Abstract

Mise en relief des outils de financement et d'investissement avec les enjeux de développement et de gouvernance à l'échelle du continent africain. Présentation des différents leviers mis en oeuvre (partenariats avec des états et des opérateurs privés) et des évolutions prévisibles dans ces modes de financement (vision prospective à 20 ans). Thierry Paulais, l'auteur de Financer les villes d'Afrique, est directeur adjoint du département Afrique de l'Agence Française de Développement. Il est économiste et architecte–urbaniste. Dans le cadre de ses travaux, il a pu s'intéresser au développement de l'urbanisation des villes africaines, et aux enjeux de l'investissement local. La question de l'urbanisation en Afrique peut être approchée de façon territoriale, à l'échelle du continent (de l'Atlantique à l'Océan Indien et de la Méditerranée au Cap de bonne Espérance) mais également de façon économique, avec le développement régionale du Middle East and North Africa (MENA), de l'Afrique du Sud au sein des BRICS et où l'Afrique ne désigne plus que la région subsaharienne. Son ouvrage s'articule autour de cinq chapitres : La présentation des outils, règles et méthodes du financement et de l'investissement ; La présentation des mutations (économiques, démographiques, urbanistiques, sociales...) de l'Afrique ; La présentation des différents échelons de gouvernance et de leur capacité de réponses aux contraintes démographiques et aux besoins de développement ; La présentation des leviers de financement des projets : le rôle des partenaires, des banques, des marchés et des opérateurs privés ; La vision prospective et les perspectives envisageables du développement de l'Afrique subsaharienne. Le financement de l'investissement par les collectivités locales s'articule en théorie autour de trois axes : les ressources (issues des transferts, propres, issues des subventions extérieures et des emprunts), les partenariats public/privé (PPP) et la valorisation du foncier (par l'apport de fonds collectifs, de fonds collectés localement et par l'apport des promoteurs). Malgré leur complémentarité et les possibilités de montages financiers qu'offrent ces modes de financement, la gestion centralisée et la prégnance des États freinent le développement urbain. Aussi, les problématiques de compétences des collectivités et les disparités de développement entre les régions (nord, est, sud...) et entre les états (liées à la culture et aux origines de leur constitutionnalité, à leur stabilité politique ou aux problèmes de santé publique) ajoutent et complexifient les questions urbaines du continent. De plus, la question de développement urbain n'était pas considérée comme un des enjeux prioritaires de mise en œuvre des politiques publiques. Dès lors, les États ont sous-estimé durant de nombreuses années l'importance de la planification urbaine comme un corollaire au développement économique et aux mutations sociétales. Enfin, le manque de vision stratégique, les changements climatiques et la pression démographique ont conduit à une organisation informelle des sociétés. Les axes de développement présentés théoriquement se heurtent aux réalités de la pratique : impossibilité d'intégration de la politique urbaine aux politiques fiscales et budgétaires, corruption, choc culturelle entre l'organisation rurale informelle traditionnelle et son adaptation urbaine... Le constat est néanmoins nuancé par un infléchissement de cette dérive au profit d'une meilleure gouvernance. Le rôle des nations unies et des organisations non gouvernementales devra dorénavant pesé dans le développement et l'accompagnement des politiques d'urbanisation des villes africaines.

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