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Ouagadougou (1850-2004) : Une urbanisation différenciée

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(2008)

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    9 years ago
    Florence Fournet, Aude Meunier-Nikiema et Gérard Salem. (2008). Ouagadougou (1850 -2004) Une urbanisation différenciée, Les éditions IRD. Présentation du contexte de l’ouvrage Cet ouvrage voit le jour en 2008, le contexte du Burkina Faso sur la période 2007-2008 est le suivant : - Le Burkina Faso était classé avant dernier en termes d’Indice de Développement Humain, - des élections législatives se sont déroulées et ont été remportées par le Congrès pour la Démocratie et le Progrès, partie de l’ex Président Blaise Compaoré. - L’année 2007 a été celle de la célébration des 20 ans de pouvoir de Blaise Compaoré, mais également celle de la célébration de la mort de Thomas Sankara. - 79% de la population avait un accès physique à l’eau potable, contre 74% en 2005. - Une nouvelle loi d’orientation en matière d’éducation visant à rendre l’école gratuite jusqu’à l’âge de 16 ans est adoptée. - Les services de santé sont plus accessibles : leur rayon moyen d’action théorique est passé de 9.4 km à 7.8 km entre 2000 et 2006. [1] L’originalité de cet ouvrage réside dans le fait que celui-ci est issu d’un programme de recherche focalisé à l’origine sur la santé. La santé a donc été la porte d’entrée qui a permis la réalisation de cet atlas urbain, qui par ailleurs aborde plusieurs champs disciplinaires, notamment la géographie [1] Perspectives économiques en Afrique – Burkina Faso – BAfd OCDE 2008 Présentation des auteurs Il s’agit d’un ouvrage collectif réalisé par plusieurs auteurs dont le principal point commun est le secteur de la santé. Les différents auteurs sont : § Florence Fournet est entomologiste médicale. Elle a obtenu un DEA en santé publique et en parasitologie. Son domaine d’expertise est l’environnement et la santé en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. Elel est membre de l’IRD et a été responsable du programme Environnement Urbain et Transition Sanitaire en Afrique de l’Ouest (EUTSAO). Gérard Salem est géographe de la santé. Il est l’initiateur du programme EUTSAO. § Aude Meunier-Nikiema, Maud Harang et Pierre-Erwann Meyer sont eux aussi géographe de la santé. § Yamba Kafando est géographe. § Stéphane Rican est géographe et statisticien. § Benoît Varenne est odontologiste. Résumé du propos général de l’ouvrage Le Burkina Faso, tout comme de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, connaît une urbanisation rapide, au point que les autorités ont eu du mal à maitriser. Cet ouvrage est un atlas urbain de la capitale burkinabé, Ouagadougou, retraçant l’urbanisation de la ville de la période coloniale à 2004, et les nombreux changements que celle-ci a induits. Cet ouvrage retrace l’urbanisation de la capitale burkinabé, ainsi que la structuration des différents quartiers qui la composent, que ce soit en terme d’occupation, d’habitat, mais également en termes de rapports aux équipements et infrastructures, et d’accès aux services. Les thématiques retenues pour évoquer cette urbanisation sont les suivantes : approvisionnement en eau et assainissement, le système de santé, le système éducatif et les marchés. L’important travail de collecte réalisé a permis à cet ouvrage d’être très illustré (cartes, diagrammes, photos). Cette citation résume l’ouvrage : « Excellente est l’idée de faire passer les gens avant le bâti, les habitants avant l’habité, en jouant à nouveau sur l’emboitement d’échelles, de la ville aux arrondissements et des quartiers à l’îlot. On saisit d’emblée le rôle des réseaux et des processus migratoires dans la répartition des citadins aussi bien en âge qu’en condition sociale, à partir d’une fine analyse démographique en durée. Va donc en découler l’appréhension des disparités de matériaux de construction (du banco au béton) et d’équipements collectifs urbains : l’eau – problème majeur - ; l’électricité, au coût exorbitant, dont paradoxalement l’usage croissant par les classes moyennes et supérieures va de pair avec une consommation moindre par habitant ; l’assainissement et l’évacuation des déchets ; les écoles ; les structures de santé. Les principales caractéristiques des différents quartiers de la ville sont ainsi analysées avec minutie. » Nous aborderons trois thèmes traités dans le cadre de cette étude, à savoir : l’étalement urbain et la ville irrégulière, la révolution et la laboratoire urbain, et enfin l’assainissement et la santé. Thème 1 : Etalement urbain et la construction de la ville irrégulière Tout comme de nombreuses capitales africaines, Ouagadougou est sujette à l’étalement urbain. Il s’y effectue un mouvement allant du centre ville vers les différentes périphéries de la ville. Toutefois ce mouvement à Ouagadougou, s’est transformé, et s’est accompagné d’un changement de paradigme, où le « non-loti statique » était la référence, à un « non-loti dynamique », alors qu’il se posait parfois la question du « pré-lotissement infomel ». De nombreuses causes existent et expliquent cet étalement tout au long de l’histoire de l’urbanisation de Ouagadougou, notamment les suivantes : mauvaise perception du lotissement, volonté de ne pas payer de taxe, volonté de retourner au travail de la terre, adoption de la maison individuelle sans étage, stratégie d’accession à la propriété… Jaglin évoque un processus de « citadinisation par le haut des périphéries ». L’étalement urbain à de nombreux effets, notamment des difficultés en terme d’infrastructures, car la ville s’éloigne du centre et il est de plus en plus complexe de mettre en place les réseaux nécessaires. En effet, « l’extension spatiale des agglomérations suscite de multiples problèmes de voirie, de transport, de logement, d’alimentation en eau et en électricité, sans parler des différends fonciers opposant les pouvoirs publics et pouvoir traditionnel ».[1] Ces propos peuvent être illustrés par les réseaux d’alimentation en eaux potables et d’assainissement des quartiers périphériques de Ouagadougou, qui ont du mal à suivre « la progression fulgurante de l’aire urbaine ». Cette problématique soulevé par les auteurs est très intéressante, toutefois, il n’a pas été fait mention des solutions envisagées par les pouvoirs publics afin de la limiter et de la maitriser au mieux. Thème 2 : Révolution et laboratoire urbain La période révolutionnaire marque un véritable tournant en matière de planification urbaine au Burkina Faso, mais également en matière de système de gouvernance urbaine durable, car les dirigeants de l’époque se saisissent de cette préoccupation et mettent en place des politiques volontariste, avec comme volonté affichée la maitrise de l’urbanisation de la ville. De nombreux documents et outils déplanification seront mis à l’ordre du jour, marquant une véritable rupture avec la politique du « laissez faire » menée précédemment, avec à l’affiche des slogans tels que « un ménage, une parcelle, un toit ». Les étapes pouvant résumer la planification effectuée à l’époque sont les suivantes : nationalisation de l’ensemble des terres du pays en vue d’affaiblir le pouvoir traditionnel coutumier, nouveau découpage de la ville avec la nomination de représentants de secteur, la production de masse de logements sociaux avec comme volonté un nouveau mode d’organisation du peuplement de l’homme… Cette période sera également marquée par l’adoption d’un Schéma Directeur et d’Aménagement de d’Urbanisme mis en place par la Méthode d’Aménagement Progressif, un Schéma d’Aménagement de la Banlieue de Ouagadougou, un Projet d’Aménagement du Grand Ouagadougou, l’adressage. Cette période est véritablement importante, mais les phases relatives à l’évaluation ainsi qu’au processus de participations des habitants ne sont pas suffisamment traitées. Des défis restent à relever notamment en termes de mobilité, car Ouagadougou connaît une augmentation du taux de motorisation. Thème 3 : Approvisionnement en eau un défi majeur L’approvisionnement en eau reste un enjeu et un défi urbains majeurs, que ce soit en termes de raccordement, d’accessibilité, de qualité et de coûts. Cet enjeu est d’autant plus important dans des contextes d’étalement urbain, où les réseaux sont un élément majeur de fonctionnement urbain, mais pour lesquels il existe une notion de rentabilité. Il existe donc au sein de la ville des niveaux de services différents en matière d’approvisionnement en eau, que ce soit par le service proposé (branchements individuels, borne fontaines, forages…), mais également par le coût à supporter. Certains équipements mettent en évidence la limite et les différences de certains territoires de la ville (équipements collectifs et équipements individuels). Des défis reste à relever, toutefois, le rôle et l’importance des bailleurs concernant ce thème est insuffisamment détaillé. Conclusion et pistes critiques En conclusion cet ouvrage très enrichissant utilise une méthode d’analyse qui pourrait être reprise par d’autres villes africaines, il convient d’indiquer que de nombreux défis restent à relever en cette période de transition. Bibliographie Sous la direction de Pierre Jacquet, Rajendra K. Pachauri et Laurence Tubiana (2010), à l’ouvrage Regards sur la Terre 2010, villes : changer de trajectoire, Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P) / Chapitre 6. Afrique : l'environnement fait la santé Florence Fournet, Aude Meunier-Nikiema et Gérard Salem Florence Fournet, Blaise Nguendo Yongsi, Aude Meunier-Nikiéma, Gérard Salem SALEM G, CADOT E, FOURNET F. Villes africaines et santé. Bull Soc Path Exot, sous presse. [1] p 10
  • @juliepn
    10 years ago
    Note de lecture Ouagadougou (1850-2004) : une urbanisation différenciée L'ouvrage Ouagadougou (1850-2004) : une urbanisation différenciée a été publié en 2008. A cette période, le Burkina Faso connaît de violentes émeutes, qui ont débuté dans les années 1990. En juin, l'université de Ouagadougou est le siège d'une grève massive, qui se solde par des tirs à balles réelles sur les étudiants et une reprise en main de l'université par le pouvoir. C'est donc dans un contexte politique tendu que cet ouvrage a été publié. Beaucoup d'auteurs ont participé à cet ouvrage, mais les principaux sont : - Florence Fournet, entomologiste médicale, membre de l’unité mixte de recherche Émergence des Pathologies Virales de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). Elle a été responsable de 2002 à 2007 du programme Environnement urbain et transition sanitaire en Afrique de l’Ouest (EUTSAO) dans lequel s’inscrivent les recherches à l’origine de cet ouvrage. - Aude Meunier-Nikiema, géographe de la santé, attachée de recherche à l’Institut des sciences des sociétés (INSS) au Burkina Faso. - Gérard Salem, qui est géographe de la santé, professeur à l’Université Paris X-Nanterre, responsable du Laboratoire Espace, Santé et territoire. Il étudie la santé dans les villes et est l’initiateur du programme Environnement urbain et transition sanitaire en Afrique de l’Ouest. Le livre présente plusieurs aspects de Ouagadougou : il s'attarde tout d'abord sur l'évolution de la ville au cours de son histoire, il met ensuite en valeur les contrastes qui existent au sein même de la capitale et il détaille enfin les équipements présents dans la ville, qui révèlent les inégalités entre centre et périphérie. L'ouvrage a pour objectif de donner les clés pour une urbanisation favorisant la multiplication et la qualité des équipements, afin de mieux répondre aux besoins de la population. Pour cela, il est primordial de comprendre les habitants de Ouagadougou, qui ont des cultures et des attentes très différentes selon leur situation. Les thèses des auteurs portent sur l'aspect différencié du territoire du Burkina Faso, et en particulier Ouagadougou. En effet, au sein même du pays, nous pouvons voir que le territoire rural s'oppose à deux villes possédant un grand pouvoir d'attraction : Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Ces deux villes sont d'ailleurs présentées comme concurrentes dans l'ouvrage, entre une capitale administrative, Ouagadougou, et le siège des affaires économiques, Bobo-Dioulasso. Cependant, cette situation va tout de même évoluer au cours du XXème siècle, avec une décroissance de Ouagadougou lors de la période coloniale, puis au contraire, à partir des années 1960, les activités administratives et tertiaires de la ville se diversifient. Par la suite, le statut de capitale de Ouagadougou ne sera plus discuté, et la bicéphalie régnant dans le pays tend aujourd'hui à s'estomper. Le Burkina Faso est marqué par cette dualité qui s'oppose au reste du pays très rural. Dans la dernière partie, les auteurs développent des arguments concernant la concentration des équipements sanitaires et éducatifs dans les villes, et notamment la capitale. Ce contraste répond évidemment à une logique de densité de population ainsi qu'une logique financière pour les établissements privés. Cette opposition se retrouve d'ailleurs dans la plupart des pays de nos jours, avec par exemple la présence des "déserts médicaux" même dans les pays développés. Cette tendance va probablement s'accentuer dans l'avenir, puisque la part de la population urbaine en Afrique ne cesse d'augmenter, concentrant de plus en plus de personnes dans les villes qui ne peuvent souvent pas répondre à cette croissance démographique, et appauvrissant les zones rurales de population. Dans le même temps, le processus de décentralisation entamé à partir des années 1990 donne plus de pouvoir et de responsabilités aux régions, permettant de contrebalancer le déséquilibre entre Ouagadougou et les autres villes du pays. Si nous réduisons l'échelle de notre étude et nous concentrons sur Ouagadougou, nous pouvons voir que la ville elle-même est différenciée, entre un centre ancien, la "ville régulière", peu peuplé, concentrant les activités administratives et économiques, avec des quartiers de haut et moyen standing, avec des équipement relativement nombreux et utilisés par la population et des marchés rayonnant sur le reste de la ville ; et une périphérie plus pauvre, la "ville irrégulière", plus récente et avec beaucoup moins d'équipements. Ce contraste se retrouve dans le type de population, avec au centre des notables, des personnes âgées, des familles relativement aisées et en périphérie des agriculteurs, des jeunes, des nouveaux arrivants et de manière générale des familles plus pauvres. Ces inégalités trouvent leur racines dans la culture mossi, guerriers dont la société est centralisée, très hiérarchisée et ségrégationniste. Pendant la colonisation, le centre s'organise comme une ville européenne, alors que la périphérie accueille les populations déguerpies et les étrangers. Une séparation bien nette existe entre les populations européenne, africaine dite "semi-évoluée" et indigène. Jusqu'à la Révolution, on assistera à une expansion impressionnante de la ville due à un exode rural massif, mais surtout on verra successivement la ville régulière progresser sur la ville irrégulière, puis au cours de années 1960 à 1980, une propagation effrénée des quartiers irréguliers en périphérie. A partir de 1983, beaucoup de projets verront le jour afin de rénover le centre de Ouagadougou, de régulariser les périphéries grâce à des lotissements et des équipements et de limiter la propagation de celles-ci. Enfin, de nos jours, la ville "formelle" a pris le pas sur la ville irrégulière puisqu'une large majorité d'Ouagalais vivent dans les quartiers lotis. De plus, le déplacement de la présidence du Burkina Faso et des ministères dans la périphérie Sud de Ouagadougou permet d'espérer un rééquilibre futur entre la périphérie et le centre. Néanmoins, ce rééquilibre n'est envisageable qu'avec la périphérie intermédiaire, qui fait la transition entre population aisée et population pauvre. Dans un dernier temps, concentrons-nous sur la périphérie de Ouagadougou, qui est également un espace différencié, c'est pourquoi nous pouvons parler de périphéries, abandonnant l'idée d'unicité. Dès la fin du XIXème siècle et jusque dans les années 1930, chaque périphérie a sa fonction : à l'ouest le quartier militaire, au sud le quartier des serviteurs royaux et à l'est et au nord les hameaux d'accueil pour les étrangers. Par la suite, au sud se formera un territoire économique, au nord sera installé le nouveau quartier de la gare avec des communautés très hétérogènes. A l'est et à l'ouest, on trouve une ville irrégulière qui s'étend d'années en années. C'est après la Révolution que les cités centrales (An III) et péricentrales (An IV B, 1 200 logements) mais également les cités à Tampouy, Pissy, Wayalghin et Patte d’oie sont construites. La création du quartier de Ouaga 2000 est destiné à remodeler la périphérie de la ville. Ce dernier accueille depuis 2005 la présidence et les ministères du Burkina Faso, déplaçant ainsi les organes du pouvoir du centre de Ouagadougou. Dans tous ces quartiers, les matériaux de construction, le statut foncier des habitants, la présence d'électricité et autres équipements témoignent d'habitats de moyen et haut standings et de familles relativement aisées. Ces espaces, bien que périphériques, n'ont rien à voir avec les quartiers sous-équipés voire non lotis également situés en périphérie. Il est ainsi possible de parler de périphéries, possédant des caractéristiques bien différentes : densité de population, âge des habitants, etc. ou de périphérie différenciée. Cependant, en nous projetant vers l'avenir, ces quartiers représentent la périphérie intermédiaire, destinée à s'uniformiser à l'image du centre, s'opposant à la périphérie pour l'instant extrême de Ouagadougou, non-lotie et irrégulière. Tous ces quartiers ne seraient alors pas des périphéries, espaces différenciés multiples mais une couronne en transition, devenant progressivement le centre de Ouagadougou. Nous pouvons dire en conclusion que cet ouvrage permet de bien comprendre l'aspect différencié du Burkina Faso et de Ouagadougou à toutes les échelles : pays, ville, quartier. C'est cette urbanisation si particulière à Ouagadougou qui a été décrite et expliquée tout au long de l'ouvrage grâce à de nombreux recensements. Le pays et sa capitale étant des espaces dynamiques où des changements ont sans cesse lieu, il est difficile de les définir. Ce sont des lieux de transition, où les projets urbains remodèlent à chaque fois les quartiers. Concernant l'écriture de l'ouvrage, celle-ci est bien entendu très claire, mais aurait pu avoir un éclairage supplémentaire en croisant les différents chapitres, et donc les différents thèmes (historique, démographique, équipements), car ceux-ci ont nécessairement des conséquences les uns sur les autres.
  • @ndjieekanil
    @ndjieekanil 10 years ago
    NOTE DE LECTURE SUR L’OUVRAGE : OUAGADOUGOU (1850-2004) UNE URBANISATION DIFFÉRENCIÉE L’urbanisation dans les pays du sud est rapide et induit des changements majeurs sur le plan environnemental, social, démographique, sanitaire et culturel. La moitié de la population ouest africaine pourrait vivre dans la zone urbaine d’ici 2020. La capitale administrative du Burkina Faso, Ouagadougou, connaît une Urbanisation « exemplaire » par rapport aux autres pays de même statut. Elle regroupe environ 45% de la population urbaine du pays. Si la planification de l’urbanisation de la ville est en gros maîtrisée aujourd’hui, 75% de la population urbaine vit dans des zones loties, ça pas été le cas après l’indépendance du pays dans les années 60. Les nouvelles autorités n’ayant pas pu maîtriser son développement. C’est après la révolution de 1983 qu’un gros effort est fait pour gérer le développement de la ville. Toutes fois, le l’ensemble de la ville reste contrasté mêlant un centre-ville moderne, des zones d’habitat dense, parfois insalubre et des zones d’urbanisation irrégulières. L’ouvrage est présenté sous la forme d’un atlas qui présente l’évolution de la ville depuis la période coloniale jusqu’à aujourd’hui en trois thématique : • L’évolution spatiale de la ville ; • Les différenciations de l’espace en fonction de la population et de l’habitat ; • La structuration de l’espace par rapport aux équipements collectifs. Cet ouvrage porte une attention particulière sur la compilation de données anciennes et récentes. Ces dernières qui montrent comment, en fonction d’éléments géographiques objectifs liés aux habitants et à leurs conditions de vie, se distinguent des villes dans la ville. Les auteurs, au nombre de 8 à savoir : 1. Florence Fournet, Entomologiste médicale ; 2. Aude Meunier-Nikiema, Géographe de la santé ; 3. Gérard Salem, Géographe de la santé ; 4. Maud Harang, Géographe ; 5. Yamba Kafando, Géographe, 6. Pierre-Erwann Meyer, Géographe ; 7. Stéphane Rican, Géographe et Statisticien ; 8. Benoît Varenne, Odontologiste. Sont des membres d’un programme de recherche dénommé EUTSAO (Environnement Urbain et Transition Sanitaire en Afrique de l’Ouest). Un programme qui’ à l’origine est focalisé sur la santé ; a conduit cette équipe dont la plupart sont des spécialistes de la santé à s’intéresser et à s’émanciper du thème de départ pour parler des questions urbaines à Ouagadougou. Dans l’ouvrage, les auteurs ne développent pas des thèmes, ils présentent l’histoire du développement de la ville de Ouagadougou avant la colonisation, pendant la colonisation, la période poste indépendance et enfin la période de la révolution. Le travail est basé sur les résultats des recensements et, surtout les enquêtes de terrain. Si dans la première partie de l’ouvrage, les auteurs retracent les difficultés de l’émergence de la ville, qui était déjà une bourgade organisée en quartier où l’hégémonie du peuple Mossi dictait sa loi. La macrocéphalie confirmée de Ouagadougou a souvent été discutée par la ville de Bobo-Dioulasso. La deuxième et la troisième partie conduisent les auteurs à constater que la ville a évolué au rythme des évènements politiques. Ils abordent entre autres des thèmes sur : L’urbanisation : en devenant capitale de la colonie de la Haute-Volta en 1919, la ville voit se développer une urbanisation ségrégationniste prônée par le colon avec séparation spatiale entre les indigènes et les colons qui vivent dans des quartiers différents avec des aménagements spécifiques. Cette politique de ségrégation dans l’occupation de l’espace a continué jusqu’après l’indépendance et s’est atténuée après la révolution de 1983. Avant l’indépendance, le développement de la ville était maîtrisé par le colon qui avait défini les normes de construction, d’occupation des sols, équipait la ville en écoles, hôpitaux, aidé en cela par les religieux, ainsi que la construction des équipements cultuels. Si après l’indépendance on a observé un relâchement de la part des nouvelles autorités, les révolutionnaires de 1983 viendront remettre l’aménagement de la ville au centre de leur politique en restructurant les quartiers à habitat spontané, en cherchant à maîtriser l’étalement de la ville et les zone irrégulières par les lotissements. « La révolution s’est engagée dans un processus de régularisation foncière à l’origine de plus de 60 000 parcelles, au travers d’une politique urbaine qui visait à offrir au plus grand nombre une parcelle et un toit. ». Cette politique qui fait qu’aujourd’hui 75% des Ouagalais vivent dans le lotissement. Le principal problème qui continue à se poser à ce jour est celui de l’éviction des populations occupant les zones où la rénovation urbaine a été faite. Certes, elles ont été relogées, mais la structuration de leur organisation sociétale a été démantelée. Et, cela n’a pas été suffisamment relevé par les auteurs. Le foncier : la terre en période précoloniale était coutumièrement gérée par les Mossi. À partir de 1919, le lieutenant-gouverneur de la colonie décrète que toutes les terres appartiennent à la France. Ainsi, l’administration aura des coudées franches pour mener sa politique d’urbanisation. Ces terres seront nationalisées par les révolutionnaires de 1983 faisant une fois de plus perdre à l’autorité traditionnelle Mossi la gestion de cette terre. Les auteurs n’ont pas relevé suffisamment les problèmes que la nationalisation des terres apporte sur la gestion quotidienne des conflits. Les Infrastructures : Si les opérations urbanistiques de la révolution visaient à en finir avec l’image de « BANCOVILLE » et à maîtriser la croissance des périphéries, aujourd’hui elles ont pour objectif de faire du centre-ville de Ouaga un lieu pourvu d’équipement de communication, de commerce, de service moderne. Seulement, ce cadre ne peut s’affranchir de son environnement périphérique, caractérisé par les constructions traditionnelles, une population dense, l’informalité des activités. • Les infrastructures de base : o La voirie et réseaux divers : la révolution de 1983 et ses opérations urbanistiques a permis d’avoir 60% de la ville urbanisée donc pourvu de voies mais, ces voies sont restées juste des ouvertures sans caniveaux de drainage.  L’assainissement n’a pas été beaucoup pris en compte tant sur le plan autonome que collectif. Mais, des solutions sont mises en place pour la collecte des ordures ménagères, les habitants prennent conscience de la construction des latrines dans leurs propriétés.  « Seulement deux ménages sur cinq sont connectés au réseau d’électricité »  « un peu plus d’un quart de la population a accès à l’eau avec un robinet à l’intérieur ou à l’extérieur » le reste de la population s’approvisionne dans les bornes fontaines, les forages et les puits.  La ville compte quelques espaces publics. • Les structures de soins : Généralement, la ville est peu pourvue en équipements hospitaliers publics d’où le recours aux centres de soins privés et confessionnels. • Les écoles : la même remarque que celle-ci-dessus peut être faite en ce qui concerne les écoles. Le petit atlas urbain de Ouagadougou parle de fond en comble de la ville depuis l’époque précoloniale jusqu’à l’ère actuelle. Il parcourt tous les aspects de la planification urbaine de la ville ou presque car, il ne parle pas beaucoup des problèmes de mobilité. C’est un ouvrage à consulter pour celui qui aura une étude sur la ville et même pour les historiens. Il est suffisamment fourni en information cartographique et ces cartes suivent un ordre chronologique. Elles sont bien illustrées et bien montées.
  • @ndjieekanil
    10 years ago
  • @camille-foppolo
    11 years ago
    Ouagadougou (1850 - 2004), une urbanisation différenciée. Auteurs : Florence Fournet, Aude Meunier-Nikiema, Gérard Salem Edition: IRD, collection « petit atlas urbain » ISBN: 978-2-7099-1657-8 Année: 2008 13 ans après l’instauration de la décentralisation au Burkina Faso (1995) ayant doté la ville-capitale de Ouagadougou d’un pouvoir d’action en matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme, une équipe de chercheurs franco-burkinabé s’est penchée sur les effets des politiques successives en matière d’aménagement et de développement urbain survenues depuis 1850. 
 Prenant comme entrée le domaine de la santé (équipe issue de la géographie de la santé) et ses considérations sous-jacentes (équipements sanitaires, réseaux d’assainissement …), les auteurs se sont rapidement émancipés de leur point focal en combinant l’approche historique et les programmes de développement afin de dresser le bilan d’une urbanisation spatiale et sociale qui apparait différentielle. Elaboré comme un atlas urbain doté de nombreux supports cartographiques, cet ouvrage combine l’évolution historique et géographique d’une capitale sans barrière naturelle à son urbanisation galopante. * * * Dans leur ouvrage, les auteurs présentent 3 réflexions majeures. 1. L’Histoire serait l’avant-garde du processus de différenciation à Ouagadougou. L’urbanisation de Ouagadougou répond à une politique marquée depuis 1850. Situé au coeur d’un réseau urbain d’envergure en Afrique de l’Ouest, c’est en qualité de centre colonial administratif que la ville s’est développée - à contrepied d’un pouvoir mossi fort - créant progressivement une organisation polynucléaire distincte entre pouvoir royal déplacé en périphérie et nouvelle assise coloniale au centre. La nationalisation des terres par l’administration coloniale est le premier tournant du processus d’urbanisation: le lotissement est le premier outil de gestion du sol, lequel permet à la ville de s’affranchir d’une opposition entre le centre-ville européen et des périphéries africaines séparées par des corridors sanitaires. 
Après les Indépendances, l’urbanisation de Ouagadougou s’aligne sur un non interventionnisme politique. En résulte une surprécarisation des périphéries, conjointement confrontées à une explosion urbaine et l’absence de projets d’équipements. A partir de 1983, date de la Révolution Sankariste, Ouagadougou devient un laboratoire urbain et une vitrine de projet pour le continent africain. La Réforme Agraire et Foncière permet à l’Etat de devenir propriétaire du sol afin de résorber la prééminence du non-loti (60% des ouagalais concernés). L’accès à la propriété devient le leitmotiv d’une nation, grâce au programme « une famille, une parcelle, un toit ». En quelques années, on assiste à une « citadinisation par le haut des périphéries » à travers la création de plusieurs trames d’accueil destinées à accueillir les migrants et l’explosion démographique. 
Dans les années 2000, Ouagadougou change de physionomie: les organes du pouvoir sont progressivement détachés du centre historique au profit d’une nouvelle centralité à Ouaga 2000 tandis que la création de la ZACA en centre-ville mise sur l’émergence d’une vitrine tertiaire pour la capitale. 
Deux corridors semblent progressivement émerger ( Nord/Sud, Est/Ouest), sans toutefois que les auteurs ne se questionnent sur la durabilité du modèle. En effet, un laisser-faire politique a autorisé les constructions dans des zones non-aedificandi centrales (autour des marigots) créant des problématiques sanitaires ainsi qu’une vulnérabilité accrue des occupants. Qu’en est il de la relocalisation de ces citoyens ? Devront-ils être relogés en périphérie ou au contraire un reconstruction de la ville sur la ville via la densification ? Par ailleurs, en faisant un retour historique sur le processus d’urbanisation de Ouagadougou, les auteurs semblent considérer la seule portée politique: l’aspect social et culturel du choix des individus n’est que très peu mentionné comme facteur explicatif. Or, la préservation d’un mode de vie rural en milieu urbain, associé au cout du foncier dont il n’est fait que succinctement mention ici, contribue largement à cette dualité des espaces. 2. L’accès à l’objet urbain serait source de différenciation pour ses habitants. Les différents évènements politiques ont façonné une dualité centre-périphérie, marquée par un centre administratif et des périphéries non-loties explosives. C’est l’héritage culturel qui expliquerait aujourd’hui les différentes densités. En effet, la ruralité des modes de vie apparaissent pour les auteurs comme le premier facteur du développement horizontal. Toutefois, on y ajouter le coût prohibitif des matériaux rapporté aux revenus des ménages ( Ouagadougou a d’ailleurs longtemps été appelé Bancoville) pour expliquer cette tache d’huile qui proscrit la construction en hauteur. Dans les zones non-loties, les installations peuvent donc être considérées comme précaires en raison des matériaux de construction mais aussi de la situation « illégale » des résidents qui ne sont pas incités à la durabilité de leur installation. Les matériaux différencient eux-mêmes les différentes zones ; entre un noyeau ancien, des zones non loties en banco et des cités révolutionnaires en béton. De plus, l’accès au foncier est également source de différenciation puisque le prix de vente en centre-ville, associé aux modalités d’accès au sol encourage la location; alors que les propriétaires sont les plus nombreux en périphérie. On se retrouve donc face à un paradoxe marqué : les propriétaires sont ceux qui ont le moins accès aux équipements car relayés en périphérie; tandis que le centre, malgré une densité d’habitants plus faible, est davantage doté en équipements. En outre, l’Etat a initié à partir des années 90 la constructions de cités en 1ère couronne du centre-ville: prévus comme logements sociaux, ces unités se sont révélés être des faux-semblant d’homogénéité. En effet, ces logements sont destinés aux salaires supérieurs à 100 000 fcfa, alors que le salaire moyen s’élève à 35 000 fcfa. Les programmes d’habitat, imaginés comme la panacée d’accès à la ville s’est révélé comme un élément d’intensification; d’autant qu’à l’instar d’autres ville comme Dakar, Ouagadougou n’a pas ou peu su saisir l’opportunité de la construction de la ville sur la ville. 
Certes, l’accès à la ville est marqué par les différents projets institutionnels et des bailleurs de fonds, mais on peut regretter l’absence quasi totale d’une étude auprès des ménages (revenus, type d’emploi, bassin de vie/bassin d’emploi) pour mieux illustrer cette rupture centre/périphérie. 3. Les politiques urbaines aggraveraient ce creuset. A l’aube de la Révolution sankariste (1983), Ouagadougou est d’ores et déjà un creuset d’enjeux et de compositions spatiales. Malgré le lotissement de plus de 100 000 parcelles en 1983 et 1989, les équipements - collectifs et individuels- mis à la disposition de la population dépendent encore trop des investissements publics et des politiques politiques, lesquelles créent des villes dans la ville. Or, les politiques publiques ont tour à tour misé sur la rentabilité économique de leurs équipements et non sur l’accès généralisé en tant que service de base: les quartiers périphériques, pourtant les plus denses en terme de population, sont les moins pourvus en réseaux et équipements divers. En retenant 4 thèmes d’analyse d’accès à la ville ( eau, santé, éducation et marchés), la cartographie est parvenue à révélé la pauvreté de ces équipements d’une part, et les populations auxquelles ils sont destinés d’autre part. Souvent inclus dans des politiques d’aide au développement ( Banque Mondiale, bailleurs de fonds internationaux), la spatialisation différenciée de ces équipements révèle la logique commune des acteurs internationaux : on ne crée pas une ville, mais on propage un modèle commun, sans prendre en considération les spécificités et les initiatives locales. 
Les auteurs mentionnent également l’environnement dans lequel ces équipements s’implantent: Plan de Développement Local, Plan Décennal de l’Education de Base… 
Ces plans répondent à des besoins urgents, sans logique à long-terme d’implantation; on peut même se demander si, par exemple, l’implantation d’une école publique en zone périphérique ne stimulerait pas elle-même l’étalement urbain ? La diversité, la complexité et l’articulation forcée des indicateurs retenus par les auteurs révèle la création d’une ville à deux vitesses, sans toutefois mentionner la thématique des transports, pourtant révélatrice des différenciations d’accès. En effet, l’ouvrage démontre que les équipements sont concentrés d’une part à l’intérieur de la circulaire et répondent d’autre part à des logiques privées, alors que les densités de populations sont les plus faibles en centre-ville : un étude des déplacements pendulaires, associée à une cartographie détaillée de la voirie bitumée aurait sans doute pu révéler que les périphéries entre elles sont soumises à des traitements différenciés, selon qu’elles soient facilement ou non accessibles et permettent l’implantation d’équipements. * * * Le taux de croissance urbaine atteint 4 à 5% par an dans les PVD et Ouagadougou n’est pas épargné par le phénomène. Ayant accueilli plusieurs millions d’habitants en moins d’un siècle, la capitale présente aujourd’hui « des villes dans la ville ». Marqué par une explosion des zones périphériques non-loties, il existe une différenciation marquée entre ses habitants et ses espaces liés d’une part à l’histoire politique et d’autre part au parti pris en matière de projet d’équipement effectué au profit quantitatif des espaces centraux. 
Prenant le parti de la santé pour illustrer l’évolution de l’urbanisation et les enjeux qu’elle pourrait sous-tendre, les auteurs se limitent pourtant au constat sans pour autant proposer des pistes de réflexion. Par exemple, on pourrait évoquer le renforcement de pôles secondaires pour rééquilibrer cette dualité centre/périphéries, lesquelles seraient trame d’accueil pour des activités mixtes ( secondaire, tertiaire, résidentiel). 
En outre, bien que faisant allusion aux problématiques d’accès aux réseaux d’eau et d’assainissement, l’ouvrage n’évoque pas leur nécessaire préservation pour la sauvegarde des espaces agricoles, tant pour fournir un marché de proximité grandissant que pour limiter l’étalement urbain.
  • @m.pernet
    11 years ago (last updated 11 years ago)
    Les Auteurs : Florence Fournet, Entomologiste médicale, membre de l’unité mixte de recherche Émergence des Pathologies Virales de l’IRD, elle est responsable de 2002 à 2007 au Burkina Faso du programme Environnement urbain et transition sanitaire en Afrique de l’Ouest (EUTSAO), dans lequel s’inscrivent les recherches à l’origine de cet ouvrage. Aude Meunier-Nikiema, Géographe de la santé et attachée de recherche à l’Institut des sciences des sociétés (INSS) au Burkina Faso. Gérard Salem, Géographe de la santé, professeur à l’Université Paris X-Nanterre, resposable du Laboratoire Espace, Santé et territoire. « Dans les pays du Sud, l’urbanisation rapide induit des changements majeurs environnementaux, démographiques, sociaux, culturels et sanitaires. Es taux de croissance des villes africaines restent très importants, de l’ordre de 4 à 5 % l’an : la moitié de la population ouest-africaine pourrait vivre en milieu urbain d’ici 2020. Ouagadougou, capitale administrative du Burkina Faso, connaît un processus d’urbanisation exemplaire parmi les pays africains sahéliens pauvres et traditionnellement ruraux. Elle compte un peu plus d’un million d’habitants en 2006, soit environ 45% de la population citadine du pays. Sa croissance a été importante et mal contrôlée par les autorités jusqu’à la Révolution de 1983. Bien qu’un gros effort ait été fait depuis cette date, l’ensemble urbain reste encore hétérogène, associant un centre-ville moderne, des zones d’habitat dense, parfois insalubres et des fronts d’urbanisation irrégulière. Les quartiers sont différenciés tant par leur structure démographique que par leur accès aux services : approvisionnement en eau, assainissement, offre de soins, écoles et marchés. Cet atlas présente l’évolution de la ville depuis la période coloniale jusqu’à aujourd’hui, selon trois thématiques : - L’évolution spatiale de la ville ; - Les différenciations de l’espace en fonction de la population et de l’habitat ; - La structuration de l’espace par rapport aux équipements collectifs. Dans cet ouvrage, une attention particulière a été portée à la compilation de données anciennes et récentes. Ces données montrent comment, en fonction d’éléments géographiques objectifs liés aux habitants et à leurs conditions de vie, se distinguent des villes dans la ville. » Cet atlas de l’urbanisation de Ouagadougou est original dans le sens qu’il allie des cartes très documentées, des diagrammes explicatifs, des photos à des commentaires approfondis nourris de travaux précis de terrain et d’enquêtes d’archives statistiques. Il est à noter que ce travail de collecte a été effectué par des chercheurs français et burkinabès. L’originalité de l'ouvrage est qu’il est parti à l’origine d’un travail de recherche sur la santé, lequel a révélé le rôle majeur des inégalités socio-spatiales dans la ville. Les auteurs couvrent avec cohérence les nombreuses questions urbaines, aussi bien en ce qui concerne ses habitants que le bâti lui-même, les équipements, leur usage et donc leur répartition inégale. Cette appréhension de l’évolution urbaine, du passé jusqu’au présent, permet d’envisager de manière informée les mesures possibles pour l’avenir. Cet ouvrage-atlas réuni pour chacun des thèmes abordés, des plans de la ville synthétiques extrêmement claires et renseignés, ainsi et des textes socio-historiques des plus complets. Les auteurs s’emploient à faire passer l’habitant avant le bâti, en jouant sur les échelles, de la ville aux arrondissements, des quartiers aux îlots. A travers une fine analyse démographique, l’on prend conscience du rôle des réseaux et des processus migratoires, des répartitions des citadins en fonction de leur âge et de leur condition sociale. Tous les grands thèmes de la ville africaine sont ici abordés de manière très renseignée, détaillée et toujours accompagnés de plans de la ville très bien faits, et très lisibles. Comme thèmes abordés, l’on peut citer la disparité des matériaux de construction très bien décrite (du banco au béton, chapitre intitulé « De Bancoville à la ville moderne ») ; l’enjeu majeur de l’approvisionnement en eau également, accompagné notamment de cartes indiquant les emplacement des châteaux d’eau et de leur zone de desserte, les emplacements des modes collectifs d’approvisionnement (puits, pompes, forages, bornes-fontaines et les lac de barrage) ; l’électricité et son coût exorbitant dont l’usage croissant par les classes moyennes va de pair avec un consommation moindre par habitant ; l’assainissement et l’évacuation des déchets (cartes indiquant les moyens de gestion des déchets ménagers – poubelle, bac ou rue, pourcentages d’abonnés au service de ramassage ou localisation des bacs à ordures), ou encore les écoles, les structures de santé bien sûr, ou les emplacements des marchés et leurs spécialisations. Ce livre peut être consulté de manière très ponctuelle par rapport à un thème donné, ou lu de manière plus entière, ce qui permet d’obtenir une radiographie très complète de la ville de Ouagadougou. L’on ne se lasse pas de revenir sur les cartes afin de les analyser plus en détails et d’en comprendre les enjeux ; c’est un ouvrages à « tiroirs » qui offre plusieurs grilles de lectures de la ville. Il ne serait pas galvaudé de le considérer comme un ouvrage de référence pour la ville de Ouagadougou, et qui pourrait très bien – cas échéant – servir de base de travail ou d'exemple pour l’étude d’une autre ville.
  • @alex.caseiro
    @alex.caseiro 11 years ago
    Note de lecture - Alexandre Caseiro Ouagadougou 1850-2004 : Une urbanisation différenciée Gérard Salem Florence Fournet, Aude Meunier-Nikiema. (2008) Collection « Petit atlas urbain », IRD Editions, 2008 Florence Fournet, Entomologiste médicale Aude Meunier-Nikiema, Géographe de la santé Gérard Salem, Géographe de la santé Au Burkina-Faso, ancienne Haute-Volta, la rapide croissance urbaine observée ailleurs an Afrique, et qui s'aménise, s'est opérée plus tard et est maintenant à son plein essor. Le d´calage s'explique par l'histoire du territoire et des populations du Burkina Faso. époque pré-coloniale Sur le territoire qui est aujourd'hui Ouagadogou vivent des populations d'ethnie mossi dans des sociétés rurales. époque coloniale Colonisateur: France Ouagadougou naît de l'agglomération de 16 hameaux soumis em 1896 par la colonne Voulet. Son nom vient d'un des royaumes de la zone. La population présente est d'ethnie mossi. Le colonisateur fait subir diverses modifications de statut à la ville et au territoire. Le territoire est tantôt colonie, tantôt intégré dans une autre colonie. La ville est tantôt capitale ou chef lieu de cercle. Ce va-et-vien entre statuts se doit à ses grandes richesses, et au fait de l'importance économique, et dès lors politique, de la voisine Côte d'Ivoire. Ainsi, l'évolution statutaire et spatiale de la ville pendant la période coloniale (rythmes d'urbanisation inégaux, régularisation spatiale complexe) s'encadrent dans l'évolution de l'administration coloniale de la région. Progressivement, Ouagadougou s'affirme comme le principal centre urbain, entre autres facteurs, cela se doit à la prépondérence de l'ethnie mossi en Haute Volta. Pendant l'époque coloniale, c'est l'ethnie mossi qui est le moteur de l'urbanisation de ouagadougou, occupant le centre-ville et réplicant les structures traditionnelles rurales, et différentiant les quartiés périphériques selon l'origine sociale (quartier des étrangers, ...) et/ou institutionelle (quartier militaire, ...). Dans un premier temps, ni le pouvoir traditionnel mossi, ni le pouvoir colonial n'installent pas d'équipements. C'est le pouvoir religieux qui fourni, par exemple, l'éducation. néanmoins, a partir de 1919, le pouvoir colonial va s'intéresser à l'urbanisme et transformer le centre, progressivement, en ville-vitrine. C'est alors que les précupations sanitaires font leur apparition. D'un autre côté, les périphéries se maintiennent précaires. De l'Indépendance à la Révolution (1960-1983) Ouagadougou s'affirme définitivement comme capitale du nouveau pays, face à Bobo-Dioulasso. Cette époque est caractérisée par la continuation de l'expension et de l'étalement urbain. Ceci a pour base la production d'espaces irréguliers (informels). La ville tente de maîtriser ces espaces en adoptant des politiques empreintes de contradictions entre tradition et modernisme. Ainsi, on peut dire que jusqu'á la révolution de 1983 (d'inspiration marxiste, par Thomas Sankara) la ville évolue sans programme d'urbanisme. Époque de la Révolution (1983-1989) La révolution de 1983, menée par Thomas Sankara, a un fort penchant pour l'urbanisme. Ceci se traduit par l'aménagement (lotissement de 60000 des 100000 parcelles prévuees) des zones habitées. Ces actions de lotissement, ayant pour but d'offrir une parecelle et un toît au plus grand nombre possible d'habitants et de maîtriser la croissance périphérique, diminuent l'occupation irrégulière. Néanmoins, les actions d'urbanisme de 1983-1989 ont eu pour effet de délocaliser l'occupation irrégulière vers la périphérie. Après la Révolution (de 1989 à 1996) Les actions d'urbanisme de 1983-1989 ont eu pour effet, aussi, d'augmenter la spéculation foncière, et donc de déplacer les pauvres vers une occupation irrégulière de la périphérie. Ces périphéries ne sont pas équipées (assainissement des eaux, évacuation des déchêts, santé, éducation, accès à l'eau, ...) et les problèmes liés au manque d'équipements fait surgir diverses pratiques de résolution, parfois dues à l'initiative locale des populations. Ainsi, l'équipement différentie la ville. Ouagadogou est alors une ville de ségrégations. De 1996 à nos jours Les différentitations spatiales, dues aux différentes densités d'équipements, créent des inégalités. La deuxième partie du livre utilise les données d'une étude des comportements des populations pour étudier/caractériser les ségrégations existantes. La troisième partie de l'ouvrage donne une réponse aux questions: - comment se distribue la population dans les différents espaces différentiés (classe d'age, ...) - quelles sont les réponses apportées à ces inégalités par les acteurs publics et privés? Les réponses à ces questions se fait en étudiant non pas les utilisateurs (les populations), mais la distributions des équipements collectifs de santé, d'accés á l'eau, d'éducation et les marchés, des apsetcs, donc, liés aux choix des décideurs. La conclusion de la troisième partie est que la ville vit à deux vitesses. Dans les dernières années, un nouveau moteur de différentiation des espaces est actif: les grands projets. Ces grands projets impliquent le déplacement des centres (administratif, de services, ...) et des populations, ainsi que l'étalement de la ville, impliquant de plus longues distances à parcourir.
  • @chiarafrica
    11 years ago
    Note de lecture- Chiara Rigotti avril 2014 Texte : Florence Fournet, Aude Meunier-Nikiema, Gérard Salem Ouagadougou (1850-2004), Une urbanisation différenciée Collection « Petit atlas urbain », IRD Editions, 2008 Florence Fournet, Entomologiste médicale, elle est responsable du programme Environnement urbain et transition sanitaire en Afrique de l’Ouest Aude Meunier-Nikiema, Géographe de la santé, elle s’intéresse désormais particulièrement à la question de l’environnement en milieu urbain. Gérard Salem, Géographe de la santé, Il s’attache à l’étude de la santé dans les villes, il est l’initiateur du programme Environnement urbain et transition sanitaire en Afrique de l’Ouest. Les autre auteurs, géographes et professionnelles de la santé recherchent l’impact de l’environnement sur la santé des populations. « Cet atlas sur l’urbanisation de Ouagadougou est plein d’originalité. (…) (…) Excellente est l’idée de faire passer les gens avant le bâti, les habitants avant l’habité, en jouant à nouveau sur l’emboîtement d’échelles, de la ville aux arrondissements et des quartiers à l’îlot. (…)La lecture et la consultation en sont désormais indispensables pour tous les spécialistes de l’urbain en Afrique … et ailleurs. » Catherine COQUERY-VIDROVITCH Professeur émérite à l’Université Paris VII ……………………………………………………………………… Ouagadougou, Burkina Faso, dit BANCOVILLE, La halle aux tissus indigènes à l’intérieur du marché (1955) Le but principal de cette ouvrage est de donner une meilleure connaissance de la ville à ses habitant et à ceux qui cherchent à la découvrir. Mais aussi c’est un document diagnostic très important qui commence avec une histoire du contexte burkinabé : « Défini comme l’expression tout autant de la souveraineté, que de la maîtrise de la population ou de la façon dont les sociétés s’approprient leur espace de vie, le territoire peut être appréhendé de multiples façons et nous avons choisi de le faire à travers sa construction politique. » Florence Fournet. Les trois facteur/phénomènes bases pris comme fil d’Arianna long le chemin de découverte de la ville sont les trois étapes de l’histoire politique de la ville : le premier est la colonisation et le control administratif sur la population. On voit l’importance de cette première phase d’urbanisation ségrégative dans touts les urbanisations des villes africaines qui marque le développement de la ville jusqu’à aujourd’hui, qui divise la ville en centre vitrine de modernité et périphérie encore attaché à des systèmes de gestion rural. Le deuxième est l’industrialisation construit sur le choix de privilégier les productions locales et enfin à partir de 1995 une nouvelle politique de décentralisation qui concernent beaucoup des autres payes en Afrique. Cette décentralisation a permis la permanence d’un pouvoir traditionnel qui maintien, aujourd’hui circonscrit dans les périphéries, sa force de décision. L’histoire de Ouagadougou est « marquée par le modèle colonial d’urbanisation qui favorise l’exploitation économique et assure la domination politique selon une doctrine foncière fondée sur le lotissement et des considérations hygiénistes » Cet raison explique peut-être pourquoi à la rédaction de cet ouvrage participent surtout des géographe de la santé et il n’ya pas des urbanistes ou des architectes, sociologue etc… mais ces dernières peuvent utiliser cet ouvrage comme lecture de l’existant pour une planification stratégique de la ville dans le futur. La ville est étudié sur la base de cette ségrégation territorial qui confronte un centre a différentes périphéries sous son control. « La spécialisation des lieux de vie est imposée par une ségrégation territoriale d’ordre institutionnel organisée selon un centre et des périphéries de telle sorte que le pouvoir central commande et exerce son contrôle social sur des périphéries différenciées. » La première partie de l’ouvrage est fondé sur une analyse historique dès la ville précolonial, du systèmes de gestion social des Mossi, l’ethnie fondatrice du premier espace urbaine, qui exerçait son pouvoir et control social sur le centre ville et qui a posé les cadres du développement successif, en laissent des périphéries différencies selon des origines social : les quartiers militaires, les quartiers pour les étrangers, etc… On comprend ainsi que l’historien n’et pas en vrai intrus dans le diagnostic pour une planification stratégique vu l’importance que aujourd’hui encore comporte le control traditionnel sur les migrants qui arrivent en ville, un pouvoir aujourd’hui plutôt transféré en périphérie, qui regarde surtout le foncier et les comportements sociales d’acquisition de la ville (les usages bases du ménage par exemple) des populations rurales. C’est très intéressant par exemple découvrir que le pouvoir traditionnel Mossi et le pouvoir administratif de la colonisation s’intéressent pas du tout à la salubrité de la ville et que à la création des premiers équipements publics il y a le pouvoir religieux qui devient le pourvoyeur de services élémentaires au début de 1900. Mais déjà en 1919 une nouvelle volonté politique d’urbanisation impose nouveaux modes de construction suivant le modèle de ville-vitrine, que caractérise aujourd’hui la planification de Ouagadougou. En ce moment là « L’Administration coloniale se dote d’outils urbanistiques comme le lotissement : choix d’un espace, plan, bornage, ouverture de la voirie, parcellarisation, attribution des lots fonciers et viabilisation progressive de l’espace aménagé et construit », outils que sont encore les outils base de la planifications aujourd’hui pour la plupart des villes africaines. Les préoccupations sanitaires à la base de cet ouvrage sont aussi les préoccupations qui ont permis un développement de la ville, au début du 1900, qui a amélioré les quartiers pour les rendre salubres en conséquence de grandes épidémies mais qui a pérennisé le germe de la ségrégation. Aussi la politique hygiéniste de la France et de l’Europe en général, à cheval de 1800-1900, transfère ses outils aux villes africaines (l’expropriation de terrains dans le centre ville par exemple à motif sanitaire et les premiers lois sur le foncier) en conférant à la ségrégation un valeur de pratique officiel. « La non-intervention dans les périphéries en voie de « surprécarisation » génère des formes urbaines anarchiques et doit être confrontée aux discours techniques et aux idées véhiculées par les autorités. » C’est une analyse de la situation des années 60-70 du 1900 mais aussi une analyse récent de Ouagadougou démontre la contraposition entre les centres (administratif, traditionnel et religieux) et ses périphéries très différenciés et en pleine explosion. Comme instrument de l’analyse l’ouvrage présente des cartes et de plans, avec des diagrammes triangulaires qui étudient les caractéristique humains et spatiales de ce axe centre-périphérie en débutant sur qui sont les usagers exactement et leur comportements d’appropriations de la ville et en finalisant sur les promoteurs des nouveaux changements. Très intéressant est comme on dit dans la préface l’attention donné aux populations qui habitent les différents quartiers et ses comportements sociales par rapport aux infrastructures principales : l’électricité, l’eau et les déchets. « Hägerstrand est à l’origine de la géographie des espaces-temps qui s’attache à déterminer les flux et leurs orientations dans l’espace, en recherchant autant les raisons que les effets. Il s’est intéressé aux trajectoires quotidiennes des individus, contraintes par des besoins (travailler, manger), comme par la distance et donc les modes de transport accessibles, etc. Hägertsrand a élaboré la théorie des lieux qui sont des domaines où s’exercent desinteractions sociales. Il a symbolisé par des tubes, les déplacements effectués d’un lieu vers un autre, en fonction de la période de la vie et des interactions sociales. » Pour conclure la note de lecture de cet ouvrage que nous a rappelé que la ville de Ouagadougou reproduit le modèle d’occupation de l’espace villageoise mossi « selon lequel le centre est maitrisé et la périphérie constitue une réserve à exploiter », on se rende compte que les villes africaines se sont construite sur la base des principes occidentaux que les populations n’ont pas vécu par elles mêmes, qui expliquent les échecs surtout sanitaires des nombreux projets. « L’urbanisation rapide de sociétés traditionnellement rurales ne peut pas s’affranchir totalement des structures sociales et de leurs modes de vie. L’emprise des comportements ruraux s’observe à travers la présence d’une agriculture intra-urbaine mais également à travers l’absence de pratiques d’assainissement autorisant un développement durable. »
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