, en analysant principalement Casablanca à ses débuts : I ) Les raisons d'un formidable succès et ses conséquences : '' Ses communications faciles avec les capitales de Marrakech et de Fès, la richesse agricole de son hinterland, enfin l'avantage qu'elle possédera bientôt de disposer seule d'un véritable port sur l'Atlantique en font la tête de ligne nécessaire du premier chemin de fer de pénétration. Son commerce, déjà considérable, est appelé à prendre d'énormes proportions. '' Général d'Amade. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la structure urbaine du Maroc repose sur les villes de l’intérieur, loin de l’océan. Les deux villes les plus importantes sont alors Fès et Marrakech. Ces deux grandes villes seront successivement capitale selon les préférences des différentes dynasties qui se sont succédées . Le transport maritime n’a pas alors l’importance qu’il aura par la suite, même si des échanges se développent entre l’Andalousie et le Maroc par l’océan atlantique. A partir de la fin du XIXe siècle se développent des échanges commerciaux avec l’Europe. Des commerçants, notamment anglais et français, installent des succursales au Maroc, principalement à Casablanca qui est encore à cette époque une ville de moyenne importance. En 1906, la France envahit le Maroc par Casablanca et Oujda. Ce débarquement aboutira en 1912 à l’établissement du protectorat et marquera, pour le Maroc, le début d’un processus qui va progressivement modifier la structure urbaine de la ville et déplacer son centre de gravité vers le littoral. L’économie est donc axée sur les échanges avec la France qui se font principalement par la mer. Les Français décident de construire un grand port, faisant ainsi de la ville, la porte du « Maroc utile ». Le choix est principalement dû à la forte présence française, ainsi qu’aux nombreuses voies de communication existante avec un riche arrière pays agricole: la Chouïa. Des colons venus non seulement de France, mais également de l’ensemble de l’Europe et du pourtour méditerranéen affluent vers ce Maroc perçu alors comme un nouvel Eldorado. Parallèlement s’opère une immigration de l’intérieur. Des paysans et des commerçants de l’ensemble du Maroc vont chercher à Casablanca un emploi, attirés par la développement économique de la ville. Dans ce mouvement de croissance économique et d'expansion urbaine, la question foncière est d'emblée essentielle. La ville ayant été reconquise et reconstruite à partir du XVIIIème siècle par le sultan, une grande partie du sol de Casablanca était propriété du Makhzen en 1907. La corruption, la désorganisation et le clientélisme contribuent à dilapider ce patrimoine foncier. Dès 1907 les prix augmentent considérablement, pour atteindre des prix quasi-parisiens, la spéculation devenant une activité fondamentale des Européens et des musulmans qui possédaient des terrains hors des murs, notamment en bordure du souk, mais aussi des israélites, dont la liberté de transaction était jusqu'alors limitée à leur maison avant le protectorat. Ceux-ci achètent des terrains de spéculation, aux environs de la ville, en bordure des futures voies de chemins de fers, et de communication et attendent la plus-value de ces terrains. ''Les courtiers, un plan dans leur poche, proposaient d'une table à l'autre les parcelles à vendre et l'on vit dans la même journée atteindre des sensationnelles surenchères [...] les terrains qui en 1910, ne trouvaient pas encore preneurs à 2 fr le mètre s'arrachaient à 20 et 30. A tous les carrefours, de grands panneaux exposaient des plans de lotissements. '' Christian Houel Cette exode rural massif vers la ville va aussi poser un certain nombre de problèmes notamment en matière d'insalubrité. L'assainissement des rues, l'adduction d'eau et la gestion des voiries inexistante auparavant devient une nécessité, et sera effectué dans un premier temps par les militaires en place. Ceux-ci vont coordonner l’hygiène, la voirie, et créer les voies d’accès au port et de dégagement à travers les remparts de la médina. Mais aussi implanter des espaces public, organiser l'éclairage, aménager les marchés et l'abattoir et mettre en place un budget municipal régulier. Ces mesures prises pour la plupart dans l'urgence montrent que Casablanca à besoin rapidement d'un plan afin de contrôler la croissance de la ville. Mais le défi est grand et le constat que fait Henri Prost à son arrivée à la tête du service d'urbanisme est parlant : '' c'était un chaos invraisemblable, sans voirie possible, tellement le développement avait été rapide, partout à la fois et en tous sens [...] il était bien difficile de définir quelle ville pouvait former la réunion de tant d'intérêts divergents ''. De plus celui-ci est confronté à une tache difficile , car Casablanca à l'époque est sans législation, les ressources et les outils sont limités, en effet l'administration ne possède ni plan de nivellement , ni relevé des terrains et des constructions existantes. II ) Le zonage et les découpages sociaux de l'espace : Avec l'édification de la ville nouvelle, de nouvelles différenciations spatiales, sociales et culturelles se font jour au sein d'un population qui double entre 1916 et 1927 où le recensement décompte une moitié de Marocains musulmans, un tiers d'Européen et un sixième d'israélites. L'appartenance à un quartier est aussi très importante car elle recoupe les clivages ethniques, religieux et sociaux. Les français qui arrivent s'installent petit à petit au centre. Enrichis, ils édifient des villas dans les beaux quartiers tels que Mers-Sultan ou le boulevard d'Anfa. Les commerçants habitent de grands appartements proches de leur entreprise du centre, plutôt que des villas éloignées. Les groupes aux revenus modestes investissent des quartiers plus lointains mais accessibles, comme celui des Roches-Noires. Les paysans marocains nouvellement arrivés exercent d'abord des petits métiers et habitent des villages de nouallas ( huttes en pailles ), puis se regroupent au derb Ghallef ou dans des bidon-villes avant de trouver un habitat plus stable. Les juifs aux ressources faibles habitent d'abord dans le Mellah, alors que ceux plus aisés s'installent boulevard d'Anfa et place de Verdun, proches des synagogues, des écoles et du cimetière. Ainsi la ville se segmente petit à petit selon les revenus, les origines, et les activités de leurs habitants. Henri Prost à aussi une vision Corbuséenne de l'organisation de la ville, façonnés par des modes de vies modernes qui permet selon lui à la population de vivre dans de bonnes conditions d’hygiène : '' Dans les villes modernes d’Amérique, d'Angleterre, par suite des nombreux moyens de transport rapide, le centre des affaires est presque exclusivement occupé par des bureaux, les comptoirs de commerce, les banques. Il est relativement peu peuplé. Les habitants, vont se loger dans des milieux plus verdoyants et où le prix du terrain est peu élevé. Rien n’empêche qu'il soit fait de même à Casablanca : et peut être verrons nous les habitations individuelles se développer,isolées ou groupées, loin du centre, dans les feuillages. '' En effet entre le quartier d'Anfa, quartier de plaisance constitué de belle villas à l'ouest de la ville, loin de la congestion et la pollution l'on trouve le centre commercial, les usines à l'est . Les quartiers de plaisance sont ainsi reliées aux lieux économiques par de grandes artères taillées au gabarit des automobiles permettant de relier rapidement les différents pôles de la ville. La ville est donc façonnée par l'usage de l'automobile qui prend de plus en plus d'ampleur. III) Stratégies foncières et remembrement Le raccordement du centre à la nouvelle gare située au sud-est de la ville est un des problèmes pris en compte dans le plan dès 1915, tant la pression de Casablanca se déversant vers l'est est forte. Le remembrement des terrains affectés par le passage du boulevard de la Gare est exemplaire des stratégies foncières originales mises en œuvre à Casablanca. L'enquête sur le plan d'aménagement s'interroge sur l'assiette des indemnités à verser aux propriétaires totalement expropriés. Cette indemnité étant proportionnelle à la plus-value faite par les autres propriétaires. L'administration suit avec grande attention cette procédure notamment pour ce qui est de l'évaluation des terrains et est particulièrement attentive aux effets de marché et au potentiel des sols. En effet, le cours des terrains dans l'état ancien était basé sur leurs situations beaucoup plus que sur leur utilisation réelle. C’est ainsi que ceux qui étaient compris entre la place de France et le marché ont été côtés à une grande valeur bien que n'étant pas desservis par aucune voie et inutilisables pour un rendement commercial, alors que les terrains de la Société foncière, bien lotis, sont évalués à un prix bien inférieur quoique bien desservis par un réseau de voirie cédé par la Société elle-même. Ainsi le coût de l'investissement des lotisseurs pour viabiliser les terrains, et équiper les terrains n'étaient pas rentabilisé selon la situation des terrains. Le projet n'aboutira pas en fin de compte pour des raisons plus sociales qu'économiques. En effet le projet provoque des réflexions contradictoires et des conflits durables. Le contraste entre la place de France symbole de modernité et le mellah, qui continue à vivre sa vie d’autrefois est souligné. Le projet nécessitant de raser une frange de l'ancienne médina considéré comme le patrimoine des marocains. '' Il est évident sans doute que l'aspect futur que donnera à l'emplacement de notre pauvre mellah le projet somptueux de l’administration sera de beaucoup préférable à celui de nos masures, de nos échoppes et de nos modestes édifices religieux. Mais à nos yeux ces échoppes et ces temples représentent un siècle de vie laborieuse '' Pétition des familles touchées VI) Conclusion La transformation qu'à connu Casablanca durant le XXème siècle et notamment au tout début du siècle grâce à sa position géographique, ses échanges commerciaux avec l'Europe, ainsi que la richesse de son hinterland lui a permis de s’accroître à un rythme très rapide. Le bourg devenant progressivement la métropole gigantesque que nous connaissons aujourd'hui. Les conséquences de son explosion démographique et de son expansion territoriale incontrôlée dans un premier temps, ont suscités de nombreux problèmes, notamment aux niveaux des infrastructures et de l'aménagement, mais aussi de l'insalubrité et la création de nombreux bidon-villes ( Ben M'sik par exemple) qui répondent à un exode rural massif. La spéculation foncière explose en même temps et empêche l'administration de planifier correctement le développement de la ville, problèmes auxquelles Henri Prost se confrontera dès son arrivée au Service d'urbanisme. Le plan d'Henri Prost peux-être critiqué aujourd'hui puisqu'il tend au mitage du territoire et au développement horizontal de la ville . Loin du quartier des affaires, les habitants utilisent la voiture pour rejoindre les banlieues résidentielles ( comme Californie aujourd'hui). Ce modèle connaît ses limites et nous le voyons bien aujourd'hui où Casablanca est arrivé à un tel stade de congestion qu'il devient très difficile de circuler . L'usage de la voiture reste prépondérant et la stratégie en matière de transport publique inefficace tant le territoire se disperse et peine à être densifier. Enfin les ségrégations spatiales continuent, alimentés par la spéculation immobilière et l'exode rural. On observe ainsi parfois au même endroit la cohabitation de zones villas haut standing et de zones composées de bidons-villes. Que faire de ses espaces ? Quelles sont les stratégies mises en place par l'état pour recaser ces populations ? Casablanca nous pousse aussi à réfléchir à ce phénomène de macrocéphalie urbaine que l'on retrouve souvent dans les pays d'Afrique et qui aujourd'hui pose de nombreux problèmes. Dans quelles limites une ville doit-elle grossir, concentrer l'ensemble des activités et de l'économie d'un pays ? Quelles en sont les conséquences régionales, nationales ?.... Bibliographie - Narcisse Cotte, Le Maroc contemporain - Jeans-Louis Miège, Les origines du développement de Casablanca au XIX siècle - M.Rey, Souvenirs d'un voyage au Maroc - Christian Houel, Mes aventures marocaines - Henri Croz, Souvenirs du vieux Maroc - Georges Vidalenc, La croissance de Casablanca et les problèmes de la construction - Joseph Goulven, L'histoire d'une ville , le développement de Casblanca avant la guerre. - Georges Gillet, La construction au Maroc au début du Protectorat - Henri Prost, L'urbanisme au Maroc
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