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    Agriculture urbaine, pays en voie de développement
    11 years ago by @dianelamon
     
     
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    Maladie chronique pouvant entraîner de multiples complications, le diabète requiert de ceux qui en sont atteints de changer parfois drastiquement leur mode de vie, une démarche que l’éducation thérapeutique peut grandement faciliter. En ville, les infirmiers Asalée, dont c’est le cœur de métier, représentent une véritable opportunité pour ces patients. Quelle prise en charge mettent-ils en place ?
    2 years ago by @cdifsinarbonne
     
     
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    Cet ouvrage, publié en 2007, consiste en une monographie de la ville de Lomé conduite selon une approche pluridisciplinaire. Réalisé sous la direction de Philippe GERVAIS-LAMBONY, professeur de géographie à l’université de Paris X Nanterre, et de Gabriel KWANI NYASSOGBO, enseignant-chercheur au département de géographie de l’Université de Lomé, cet ouvrage regroupe les contributions de treize auteurs, français et togolais, autour des changements socio-spatiaux de la ville de Lomé depuis le début des années 1990 avec en arrière-plan une interrogation sur la cohésion urbaine : la ville a-t-elle tendance ou non à la fragmentation ? Trois angles d’approches sont développés: le gouvernement de la ville, les dynamiques économiques et les dynamiques socio-spatiales. Sous titré « dynamique d’une ville africaine » l’ouvrage a vocation à apporter des éléments de réflexion et d’analyse transposable à d’autres villes africaines. Cette note de lecture sera pour nous l’occasion de faire ressortir les principaux apports des auteurs sur la thématique de la fragmentation. Nous ferons aussi ressortir quelques points spécifiques qui, à la lumière de notre connaissance des villes béninoises, nous ont semblé riches d’enseignements pour la compréhension d’autres villes d’Afrique qui à l’instar de la ville de Lomé connaitraient des phénomènes de croissance démographique et spatiale très rapide. En 2007, la ville de Lomé est une ville d’un million d’habitants. Comme beaucoup de villes africaines, elle a connu des croissances démographique et spatiale fortes qui la font déborder de ses limites territoriales. En dépit des lois de décentralisation adoptées au Togo, la commune de Lomé est administrée depuis 2001 par l’Etat central qui nomme une délégation spéciale en lieu et place du conseil municipal élu. Au-delà de cette particularité, le contexte de la ville de Lomé a beaucoup de similitudes avec d’autres pays de la sous-région : un pays qui a du mal à opérationnaliser ses documents programmatiques, notamment en matière d’aménagement du territoire et une commune fortement tributaire des options proposées par les bailleurs de fonds, et qui souffre d’une mauvaise pérennité de ses interventions. Dans cette ville en croissance rapide, les tendances à la fragmentation à l’œuvre sont en partie imputables à ce contexte de gouvernance. L’accès aux services urbains pour des périphéries sans cesse en extension se pose comme un problème majeur. Si l’aide internationale a apporté des éléments de réponses aux problématiques de gestion de la ville, elle n’a pas su résoudre cette tendance à la fragmentation. Ceci s’illustre notamment dans le domaine de la gestion des déchets, où la Direction des Services Techniques en contractualisant avec le secteur informel -qui avait spontanément développé des services d’assainissement- a amélioré son service de pré-collecte au niveau des ménages, sans parvenir toutefois à offrir un service qui se déploierait de façon équitable sur l’ensemble du territoire. L’étude des dynamiques économiques de la ville révèle une dichotomie entre sa partie méridionale et ses périphéries plus récentes. Le mode de fonctionnement des marchés et l’histoire de l’implantation des supermarchés montrent la prééminence commerciale du secteur central. Mais le développement de centres commerciaux, agglomérant commerces moderne et informel, dessine de nouvelles centralités secondaires : Kokou TOSSOU va jusqu’à proposer une base pour des collectivités locales urbaines à partir de la structuration polynucléique de la ville autour de ces centres commerciaux. Une nouvelle polarité se construit dans les quartiers nord où s’implantent de plus en plus d’activités et de services, et même des institutions politiques, à la faveur d’un marché foncier plus intéressant qu’en centre ville. On retiendra notamment de cette partie consacrée aux dynamiques économiques que Kokou TOSSOU et Jean-Fabien STECK nous interpellent sur l’importance de l’économie informelle dans le fonctionnement de l’économie de la ville, en nous donnant à voir son poids, ses interrelations avec le commerce moderne, et son rôle dans l’accès des populations excentrées aux produits de consommation courants. Les conséquences du développement de l’économie informelle en termes d’appropriation des espaces publics est aussi un phénomène que le planificateur devrait prendre en compte. En effet, le développement du commerce informel le long des axes routiers les plus fréquentés contribuent à des conflits d’usage entre piétons/commerçants et entre stationnement/usagers de la voirie, phénomène que l’on peut observer dans toute son ampleur place de l’Etoile à Cotonou. Les dynamiques sociales révèlent quant à elle une plus grande cohésion entre les quartiers de la ville qu’on ne le penserait de prime abord. Ainsi, dans les représentations, les quartiers nord sont supposés attachés au pouvoir car lieu d’accueil des migrants venus du nord du pays dont est originaire le chef du parti au pouvoir, et le sud est supposé être le fief de l’opposition. Philippe GERVAIS-LAMBRONY déconstruit ces préjugés en montrant d’une part qu’aucun quartier n’est ethniquement homogène, d’autres part que les représentations de ces quartiers sont surtout associées à certains lieux symboliques qui s’y trouvent, ainsi qu’à la présence en leur sein de poches, réelles mais restreintes, que l’on pourrait assimiler à des fiefs de l’un ou l’autre parti. Ainsi, l’analyse de Philippe GERVAIS-LAMBRONY constitue une mise en garde contre des visions caricaturales de certains quartiers, qui, si elles sont reprises à leur compte par les décideurs, peuvent créer des distorsions dans les politiques urbaines. De telles représentations sont à l’œuvre dans la ville de Cotonou où, par exemple, le quartier d’Akpakpa, qui accueille beaucoup de migrants venus de l’Ouémé d’où est originaire le président d’un grand parti d’opposition, est souvent perçu comme acquis au dit parti. Par ailleurs, l’analyse des quartiers nord de Lomé montre que, de par leur fonctionnement en banlieues-dortoirs, ces quartiers sont pleinement intégrés dans la ville. De plus, une représentation commune de leur quartier unit les habitants qui, bien que de toutes origines, éprouvent un réel sentiment d’appartenance. Le quartier est le lieu d’ancrage après un long parcours d’accession à la propriété immobilière, rendu difficile par la pression foncière et les conflits qu’elle engendre, et par le difficile accès au crédit bancaire. Différents types d’habitat, du traditionnel à la villa cossue, s’y côtoient et révèlent la bonne mixité sociale qui s’y opère, même si Gabriel KWANI NYASSOGBO relève la marginalisation des populations autochtones dont les villages se trouvent englobés dans les nouvelles périphéries. Ce dernier point interpelle le planificateur qui doit essayer, autant que faire se peut, de limiter les phénomènes d’exclusion liés au développement urbain. On constate que les pouvoirs publics ont souvent tendance à mépriser les populations autochtones, faiblement en capacités de revendiquer leurs droits : on a pu ainsi assister à Porto-Novo au « déguerpissement » d’un village de pêcheurs pour libérer un site pour le nouveau siège de l’Assemblée Nationale. Ceci s’est fait sans dédommagement, les pêcheurs ne disposant pas de permis d’habiter. Enfin, l’ouvrage met en lumière la façon dont la population tente d’apporter des solutions « spontanées » de gestion à la ville. Il rappelle l’importance de prendre en compte ces solutions spontanées dans les politiques publiques, à l’instar de la façon dont les acteurs informels de la pré-collecte des déchets ont pu être intégrés dans un partenariat public-privé (Pascale PHILIFERT). A l’inverse, le développement du taxi-moto comme solution à la carence de l’offre de transports publics est seulement toléré par les autorités de Lomé. Pourtant, cette pratique est désormais solidement ancrée dans les usages, comme le montre Cyprien AHOLOU dans son étude portant sur les villes de Lomé et de Cotonou. Or, l’absence de prise en compte des pratiques réelles des citadins peut aboutir à des échecs des politiques publiques, comme cela peut s’illustrer avec le système de transport en commun (bus) mis en place par la ville de Cotonou en 2013 et stoppé après quelques mois d’exploitation du fait, entre autres raisons, de son incapacité à concurrencer l’offre informelle de transports dont le taxi-moto. Ainsi, au-delà de ses apports sur la question des processus de fragmentation à l’œuvre dans une ville africaine, cet ouvrage nous est apparu comme une invitation pour le planificateur à penser le fait urbain au-delà des données quantitatives mais selon une approche sociologique. En cela, cet ouvrage replace les pratiques des citadins au centre de la problématique urbaine. Il est cependant dommage que l’ouvrage n’ait pas consacré une partie à l’environnement, abordé seulement de façon sous-jacente dans certaines contributions. En effet, la problématique environnementale n’est pas sans lien avec les dynamiques de fragmentation urbaine : y a-t-il une équité territoriale dans le droit à un environnement sain ? Cette question peut se décliner en matière de gestion des déchets, mais aussi d’exposition aux risques naturels (risque d’inondation notamment dans le cas d’une ville lagunaire comme Lomé), d’accès à l’eau potable etc. Qu’est-ce qu’un étalement urbain fragmentaire et non régulé implique en termes de qualité de l’air (l’essor du taxi-moto n’étant pas d’un moindre impact sur cette dernière), en termes de pression sur les milieux naturels (notamment sur un écosystème sensible comme la lagune) ? Ainsi abordé, le livre aurait répondu à une triple approche économique, sociale et environnementale et aurait ainsi permis de penser les « dynamiques d’une ville africaine » selon le prisme du développement durable.
    10 years ago by @eberny
     
     
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    c'est un état des lieux de l’urbanisation en Afrique et propose des perspectives
    10 years ago by @kage
     
     
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    . tan RDC, (November 2011)Nzuzi lelo, Francis, 2011, KINSHASA, Planification et Aménagement, L’Harmattan RDC, 377 p. 1.1. Introduction Kinshasa ville tentaculaire, s’étale aujourd’hui sur près de 230 Km le long de la route nationale n°1. Avec une population majoritairement pauvre estimée à 10 millions, sa gestion est devenue un véritable casse-tête pour les autorités tant nationales que locales. L’Auteur, Francis Lelo Nzuzi est géographe, docteur en aménagement de l’université Laval de Québec au Canada. Professeur Ordinaire à l’Université de Kinshasa il y enseigne l’Aménagement du territoire, le Développement urbain et l’Environnement urbain. Natif de la ville de Kinshasa il lui aura consacré trois ouvrages : Pauvreté urbaine à Kinshasa, en collaboration avec Mme Claudine Tshimanga, Kinshasa, Ville et Environnement et enfin le dernier ouvrage, Kinshasa, ville et planification. L’ouvrage se veut un diagnostic de la ville en partant de sa création des différentes étapes de sa croissance et débouche sur une série des propositions qui pour l’Auteur pourraient ramener de l’ordre dans ce que d’aucuns appellent aujourd’hui Kinshasa la poubelle en raison de sa dégradation et de la pauvreté des gens qui y habitent. 1.2. Thèmes développées par l’Auteur Thème 1 : Le développement de Kinshasa en trois anneaux successifs. Pour l’Auteur, la ville de Kinshasa s’est développée en trois couronnes successives. Le 1er anneau, qui comprend des 5 communes s’est constituée entre 1882 et 1940. Il est construit à partir de la première zone industrielle qui comprenait le port, l’embryon de l’industrie, la zone résidentielle et la cité indigène. Et comprend outre cette commune, 4 autres dont une réservée aux blancs et trois constituant la cité indigène. Ce sont les communes de Kintambo, Gombe, Barumbu, Kinshasa et Lingwala. Il faut à notre avis éclater cet anneau en deux afin de suivre de plus près l’évolution de la Ville. Il y a en effet la première ville née dans la baie de Ngaliema. Elle est marquée par les premières colonisations des sites collinaires au-dessus de la baie pour des raisons de sécurité et de confort par les colons. La baie constituant le 1er bassin portuaire et industriel en retrait duquel sont construit les habitations des blancs dont les activités étaient directement liées à la zone industrielle et au-delà d’une large avenue et d’une zone tampon, la cité indigène caractérisée par des constructions de type traditionnelle sur une trame rectangulaire. L’arrivée de la voie ferrée à Léopoldville accélère les échanges et induit à une nécessité de rapprocher le port de la gare principale. Et le besoin de loger la main d’œuvre indigène liée à ces activités incite le colonisateur à créer une cité indigène (ville satellite) de 3 communes Barumbu, Kinshasa et Lingwala à coté de cette nouvelle zone industrielle. Ce sera Léo 1 distant d’environ 10 Km de Léo 2, l’ancienne ville à laquelle elle est reliée par le chemin de fer et une avenue longue d’environ 10 km. Le choix en 1923 de Kinshasa comme capitale du Congo va nécessiter l’extension de la « zone blanche » et une infrastructure administrative devant recevoir les différents services nécessaires au fonctionnement de la capitale. C’est la naissance de la commune de la Gombe qui s’insère entre l’ancienne zone industrielle et la nouvelle. Le second anneau est issu du 1er plan d’aménagement de la ville de Kinshasa (le plan Van Malleghen) qui remonte à 1950. Pour l’Auteur, le plan avait 5 objectifs : (i)dédensifier le centre industriel par la construction d’un second, (ii)dédensifier les anciennes cités indigènes par l’organisation des extensions urbaines, (iii)créer une zone industrielle en dehors de la ville, (iiii)décongestionner les quartiers européens par la colonisation des collines situées à l’ouest de la ville, (iiiii)créer un pôle d’activité afin de réduire la distance avec les nouvelles agglomération à ériger. C’est ainsi que fut construite la commune de Limete comprenant une zone industrielle et une zone résidentielle réservée aux blancs, les communes de Bandalungwa, Kasavubu, Ngiri-Ngiri, Kalamu inserées entre les deux villes de l’époque (Léo 1 et 2), ainsi que les cités satellites de Lemba, Matete et Ndjili sur la plaine et situées à l’est du nouveau centre industriel de Limete. Il faut réduire ces objectifs en deux. En effet face au boom économique induit par la seconde guerre mondiale et décidé à faire de Kinshasa une capitale moderne, l’Etat colonial par ce plan voulait, (i) dédensifier la ville qui à l’époque avait déjà une population estimée à 100 000 habitants, (ii) planifier l’extension future de la zone industrielle le long du fleuve vers l’est de la ville, (iii) donner un image de grandeur de la ville par la construction des grands édifices au « centre-ville » qu’était la commune de la Gombe. C’est ainsi que sont construites 6 communes indigènes autour de la nouvelle zone industrielle et une ville satellite séparée de la ville par une grande rivière dans l’attente d’une nouvelle zone industrielle. Dans le même temps Gombe voit sa fonction de capitale renforcée par une zone administrative importante comportant un palais de justice, le Palais du Gouverneur du Congo, le bâtiment de l’Administration coloniale, toutes ces constructions sont alignées le long de l’ancienne piste du 1er aérodrome de la ville. Des tours pour abriter les fonctionnaires sont également construites en face de cet important complexe. Pour l’Auteur, le troisième anneau est constitué tout simplement de la ville spontanée née après l’indépendance. Il est important à notre avis de décomposer par décennies cette époque qui est toute aussi importante que celle avant l’indépendance. Il y a en effet entre 1958 et 1965, un étalement de la ville encouragé par les acteurs politiques de l’époque à la recherche d’une base électorale et qui ont colonisés les limites de la Ville à l’Est et à l’Ouest (Makala, Ngaba, Masina, Kimbanseke) ou à sur des concessions privées avec l’accord des propriétaires (prêtres ou chefs coutumiers) à l’intérieur même de la Ville (Camp Luka, Mombele). Ensuite un étalement autour des principales zones d’activités et sur des sites non aedificandi à partir des années 70 par suite de la dilution de l’autorité (Selembao, Mont Ngafula). Et enfin l’extension linéaire le long des principales voies d’accès à la recherche à la d’une zone d’activités agricoles et d’un habitat accessible mais demeurant très éloigné du « centre de la ville » (Nsele, Maluku). Thème 2 : La ségrégation spatiale comme logique d’aménagement de la ville (p. 47) Pour l’Auteur la ségrégation qui séparait totalement les quartiers blancs des cités indigènes se matérialisait par les grandes artères, la voie ferrée, les rivières et des zones tampons allant de 400 à 1 500 mètres. Les Européens évitaient une promiscuité permanente avec les Africains pour des raisons d’hygiène, de confort et de sécurité (op. cit.). Une zone neutre de 400 à 1500 m correspondant au rayon de mouvement d’un moustique porteur de malaria était ainsi imposé. Pour les premiers quartiers Européens (Gombe et Kintambo), c’est le chemin de fer la rivière Gombe, la zone tampon constituée d’un parc, un jardin zoologique et un terrain de golf ainsi qu’une suite d’équipement (écoles et églises) qui séparent les deux communautés. Pour la commune de Limete, c’est une grande artère (l’avenue de l’université) suivie d’une petite forêt qui a permis de séparer les deux communautés. Il faut à notre avis ajouter à ces barrières naturelles la loi. En effet le lotissement des sites collinaires étaient interdit si aménagements indispensables à la stabilité des sites n’accompagnaient pas le lotissement. Seuls les Européens de réaliser pareils investissement et réussi par ce fait à s’isoler sur les collines de l’Ouest. Thème 3 : Bref regard sur les 3 plans d’aménagements post indépendance Pour l’Auteur, Kinshasa a connu en tout et pour tout, 4 plans d’aménagement ; le plan d’aménagement de 1950 (Van Malleghen) exécuté à 90 % et les plans de 1967, 1975 et 1985. De trois plans, seul celui de 1967 sera approuvé par une ordonnance présidentielle. Mais aucun n’avait de valeur juridique et contraignante (p.74). Selon lui, la caractéristique commune de ces trois plans était méthodologique. Ils partaient d’une photographie de la ville dans son ensemble sur base d’un gros diagnostic en décelant les déséquilibres spatiaux. Après avoir mesuré l’ampleur de la croissance urbaine, tous trois poursuivaient les mêmes objectifs : proposer les perspectives d’aménagement en matière de redistribution de la croissance sur l’espace urbain, atténuer la croissance démographique, maitriser la périurbanisation tentaculaire, projeter les aménagements urbain à moyen terme, prescrire un report géographique vers l’Est de la croissance urbaine, répartir les infrastructures, les équipements et les emplois. Tous ces objectifs mis ensemble devenaient un plan. Ces plans ont été suivi de peu d’effet, voire n’ont même pas vu un début d’exécution. Pour l’Auteur le manque de volonté politique, la difficile conjoncture économique que connaissait le Congo sont les raisons qui justifient la non mise en œuvre des plans. A notre avis les trois plans conçus à la limite par les mêmes Auteurs membre de la Mission Française d’Urbanisme devenue plus tard Bureau d’étude d’aménagement d’urbanisme (BEAU) avaient une même approche. Ils cherchaient une solution à la française aux problèmes d’une population dont la précarité allait croissant. Le choix de la partie Est de la ville se justifie pour eux par la configuration topographique du site qui nécessite très peu d’investissement pour sa mise en valeur. Cependant Kinshasa étant né à l’Ouest et au Nord, l’essentiel des activités y étaient concentrés. L’Est de la ville où l’on voulait loger les pauvres n’était qu’un désert et pendant que les experts faisaient de projection, la ville s’installait sur des versant des collines à très forte pente pour les personnel des résidences des nouveaux riches situées au-dessus (les quartiers Binza ou Righini), ou à côté des grandes infrastructures génératrices d’emplois (Université de Kinshasa et UPN) ou dans les vallées inondables à côté de la zone industrielle. Plutôt que d’accompagner la population, ils ont voulu la diriger. Le plan semblait viser le très court terme qui selon le Professeur Jérôme Chenal relève de la gestion. Tout comme le 1er plan de 1950, les trois autres ont choisi de prolonger la zone industrielle le long du fleuve. Ils vont sauter la zone d’habitat spontané de Masina pour implanter la nouvelle zone industrielle très loin à l’Est et coupé de la voie ferrée, porte de sortie du pays. Il faut également dire que la zone industrielle de Maluku située à 80 Km de la ville de Kinshasa était une activité du plan visant à la création d’une ville satellite que Kinshasa a absorbé. En fin le dernier point commun aux trois plans est comme le dit Francis Lelo, c’est la dominance spatiale, ca qui signifie qu’ils ont oublié de placer l’habitant au centre de leur projet. Ni dans la conception ni dans la mise en œuvre, compromettant ainsi sa réussite quand bien même il y aurait eu volonté politique. Il faut prendre en compte l’environnement international pour mieux comprendre les rares actions entreprises par l’Etat au cours des dernières années. Thème 4 : Les 4 pistes d’aménagement de la ville. L’Auteur propose pour mettre fin au chaos de Kinshasa, 4 pistes d’aménagements : (i) un aménagement intra urbain, (ii) un aménagement péri urbain, (iii) un aménagement Extra urbain et, (iiii) un aménagement du territoire. 1. Pour ce qui est de l’aménagement intra urbain, l’Auteur propose : (i) subdiviser la ville en 73 communes : en lieu et place des 24 communes actuelles afin de rapprocher l’administration des administrés. Il faut reconnaitre qu’à Kinshasa il y a une commune à un million d’habitants (Kimbanseke) et la commune la moins peuplée a 100 000 habitants (Lingwala). Décomposer va certainement rapprocher les deux entités mais ne résoudra pas nécessairement les problèmes liés à la gouvernance et à la faible capacité de ces entités. (ii) construire des logements sociaux : à financer par le promoteur public (Etat) et/ou privé. Pour cela il recommande (1) la création d’une banque de l’habitat facilitant l’accès au crédit immobilier pour un grand nombre, une taxe du logement social urbain qui financera la banque de l’habitat ce qui signifie que c’est à la même population que l’on demande financer la banque tout en occultant l’aspect mal gouvernance et crise de confiance ; (2) la promotion de l’habitat social avec la construction de 1000 logement par an de 500$ l’unité. Des maisons de 50 m2 sur des terrains de 150 m2. Ceci exige 1500 hectares de terre par an, ce qui semble difficile à trouver intramuros. En outre 50 m2 de surface alors que le ménage moyen à Kinshasa est de 6 personnes dixit l’Auteur dans son ouvrage sur « la pauvreté urbaine à Kinshasa » ramène à la promiscuité que lui-même dénonce. (3) la viabilisation du site ( ?p. 311) l’Etat viabilisera le site. Mais au cours d’un atelier sur l’aménagement du territoire tenu à Kinshasa en 2012, l’une des conclusions était que ni l’Etat, ni la Ville de Kinshasa ne disposaient de réserve foncière. Ceci limite beaucoup cette proposition. (4) la régie de promotion des briques stabilisées, pour produire un matériau économique par rapport au parpaing et à la brique cuite. Ce matériau présente en effet des avantages à condition qu’il soit accessible. Kinshasa est constitué d’un sol essentiellement sablonneux avec une très faible teneur en argile ce qui rend cette solution couteuse par ça que nécessitant l’importation de la terre argileuse. (5) les conditions d’accès au logement social, être résident de la ville, casier judiciaire vierge, être employé auprès d’un employeur en règle sont les conditions proposées par l’Auteur pour l’accès aux logements sociaux. Il sied de rappeler que Kinshasa est une ville à 90% informelle (Trefon, T., 2004), autant dire que la non prise en compte de cette dimension réduit la proportion des pauvres susceptible d’accéder à un logement. (iii) Aménager les voies de communication : l’Auteur évalue l’infrastructure urbaine à 500 Km pour un territoire vaste de 10 000 Km2. Il faut d’après lui multiplier par 5 cette infrastructure pour améliorer la mobilité dans la ville. Pour lui l’urbanisme colonial avait pour des raisons de sécurité, limité les voies d’accès au centre de la ville. Seules 6 voies (Poids lourds, Lumumba, Université, Kasavubu, 24 novembre, colonel Mondjiba) permettent d’atteindre le centre de la ville entrainant à l’heure actuelle une très forte congestion de ces voies aux heures de pointe. L’Auteur fait 7 propositions d’aménagement de l’infrastructure routière et la mise en place d’un réseau de tramway pour réduire la pression sur les voies actuelle. Ces propositions peuvent effectivement permettre d’atteindre le résultat escompté et d’ailleurs certaines sont en voie d’être mise en œuvre. Il fut juste insister sur les évictions que semble minimiser l’Auteur alors que leur coût social est important. La mise en œuvre d’un réseau de transport plus performant que le bus est nécessaire au regard de l’étalement linéaire de Kinshasa. Cependant ceci ne peut être possible à l’heure actuelle vu les faibles capacités financières de la Ville et de l’Etat. (iv) Proposition d’aménager une ville polycentrique ou multipolaire : Gombe situé au Nord de la ville et adossé au fleuve est à la fois le centre des affaires, la zone industrielle, le siège des institutions politiques tant nationales que provincial. Ce qui en fait le point de convergence de toute la ville dans la journée. C’est la commune la plus congestionnée le jour et la moins dense la nuit de la Ville. L’Auteur propose de desserrer le centre des affaires par l’aménagement d’un centre de gravité géographique. Il propose pour cela la restructuration des centres commerciaux traditionnels de Kintambo, Bongolo et Limete, situés respectivement à l’ouest, au centre et à l’est de la ville. Il propose de désaffecter deux anciens cimetières de la ville Kasavubu et Kinsuka pour y ériger des centres commerciaux. Il propose également de délocaliser les friches occupées par les camps militaires dans la ville (Kokolo, Mbaki), dont la présence à l’intérieur de la ville ne se justifie plus. Il propose enfin d’aménager des gares routières et des grands entrepôts aux portes de la ville. Si leur situation convient parfaitement à cette affectation, l’absence des espaces publics rend toute opération d’aménagement dans cette partie extrêmement onéreuse. Ici encore l’Auteur semble pris de vitesse par la population qui, spontanément loti ou le pouvoir coutumier qui s’est approprié toutes les terres vacantes. (v) Proposition d’aménager les infrastructures communautaires : l’Auteur fait une seule proposition concrète, celle qui consiste à délocaliser l’actuelle prison centrale hors de la ville afin de construire sur le site un hôpital qui aidera à améliorer l’accès à la santé des habitants de cette partie de la ville. Ensuite il recommande en ce qui concerne les écoles primaires et secondaires, de se conformer aux normes de l’UNESCO suivant lesquelles la Ville accuse un déficit criant. Tout aussi criant pensons nous est l’absence des terrains pour la construction de ces édifices. (vi) Proposition d’aménager les espaces récréatifs : l’Auteur propose l’aménagement des stades municipaux (24 ou 73 ?) ainsi que des stations touristiques au pool Malebo situé dans la partie la plus éloignée à l’Est de la ville. Ceci, dans une ville ou l’Etat ne dispose pas de réserves foncières. 2. Pour ce qui est de l’aménagement péri urbain: l’Auteur fait trois propositions : (i) Aménager et rurbaniser les centres ruraux d’accueils : il s’agit d’initier des activités d’exploitation des ressources naturelles contribuant aux mutations spatiales et à la dynamisation de ces centres situés le long de la route nationale n°1 tantôt à l’ouest vers la province du Bas Congo ou à l’est vers la province du Bandundu. Cette proposition est intéressante car accompagnant des activités en cours. Il n’en demeure pas moins qu’elle n’est pas évaluée comme les autres. (ii) Aménager les cités satellites de Kinkole, Nsele et Maluku : situées dans les 2 communes les moins denses de la ville de Kinshasa (22 habitants/Km2 versus 350 habitants au Km2 selon Francis Lelo Nzuzi dans Kinshasa, ville et environnement), ces sites sont l’objet d’un exode urbain des plus démunis de la ville de Kinshasa qui y trouvent en plus d’un foncier accessible, une zone d’activités agricoles pour les échanges et la survie. Leur aménagement peut aider effectivement au décongestionnement de la Ville. Mais les problèmes fonciers et les coûts sont des obstacles à prendre en compte. (iii) Proposition pour reboiser le péri urbain : L’auteur propose de créer des espaces verts urbains et de valoriser les vergers en augmentant leur superficie et le nombre d’arbres fruitiers dans l’agglomération. En fait cette proposition concernerait la partie intramuros de la ville pour créer de l’ombre dans la ville et stabiliser les versants fragilisés des sites collinaires. L’idée est séduisante étant donné les fortes températures de la ville (32 °c). quitte à en déterminer les coûts et les modalités de mise en œuvre. 3. L’aménagement extra urbain : L’Auteur propose une deuxième ceinture située dans les deux provinces voisines de la ville de Kinshasa mais située dans la région économique de Kinshasa. Cet aménagement consiste en deux propositions ; (i) la création de six agrovilles de la région économique de Kinshasa : il s’agit des 6 villes importantes des provinces voisines de Kinshasa, la province du Bas Congo porte de sortie du pays avec ses ports sur le fleuve et son ouverture sur l’Océan (Kasangulu, Kisantu, Mbanza Ngungu et Kimpese, et la province du Bandundu reliant Kinshasa avec le reste du territoire national (Kenge et Masimanimba). Ces villes jouent un rôle important en tant que centres administratifs et exigent pour chacune d’elle un diagnostic et une planification particulière. (ii) la transformation de six agrovilles de la région économique de Kinshasa en villes moyennes d’accueils : il s’agit d’ériger ces cités en ville au regard de leurs populations respectives supérieures à 100 000 habitants (seuil établi par les lois du pays). Ces entités dépendent des provinces voisines et leur aménagement dépend de ces dernières qui s’opposent à la gloutonnerie de la ville de Kinshasa et au traitement de faveur dont il dispose de la part des autorités nationales. 4. Aménagement du territoire : L’Auteur propose de faire des villes du pays situées le long des frontières, des villes industrielles afin de conquérir les marchés potentiels des pays frontaliers de la RDC. Il fait deux propositions : (i) Propositions d’ériger les capitales provinciales en métropoles : il s’agit de limiter la macrocéphalie de Kinshasa en procédant au développement simultané des chefs-lieux de provinces afin de leur permettre d’absorber une partie de l’exode rural toujours attirée par Kinshasa. La Banque Mondiale finance actuellement des plans de développement locaux pour six villes de la RDC (Kikwit, Kindu, Matadi, Mbandaka, Bukavu et Kalémie) avec un budget de près de 100 000 000 $. espérons que ceci contribue à ce rêve. (ii) Propositions d’ériger les villes frontalières en métropoles industrielles : l’Auteur hélas ne s’est pas étendue sur ce concept de métropole pour un pays continental constitué d’un seul bloc subdivisé administrativement en provinces. Ayant des frontières avec 9 pays(Soudan du Sud, RCA, Ouganda, Congo Brazzaville, angola, Zambie, Rwanda, Burundu), ce sont les congolais qui vont s’approvisionner dans les pays frontaliers plus que le contraire. L’idée des villes attractives est très intéressantes mais le concept des villes globales que l’on veut créer ici exige un contexte politique favorable et une étude minutieuse pour éviter l’exclusion de plus pauvres. 1.3. Conclusion : L’ouvrage du professeur Francis Lelo Nzuzi a le mérite de remettre la planification des villes à l’ordre du jour dans un pays ou le dernier plan de développement urbain remonte à 1985. Elle permet de retracer à la fois le développement de la Ville ainsi que les rares projets de planification (4 en cent ans) qui l’ont facooné. Cependant on peut lui reprocher l’absence des coûts et des dimensions spatiotemporelles de 46 propositions indissociables d’un projet de planification urbaine. La non prise en compte de la vulnérabilité de la population de Kinshasa, de l’absence des réserves foncières de l’Etat, de l’emprise du coutumier sur le foncier et de la vitesse de l’étalement urbain dans les anciens équipements urbains (cimetière, …) que l’on peut considérer comme réserve foncière. 1.4. bibliographie : 1. Pain Marc, Kinshasa, la ville et la cité, Editions de l’ORTOM, Paris 1984, 267 pp. ; 2. République Démocratique du Congo, DOCUMENT DE LA STRATEGIE DE CROISSANCE ET DE REDUCTION DE LA PAUVRETE DSCRP, Mirak impression, Juillet 2006, 123 pp. 3. Théodore Trefon (Sous la direction de), Ordre et désordre à Kinshasa, Réponses à la faillite de l’Etat, L’Harmattan Paris, 2004, 252 pp. 4. Mbaya M., 1999, Secteur informel au Congo-Kinshasa, stratégies pour un développement informel, Editons Universitaires Africaines Kinshasa, 223 p. ; Raphael Washe Tshilumba Architecte, DESS en aménagement du territoire.
    11 years ago by @raph
     
     
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