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La ville-province de Kinshasa- L'enfer au paradis

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l'Harmattan, 5-7 rue de l'Ecole Polytechnique, 75005 Paris, (2015)

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  • @evelyne
    8 years ago
    La Ville-province de Kinshasa – L’enfer au paradis. « Malgré les conditions de vie difficiles de la plupart de ses habitants qui, à tort ou à raison, estiment vivre dans l’enfer, Kinshasa a des atouts qui, étant des véritables dons du ciel, feront de cette ville un paradis si et seulement si lesdits atouts sont exploités à bon escient dans le cadre d’un plan d’urbanisation à mettre en œuvre. » Adolphe Muzito – 13 juillet 2015 Adolphe Muzito sortira un ouvrage en août 2010 avec pour thème « l’Installation de nouvelles provinces. Défis et contraintes » qui traite de la mise en place de 26 nouvelles provinces au lieu des 11 qui existaient déjà. Alors Premier Ministre et Chef du Gouvernement de la RDC lors de l’élaboration de cet ouvrage, il se donne comme mission, parmi d’autres, de préparer l’installation de ces nouvelles provinces suivant la loi sur le « démembrement » entrée dans la Constitution du 18 février 2006. Dans son analyse, il met l’accent sur les inconvénients et difficultés d’une telle loi et préconise que, pour qu’elle soit efficace, l’intérêt général comme élément primordial. Les problèmes tels que ; le manque de budget de l’Etat, le manque de ressources naturelle, le partage du patrimoine, l’insuffisance des infrastructures ou encore le délabrement des voies de communication, inhérents au pays, disparaîtront, dès lors par eux mêmes. Cependant, ces problèmes demeurent. A l’annonce de la mise en place de ses dites provinces, A. Muzito met en place des « tribunes » ; occasions d’explications orales et écrites consacrées à cette affaire. Ce livre traite donc de la sixième tribune (sur un total de sept) portant le nom de : Kinshasa, l’enfer au paradis. Adoplhe Muzito sonne l’alarme sur la provincialisation du pays et explique que la force de la ville de Kinshasa est justement qu’elle ne soit pas démultipliée en entités provinciales. Il faut alors qu’elle dispose d’un plan de sa modernisation et de son extension vers l’Est, vers les provinces les moins denses, où la population sera étalée et l’agriculture promue. La problématique de cette 6ème tribune est donc de comprendre les contradictions du pays afin d’en faire ressortir les atouts et les inconvénients pour améliorer les conditions de vie de ces habitants et ce selon des préoccupations économiques, sociales, administratives et écologiques. Ce n’est que grâce à un plan d’urbanisation, selon le Premier Ministre, que Kinshasa pourra être un paradis. Il fait alors une liste des atouts et inconvénients de la ville. Parmi les atouts, on trouve : - La population ; elle s’élève à 12 millions d’habitants ce qui en fait une des plus grandes métropoles du monde et donc un marché important. - La superficie ; la ville s’étend sur 10000 km2 ce qui lui permettrait d’avoir un développement harmonieux sur l’ensemble du territoire. - La densité ; elle s’élève à 12oo h/km2 ce qui en fait une des densité les plus basses ce qui pourrait permettre d’offrir des conditions sociales et autres excellentes. - La topographie, climatologie et hydrographie Et parmi ces faiblesses, surtout dues aux quatre facteurs que sont : - La répartition spatiale déséquilibrée de la population ; avec une répartition en 24 communes sur deux espaces, l’un en comprend 22 contre 2 pour le second. - La mauvaise prise en charge de cette population ; due au fait que les communes présentent une densité toujours différente, la sous-administration de celles-ci pose des problèmes au niveau des infrastructures et de la charge sécuritaire. - La distribution déséquilibrée des infrastructures sociales et économiques ; les infrastructures de santé, eau potable, électricité, scolaires etc… ainsi que les unités industrielles, bancaires etc… sont surtout réparties sur le premier espace comprenant les 22 communes. La voirie se trouve sur un espace représentant 11% du territoire de la ville. - Le chômage et les emplois précaires ; la ville ne présente pas de tissu économique (pas de secteur agricole, système embryonnaire, tertiaire basé sur des produits importés etc…) ce qui accentue un chômage, à l’échelle du pays, avoisinant les 39%. L’accent est mis sur le fait que la ville de Kinshasa présente, de nos jours, de grandes disparités et ce surtout au niveau des densités de certaines communes. Avec une croissance de plus de 5,5%, en 2025 les densités exploseront avec une accentuation des problèmes déjà existants. La question du logement est donc primordiale. Le pays ne propose pas de politique de logements, et encore moins de crédits-logements. Les parcelles minuscules sont souvent dénuées de sanitaires et les problèmes de voiries sont souvent réglés par les rivières naturelles. Les litiges fonciers représentent 50% des procès en cours tant les terrains sont rares dus au fait que la ville occupe 10% de son espace. Le Premier Ministre nous montre ces craintes concernant le désastre social et politique à venir si la croissance démographique, alors de 5,5%, apporte comme prévu 8 millions d’habitants en 2025. Les problèmes ne se feraient pas sentir qu’au niveau du taux de chômage, mais aussi et surtout sur les conditions sociales des enfants, sur les retraites des aînés et sur les travailleurs a revenus précaires. De plus, le problème de la densité mêlé à des infrastructures mal réparties sur le territoire cause des problèmes de mobilité qu’il ne faut pas négliger. Adophe Muzito parle d’une véritable bombe qu’il se faut de désamorcer avant la catastrophe et fait donc des suggestions ; il préconise un plan de modernisation et d’extension vers les 2 communes de l’Est dans le but d’étaler la population ce qui permettra de créer des espaces verts et laisser place à de l’agriculture. Il ajoute qu’une distribution des terres doit être préfinancée par l’Etat et que celui-ci doit construire, au préalable, des infrastructures essentielles financées par un fonds de modernisation alimenté par le public-privé (institutions financières, Etat, chefs des terres, communauté de demandeurs etc…). Ce fonds servira à pérenniser la construction des voiries, de l’énergie, électricité, infrastructures etc… De plus, l’Etat devra financer la construction de logements sociaux avec option de vente à tempérament. Toutes ces préconisations devraient, selon le Premier Ministre, réduire les déséquilibres, offrir des opportunités aux jeunes générations, des recettes fiscales pour l’Etat etc… On peut alors voir les préoccupations principales du Premier Ministre et ces suggestions d’ici à 2025. Cependant, lors de cette tribune, il me semble que beaucoup d’aspects sont passés sous-silence, ou, du moins, mis de côté. Kinshasa est une des villes les plus importantes du pays où se mêlent des activités économiques, politiques et financières majeures, cependant, son administration incertaine ne peut permettre de faire des statistiques claires afin de permettre de faire des estimations plus précises dans le but de définir un plan d’action cohérent. Dans son livret, il préconise l’élaboration de projets, de zones à densifier, de fonds à mettre en œuvre etc… mais parle très peu de la situation actuelle des bidonvilles, par exemple, qui occupent une place prépondérante dans la ville et ne parle pratiquement jamais de comment procéder pour assainir cette situation. Le Premier Ministre met l’accent sur la croissance démographique et de ce fait sur la nouvelle vague de population à venir mais ne nous explique pas comment la situation existante va être gérée. Les problèmes liés à une forte densité et une précarité générale tels que la criminalité, le manque d’éducation etc… montrent toute l’étendue des inégalités présentes dans cette ville de contrastes. Adolphe Muzito préconise des interventions intéressantes et fondées, en prenant en compte les financements, les équités, les différents aspects économiques et culturels mais a, selon moi, un point de vue un peu naïf, dans lequel il ne parle que du futur et peu, voire pas du tout, du présent. Le passé, plutôt lourd, est un élément selon moi à prendre en compte et les erreurs ne doivent pas se reproduire. Bibliographie : - La ville province de Kinshasa – l’enfer au paradis – A. Muzito – Editions l’Harmattan, 2015
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