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l'urbanisation en afrique et ses perspectives

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article, 1 (1): 18 (1997)

Abstract

Cet article dresse un panorama de l’urbanisation en Afrique et de ses perspectives.

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  • @e2k225
    @e2k225 8 years ago
    Cet article dresse fait l’état des lieux de l’urbanisation en Afrique et donne des prévisions sur ce que sera cette urbanisation dans les années à venir dans un contexte où le phénomène urbain constitue une préoccupation majeure, même dans le cas des centres urbains moins peuplés, car le rythme de la croissance démographique est souvent sans rapport avec celui du développement des capacités de production économique de ces cités. Philippe Antoine, démographe, directeur de recherche à l’ORSTOM, travaille depuis quatre ans au Centre français sur la population et le développement (CEPED) sur des projets de recherche concernant les conséquences de l’urbanisation en Afrique de l’Ouest. Il a séjourné en Algérie, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Il a publié plusieurs ouvrages, dont récemment «Les familles dakaroises face à la crise» et «La ville à guichets fermés. Itinéraires, réseaux et insertion urbaine». L’auteur développe la question de la migration et l’urbanisation en Afrique, ensuite il aborde celle de l’urbanisation en Afrique plus spécifiquement. Avant de finir son propos par les conséquences de la croissance urbaine, Philippe Antoine ne manque pas de donner les perspectives et les prévisions de la dynamique de population urbaine dans les pays africains. L’histoire des migrations et de l’urbanisation en Afrique se subdivise en trois grandes périodes, la période de l’esclavage (Du XVIIe au XIXe siècle), la période de colonisation (entre 1880 et 1945), et la grande période des indépendances après 1945. De ces trois périodes, celle qui a eu le moins d’incidence est la période de l’esclavage tandis que les deux autres ont marqués significativement les migrations et l’urbanisation, en effet les formes urbaines ségrégatives que l’on rencontre un peu partout dans les villes africaines ont été héritées des modèles introduits par les colons (Massiah, Trillon, 1988) car comme le dit l’auteur ‘’ S'il est vrai que l'existence de villes est un phénomène très ancien en Afrique3, c’est néanmoins la colonisation qui lui a imprimé le caractère qu'elle connaît encore de nos jours’’, cependant l’Afrique aurait un intérêt à trouver une forme urbaine qui lui sera propre et mieux adapter aux modes de vies de ses populations qui privilégie les réseaux sociaux denses. L’exode rural, qui est le déplacement massif des populations rurales vers la ville en quête d’une vie meilleure, a intensifié le phénomène de l’urbanisation pendant longtemps mais elle tend à diminuer, selon (Bocquier ; Traorer, 1995) et même à s’inverser dans certains pays comme la côte d’ivoire. Ce ralentissement serait dû à l’effet de la grande crise économique qu’ont connu les pays africains dès les années 1980, provoquant ainsi la baisse des activités économiques mais aussi par le biais des politiques de décentralisation prônées dans les pays africains afin de maintenir les populations sur place. Il existe deux grandes séries d'indicateurs en urbanisation, d'une part, des indicateurs statiques et d'autre part, des indicateurs dynamiques. Les relations entre ces divers indicateurs sont faibles, et l'appréciation du degré d'urbanisation d'un pays reste très subjective, car la variabilité de la définition de l’urbain dans chaque pays rend difficile toute comparaison internationale des indicateurs d’urbanisation et toute analyse historique de la croissance de ce phénomène (Eric Denis et al, 2009) et son évaluation reste fonction de l'indice choisi. ‘’Les urbanistes attendent des démographes des données spatialisées à un niveau relativement fin.’’, l’auteur affirme ceci car les indicateurs cités plus haut privilégient une approche macro-économique et ne permettent pas aux urbanistes de mieux appréhender les rapports équipements urbains et effectif de population concernée, il suggère que des analyses plus fines optimiseraient le travail des planificateurs. En Afrique, les politiques d'ajustement frappent de plein fouet les habitants des villes depuis plusieurs années, et rendent plus précaires les stratégies jusqu'ici mises en œuvre pour contrôler l’urbanisation et rendre la ville accessible à tous. La crise touche même les classes moyennes et on assiste à une paupérisation de la population. Ainsi les populations adaptent leurs comportements économiques et sociaux à une crise devenue chronique, certains n’hésitent pas à s’installer dans des zones d’habitat précaire pour rester à proximité des bassins d’emplois tandis que d’autres s’assignent a résidence pour dépenser le moins en transport : La ville favorise des processus d'individualisation propices à une prise de conscience critique vis-à-vis de certaines formes de solidarité, et à l'émergence de nouveaux liens sociaux fondés sur l'adhésion individuelle. Toutefois trois facteurs d’atténuation des conséquences de la crise peuvent être identifiés : le secteur informel qui a absorbé une partie des chômeurs, il permet aussi aux familles d’avoir des revenus pour consolider un salaire mensuel relativement maigre. La pérennisation des liens avec la zone d’origine qui permet d’atténuer le sentiment d’exclusion et en dernière position la multi-résidence des familles, la non résidence des épouses en ville, l'envoi des enfants dans les villes de l'intérieur, offrent certainement encore des possibilités d'adoucir les conséquences des diminutions des revenus et de maintenir la circulation de produits alimentaires entre membres de la famille En définitive nous pouvons dire que les villes africaines présentent presque toutes la même forme ségrégative héritée du colonisateur. Le profil urbain de ces villes s’est développé rapidement pendant les périodes de colonisation et décolonisation doublé de l’action de l’exode rurale qui a accéléré encore plus cette urbanisation, cette croissance urbaine engendre des problèmes de structuration et nécessite l’action des urbaniste pour résoudre le problème cependant ces derniers sont freinés dans leur tâche car les relations entre les divers indicateurs en urbanisation sont faibles, et l'appréciation du degré d'urbanisation d'un pays reste très subjective. A cela s’ajoute la crise économique qui à soufflé le continent dans les années 80, rendant ainsi les politique d’ajustement encore plus difficiles à supporter pour la population qui voit son pouvoir d’achat diminué continuellement. Cette crise force les populations à adapter leurs comportements économiques et sociaux mais toutefois il existe des facteurs d’atténuation des conséquences de la crise. Les efforts déjà consentis dans le cadre de la structuration du tissu urbain dans les villes africaines semblent vains tant les problèmes sont nombreux et les défis colossaux, pourtant le challenge est réalisable mais cela doit passer par une volonté politique affirmée, par la mise en œuvre d’un modèle urbain typique aux villes d’Afrique et par une parfaite synergie entre les différents acteurs. Cet de cette façon que la problématique de l’urbanisation non maitrisé dans les villes africaines pourra être résolu. BIBLIOGRAPHIE Antoine, P., Bocquier, P., Fall Abdou Salam, Guissé Youssouf Mbarguane & Nanitelamio J. 1995. Les familles dakaroises face à la crise. ORSTOM-IFAN-CEPED, Dakar, 209 p. Bairoch, P. 1985. De Jéricho à Mexico: Villes et économie dans l'histoire. Gallimard, Paris, 706 p. Bocquier, P. & Traoré, S. 1996. Migrations en Afrique de l'Ouest: de nouvelles tendances. La chronique du CEPED, n° 20, janvier-mars, Paris, p. 1-3. CERPOD. 1995. Migrations et urbanisation en Afrique de l'Ouest. Résultats préliminaires, Bamako, CERPOD, juillet 1995, 30 p. Coquery-Vidrovitch, C. 1988. Villes coloniales et histoire des Africains. Vingtième siècle, n° 20, p. 49-73. El Kadi, G. 1987. L'urbanisation spontanée au Caire. URBAMA-ORSTOM, Tours, 376 p. Eric Denis, Fran¸cois Moriconi-Ebrard. La croissance urbaine en Afrique de l’Ouest : De l’explosion `a la prolif´eration. La Chronique du CEPED, 2009, pp.1-5. <halshs-00371263 > Federal Republic of Nigeria. 1992. Official Gazette, n° 56, vol. 79, p. 243-258. Findley, S. 1989. Les migrations féminines dans les villes africaines. In L'insertion urbaine desmigrants en Afrique. CRDI-ORSTOM-URD. Collection colloques et séminaires, p. 55-70. Franqueville, A. 1984. Yaoundé, Construire une capitale. Éditions de l'ORSTOM, Paris, 192, p. Garenne, M. 1995. Conséquences démographiques du sida en Abidjan, 1986-1992. Les études du CEPED, n° 10, CEPED, Paris, 193 p. Gregory, J. 1988. Migrations et urbanisation. In D. Tabutin éd. Population et société en Afrique au Sud du Sahara, L'Harmattan, Paris, p. 369-399. Kalassa, B. 1994. Description du peuplement de l’Afrique de l’Ouest. Document de travail n° 1. Perspectives à long terme en Afrique de l’Ouest. OCDE, BAD, CILSS, 123 p. Kalassa, B., 1996. Peuplement et urbanisation en Afrique centrale. Ministère de la coopération, ISTED, 57 p. Locoh, Th. 1989. Le rôle des familles dans l'accueil des migrants vers les villes africaines. In L'insertion urbaine des migrants en Afrique. CRDI-ORSTOM-URD. p. 21-34. Lututala, M. 1995. Les migrations africaines dans le contexte socio-économique actuel. Une revue critique des modèles explicatifs. In H. Gérard & V. Piché, éds. La sociologie des populations. AUPELF-UREF, Montréal, p. 391-416. Mahieu, F.-R. 1989. Transferts et communauté africaine. Stateco, INSEE, Paris, juinseptembre, n° 58-59, p. 107-136. Massiah, G. & Tribillon, J.-F. 1988. Villes en développement. La Découverte, Paris, 320 p. Moriconi-Ebrard, F. 1993. L'urbanisation du monde depuis 1950. Anthropos, Paris, 372 p. Nations Unies, 1995. World Urbanization Prospects: The 1994 Revision, New York, 178 p. Ouedraogo, D. & Piché, V. 1995. L'insertion urbaine à Bamako. Karthala, Paris, 206 p.
  • @wensdney
    9 years ago
    L’auteur Philippe Antoine, démographe, directeur de recherché a l’ORSTOM, travaille depuis 4 ans au Centre français sur la population et le développement (CRPED) sur des projets de recherche concernant les conséquences de l’urbanisation en Afrique de l’Ouest. Il nous présente un article qui donne une vue sur l’urbanisation en Afrique et de ses perspectives. Dans cet article nous constatons que dans le temps plus d’un tiers de la population du continent africain soit (34%) demeure en ville. Cependant vers les années 60 ont fait face à une diminution progressive du rythme de croissance de la population urbaine résultant de plus en plus du mouvement naturel. Pourtant les mouvements de la migration restent toujours intenses, seul le départ des uns compense davantage l’arrivée des autres, ceux qui devraient nous préoccuper du point de vue de ces conséquences pour les cinquante années à venir. Il faut note que le phénomène urbain constitue une préoccupation majeure, car on se rencontre a une croissance démographique sans aucun développement des capacités de production économiques. Même lorsque la ville es considérée comme un bassin d’emplois, les villes produisent cependant de plus en plus d’exclus du travail, on assiste à un taux de chômage élevés plus particulièrement chez les jeunes diplômes. En peu de mots nous allons voir : • La migration et l’Urbanisation en Afrique • L’urbanisation en Afrique • Les perspectives de la population urbaine • La croissance urbaine et ses conséquences. LA MIGRATION ET L’URBANISATION EN AFRIQUE L’auteur découpe cet Histoire en trois grandes étapes (Gregory, 1988). Du XVIIe au XIXe siècle la traite des esclaves domine ; entre 1880 et 1945, la pénétration coloniale accroît les besoins de main-d'œuvre (travail forcé) et entraîne l'implantation de quelques villes-comptoirs. Pendant l'époque coloniale également, certaines migrations intra-africaines ont été favorisées afin d'accélérer le développement économique de certaines régions stratégiques. Les populations de l'intérieur ont été encouragées à émigrer vers des pays comme le Sénégal et, davantage encore, la Côte d'Ivoire, le Ghana et plus tard le Nigeria. Depuis 1945, et surtout depuis les indépendances, les migrations spontanées se sont accélérées. De plus, les facteurs politiques et écologiques (lutte de libération nationale, oppression dans certains États, sécheresse, désertification) ont déterminé d'importants mouvements migratoires internes et externes. L'exode rural a longtemps été massif. Mais, avec la crise que traversent les pays africains depuis le début des années 80, cet exode tend à se ralentir, voire à s'inverser dans certains pays. L'URBANISATION EN AFRIQUE Deux grandes séries d'indicateurs peuvent être distingués: d'une part, des indicateurs statiques comme le volume de la population urbaine et ses caractéristiques; d'autre part, des indicateurs dynamiques qui mesurent les changements observés, et notamment la croissance. Les relations entre ces divers indicateurs sont faibles, et l'appréciation du degré d'urbanisation d'un pays reste très subjective, car son évaluation reste fonction de l'indice choisi. Tous ces indicateurs privilégient une approche macro-économique et ne rendent pas compte de la diversité des situations citadines au sein d'une même ville. Des analyses plus fines sont nécessaires au niveau des grandes villes afin de mieux appréhender la diversité du tissu social, de mieux mettre en rapport les équipements avec les populations concernées. Les urbanistes attendent des démographes des données spatialisées à un niveau relativement fin. Ces données sont déjà collectées par les Services de statistiques nationaux (îlots de recensement, par exemple), mais elles ne sont pas restituées à un niveau aussi fin que le quartier ou l'îlot, ce qui permettrait de mieux mettre en rapport équipements urbains et effectifs de population concernée. LES PERSPECTIVES DE LA POPULATION URBAINE Il subsiste encore de nombreuses lacunes dans le recueil des données concernant l'urbanisation. La croissance de certaines villes est telle que les limites administratives varient énormément d'une opération démographique à l'autre; par ailleurs, la cartographie des quartiers spontanés est rarement exhaustive, d'où des risques de sous-évaluation des effectifs de population. La durée écoulée entre la collecte et la publication des résultats est parfois tellement longue que les données publiées ne correspondent plus à la réalité du moment: des quartiers ont été restructurés, d'autres quartiers se sont particulièrement développés, etc. Le recensement a plus souvent une valeur historique pour des villes à croissance rapide. L'approche de l'urbanisation bute également sur la définition de la ville. La plupart des pays retiennent une taille minimale en général très basse (5 000, voire 2 000 habitants), ou bien dressent une liste des localités considérées comme urbaines, sans qu'il soit toujours possible de connaître les critères de choix. La plupart de ces critères ont pour inconvénient majeur de considérer comme urbains de gros villages. Le critère de taille est certainement le moins mauvais à condition de s'en tenir à un minimum acceptable (20 000 voire 50 000 habitants). Cette diversité de critères rend difficile toute comparaison internationale. LA CROISSANCE URBAINE ET SES CONSÉQUENCES L'urbanisation est un phénomène universel et a connu une accélération particulière en Afrique subsaharienne. Cette croissance forte s’est faite dans un contexte économique particulier marqué, ces dix dernières années, par des politiques de rigueur. Les effets des programmes d'ajustement structurel ont certainement amplifié les mutations concernant les structures et les comportements démographiques, ainsi que l'évolution des structures familiales. L'ampleur de la diminution des revenus risque de rendre inopérantes les régulations sociales opérées jusqu'à présent par les réseaux sociaux de solidarité. En Afrique, les politiques d'ajustement frappent de plein fouet les habitants des villes depuis plusieurs années, et rendent plus précaires les stratégies jusqu'ici mises en œuvre. Les classes moyennes sont à leur tour touchées par la crise, le salariat concerne de moins en moins de personnes et les salariés assurent de plus en plus difficilement leur rôle de redistributeurs. Les embryons de systèmes sociaux (systèmes de retraites, d’assurances sociales, de logements sociaux, etc.) mis en place dans certains États se désagrègent. Les jeunes, qui restent de plus en plus longtemps dépendants des aînés, trouvent difficilement leur place. Les modes de solidarité, qui constituent encore la soupape de sécurité face à la faillite de certains États, s’essoufflent et ne serviront plus longtemps encore d’amortisseur aux conséquences de la crise. Le désengagement de l’État a des effets directs sur les services publics. L’éducation subit de plein fouet les conséquences de la crise alors qu’elle constitue un des moteurs des transformations sociales. Dans les villes, la paupérisation s’accroît, même si parfois l'intense circulation des biens et des hommes en atténue la rigueur. La situation des migrants est paradoxale. D'une part, ils sont confrontés à des risques de marginalisation et d’exclusion dans les villes, bien que souvent le dynamisme de leurs réseaux sociaux leur permette d'accéder plus rapidement à certaines ressources urbaines concernant l'emploi ou le logement, d'autre part, ils constituent, à leur lieu d’origine, une soupape à la crise grâce à leurs envois de fonds, et sont vecteurs de changements sociaux. Les populations adaptent leurs comportements économiques et sociaux à une crise devenue chronique. Les réactions, les initiatives fourmillent. Les groupes sociaux et les institutions de toute nature ont, dans le contexte de la crise et de l'ajustement, des perceptions et des comportements nouveaux. La ville constitue un fantastique terreau pour une remise en cause et une réinterprétation de valeurs héritées et pour l'émergence de nouvelles valeurs. Une culture urbaine se forge peu à peu. La ville favorise des processus d'individualisation propices à une prise de conscience critique vis-à-vis de certaines formes de solidarité, et à l'émergence de nouveaux liens sociaux fondés sur l'adhésion individuelle. Espérons que les dynamiques nouvelles fourniront une issue positive à la crise. Ces évolutions sociales vont aussi se traduire par une évolution du comportement des consommateurs de produits alimentaires: l’individualisation, le gain de temps dans la préparation, mais aussi le recours aux produits locaux risquent de marquer la période à venir. Cette situation économique est commune à la plupart des agglomérations africaines. Trois facteurs d’atténuation des conséquences de la crise peuvent être identifiés. Le secteur informel a peut-être moins souffert de la crise, mais on peut s'interroger sur les limites de ses capacités d'absorption et du devenir de ses débouchés quand l'ensemble des revenus urbains diminuent. L'espace de vie des urbains est large et les liens avec la zone d'origine sont toujours maintenus. La multi-résidence des familles, la non résidence des épouses en ville, l'envoi des enfants dans les villes de l'intérieur, offrent certainement encore des possibilités d'adoucir les conséquences des diminutions des revenus et de maintenir la circulation de produits alimentaires entre membres de la famille. Les réseaux sociaux de solidarité ont certainement amoindri les effets des compressions d'emplois et de réduction des revenus. LE TAUX D’URBANISATION DE L’AFRIQUE DE L’OUEST Dans ce livre l’auteur nous présente pour l’Afrique francophone le Taux d'urbanisation pour l’année 2020 68,5 ‡ 74,5 (3) 63,4 ‡ 68,5 (2) 55,4 ‡ 63,4 (3) 46,1 ‡ 55,4 (4) 12,5 ‡ 46,1 (5) BIBLIOGRAPHIE Antoine, P., Bocquier, P., Fall Abdou Salam, Guissé Youssouf Mbarguane & Nanitelamio J. 1995. Les familles dakaroises face à la crise. ORSTOM-IFAN-CEPED, Dakar, 209 p. Bairoch, P. 1985. De Jéricho à Mexico: Villes et économie dans l'histoire. Gallimard, Paris, 706 p. Bocquier, P. & Traoré, S. 1996. Migrations en Afrique de l'Ouest: de nouvelles tendances. La chronique du CEPED, n° 20, janvier-mars, Paris, p. 1-3. CERPOD. 1995. Migrations et urbanisation en Afrique de l'Ouest. Résultats préliminaires, Bamako, CERPOD, juillet 1995, 30 p. Coquery-Vidrovitch, C. 1988. Villes coloniales et histoire des Africains. Vingtième siècle, n° 20, p. 49-73. El Kadi, G. 1987. L'urbanisation spontanée au Caire. URBAMA-ORSTOM, Tours, 376 p. Federal Republic of Nigeria. 1992. Official Gazette, n° 56, vol. 79, p. 243-258. Findley, S. 1989. Les migrations féminines dans les villes africaines. In L'insertion urbaine des migrants en Afrique. CRDI-ORSTOM-URD. Collection colloques et séminaires, p. 55-70. Franqueville, A. 1984. Yaoundé, Construire une capitale. Éditions de l'ORSTOM, Paris, 192 p. Garenne, M. 1995. Conséquences démographiques du sida en Abidjan, 1986-1992. Les études du CEPED, n° 10, CEPED, Paris, 193 p. Gregory, J. 1988. Migrations et urbanisation. In D. Tabutin éd. Population et société en Afrique au Sud du Sahara, L'Harmattan, Paris, p. 369-399. Kalassa, B. 1994. Description du peuplement de l’Afrique de l’Ouest. Document de travail n° 1. Perspectives à long terme en Afrique de l’Ouest. OCDE, BAD, CILSS, 123 p. Kalassa, B., 1996. Peuplement et urbanisation en Afrique centrale. Ministère de la coopération, ISTED, 57 p. Locoh, Th. 1989. Le rôle des familles dans l'accueil des migrants vers les villes africaines. In L'insertion urbaine des migrants en Afrique. CRDI-ORSTOM-URD. p. 21-34. Lututala, M. 1995. Les migrations africaines dans le contexte socio-économique actuel. Une revue critique des modèles explicatifs. In H. Gérard & V. Piché, éds. La sociologie des populations. AUPELF-UREF, Montréal, p. 391-416. Mahieu, F.-R. 1989. Transferts et communauté africaine. Stateco, INSEE, Paris, juinseptembre, n° 58-59, p. 107-136. Massiah, G. & Tribillon, J.-F. 1988. Villes en développement. La Découverte, Paris, 320 p. Moriconi-Ebrard, F. 1993. L'urbanisation du monde depuis 1950. Anthropos, Paris, 372 p. Nations Unies, 1995. World Urbanization Prospects: The 1994 Revision, New York, 178 p. Ouedraogo, D. & Piché, V. 1995. L'insertion urbaine à Bamako. Karthala, Paris, 206 p.
  • @tagne
    10 years ago
    Notes de lecture Philipe Antoine (1997). L’Urbanisation en Afrique et ses perspectives. Revue «Aliments dans les Villes». FAO. Face à la croissance rapide de la population urbaine dans le monde, phénomène plus accentué de nos jours dans les pays en développement, cet article dresse l’état des lieux de l’urbanisation sur le continent africain et ses perspectives. Son auteur Philippe Antoine, est démographe à l’IRD, directeur de recherche, il travaillé sur des projets de recherche concernant les conséquences de l’urbanisation en Afrique de l’Ouest. Il a séjourné dans plusieurs pays en Afrique. Il a publié plusieurs ouvrages, parmi lesquels : « L'insertion urbaine des migrants en Afrique », «Les familles dakaroises face à la crise» et «La ville à guichets fermés. Itinéraires, réseaux et insertion urbaine», « Trois générations de citadins au Sahel. Trente ans d’histoire sociale à Dakar et à Bamako ». Depuis quelques décennies l’urbanisation est devenue plus accentuée dans les pays en développement que dans les pays développés. Le rythme de croissance de la population urbaine dans les pays africains, comme dans les autres pays en développement, est très élevé. Même si la croissance naturelle de la population est en diminution, les migrations maintiennent cette croissance. Les stratégies mises en œuvre pour maitriser cette situation et ses conséquences sont restées fragiles. La crise a laissé de nombreuses séquelles sur la population urbaine. La ville constitue pour les populations un lieu d’émergence de nouvelles valeurs et elle favorise les processus d'individualisation propice à l'émergence de nouveaux rapports sociaux. Dans la première partie de l’article l’auteur traite des migrations et l’urbanisation en Afrique. Historiquement, il distingue trois grandes étapes des migrations et du phénomène urbain en Afrique depuis le XVIIe siècle. A ces trois étapes évoquées par l’auteur, nous pouvons ajouter une période qui se situerait avant l’esclavage. Celle-ci marquée par le commerce transsaharien et le développement des empires ouest-africain qui ont permis le développement des villes comme Tombouctou, Gao, Caire… A partir des années 80 les pays africains ont été confrontés à la crise économique et ses conséquences. Les mouvements migratoires entre les campagnes et les villes ont connu un ralentissement dans tous les pays. Pendant que le solde migratoire entre ville et campagne est toujours au détriment de la campagne au Mali et Sénégal, il est presque nul dans certains pays comme le Niger et la Guinée ; en Côte d’Ivoire, le phénomène est inverse : le milieu rural accueille plus les migrants de retour. Cette crise a poussé certains à multiplier les pôles de résidence et d’activités. Ainsi, selon l’auteur les migrations des campagnes vers la ville sont une des principaux facteurs qui justifient la forte croissance de l’urbanisation en Afrique « le rythme de la croissance démographique est souvent sans rapport avec celui du développement des capacités de production économique de ces cités. » Ces migrations sont motivées par l’espoir de trouver des meilleures conditions de vie et l’accès aux meilleures infrastructures en ville. Face aux difficultés d’insertion en ville et la crise économique, plusieurs migrants se sont introduits dans le secteur informel. En Afrique, la migration provenant des zones rurales et la croissance naturelle ne sont pas les premières causes de croissance des populations urbaines comme l’a montré l’auteur, il faut y ajouté le reclassement des zones précédemment rurale en zones urbaines. Après les migrations et l’urbanisation, l’auteur aborde l’urbanisation en Afrique. Les grandes villes africaines actuelles ont été fondées sur des sites choisis par le colonisateur pour satisfaire ses besoins. C’est également dans ces villes qu’on retrouvait les meilleures infrastructures qui servaient aux cadres de l’administration. Ainsi contrastaient ces villes/quartiers qui ont été mis en place par la métropole et les villes/ quartiers autochtones. Pour classer les niveaux d’urbanisation dans les pays africain, il utilise les indicateurs statistiques comme le volume de la population et les indicateurs dynamiques comme la croissance. Il classe d’abord les pays par région. Ainsi, en Afrique, le Maghreb est la zone la plus urbanisée sur le continent et l’Afrique de l’Est la moins urbanisée. Au sein de chaque zone, il existe des contrastes très remarquables. L’urbanisation étant récent en Afrique, la majorité de la population vit dans les villes de moins de 500 000 habitants. Cependant, 32 % de la population urbaine en 1995 résidaient dans les villes de plus d’un million d’habitants. Cette forte croissance urbaine entraine une forte consommation de l’espace. La macrocéphalie constitue une caractéristique majeure de l'urbanisation en Afrique. Pendant que ce phénomène s’accentue dans certains pays (Sénégal, Ouganda, Centrafrique…), d’autres pays ont deux voire plusieurs grandes villes. La concentration de la population entraine le développement de nombreux emplois, des services et de nombreux besoins comme le logement à satisfaire. Dans la majorité des villes en Afrique, les politiques en matière de logement sont insuffisantes voire inadaptées. Pour étudier l’urbanisation en Afrique, on fait face à de nombreuses difficultés : le manque de donnés fiables sur la population, des données non actualisées, les critères de définition et la différence de la taille minimale variable d’un pays à l’autre. Lorsque les données existent souvent elles sont différentes d’un auteur à l’autre. Les variations des rythmes de migrations et les tendances démographiques rendent difficiles les efforts de planification dans les pays ou les régions d’un pays. Elles rendent difficile également une classification au niveau international. Selon les projections des Nations Unies, la croissance urbaine va continuer à se maintenir en Afrique. D’ici à 2020, plusieurs pays auront traversé le seuil de 50 % de taux d’urbanisation. Cependant les écarts seront toujours très prononcés dans certaines régions du continent. Par exemple le Rwanda n’aura qu’un taux de 12,6 % d’urbanisation pendant que les pays comme le Sénégal et le Burkina-Faso auront fait de bons progrès. L’urbanisation en Afrique subsaharienne a été marquée dans les décennies 80 et 90 par un contexte économique particulier : la crise économique, les programmes d’ajustement structurel et ses impacts. A travers la diminution des revenus (salaires), ces programmes ont fortement impacté les structures familiales. Au niveau des Etats, les efforts fournis par certains pays pour atténuer la situation n’ont pas porté ses fruits. Ceci a poussé au désengagement de l’Etat dans plusieurs secteurs. Plusieurs migrants parviennent à s’insérer dans le nouveau milieu. Malgré la crise, les populations s’adaptent aux nouvelles réalités socio-économiques. De nouveaux liens sociaux se créent en ville. On assiste également à des changements dans les comportements dans la société. Plusieurs facteurs comme le secteur informel, les réseaux sociaux de solidarité et la multi-résidence des familles ont permis d’atténuer la crise. Cet article nous a permis d’avoir une idée sur l’urbanisation en Afrique à la fin du XXe siècle. Elle met en exergue la forte croissance de la population urbaine et ses conséquences dans un contexte de crise économique. Compte tenu du fait que les conditions d’urbanisation sur le continent africain ne sont pas semblables à celles des autres continents, le phénomène urbain aura ses spécificités sur ce continent. C’est ainsi que nous pouvons déplorer le fait qu’il ne prend pas considération le rôle des activités économiques – même si elles sont en majorité informelles - dans cette croissance urbaine. Egalement, les efforts fournis par certains pays pour une urbanisation moderne dans leurs villes n’ont pas été évoqué.
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