Incollection,

Réflexions sur la formation d'une élite intellectuelle chrétienne au IIe siècle: les « écoles » d'Athènes, de Rome et d'Alexandrie

.
Les Apologistes chrétiens et la culture grecque, 105, Paris, (1998)

Abstract

Äu terme de cette recherche, il apparaît que dans la seconde moitié du IIe siècle, il existait au sein même de la grande Église une vie intellectuelle intense, marquée par une forte production littéraire et par une activité scolaire d'un niveau comparable à celui des établissements païens. Le plus souvent, d'ailleurs, les maîtres chrétiens étaient des transfuges du paganisme, et ils n'ont sans doute fait que transposer et adapter à de nouvelles nécessités (celles de l'apologétique et de l'exégèse scripturaire) les méthodes d'enseignement dont ils avaient hérité, puis qu'ils avaient pratiquées à leur tour. Il ne faut pas pour autant exagérer la place qu'occupaient les enseignements profanes dans ces écoles: les maîtres chrétiens, somme toute, ne voyaient en eux que des instruments au service de la foi. Cette intense activité intellectuelle se concentrait autour de certains pôles, Athènes d'abord, puis Rome et Alexandrie, peut-être aussi Antioche. On peut admettre, non sans vraisemblance, que ce sont des maîtres athéniens (Athénagore, Pantène, Clément) qui ont jeté les bases d'un enseignement orthodoxe de haut niveau dans la cité d'Alexandrie, et que leur présence (comme d'ailleurs celle de Justin à Rome) y était justifiée par le souci de concurrencer les écoles gnostiques alors en vogue. Ce double phénomène d'une concentration de l'enseignement supérieur chrétien dans les grandes métropoles intellectuelles du monde romain, et d'une certaine forme de tradition apologétique ou exégétique, justifie pleinement que soit employé pour les désigner le terme d'"école". ... Rien dans le détail ne revêt de caractère de certitude, mais les grandes lignes semblent nettes et tranchées: il y eut bel et bien, au IIe siècle, une "école" d'Athènes, une "école" de Rome et une "école" d'Alexandrie, qui ont rassemblé à elles trois les plus grands noms de la première littérature chrétienne." (pp. 268-269)

Tags

Users

  • @avs

Comments and Reviews