Le rapport Profil urbain de Dakar, réalisé et publié par ONU-Habitat en 2008, s’inscrit dans une série de rapports permettant de dresser le bilan de la situation des certaines villes d’Afrique, Caraïbe et Pacifique et ainsi d’identifier les priorités pour leur développement. Ce rapport est réalisé par une équipe de consultants sous la supervision d’ONU-Habitat et les financements de la Commission européenne. Le diagnostic est structuré en 5 thématiques : Contexte, Gouvernance, Bidonvilles, Équité des sexes et VIH/SIDA, Services urbains et Environnement. Le diagnostic a permis aux auteurs de proposer plusieurs projets pour la ville de Dakar, qu'ils nous présentent dans la dernière section du rapport. Pour cette note de lecture, on regardera plus précisément la qualité du rapport soit les données utilisées, la nature des analyses et le processus, la sélection et le traitement des thèmes et leurs traitements et enfin les projets proposés. En ce qui concerne la qualité du rapport, on apprécie l’effort de synthèse face à la complexité d’un tel diagnostic. La structuration appuyée par une bonne mise en page permet de naviguer facilement entre les grandes thématiques et les sous-thématiques. La méthodologie utilisée est disponible en introduction, cependant on regrette qu’il s’agisse de la méthodologie générale de la série des Profils urbains. Ainsi, il semblerait que nous ne puissions pas identifier les acteurs auprès desquels les informations ont été collectées. De la même manière, on ne trouve pas d’informations quant au processus telles que les institutions et acteurs présents lors des consultations, les nombre et la nature des consultations etc. Tout au long du rapport, les sources des données et informations ne sont pas citées dans le texte (seulement pour les figures), ainsi il nous est difficile de juger ou réutiliser l’information ou bien d’identifier la date des données. Les données budgétaires de la ville sont intéressantes mais une actualisation aurait été bénéfique, les données se réfèrent à l’année 2000. Ainsi, de manière générale, on apprécierait plus de précision mais on comprend également que l’effort important de synthèse ait pu amener à sélectionner les informations. Les thèmes utilisés comme grille d’analyse, ne semblent pas propres à la ville de Dakar mais au profil urbain. Cependant, ils se prêtent bien à l’analyse de la ville et permet de couvrir les éléments clés caractérisant Dakar, à l’exception du thème Équité et VIH/SIDA étant donné la faible prévalence du SIDA au Sénégal. Les thèmes sont structurés comme suit : thème, sous-thème, analyse SWOT et identification des priorités. On apprécie l’analyse de type prospective que permet la matrice SWOT mais on regrette que le texte qui soutienne l’analyse consiste en un état des lieux plutôt de nature statique. Les projets présentés en dernière partie du rapport sont présentés de manière succinctes selon plusieurs aspects : localisation, durée, bénéficiaires ciblés, partenaires dans la mise en œuvre, cout estimé, situation, objectifs, principaux résultats attendus. On aurait apprécié plus d’information sur la méthode pour formuler les projets : ont-ils été formulés par l’équipe de réalisation du rapport ou sont-ils issus des consultations ? Cependant, la formulation des différents projets permet une boussole intéressante pour guider les décideurs politique à l’échelle nationale, régionale et urbaine mais aussi pour les planificateurs et urbanistes et les bailleurs de fonds. Le rapport permet un bon état des lieux de la ville de Dakar. On souhaiterait que de tel rapport soit mis à jour régulièrement afin d’évaluer la progression ou les régressions dans le développement de la ville.